MARTINS, V.M.N., L'Œdipe selon Foucault : Foucault lecteur et non lecteur à travers le "complexe d'Œdipe". Presses Universitaires de Rennes (PUR) : 2022. 333 pages.
Résumé : L’œuvre de Foucault, des années 1970 jusqu’à sa disparition en 1984, fut marquée par la critique d’un concept freudien central : le « complexe d’Œdipe ». Contre le prétendu universalisme intemporel de ce concept, le philosophe se donne une double tâche : situer historiquement l’émergence de la prohibition de l’inceste et celle du concept freudien.
La critique foucaldienne se veut radicale, néanmoins elle soulève une difficulté de principe que cet ouvrage explore : comment lutter si vigoureusement contre le « complexe d’Œdipe » sans citer celui qui formula ce concept ? La radicalité de la critique de Foucault aurait impliqué, d’une part, un certain éloignement des psychanalystes de ses travaux et, d’autre part, que ses lecteurs prennent une certaine distance quant à la théorie freudienne.
Afin de dégager les modalités et les formes de cette opération de lecture qu’on peut qualifier d’« effacée », on abordera la logique négative des principales références foucaldiennes au « complexe d’Œdipe ». Ainsi, plutôt que de se demander comment son écriture s’articule avec celle de Freud, on se demandera comment elles ne s’articulent pas, et ce qu’il en est de leur rapport intertextuel négatif.
Martins, V. M. N. (2023). Le complexe d’Œdipe et les systèmes de parenté face aux transformations de la famille contemporaine : un débat entre anthropologie et psychanalyse. In Analysis, 7(2), 1-7. DOI : https://doi.org/10.1016/j.inan.2023.100345
Résumé : Cet article propose une lecture critique du concept de complexe d’Œdipe chez Freud à partir des travaux postérieurs en anthropologie – notamment ceux concernant les systèmes de parenté. Nous essayerons de comprendre comment l’influence de l’anthropologie évolutionniste dans la conception freudienne de la famille peut apparaître comme un obstacle théorique pour comprendre les transformations de la famille contemporaine en Occident. Nous analyserons les hypothèses freudiennes de Totem et tabou à la lumière des critiques de Malinowski concernant l’universalité du complexe d’Œdipe ainsi que celles de Godelier, Lévi-Strauss et Schneider concernant le paradigme évolutionniste dans les recherches anthropologiques sur les systèmes de parenté. La critique de la conception fondamentalement reproductive et biologiciste de la famille inhérente à l’anthropologie évolutionniste et aux théories œdipiennes présentées dans Totem et tabou peut amener à réfléchir les psychanalystes à propos de certains normativismes déplacés vis-à-vis des nouvelles formes de faire famille. La portée des théories freudiennes reste limitée face aux transformations de la famille occidentale contemporaine, mais ses développements théoriques autour du concept de « complexe » et du complexe d’Œdipe double fournissent aux psychanalystes des pistes pouvant leur permettre de déjouer la conception évolutionniste des systèmes de parenté inhérente au complexe d’Œdipe classique.
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Martins, V. M. N. (2020). L’Œdipe selon Foucault : Foucault lecteur et non-lecteur de Freud à travers le « complexe d’Œdipe ». In Analysis, 4(1), 103-105. DOI : 10.1016/j.inan.2020.01.005
Résumé de la thèse de Doctorat : L'œuvre de Foucault, des années 1970 jusqu'à sa disparition en 1984, fut marquée par une critique du « complexe d'Œdipe », concept essentiel à Freud. Contre la conception universaliste et intemporelle du « complexe d’Œdipe », le philosophe se donne la tâche de situer historiquement l’émergence de la prohibition de l’inceste, ainsi que celle du concept freudien. La radicalité de telles critiques foucaldiennes aurait impliqué, d'une part, un certain éloignement des psychanalystes de ses travaux et, d'autre part, que ses lecteurs prennent une certaine distance de la lettre freudienne. Un détail fondamental à la compréhension de cette difficile interlocution : les références du philosophe au « complexe d'Œdipe » furent toujours formulées sans qu'il ne présente à ses lecteurs aucune citation de Freud. De l'intérieur de son propre texte, qui se rapporte systématiquement à l’œuvre du psychanalyste, Foucault convoqua, à chaque fois, son interlocuteur sans jamais ne lui donner la parole. Quelle lecture de Freud aurait-il engagé ? Comment put-il autant écrire sur le « complexe d'Œdipe » sans ne jamais citer celui qui formula ce concept ? Afin de dégager les modalités, les aspects, les formes de cette opération de lecture effacée, on abordera la logique négative des principales références foucaldiennes au « complexe d'Œdipe ». Ainsi, plutôt que de se demander comment son écriture s’articule avec celle de Freud, il sera question de se demander comment elles ne s’articulent pas, et ce qu’il en est de leur rapport intertextuel négatif.
