Sources écrites et planimétriques

Nos travaux visent également à restituer les étapes et les modalités de l'émergence et de l'inscription dans l'espace des cadres territoriaux du Moyen Âge (seigneurie, paroisse, etc.). Cette recherche s'appuie sur le dépouillement et l'exploitation des sources écrites médiévales et modernes.

Les plans cadastraux anciens (cadastre napoléonien et plans fiscaux pré-révolutionnaires) nous donnent également accès à la physionomie du paysage pour des époques antérieures à la mécanisation des travaux agricoles et aux remembrements.

La liste de 1100. Une exceptionnelle photographie de la réalité paroissiale du XIème siècle (F. Hautefeuille)

L’acte n° 1 du cartulaire de Saint Sernin fournit un document unique pour le sud-ouest de la France pour cette époque. Il s’agit d’un document à but fiscal, assimilable à un pouillé et fournissant une liste de 128 églises couvrant le territoire de l’archidiaconé de Villelongue. La cartographie de l’ensemble du corpus a permis de préciser que l’enquête fiscale telle qu’elle a été retranscrite, suis un ordre géographique assez strict. Lorsqu’une église n’est pas identifiée, il suffit de positionner l’église précédente et l’église suivante pour délimiter une zone très vraisemblable où se trouvait l’édifice. 

C’est par exemple le cas du secteur situé au sud d’Escatalens où apparaît un chapelet d’églises disparues. Par cette méthode il a été possible de proposer des aires de localisation vraisemblable des églises qui ont été détruites soit à la fin du Moyen Age, soit à l’époque Moderne. 


L'occupation du sol d'après le cadastre napoléonien

Un important travail a consisté dans le géoréférencement des planches du cadastre napoléonien (établi vers 1830 dans cette zone), pour les communes de Castelsarrasin et Saint-Porquier.

La mise en relation sous SIG du dessin des parcelles et des informations contenues dans les matrices cadastrales permet de dresser de façon quasi-automatique différentes cartes telles que l’état du paysage vers 1830, la géographie de la propriété foncière en fonction du lieu de résidence du propriétaire, etc…

Cet état des lieux de l’occupation du sol au début du XIXe s. fournit une base solide à l’analyse régressive des formes du paysage et du peuplement. L’important corpus microtoponymique du cadastre ancien est également de grand secours pour la localisation des mentions extraites des sources écrites médiévales et modernes.

D'autre part, l'intégration de ces plans a été l'occasion de constater l'extrême mobilité du lit du fleuve qui a beaucoup divagué au cours du XIXe s., obligeant les communautés locales à périodiquement mettre à jour leurs plans cadastraux au gré des gains et des pertes de terres sur leur territoire. 

Enfin, le cadastre napoléonien peut fournir une première base de validation des méthodes non-invasives mises en œuvre sur le terrain, et ainsi contribuer à la constitution de référentiels pour ces différentes approches.