Jumelage Artistique : Écrire sur un lieu de mémoire
Hélène Gaudy
Atelier d'écriture avec Hélène Gaudy
Dans le cadre d'un projet Jumelage artistique avec la Villa la Brugère, Hélène Gaudy a mené des ateliers d'écriture avec deux classes de 1re. Ces ateliers ont un thème en lien avec la 2ème guerre mondiale et la déportation. Au préalable, les élèves ont fait un travail de lecture et rencontré Hélène Gaudy autour de son ouvrage « Une île, une forteresse » qui se passe à Terezin et pose la question du devoir de mémoire. Cet ouvrage est inscrit sur la liste de bac des élèves.
Les élèves des deux classes ont retranscrit leur propre voyage sur un lieu de mémoire : le Struthof.
Une île, une forteresse
"Ancienne forteresse militaire devenue antichambre d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale, “ghetto modèle” factice immortalisé dans un film de propagande nazie, Terezín, à 60 km de Prague, est aujourd’hui un lieu de vie paradoxal, une ville dont chaque logement a été une prison.
En rappelant les trajectoires de ceux qui y ont été enfermés, en recueillant les témoignages d’anciens déportés, d’habitants actuels, Hélène Gaudy explore le rapport ambigu de cette ville à l’image et au mensonge. Évoquant avec une grande subtilité le paysage et les sensations qui en émanent, mais aussi les strates historiques et les expériences humaines dont il est traversé, elle interroge un espace coincé entre une mémoire impossible et l’espoir jamais tout à fait éteint d’une renaissance." (Source : Éditions Actes Sud).
Rencontre avec l'auteure
Le 19 octobre 2018, les élèves ont fait connaissance avec l'auteure qui leur a expliqué sa démarche d 'écriture. Retrouvez le compte-rendu de ses propos rapportés par Élise, Camille et Alice ICI.
Le témoignage d'une survivante
Le film de propagande tourné à Terezin par les nazis
Consignes d'écriture
Hélène Gaudy est venue dans le CDI le 23 et le 26 avril encadrer les ateliers d'écriture par 1/2 classe sur une durée de 3 heures chacun.
Elle a donné deux consignes d'écriture :
- Le premier texte donne les impressions visuelles de chaque élève sur le camp lors de leur arrivée sur les lieux parfois en partant de leurs connaissances et/ou de leur vision préalable d'un camp.
- Le deuxième texte s'élabore à partir d'un objet ou d'un détail marquant retenu lors de la visite.
Consigne 1 d'écriture : Textes classe 1
« Pire que je l'imaginais. »
Nous sommes arrivés vers 9 heures, le trajet dans le bus était calme cette fois, l'atmosphère désagréable prit place. Tout d'abord la vue magnifique qui s'en dégage, le ciel était bleu avec un seul petit nuage. Les montagnes étaient en arrière-plan avec de grands sapins les recouvrant. L'immensité de la barrière me fit me sentir encore plus impuissante face à ce lieu. Le silence y régnait. J'entrais dans le premier baraquement reconstitué en musée, c'était grand, des centaines d'informations apparaissaient devant mes yeux. Je décidai de faire un tour aléatoirement : des expériences sordides , deux ouvrages écrits par des déportés, la fuite de deux d'entre eux, une figurine en bois et finalement une boite en métal d'un homme nommé René Gassion sur laquelle sont gravés deux poignets enchaînés de menottes indiquant les dates 1943/1944 me restent en mémoire.
Je continue mon trajet et sors enfin de cet endroit oppressant et pourtant en quittant ces quatre murs pour sortir souffler un peu, l’apparition soudaine de la mort me frappa au visage, les larmes coulèrent d'elles mêmes. Une corde de pendaison se trouvait dans la cour. Je me rendis compte que ce fut bien pire que ce que j'imaginais. Je voulus descendre jusqu'au baraquement pour y découvrir le reste de l'horreur. Je vis le chevalet de bastonnade en premier, il était au milieu d'une petite pièce sombre contenant 1 seule fenêtre ou il faisait très froid.
Mon imagination prit le dessus et des scènes affreuses défilaient. Une fois sortie de ce baraquement , j'entame la suite de la visite et ce fut choquant car je n'imaginais pas tomber directement sur le four crématoire. Je fis le tour de cet appareil et ne préférai pas y rester plus longtemps, une sensation angoissante apparut en moi. Je visitai les pièces servant de cellules en gardant à l'esprit que des hommes étaient ici il y a moins de 100 ans. Estimant en avoir assez vu je décide de remonter l'affreuse pente pour rejoindre la sortie. Quand je marchais je me rendis compte à quel point cela était épuisant puis je me suis rappelée de leurs conditions de vie quand les détenus la grimpaient alors j'ai continué à marcher.
Enora
Natweiler Struthof
Natweiler Struthof, un lieu fait de plusieurs étages semblables aux rizières de Chine, cependant plus bétonnées. Une symétrie parfaite au milieu d'une verdure désordonnée, des couleurs grisâtres à l'allure macabre dissimulées par les creux de la montagne. Il y a comme quelque chose de trop là haut.
A l'intérieur de l'autocar le bruit se fait de plus en plus sourd. La route est vertigineuse et raide, remplie de virages, sur les bords de hauts arbres nous guident vers le Struthof . La température baisse, un silence s'installe ainsi qu'un malaise, peut-être même une peur, et je me retrouve face à cette immense porte épaisse faite de bois sombre et de grillage. J'entre alors dans une prison en pleine air, admirant la vue sur les montagnes déjà un peu colorées formant un contraste avec ces pierres grises et le vert sale du camp. L'ambiance devient alors pesante, dérangeante, l'envie dans savoir plus joue avec celle de partir au plus vite, mais plus les étapes de la visite se succèdent et plus il devient difficile d'empêcher ce lieu d'empiéter sur mon morale.
Toutes les informations errent dans ma tête et ne font que créer des images monstrueuses, prendre l'air et sortir du baraquement m'a soulagée pendant un court instant. Je tourne mon regard vers la gauche et aperçoit un groupe devant une corde, un endroit qui survole le camps afin que les pendaisons soient à vue de tout les autres détenus. J'ai ensuite descendue cette pente si raide pour aller dans le baraquement du bas. Aucun sourire n'arrive à s'esquisser, aucune émotion ne se fait transparaître, aucune discussion ne s'installe, les amis qui m'accompagnent ne sont qu'un minime soutien face à l'atmosphère accablante. Vient le dernier baraquement, sûrement la partie la plus horrible, prise d'un froid glaçant. Le moment que je redoute le plus se trouve face à moi : l'immense four, horrible bête de ferraille rouillée. J'avance mais reste pétrifiée, je le regarde longuement, avec de grands yeux impressionnés mais surtout apeurés. L'histoire de milliers d'hommes effacée à tout jamais, sans aucune trace.
Flora
La visite de l'horreur
Vue d'en haut, le Struthof est entouré par une immense forêt, la forme du camp peut nous faire penser à la forme d'un revolver. La partie principale me fait penser à un champ d'exploitation agricole.
Durant le trajet qui nous menait vers ce lieu où autrefois régnait l'horreur, j’étais un peu perplexe et j'appréhendais de visiter un lieu historique tel que le Struthof. Mais quand j'ai vu la forêt défiler sous mes yeux au fur et à mesure que le bus avançait, je commençais déjà à me perdre dans mes pensées en m'imaginant ce qui avait pu se passer au beau milieu de cette forêt où semblait régnait le calme, derrière ces barrières qui cachent tant de secrets. Je me revois dans le bus en train de m'imaginer le trajet des déportés pour aller jusqu'à ce camp et ce qu'ils avaient dû endurer.