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Martins, V. M. N. (2019). L’hypothèse freudienne de la pulsion de mort prend-elle en compte le statut logique de l’inconscient ?. Modernos e contemporâneos – International Journal of Philosophy, 1(5), 127-134. Consulté sur :
https://www.ifch.unicamp.br/ojs/index.php/modernoscontemporaneos/articl e/view/3888/3016?fbclid=IwAR1ZFNeEW-LKfU4IzaKJwoeNKmsne9HZ1QeGXAH7Iig53Xm4CgnlDe-eOyY
Résumé : La théorie freudienne de l’inconscient s’appuie notamment sur deux catégories logiques fondamentales, à savoir la contradiction et l’anachronisme. Cependant, l’hypothèse de la pulsion de mort semble bousculer ces deux jalons du statut logique de l’inconscient. Le présent article vise à rendre compte de ce décalage théorique dans les théories de Freud.
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Martins, V. M. N. (2018). Ler a História da Sexualidade de Foucault com o Bloco Mágico de Freud : do duplo lugar da Vontade de Saber e do «paradoxo dos substitutos». Revista Ágora - Estudos em Teoria Psicanalítica, 21(2), 204-214. DOI : 10.1590/S1516-14982018002006
Résumé : On abordera le problème de la temporalité dans l’Histoire de la Sexualité de Foucault à partir de la théorie de la trace mnésique proposée par Freud dans l’article Note sur bloc-note magique. Une telle lecture nous permettra d’interroger la transmission de l’histoire à partir de la dimension spectrale de l’écriture foucaldienne.
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Martins, V. M. N. (2018). Foucault, crítico do sujeito lacaniano: breves comentários sobre a História da Sexualidade IV – As Confissões da Carne, de Michel Foucault. Revista Lacuna, (-5), 3. Consulté sur :
http://www.bivipsi.org/wp-content/uploads/Foucault-critico-do-sujeitolacaniano-Lacuna.pdf
Résumé : Presque trente-quatre ans après le décès de Michel Foucault, en février 2018, la maison d’édition française Gallimard publie, à titre posthume, Les aveux de la chair, quatrième volume inédit de l’Histoire de la sexualité. Ce livre est une étude sur les ‘techniques de soi’ dans les premiers siècles du christianisme, à Rome, et s’inscrit en continuité historique avec le volume précédent, dédié à l’Antiquité païenne. Notre commentaire des Aveux de la chair ne visera pas une synthèse ou une restitution complète de l’ouvrage, mais surtout l’ouverture de quelques questions à partir de cet évènement éditorial. On fera premièrement quelques considérations sur le contexte de publication de cet ouvrage dans l’œuvre et dans la vie de Foucault. Ensuite, on commentera son rapport avec les trois autres volumes de l’Histoire de la sexualité. Dans un troisième moment, on formulera quelques considérations à l’égard de la psychanalyse à partir de la critique foucaldienne du sujet dans les Aveux de la chair.
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Martins, V. M. N. (2017). Freud parle aux juristes : savoir et vérité entre la psychanalyse et l’instruction judiciaire. Revue Topique, 138(1), 53-65. DOI : 10.3917/top.138.0053
Résumé : Que dit Freud aux juristes lorsque, à leur demande, il compara la technique psychanalytique à celle de l’instruction judiciaire ? À partir d’une lecture de la conférence de 1906 L’établissement des faits par voie diagnostique et la psychanalyse, on déploiera ses conjectures à la lumière des concepts de savoir et de vérité pour ainsi reposer ses questions aux juristes.
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Martins, V. M. N. (2015). Deleuze, Guattari, Freud e o problema da personalidade, Revista Epos, 6(1), 65-86. Consulté sur:
http://pepsic.bvsalud.org/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S2178700X2015000100004
Résumé : Cet article vise à interroger la notion de personnalité chez Freud à partir des critiques de Deleuze et Guattari à l’égard d’une supposée personnologie freudienne. Cette personnologie impliquerait une unification du sujet, une territorialisation de la subjectivité. Cependant, en proposant une perspective impersonnelle des processus de subjectivation et en utilisant Freud comme contrexemple, Deleuze et Guattari semblent ne pas prendre en considération, entre autres, un aspect fondamental de la métapsychologie freudienne : l’effort théorique de Freud à décomposer la personnalité psychique. À partir d’une lecture de passages du texte La décomposition de la personnalité psychique (1932) de Freud –où il explique la scission de la personnalité entre les trois instances psychiques de la seconde topique (moi, surmoi et ça)– ainsi que de L’Anti-Œdipe (1972) et des Mille Plateaux (1980) de Deleuze et Guattari –où ils critiquent le modèle freudien de la personnalité–, analysons le décalage entre la position théorique freudienne de décomposition de la personnalité et les critiques deleuzoguattariennes d’unification de la personnalité. À travers une confrontation entre ces textes et leurs dissymétries considérables, ébauchons une analyse de l’usage qu’ont fait Deleuze et Guattari des textes de Freud et de la place qu’ils se proposent dans le vaste panthéon de lecteurs du fondateur de la psychanalyse.