Explorer, Réinventer, Transmettre : Trois Leçons de Vie au Service de l'Architecture

Être curieuse : une passion née dans les montagnes
Tout a commencé dans une petite ville perchée à 2 750 mètres d'altitude, où les infrastructures culturelles et sportives étaient inexistantes. Mon refuge était la bibliothèque de mes grands-parents. Les revues internationales d'architecture de mon oncle m'offraient une échappatoire, une ouverture vers d'autres horizons.
À 15 ans, j’ai décidé de devenir architecte, un choix audacieux dans un contexte où le chemin était semé d’embûches. À 22 ans, j’étais architecte dans mon pays, et à 26 ans, j’ai quitté l’Iran pour la France, un pays qui m’était alors inconnu.
Ma curiosité m’a d’abord poussée à explorer Paris, à observer ses bâtiments, à imaginer les vies qui se cachent derrière chaque mur. Cette fascination pour l’histoire des constructions m’a motivée à reprendre des études en architecture pour exercer ce métier dans ce pays inspirant. Par chance, j’ai commencé à travailler dans un atelier spécialisé dans la réhabilitation. C’est là que j’ai appris que chaque édifice mérite d’être compris, écouté et transformé avec respect.

Apprendre de l’existant : une philosophie de résilience
Grandir en Iran durant la guerre m’a appris à vivre avec ce que nous avons, à valoriser ce qui existe et à trouver des solutions avec les ressources disponibles. Cette résilience se reflète aujourd’hui dans ma vision de l’architecture : protéger, améliorer et réinventer l’existant sont des démarches fondamentales.
Nous vivons dans un monde où la construction neuve représente une infime partie du bâti total, mais concentre souvent toute l’attention. Pourtant, ce n’est pas avec le neuf que nous réduirons notre empreinte écologique. Réhabiliter, transformer et valoriser ce qui existe déjà est tout aussi essentiel, sinon plus, pour répondre aux défis environnementaux.

Transmettre : une responsabilité pour les générations futures
Devenir parent a renforcé mon sens de la responsabilité envers la planète. Mes enfants m’ont rappelé que chaque choix compte pour leur avenir. L’architecture doit célébrer la vie et utiliser les matériaux avec bienveillance – bienveillance envers la Terre et envers la vie elle-même.
Bien que mon parcours soit encore en construction, je crois fermement à l’importance de créer des espaces qui respectent autant les êtres humains que les matériaux et les techniques. C’est en écoutant les histoires des lieux et des personnes que je souhaite contribuer, à mon échelle, à une architecture plus respectueuse et plus humaine.

Une architecture en quête de sens
Mon parcours m’a appris que l’architecture va bien au-delà d’une discipline technique. Elle est une réponse aux besoins humains, un moyen de préserver l’héritage du passé tout en construisant un avenir durable.
Être curieuse, apprendre de l’existant et transmettre – ces trois axes guident ma vision. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses, mais je suis déterminée à avancer avec modestie et engagement pour contribuer, pas à pas, à une architecture qui s’engage pour la vie, la planète et les générations à venir.