Lorsque je suis descendue du bus, je me souviens que le froid et l'ambiance qui régnaient dans le camp m'ont frappée. Quand je me suis retrouvée devant l'entrée, la grandeur des barrières et surtout celle de la porte m'a impressionnée, elle me faisait froid dans le dos.
Le paysage que l'on pouvait observer depuis le camp était magnifique, la lumière était claire, elle me faisait penser à la lumière du matin d'une journée d'été. Au loin, on pouvait admirer les montagnes imposantes qui formaient la majeure partie de cette vue incroyable qui nous faisait presque oublier que l'on se situait au milieu d'un camp de concentration mais on est vite revenu à la réalité lorsque l'on a tourné la tête et que l'on a fait face à une corde de pendaison. On s'imaginait l'horreur à travers cette corde.
Au fur et mesure de la visite, je prends de plus en plus conscience de l'horreur qui a pu régnait entre les barrières et les barbelés du Struthof, je me souviens m'être répété à plusieurs reprises « Comment on peut faire ça? » « Comment un homme a pu avoir cette idée ? »
Lorsque je suis arrivée devant le four crématoire, je n'avais plus aucun mot, je suis restée bouche-bée, j'ai essayé d'imaginer l'horreur, en vain… Le fait d'imaginer ces choses m'effrayait et m'a fait prendre encore plus conscience de l'horreur des camps que je savais déjà terrible mais avoir visité ce lieu m'a encore plus ouvert les yeux.
Hélène
Une ambiance glaciale
Je m’imagine dans les nuages et je me demande quelle était ma pensée avant de rentrer dans ce lieu. Je me vois le survoler. J’imaginais un rectangle clôturé de barbelés de tous côtés, se cachant dans une immense forêt pour que la verdure puisse étouffer l’horreur et les crimes commis et laisser place à un endroit paisible entouré d’arbres fruitiers. Lorsque je reviens à la réalité je suis dans le bus, je regarde à plusieurs reprises par la fenêtre et je me dis que le fruit de mon imagination ne reflète sûrement pas la réalité.
Les chemins de campagnes défilent sous mes yeux, ces chemins sont irréguliers et je m’imagine que cela pourrait être la cause des obus. Nous nous rapprochons de plus en plus et je me sens angoissée, je suis habitée par un sentiment de peur voire de panique car je n’ai jamais mis les pieds dans un camp de concentration. J’appréhende ma réaction.
Le moment est arrivé, je descends du bus et je me dirige vers le camp. La vue est superbe, elle présente des collines qui se chevauchent, parsemées de centaines de sapins. Le ciel était bleu sans nuages et laissait planer une forme d’apaisement.
Je viens de passer la porte, je regarde tout autour de moi, pas un mot ne sort de ma bouche. Le premier lieu que je visite est le musée qui nous montre les hommes qui ont été enfermés ici et quelles étaient leurs fonctions. Ils révèlent au grand jour les hommes cruels de ce lieu et rend hommages aux détenus. Je m’apprête à sortir du musée pour désormais visiter le camp. Lorsque je sors, je tombe sur la corde de pendaison, elle est en plein milieu et attire le regard... je ne peux m’imaginer toutes les horreurs ainsi que les crimes qu’elle a commis. Je me sens mal à l’aise en la regardant, alors je marche et j’observe la vue et je me dis que ce que j’ai imaginé n’est pas loin de la réalité.
Je descends l’immense pente qui mène aux baraques et je ne peux m’empêcher de penser quelques instants aux horribles souffrances. Monter du matin au soir cette pente de la mort le corps vide et meurtri.
Je découvre dans les baraques, des cellules, un instrument de torture « le chevalet de bastonnade » … en le voyant j’ai le sang glacé, comment peut-on commettre de telles abominations ? Je suis ensuite tombée sur la table dédiée au expériences humaines, cela m’a profondément touchée. La dernière pièce où je suis rentrée est celle qui contenait le four crématoire, une larme coule le long de ma joue, je ne me contrôle pas. Je suis restée sans voix devant le four. Cette ambiance glaciale me rend si triste. Je ne reste que quelques instants puis je sors et mon regard se pose de nouveau sur la corde de pendaison, toute en haut de cette pente.
Ilona
Struthof
On nous a dit qu'on allait visiter un camp de concentration, celui de Struthof. Ce camp je l'imaginais grand avec des baraquements usés, d'autres disparus. Mais plus le car avançait, plus l'histoire de ce camp me montait en tête tout comme nous étions en train de monter en altitude.
Étant arrivé au camp, le véhicule qui nous transportait s'arrête, ce qui me sort de mes pensées.
Nous nous avançons vers celui-ci en même temps que la réalité s'avance vers moi, j’aperçus un baraquement qui servait de musée pour nous raconter son histoire. Les murs étaient habillés de textes et d'images, des objets historiques nous faisaient face dévoilant le passé.
Petit à petit j'arrivais à la fin du musée, dévorant toutes les informations intéressantes que je lisais.
Plus que quelques pas avant de sortir de celui-ci, plus que quelques pas avant de me retrouver devant une corde sur laquelle des centaines de personnes ont trouvé la mort ; il suffisait de relever la tête pour voir le camp se dresser derrière cette corde.
La prison, les cellules, le four crématoire, la salle d'expériences, l'horreur grandissait, tout comme mon angoisse en imaginant les déportés dans ces différents lieux. Les grillages et postes d'observation qui entouraient le camp amplifiaient ce sentiment d'horreur que je ne pensais pas si grand.
Leïla
Un camp
A travers les vitres du car, des arbres, des arbres à perte de vue.
A ce moment il est difficile d'imaginer en haut de ce mont, le Natzweiller-Struthof.
Je le voyais comme un camp parmi tant d'autres, la seule différence sa localisation. J'ignorais qu'il existait un camp de concentration en France, si proche de nous.
Au fur et à mesure de notre montée des images d'un documentaire reviennent mais aucun sentiment n'y est lié.
Je vois toujours cette forêt qui nous entoure et pense aux déportés. Qu'imaginaient-ils en haut de ce mont sur leur trajet ?
Nous descendons du car, le froid me frappe.
Il faut encore marcher avant d'arriver devant cet imposant portail, effrayant avec ce bois qui se croise barrant les deux grandes portes et les deux plus petites. Tout est recouvert de grillage et de barbelés. Au dessus un panneau, blanc avec le nom du camp.
Je repense aux déportés au même endroit plusieurs décennies auparavant en passant ce portail ils passaient d'un monde à un autre.
Un premier sentiment me touche, l'angoisse. Tout le monde est plus calme.
Nous commençons par visiter le musée retraçant l'histoire du camp.
En sortant le choc semble encore plus grand. Un malaise s'installe, le silence devient oppressant.
Léonie
Un lieu de mémoire
Plus on se rapproche, plus je repense à ma vision du Struthof. Un grand camp entouré de barbelés avec une multitude de baraques. Un terrain mal entretenu avec des trous créés par le passage incessant des déportés. Nous prenons à droite et je peux lire le nom de ville à consonance allemande. Et puis je repense à la porte du camp, une grande porte à double battant entourée de barbelés.
