Prospection pédestre
Surfaces prospectées et sites découverts
Depuis 2014, les différentes campagnes de prospections pédestres organisées avec des étudiants de l'Université Toulouse - Jean-Jaurès ont permis de couvrir environ 750 ha et de collecter près de 60.000 artefacts, dont 15.000 tessons de poteries toutes périodes confondues.
L'identification de concentrations particulières de vestiges en surface a permis de repérer une cinquantaine d'indices de sites archéologiques potentiels datables de la Préhistoire à nos jours.
La répartition chronologique de ces sites présente des variations conformes aux grandes tendances d'occupation du sol généralement observées ailleurs : une première occupation sédentaire lisible dès le Néolithique et la Protohistoire, qui s'amplifie et se diffuse au cours de la période romaine, avant de décroître en apparence au cours du Moyen Âge et de la période moderne.
A noter toutefois que ne sont pris en compte ici que le seuls sites archéologiquement identifiés, ceux ayant échoué à se maintenir dans les réseaux de peuplement, à l'inverse des habitats actuels possiblement implantés à ces périodes et inaccessibles à la prospection.
Partant du constat de la généralisation de l'usage de téléphones mobiles équipés de GPS intégrés, et de la bonne précision relative de ces appareils (généralement 3m de précision), nous avons souhaité mettre à profit ces nouvelles technologies pour améliorer la finesse de nos relevés de terrain en prospection.
L'application libre et opensource OSMTracker, initialement créée pour faciliter le travail des contributeurs au portail géographique OpenStreetMap, a été personnalisée par Emile et Florent Hautefeuille pour les besoins de la prospection archéologique. Les boutons standard peuvent être remplacés par de nouveaux utiles à la prospection archéologique comme « tesson », « TCA », « silex » ou « autre ». Ces boutons doivent être suffisamment génériques pour permettre à des étudiants non expérimentés avec le mobilier archéologique de distinguer les grandes catégories de matériel.
Cette nouvelle application a été baptisée Archeotracker et est librement téléchargeable sur la plateforme Google Play.
Les résultats sont tout à fait satisfaisants. La prise en main de l'application a été très intuitive pour tous les participants et les données obtenues tout à fait fiables. Une comparaison de points relevés simultanément au GPS différentiel et au GPS intégré dans un smartphone a montré la bonne estimation de l'erreur relative des GPS intégrés au smartphones. Cette imprécision, mesurée régulièrement autour de 3m, a été jugée acceptable pour la localisation d'artefacts diffus dans la couche arable.
L'usage systématisé de cette application a fourni des données complémentaires tout à fait intéressantes :
1- En enregistrant la trace GPS de chaque prospecteur, on est en mesure d'évaluer si les Unités de Collecte ont bien fait l'objet d'un échantillonnage régulier
2- Les nuages de points issus du pointage « au réel » des artefacts permet de générer des cartes de densité des vestiges à l'échelle intra-parcellaire. Cela permet de mettre en évidence des variations locales de répartition de ce mobilier (à proximité d'un habitat actuel, d'un chemin rural, etc.) qui n'étaient perçues auparavant que de manière subjective et notées dans le carnet de terrain.