Nous continuons notre route à travers une forêt sur une route étroite, on pense arriver dans un village de campagne ou près d'une ferme. Et puis enfin on arrive sur un parking. Il n'y a rien qui nous laisse penser que nous sommes près d'un camp de concentration. En sortant on aperçoit au loin des bâtiments mais rien qui nous laisse penser que nous approchons du camp. Et puis on marche en silence et on la voit, cette porte qui nous glace le sang et qui nous présente cet enfer sur terre.
Et puis on tourne la tête et on regarde le paysage, des montagnes au fond baignées par le soleil, une forêt entourant le camp comme une muraille et puis les deux enceintes de barbelés. Il fait froid à cette altitude alors que le soleil est haut dans le ciel, ce lieu paraît découpé du monde comme impossible à réchauffer après les horreurs qu'il a vu. On rentre enfin par la grande porte et on voit un camp vide seulement quatre baraques sont encore debout pour témoigner de l'horreur vécue.
La visite est personnelle et chacun fait à son rythme pour favoriser l'immersion. Dans ce camp il fait froid et le silence est seulement dérangé par le bruit des travaux. Chacun regarde et s'imagine à sa façon l'horreur vécue par les déportés dans cet endroit.
Je rentre dans un des bâtiments au fond du camp et me rends compte que je suis dans une prison. Le silence et le froid toujours présents comme une obligation dans ces lieux. Les cellules sont toute vides et sont minuscules, j'imagine des gens enfermés dedans et je ne comprends pas comment des gens ont pu survivre à cette épreuve. Et puis je sors et lis un panneau racontant l'histoire de la prison, il explique que les condamnés à mort étaient mis dans des minuscules placards entre les cellules assez grandes pour permettre à un déporté de s'asseoir dedans. Je remonte donc le camp fatigué et essaye de penser aux personnes qui faisaient ce passage quotidiennement. Je repasse la porte, m'avance vers le bus et je m'en vais de ce lieu avec plus de questions qu'à mon arrivée.
Maël
Ce lieu atypique, semblait à première vue organisé, chaque bâtiment était placé de façon à ce que le camp soit «bien rangé», une sorte de précision déconcertante. Entouré d'un bois charmant et de montagne, c'était harmonieux. Des baraques, une cantine, une infirmerie plantée dans les montagnes, cette description donnée peut nous faire penser à un camp de scout. Avec ce temps plutôt froid, ces sapins, ces monts enneigés, une expérience à vivre. Cependant ces photos et descriptions ne dévoilent rien hormis le froid et l'épreuve qu'est cet endroit. La première image que donne ces photos n'est qu'une chimère, un mensonge dissimulé grâce à un lieu en symbiose avec ce qui l'entoure, nature et humanité ne semblaient faire qu'un.
L'idée que j'avais eu en me dirigeant au camp était leurrée par des photos jolies qui cachent une vérité monstrueuse. Sur la route et dans le bus une légère douleur au ventre m’accompagnait, de l'impatience ou du tracas je ne sais toujours pas. Le paysage était aussi beau que je l'imaginais, assez doux et coloré. Dans le bus le bruit de discussion diminuait peu à peu à l'approche du camp. En arrivant pas de vue concrète, juste un silence, quelques questions posées en chuchotant mais surtout un poids dérangeant, une sorte d'aura indescriptible qui sèche la gorge et concentre les regards. Face à cette grande porte sinistre, il y a eu un arrêt sur image. Chaque détail comptait, chaque pièce faisait partie de l'Histoire et racontait quelque chose. La curiosité, la gêne ou le malaise étaient des sensations qui faisaient partie de ce camp. À l’extérieur la nature vit, la forêt fleurit, la liberté se sent. À l'intérieur c'est différent, avec l'histoire nous imaginions certaines choses épouvantables, alors les sourires tombent et font place aux sentiments négatifs et à cette peine constante.
Teddy
Dès mon arrivée au camp, je peux apercevoir un paysage renversant. J’aperçois au loin une vaste forêt et ses sapins alignés les uns à côtés des autres. Une couleur vive verte ressort nous donnant l’impression d’être dans un lieu de tranquillité et non dans un camp. Au fur et à mesure qu’on avance, je me dis que c’est impossible, impossible que des milliers de résistants et de prisonniers, donc des milliers d’humains aient été assassinés, torturés. J’avance lentement vers le camp, et le premier contraste fait son apparition vis-à-vis du paysage, le portail d’entrée entièrement recouvert de barbelés. Le portail est si noir, si rouillé, si froid et imposant. Un moment de silence s’instaure et je me remémore les images que j’ai vues sur des témoignages.
Lorsque j’arrive dans le camp, je me sens oppressé, comme si un poids pesait sur moi. Dans le musée on peut voir plusieurs objets qui m’interpellent, des photos et plusieurs témoignages. Mais la tenue du prisonnier et les « chaussures » de celui-ci m’ont choqué. Tout était abîmé sale ou troué. Dans les baraques, je me trouve face au four crématoire, qui me glace le sang et je reste immobile et je ne dis plus un mot, j’observe juste et pense à ces hommes qui ont souffert et qui sont partis avec l'Histoire.
Yunus
Struthof, quel est ce mot ?
Struthof, quel est ce mot ? Tout d’abord un paysage montagneux qui exalte les yeux par ses belles montagnes remplies de multiples sapins qui couvrent tout son récif. Le trajet avancé, l’altitude augmentée, le paysage se poétisait. En quelque seconde face au camp, le paysage s’éteint, un froid glacial apparait dans ma conscience. Je ne vois plus que ce camp lugubre. Il est impossible d’admirer la vue dès l’entré dans ce « gouffre ». Une atmosphère s’impose : celle de la mort et le malheur, le malheur se fait ressentir par l’entassement, l’enfermement par les clôtures pleines de barbelés. La mort s’impose par la vue en contrebas de la terrifiante cheminée.
Tom
Comment imaginer
Après une journée dans l’un des centres de la paix européenne, m'imaginer le lieu qui hante la nuit, le jour et la vie des rescapés de cet enfer m’était impossible. Comment imaginer cela sans me tromper ? En voyageant nous traversons des vallées si paisibles et calmes que la fatigue m’avait emportée avec elle. Le bus à l'arrêt, j’ai su que nous étions arrivés et je commençais à appréhender cette découverte. Une fois descendus nous commentions à pied le chemin vers le camp. A notre droite, un bâtiment sombre et moderne est édifié. Nous le dépassons et là la porte qui referme l’enfer passé et qui ouvre le devoir de mémoires est élevée. Une rose blanche était accrochée à celle ci, comment était elle arrivée là ? Je ne le sais pas mais ce contraste m’a énormément émue. Derrière cette porte une vision paradoxale m'apparut, un paysage montagneux aussi beau que celui des Pyrénées entourait cet espace clôturé par des murailles de barbelés et qui renfermait la souffrance inimaginable de ses détenues. Du camp, il ne restait que quatre baraquements deux en haut et deux en bas. Le premier que j’ai traversé avait été transformé en musée. Il renferme de nombreuses informations sur le camp et ses occupants qui nous permettent de comprendre l’horreur qui s'y déroulait il y a plus de soixante dix ans. Après l’avoir traversé j'arrivai sur une place où se trouvait une potence, nombreux d’entre nous l’avons regardée pendant plusieurs secondes car nous savions tous à quoi servait cette machine à tuer. En aval, la baraque de droite comportait plusieurs pièces ressemblant à des petites cellules. Et celle de gauche renfermait le four crématoire, des pièces plus grandes que celle de la baraque précédente et une salle d’opération où les médecins faisaient des expériences sur les détenus. Pendant la visite du camp une seule phrase me restait dans la tête :
« Je marche peut être et sûrement à l’endroit où un Homme a injustement perdu sa vie ».
Cette phrase encore aujourd’hui dans ma tête me rend triste et me permet de ne pas oublier.
Anne
Une carrière pleine de douleurs
Dans ma tête, je vois le camp de concentration comme un espace vaste ; ayant déjà visité le camp d’Auschwitz-Birkenau, je pensais que ça allait être un endroit similaire, marécageux, plat, avec de longue rangées de baraques.
Dans le bus, je pars sur cette route qui mène au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Cette route, qui monte et monte sans cesse, virage après virage, cernée par les arbres hauts et nus. Un typique paysage de montagne en été. Plus le bus progresse sur cette route, plus l’air se rafraîchit. Je me demande si c’est à cause de l’altitude ou si c’est mon corps qui se refroidit à l’idée des choses que je m'apprête à voir. Sur le trajet, pas une maison sur le bord de la route.
Lorsqu’on descend du bus, le froid nous saisit tous, puis mon professeur me tend un dossier avec toutes sortes de questions. Mais je ne voulais pas de questions simples et déjà faites. J’avais envie que les questions viennent à moi, quitte à les chercher profondément longtemps, même après le voyage.
Nous commençons à marcher vers l’entrée du camp. Juste après avoir dépassé le musée du Struthof, les arbres se font plus rares et on peut apercevoir la vue en contrebas de la colline que nous venons de gravir, cette vue montagneuse, cette sorte d’entonnoir entre le pan de la montagne juste en face et la montagne sur laquelle nous nous trouvons.
Au loin, on peut apercevoir une carrière de pierre, et je me demande si c’est l’endroit où allaient travailler les prisonniers, car dans le documentaire que j'avais visionné auparavant, les détenus devaient aller tailler des rochers afin d’y trouver certaines richesses. Cette carrière, qui auparavant décorait très bien cette vue, est maintenant devenue le symbole de la souffrance des détenus lors de leur travail. Cette carrière, qui était utilisée pour fatiguer jusqu’à la mort les prisonniers. Cette carrière qui est désormais la seule à avoir vu ces détenus tomber les un après les autres sous les coups des Kapos. Cette carrière qui est la dernière pour raconter cette histoire. Cette carrière. Je l’ai vue. Je l’ai longuement observée. Et j’ai cru entendre ses cris d’horreur.
Claire
La mémoire
Pour moi le camp de concentration du Struthof etait comme une usine, là où il y avait plein de personnes qui souffraient et qui mouraient. Je l'appelle une usine car lorsqu'on faisait rentrer des personnes c’était pour les tuer ensuite.
Lors du voyage en direction du Struthof le paysage de montagne était plutôt agréable, le soleil frappait sur notre visage à travers les vitres du bus, dans lequel il y avait une bonne ambiance, les jeunes chantaient puis parlaient mais plus on montait plus l’atmosphère devenait pesante, mes oreilles ont commencé a se boucher et la musique s'est arrêtée. En arrivant sur le lieu je me suis sentie vide.
J'ai tourné la tête j'ai vu un paysage merveilleux mais lorsque j'ai retourné la tête j'ai vu l'horreur que tous les rescapés avaient vécue. En regardant l'entrée je me suis souvenu qu'un membre de ma famille avait vécu cet enfer, lorsque je suis rentrée j'avais l'impression de marcher au même endroit que mon arrière grand-père et de ressentir la peur qu'il avait eue.
Estelle
Du Paradis à l'Enfer
Les paysages défilaient, le car grimpa toujours plus haut, quand soudain il s’arrêta. Je descendis, il faisait froid mais beau. Nous passions un musée, puis, arrivames dans le camp, accueillis par un grand portail en bois, deux portes avec des barbelés et une inscription en allemand au dessus «Konzentrations Lager Natzweiler-Struthof ». A ma droite, il y avait de grands échafaudages, à ma gauche une des plus grandes usines à mort. Cela faisait froid au dos. L'entrée était comme je l'imaginais, toutefois le camp me semblait plus grand. Dans mes souvenirs, plus de bâtiments et un terrain moins vallonné. Il faut être franc, la vue était belle, une vue de montagne, telles que les Pyrénées ou les Vosges. Il y avait beaucoup d'arbres. Mais derrière ces pins, ces érables, il existait, il y a plus de soixante-dix ans un camp de concentration, la mort, la souffrance.
Nous entrons dans le premier musée, il y a des panneaux sur des témoignages, l'histoire du Struthof. Un peu plus en contrebas, une potence. Que faisait cette machine à tuer ici ? La réponse nous ne la savions pas pour le moment mais, je fus surpris du nombre d'élèves qui, comme moi, prennent des photos de cette machine.
Un peu plus en bas, toujours des arbres, devant ces arbres, des grillages, des miradors...A mes yeux ces arbres représentaient l'espoir : l'espoir de la fuite et de la vie derrière un passé lourd sans soins, sans manger.
Maintenant des croix, au total deux, une lorraine en hommage aux résistants et aux victimes des nazis.
Puis, deux bâtiments. Je commençais par celui de droite ou j'ai pu trouver des petites prisons,une machine à torture et un lit d'opérations, qui n'a sûrement pas choisi à sauver des vies, mais au contraire à en dissoudre. Puis le bâtiment de gauche, ou j'ai pu rencontrer, au fond un four crématoire. A l’intérieur de celui-ci de la poussière et une rose bleue, française. Autours, une odeur nauséabonde, provoquant un certain dégoût. Je sorti, et remontai la pente, déjà gravit par les prisonniers, faim au ventre et repassa par ce grand portail. Je me retournai, le contemplai une dernière fois, et aujourd'hui je me rappelle encore « Konznetrations Lager Natzweiler-Struthof».
Elouan
Ma perception d'une partie du Passé
C'est étrange de se dire qu'un lieu d’extermination qui autrefois n'habitait que la mort, la douleur, l'injustice est maintenant ouvert au public. Alors avant d'y aller on se questionne, « est-ce que ce camp est réel ? », bien sûr qu'il l'est mais « comment a-t-il pu être un endroit de vacance et de joie ? ». Ces endroits nous les avons étudiés et non visités, alors « comment vais-je réagir ? ». Je m'imagine un espace qui renferme un passé, atroce, « Y fait-il encore beau ? », un lieu possédant une histoire si lugubre doit forcément l'être aussi.
Je pensais qu'il faisait froid, sombre, avec une ambiance pesante.
Dans le bus, j'étais impatient, impatient de voir cela des mes yeux et on en photo pour une fois je serais témoins de ce crime contre l'humanité.
Sur l'autoroute il n'y avait rien qui pouvait nous faire deviner que là, en haut, se trouvait un camp de concentration auparavant nazi. Puis nous entamons la montée, des sapins nous entouraient en laissant passer les rayons du soleil, plus je monte plus je me demande si c'est le bon itinéraire, tellement le paysage est apaisant. Dehors, on devine le champ des oiseaux.
Arrivé en haut nous sortons du confort du bus. En effet il faisait froid, mais le soleil nous réchauffait, l'ambiance était pesante, mais je ne réalisais pas ce qui s'y était passé.
Je me trouvais face à l'entrée du camp de concentration « Natzweiler Struthof ». Mais je m'étais trompé sur un point il ne faisait pas sombre ; au contraire les baraquements restants étaient ensoleillés, tout comme les miradors, la potence et l'horizon. Les oiseaux chantaient bel et bien. Un endroit idyllique habitait un dur passé. Le portail était identique à celui vu en photo. A travers la charpente du portail entouré de barbelé, le soleil nous aveuglé.
En contre bas à gauche se trouvait une vielle petite maison, rustique et authentique. Elle avait connu plusieurs histoires, un jour une villa de plaisance, ensuite un maison de commandants nazis, puis un vestige de notre passé.
Enfin, nous voilà devant le braquement, cachant le four crématoire, cet outil qui a effacé tant de visages. On devinait l'ancienne peinture noire vernis rongée par la rouille.
Je me situe en haut, face à cet espace, pas plus grand que deux terrains de foots et pourtant 51 000 personnes y ont laissés la vie, un paradoxe tant ce chiffre est grand par rapport à la superficie de l'endroit.
On y devine l'emplacement d'anciens baraquements alignés, chacun plus bas que son précédent. Tous cela encadré par deux barrières de barbelés et de pottos pour soutenir le tout. Cela me semble infranchissable. Mais si quelqu'un venait à essayer la miradors se trouvait derrière les deux frontières était là pour les en empêcher.
Tout en bas on y observe deux baraquements, celui de gauche est vert, il est long et par dessus se trouver des cheminé c'était celui du four crématoire. Celui de droite est identique avec pour seul différence en toit noire simple avec un seule gigantesque cheminé dont on devine l'utilité.
Comme on me l'a dit il y a plusieurs raisons pour prendre un photo pour immortaliser un moment, quelque chose d'étrange, d'original, d'absurde, parce que la lumière est belle, etc.
Cette photo je l'ai prise pour toutes ces raisons. C'est un témoin de mon passage au Struthof, elle est étrange car, jonché entre les montagnes, se trouve ce camp.
Gaby
Des pensées trompeuses
Avant même de me retrouver là-bas, je m'attendais à un terrain vide sans arbre ; sans rien qui ne puisse montrer de belles choses, je m'attendais à voir un camp en ruine, avec des bâtiments effondrés, et je ne pensais même pas que la clôture de barbelé serait encore là.
Je m'attendais à un paysage dévasté sans même une once de lumière, avec un ciel nuageux et sombre. Je m'attendais à ne ressentir que de la souffrance en allant là-bas, et rien d'autre. Nous sommes dans le bus, nous arrivons sur le territoire de l'Alsace annexée à l'Allemagne. Sur le chemin, rien ne me vint à l'esprit, je regarde de temps en temps par la fenêtre, je vois parfois certaines personnes, se promenant et regardant le paysage, je cherche dans leurs yeux ce qu'ils regardent afin de le voir moi aussi et ainsi ne rien rater d’intéressant. Tandis que mes yeux regardent partout autour de moi, dans mes oreilles retentit ma musique me permettant de faire passer le temps. Un panneau me signale actuellement que nous sommes à Natzwiller, il ne reste que quelques kilomètres nous séparant de Struthof. Alors que je m'attendais à un paysage noir, je contemple actuellement un paysage éclairé et même agréable. Je vois aussi des arbres, immenses, alors que je ne m'attendais qu'a voir des terres plates à perte de vue.
Je viens de me rendre compte que le bus s’arrête, je sors et me demande en voyant le camps le nombre de morts qu'il y a eu ici, puis après réflexion, je me dis qu'il y a aussi certainement des corps sous mes pieds actuellement, ils devaient aussi forcément y en avoir sous la route que le bus a empruntée.
Rien qu'en y pensant , j'en ai froid dans le dos.
Kilian
Trajet
Les forêts devenaient nombreuses au fur et à mesure que le car montait progressivement les mètres qui nous séparaient de l’endroit exact de la colline où se trouvait le Struthof. Par la fenêtre du car je cherche inlassablement l’endroit idéal où une bande d’enfants pourrait construire une cabane, où une bande d’adultes pourrait construire un camp.
Au bout d’un certain temps je me résolus à ne plus y penser afin de garder la surprise pour l’arrivée. On m’en avait pourtant parlé depuis tout petit, alors quelle surprise ? je pense au fait que j’attendais la confirmation de l’image que je m’étais fait du camp, d’après les films que j’avais vu étant petit.
Léo
L'endroit à deux visages
Il était imaginé de la sorte ; un endroit étroit mais à la fois grand pour accueillir toutes ces personnes, effacé de tout, mis à l'écart de la ville, un endroit sombre, caché de la lumière, composé de plusieurs grandes cabanes, sans verdures. Un endroit vide, sans vie et angoissant.
Le trajet commence, vers la découverte de ce camp imaginé. Le bus traverse une longue forêt composé de grands arbres, de différentes tailles, petits, moyens, grands. Le bus monte en altitude, des oreilles se bouchent, d'autres non. Les arbres défilent de plus en plus, le camp est tout prêt. L’appréhension de découvrir ce camp est présente.
Le bus s'arrête, nous le découvrons enfin.
Devant nous, se trouve un grand portail imposant qui nous gâchent la vue toute entière. Le portail s'ouvre… Devant nous, un paysage surprenant, un espace spacieux, lumineux, des collines, de grands arbres...
Tiffany
Consigne 1 d'écriture : Textes classe 2
Villa décalée.
Des brides de conversations attrapées au détour de mes propres pensées. Mes yeux qui se figent sur la montagne de l’autre côté de la vitre, quelques panneaux aux noms de villages inconnus, dans une langue étrangère. La vue défilait tandis que, inconsciemment, une image plus précise du camp se formait dans mon esprit ; une image terne, une ambiance sombre, un lieu éteint. Un lieu inconnu qui me paraissait pourtant établi, comme évident. Des voix me sortaient de mes pensées, soudain un simple panneau de bois me ramena à la réalité, dessus une inscription « Natzweiler-Struthof kamp ». Comment de simples lettres sur un simple morceau de bois pouvaient-elles avoir un tel impact ?
Nous continuons à gravir la montagne et au détour d’une route sinueuse, on apercevait enfin le sommet de cet amas de pierre et de forêt anodin mais qui portait pourtant un des lieux les plus meurtriers de l’Histoire. Un endroit fait d’horreur et de sang, où nous, simples touristes, n’étions rien, où toute l’existence que nous menions depuis 16 ans, était remise en question par la dimension colossale de ce lieu. Peut-être que nous n’arrivions pas à nous rendre compte de la catastrophe humaine qui eut lieu ici. Mais le moment était venu de poser le pied sur cette terre, la terre où nos ancêtres avaient perdu la vie pour leurs simples existences. Quelques mètres et un grand bâtiment noir. Quelques pas encore et, sur la gauche, la villa du commandant de ce camp. Une vision décalée de l’horreur qui allait suivre.
Camille
Nous quittons la grande ville de Strasbourg et ses grandes enseignes, pour nous diriger en car au sud-ouest de la ville, à seulement quelques kilomètres de l’Allemagne. Nous traversons des champs, roulons sur des routes de campagne. Plus on avance plus nous nous trouvons encerclé entre montagnes et forêts. A travers ces arbres, nous y apercevons de jolies maisons typiques d’Alsace, elles sont colorées de bleu, de jaune, d’orange. Plus tard, notre car tourne sur une route étroite qui nous permet de monter en altitude. Nous écoutons de la musique, parlons et rigolons ; nous essayons un instant de se changer les esprits. Nous grimpons toujours et constatons que la route est en zigzag et pleine de virages mais moins étroits qu’en Auvergne. Pas l’ombre d’une maison sur ce trajet, nous apercevons rapidement le panneau « Le Struthof », dans quatre kilomètres nous arriverons sur un lieu magnifique mais paradoxalement tout aussi tragique.
Nous croisons un panneau qui indique que la chambre à gaz est un petit peu plus bas, avant de se garer sur un très grand parking, tout le monde descend, il n’y a aucun bruit plus haut que l’autre. Ma boule au ventre commence petit à petit à grandir. Nous avançons groupés devant l’entrée du camp, à notre gauche la villa éloignée du commandant du camp Joseph Kramer, puis nous admirons cette splendide vue sur les montagnes et les forêts. Il y a du bruit, un son résonne dans ce silence lourd, il y a des rénovations sur le monument du camp, il ressemble à un building américain. Nous pénétrons par une porte de bois, grillagée, collée à un mirador, au-dessus, il est noté « Konzentrationslager Natzweiler-Struthof » de simples lettres, un simple nom, comme celui d’Auschwitz où il y est écrit « Arbeit Macht Frei ». Nous traversons cette porte du camp qui relie tous les fils qui entourent le camp, un simple morceau de ferrailles avec des pics, qui mesure plus de deux mètres et est électrifié. Le camp est tout l’inverse de mon imagination, je le voyais de plein pied avec toutes les baraques sur pieds semblable à Auschwitz-Birkenau.
Nous avançons et découvrons ce lieu de torture que l’on ne peut qu’imaginer, il fait un grand soleil, la vue est dégagée mais je ressens les âmes froides des prisonniers meurtris glacer mon corps couvert de mon pull et de mon col roulé. Nous descendons des escaliers étroits et irréguliers. Nous arrivons dans une baraque, rénovée, les murs sont blancs et les lumières sont saillantes, elles me rappellent les éclairages durant les longues heures d’appel que subissaient les détenus. Dans cette baraque devenu musée, nous y découvrons des maquettes du camp, les explications pour le choix de ce lieu, on y voit les biographies des auteurs et de certaines victimes de ce monstrueux moment de notre histoire. Nous y voyons une tenue de prisonnier, leurs sabots abîmés, des objets terrifiants tels que la pelle à cendre, la pince à cadavres, la matraque SS faite de ferraille… Enfin, nous observons des photos, des dessins. Ces derniers sont tellement beaux, réalistes ; on y voit clairement le bourreau, un homme banal qui, par la manipulation et l’endoctrinement a réussi à se faire une place digne dans son milieu nazi mais détesté à cause de son autorité par le reste de la population. Ces dessins représentent les fusillés, les bousculés, les entassés, les frappés à terre, les pendaisons ainsi que les futurs brûlés, ce ne sont que de simples mots, six mots qui étaient leurs quotidiens à ces cinquantaines de milliers d’hommes cachés et embrigadés dans cette terrible forêt.
Alice
Arrivée au Struthof
Vue du ciel, une structure mise en valeur au centre d'une immense forêt et une touche de rouge de granit.
Dans le bus pour aller au camp de Struthof, l'ambiance était la même que d'habitude, euphorique. Les paysages étaient beaux, des arbres de part et d'autre de la route. La montée et les virages commençaient à me faire mal au ventre et à la tête. Mes camarades parlaient tandis que ma meilleure amie et moi regardions le décor par la fenêtre. J'étais impatiente de voir le camp dont tout le monde parlait. Le car montait et j'avais l'impression qu'on n'allait jamais y arriver. En descendant du bus avec mes carambars à la main, j'observe. Une construction, des travaux, un musée, de beaux arbres. Je sens l'air frais de la montagne sur mon visage, je frissonne. J'avance jusqu'à apercevoir la grande porte d'entrée du camp, immense, imposante, entourée de barbelés. Je lis dessus « Konzentrationslager Natzwiler-Struthof ». Je ne suis pas rentrée tout de suite, profitant du paysage et observant la porte. J'entre en vitesse dans le camp pour rattraper le groupe de classe et m'arrête net pour regarder le paysage et l'ensemble du camp. Une fois rentrée dans la baraque d'exposition, j'ai remarqué le silence, énorme silence. Après le silence, des pleurs, les pleurs d'une amie accompagnée du professeur. Je la regarde puis continue mon chemin.
Candice
Entre horreur et mémoire
Je me rappelle être arrivée par bus dans un petit village. Nous avions déjà croisé plusieurs panneaux nous indiquant le lieu du Struthof. Ce village me donnait une impression étrange. Il y avait du soleil, des fleurs, des passants étaient dehors et pourtant inconsciemment j’associais cette endroit au Struthof et me demandais comment des personnes avaient réussi à créer leurs vies dans un lieu aussi chargé en histoire.
Puis, le bus prit la direction de la route à gauche et nous commençâmes l’ascension vers ce sommet. J’avais l’impression d’être dans un col de montagne avec les nombreux lacets qui dirigeaient notre route. L’atmosphère était étrange, je ne pouvais oublier que nous montions dans un lieu où l’horreur avait été pratiqué et pourtant le paysage était magnifique. Il y avait énormément de végétation, d’ailleurs le soleil se reflétait sur les arbres. Mais pour moi, ce paysage était en quelque sorte hypocrite, contre nous, il m’empêchait de me rendre compte que l’on montait vers un camp de concentration. Il est, je trouve, difficile de s’imaginer que des millions de personnes ont emprunté cette route, dans des camions, sans savoir vraiment ce qui les attendais une fois arrivés en haut. Ce chemin est semblable, pour nous, à une ascension vers la mémoire et le savoir mais pour tous ces déportés, c’était une ascension vers la mort quasiment certaine. Arrivée en haut, à 800 mètres d’altitude je ne vis pas tout de suite l’entrée du Struthof. Le bus quitta la route pour se garer et je descendis de ce dernier. Le froid me saisit aussitôt. Le soleil était toujours là, le vent très peu présent et pourtant, l’air y était froid, comme ancré dans ce lieu. Un chemin se dressait devant moi, ne savant trop où il me mènerait mais imaginant tout de même qu’il aboutirait à l’entrée du camp.
Un dessin, un plan du camp se situait juste au début de ce petit sentier. Je savais que la majorité des bâtiments avaient été détruits lors d’un incendie criminel dans les années 70. Ce plan me permettait donc de me rendre compte de la disposition de ce lieu mais en aucun cas je n’arrivais à m’imaginer. Nous prenons donc le sentier et nous avançons. A notre droite un musée était présent mais nous continuons notre chemin. Plus j’avançais, plus le paysage se dégageait devant moi. En continuant de marcher, je vis à ma gauche un paysage. Je m’approchais des barrières en bois et je vis le camp de hauteur. Ma première impression fut du vide. Je voyais sans trop bien distinguée quelques baraquements de couleur verte ce qui me surpris. Il est difficile de s’imaginer que ce lieu, avant, abritait de la joie et des moments en famille puisqu’il s’agissait d’un camp de vacances, ce qui pouvait donc m’expliquer les couleurs assez surprenantes des baraquements et miradors.
Étrangement, ce n’est qu’après cette image du camp que je vis l’entrée. Haute, étroite avec le nom du camp marqué en gros caractère et tous les barbelés entourant cette porte. Pour toutes ces personnes n’ayant rien demandés, ici commencé vraiment l’atrocité, une fois cette porte passée, toutes leurs libertés seraient supprimées. En tant que personne du XXe siècle, on ne peut s’imaginer ce qu’ils ont ressenti mais pourtant, en passant cette porte, je sentais que la commençait vraiment l’horreur et je me sentais, moi aussi, tout d’un coup un peu moins libre.
Élise
J'ai vu pour la première fois le Struthof en vidéo. C'était avant le voyage pour Strasbourg, la professeure d'Histoire nous avait difusé une vidéo sur le camp. Les images étaient vieilles, avec pour seules couleurs du noir et du blanc.
Je vois les visages des officiers qui défilent. Aucune émotion, le regard vide, les traits marqués. Tous plus ordinaires les uns que les autres.
Je vois également les corps affaiblis des détenus qui peinent à rester en vie. Le travail épuisant dans les carrières, la longue marche orchestrée par les SS. La fatigue. Une atmosphère pesante se faisait déjà ressentir.
Le matin de la visite lorsque je me suis levée je ne pensais pas trop au camp. C'est seulement dans le bus que je me suis mise à y réfléchir : Qu'allait être ma réaction en passant la porte du Struthof?
Par l'interstice laissé par le rideau, j'observe le paysage défiler sous mes yeux. Enfermée dans ma bulle, j'écoute ma musique. Le brouhaha de mes camarades derrière le son de mes écouteurs, j'augmente le volume. Leurs voix ne sont presque plus audibles, je ferme les yeux un instant. Je sens les virages du bus, nous sommes en montagne la route ne cesse de zigzaguer. Quand j'ouvre les yeux, nous y sommes presque. Entouré d'arbres, le paysage est vert, le ciel est bleu, il fait beau. Dernier virage. Le bus se gare et le moteur cesse de tourner. Nous descendons tous, je rejoins les filles. J'ai enfilé ma doudoune et me blottis dans ma fourrure. Le vent glacé me pique le nez. Nous sommes en altitude, l'air est frais alors je prends une grande inspiration puis nous nous dirigeons vers la porte d'entrée du camp. Pendant que nous avançons, je regarde autour de moi et découvre sur ma gauche toutes ces montages au loin. Il y en a à perte de vue, et il faut savoir qu'auparavant cet endroit était destiné aux vacanciers. C'était une station de ski.
Debout, devant la porte d'entrée j'attends qu'on puisse rentrer. Je reste statique un moment, le soleil m'éblouit mais j'arrive à lire les inscriptions sur la planche blanche en haut de la grande porte faite de grillages entourés d'armatures en bois et de barbelés : KONZENTRATIONSLAGER NATZWEILER-STRUTHOF.
Tous le montre entre, ils se précipitent tous. Pourquoi ? J'attends alors que l'émeute soit terminée et je passe la porte à mon tour. Je suis la dernière à rentrer dans ce lieu sinistre. Je marche, un pas après l'autre mais ne constate pas d'extrême mal être pour le moment. Le milieu est silencieux et nous rentrons dans la baraque musée.
Flavie
Le camp
Vu du haut cela paraissait juste une petite montagne parsemée de forêts, mais en se rapprochant de plus en plus une route menait à un rectangle de mur barbelé . Dans ce rectangle, 4 baraques étaient dessinées et à l’extérieur une grosse structure en béton s’élevait en l'air. Mais je ne m'attendais pas à ce que j'allais découvrir en voyant ce camp de plus près. Tout commence en bus, au milieu d'une forêt en train de grimper en haut de cette montagne. Arrivés là-haut nous voyons le parking où nous allions nous arrêter. A la sortie du bus nous avancions vers ce camp à pied. Nous passions devant un musée à notre droite et à gauche nous avions la vue magnifique de toute la vallée, plus nous nous rapprochions, plus on voyait un grand monument s’élevant vers le ciel entouré d' échafaudages, il était en travaux. Arrivés au bout du chemin une grande porte barbelée nous attendait, c’était l'entrée du camp du Struthof. Nous passions les portes de ce camp sous les bruits des travaux et le son des voix des personnes choquées de cet endroit. Nous rentrions comme des détenus du camp.
Jules
Le portail des mémoires
Direction le Struthof. Si on prend de la hauteur cela ressemble à un petit point au milieu des collines. En zoomant sur ce fameux point on peut remarquer que sa forme est assez géométrique et organisée. Des baraquements en forme de rectangles sont rangés par deux en lignes. Au centre, une allée avec de grandes marches. Un chemin pentu entoure le camp. Nous avons pris le bus, nous gravissons ces collines sur cette route en lacets, tout en voyant sur les côtés de grands champs verts avec beaucoup d’arbres. C’était un beau paysage contrairement à l’idée que je m’étais fait du camp. Le reflet du soleil qui traversait les arbres aussi était très innocent. Plus nous montons vers ce point, plus les appréhensions sur le lieu grandissaient et des questions surgissaient, des discussions commençaient et des doutes se partageaient. La route défilait et les arbres se rapprochaient de nous, les champs n’étaient bientôt plus visibles et seules des lueurs de soleil arrivaient à traverser le feuillage. De longues minutes plus tard nous sommes arrivés sur le parking où le bus s’est garé. Plus nous avancions vers ce camp plus nous avions peur de ce que nous allions découvrir. Nos angoisses à l’approche de ce lieu pouvaient être endormies par ce paysage innocent et hypocrite. Nous avons pris un petit chemin et nous sommes passés devant un musée et son exposition sur le camp jusqu’à une grille en fil de barbelé. Mon regard se tourna vers la droite et je me retrouvai face à face avec un très grand portail métallique et imposant. Il était marqué par le temps et par le vécu. Au-dessus était inscrit le nom de ce camp. C’est à ce moment-là que je compris que le petit point que l’on voyait au début était en fait un lieu d’horreur et de mémoire.
Kimberley
L'arrivée glaçante
Ma vision du camp avant d'y aller était sombre. Je voyais un endroit dévasté, sinistre, sans aucune vie. Je pensais qu'il allais y avoir plus de bâtiments et que le camp serait moins pentu, moins difficile à arpenter. Je comprends maintenant une des souffrance des détenus qu'ils avaient à travailler dans ce camp. Tout commença quand étions tous installés dans le bus, personne ne connaissait le chemin. J’étais très fatigué mais je crois que je n’étais pas le seul car le silence régnait dans le car comme si chaque personne appréhendait le moment où nous allions rentrer dans le camp. Je regardais par la fenêtre pour peut-être avoir une chance de m'endormir. Le bus monta de plus en plus haut sur une colline, on était entouré d'une forêt de sapins. C’était presque impossible de se repérer, la forêt était trop dense. Le bus continuait d'avancer, mais à un moment nous arrivions dans une impasse : c’était l'entrée du camp. On descendait du bus quand d'un coup un vent glacial nous frappa, pourtant il y avait un soleil radieux mais à cause de l'altitude la température était très basse. Ensuite nous arrivions à l'entré du camp où il y avait une gigantesque porte de bois recouverte de barbelés. Cela m'effraya ! Je ne m'attendais pas à voir autant d'horreur sur une simple porte.
Léo
Le Struthof
Assise dans le bus sur le trajet en direction du Struthof, je commence à imaginer à quoi va ressembler le camp. Des souvenirs de mon voyage à Auschwitz me reviennent; des baraques en briques ou en bois, un mur d’exécution , les chambres à gaz. Mais surtout me reviennent à l'esprit mes émotions face à ces lieux historiques et monstrueux. Je laisse donc mes souvenirs m'envahir et je me fais une image dans ma tête ce qui m’attend. Je me pose beaucoup de questions mais je décide d'oublier tout cela quelques instants, je ferme mes yeux, tout en écoutant ma musique et je finis par m'endormir. Je me réveille soudainement : nous sommes arrivés sur le parking du Struthof, le silence règne, tout le monde se prépare à vivre un moment unique. Nous sommes en altitude il fait donc froid et, avant même d’être rentrée dans le camp, je pouvais imaginer ce que pouvaient endurer les détenus. Je me plains du froid mais je me dis que j'ai de la chance d'avoir mon manteau sur le dos car eux n’avaient qu'un simple uniforme en tissu. Je me tais et nous nous dirigions vers l'entrée du camp. Une boule commença à s'installer et j’aperçois enfin la grande porte entourée de barbelés avec l’inscription au dessus «Konzentrationslager Natweiler Struthof ».
Manon
La dame tortueuse
Des pages et des photos issues d'internet ont forgé dans ma tête une idée du Struthof.
Un lieu sinistré, détesté par ceux qui y sont allés par obligation. Je termine ma valise, le départ est proche, d'ores et déjà je sais que cette journée me changera, me marquera à vie. Une bribe de conversation avec ma grand-mère me revint. Avant de partir au bus elle ne cessa de répéter :
-Chacun, une fois dans sa vie, doit voir la réalité de ce qu'il s'est passé pour ne pas la reproduire.
La porte claque, je rouvre précipitamment les yeux, je suis en retard. Mme X me fait les gros yeux . Quand je suis enfin installée sur mon siège, une boule s'installe au fond de mon estomac . Le bus est étonnamment calme ce matin, comme si tous le monde tentait d'imaginer les lieux. Je tente de dormir un peu, mes yeux se ferment.
Je me réveille en sursaut, regarde par les grandes vitres, des arbres, des sapins. Je remarque qu'il y a des virages. Nous montons en altitude. La boule qui s'est logée se renforce, de l’appréhension, du malaise à mesure que le bus enchaîne les virages. Un rythme se laisse entendre, mes écouteurs. Sans m'en apercevoir j'ai laissé ma musique tourner en boucle, Bob Marley emplit mes écouteurs avec son message de paix. Comme un clin d’œil à cette visite qui me paraît tellement proche. Un coup de frein se fait ressentir. Nous sommes arrivés. Des arbres majestueux nous entourent, je comprends maintenant pourquoi cet endroit a été durant de nombreuses années un lieu de vacances. Peuplé de rires, de sourires, d'enfants… J'entends au loin un bruit de jet d'air, caractéristique de la porte du car qui s'ouvre. Tout le monde se lève dans le silence, quelques questions brisent ce silence :
- Est-ce que l'on prend nos sacs ?
- On a le droit de fumer ici ?
Je sors, hébétée, muette, prends un grand bol d'air frais, l'air est bon. Le sentiment de malaise se renforce et sans que je comprenne pourquoi, des larmes s'échappent et s'écrasent sur mes joues. Je sens des bras m'entourer, une chaleur le long de mon corps me réchauffer, une voix me parler. Des amis m'encerclent pour me réconforter. Au loin je vois un groupe s'éloigner, nous le suivons. Chaque pas effectué nous rapproche d'une immense porte faite de bois et de barbelés. Je détourne le regard. Dire qu'elle m'intimide ne serait qu'une infime réalité comparé à ce que je ressens face à Elle. A gauche des magnifiques montagnes se dessinent, un coup de vent fige ce paysage et l'imprime dans ma tête. Cette fois, pas d'autre choix que de lui faire face. Mon souffle se bloque face à cette dame qui à travers son bois et sa ferrailles recèle des années d'histoire d'hommes et de femmes ayant péri au sein du Struthof.
Lisa
Sur la route du Struthof
Sur la route pour se rendre au camp, je réfléchissais et j’essayais d'imaginer le lieu. Je connaissais déjà la disposition des baraques ainsi que l'endroit d'arrivée des détenus du camp. Je ne pensais pas que le camp serait autant en pente. Le temps de trajet de Strasbourg à Natzweiller les routes étaient assez banales, de la ligne droite, quelques passages dans certains villages. Après le passage dans l'un de ces villages je remarquai que la route commençait à être légèrement plus pentue. Tout d'un coup le chauffeur du bus tourna à gauche, dans l'angle du virage je remarquai la présence d'un panneau qui indiquait « Struthof ». A partir de ce moment précis la route devint de plus en plus pentue, les virages se faisaient de gauche à droite comme si la route formée un lacet. Tout autour de nous des arbres à perte de vue et au bout de quelques minutes j'imaginais un petit groupe de détenus courir à travers cette forêt pour échapper aux gardes SS. Pourtant cette forêt était plutôt jolie, le soleil passait à travers les feuilles et donnait une sensation de sécurité et de paix. Quelques minutes s'écoulèrent et nous entrâmes sur un parking où le bus se stationna . En descendant je remarquai que la température était assez basse en raison de l'altitude malgré un grand soleil. Nous avançâmes vers le camp, à droite un musée avait été construit, à gauche une pelouse bien entretenue accompagnée d'un panneau « pelouse interdite » et en contre-bas la fameuse villa qui était occupée par le directeur du camp. Nous continuâmes d'avancer sur ce chemin en ligne droite pour s’arrêter et contempler cette magnifique vue composée de collines surplombées d'arbres. Je tournais la tête et je me retrouvais face à cette porte d'entrée immense et imposante constituée principalement de bois et de barbelés avec l'inscription « KonzantrationLager Natzweiller-Struthof ».
Mathilde
Vers un endroit mémorable
Avant de faire ce voyage, notre professeur d’Histoire nous avait fait étudier des documents, des photos ainsi que des reportages. Après avoir fait ces études, j’ai pu me faire une image de cet endroit. Dans mes pensées, le camp aurait des baraques au milieu d’un champ. Je m’attendais à voir un décor assez sombre, sans verdure qui ne nous amène pas à penser au petit bonheur de la vie. Selon moi, le barbelé serait présent puisque pour ce lieu, cela me paraissait indispensable. Pour arriver jusqu’au Struthof, nous avons pris le bus, nous étions partis de l’auberge de jeunesse de Strasbourg. Le Struthof se situe sur le Mont Louise c’est pour cela que nous avons dû prendre une route assez étroite et sinueuse pour aller en haut de la montagne. Le temps passait et une forêt nous envahissait petit à petit. Dans le bus, j’écoutais de la musique, je regardais le paysage à travers la vitre et ce qui était beau à ce moment-là c’est le soleil qui passait entre les feuilles des arbres majestueux. Plus le chemin avançait, plus je sentais l’atmosphère, c’était prenant, déroutant. Je savais que dans quelques minutes j’allais faire face à un lieu de terreur où nos ancêtres ont perdu la vie. Quelque temps avant notre arrivée, les professeurs nous ont distribué un livret que nous pouvions remplir pendant la matinée, ils nous avaient rappelé qu’il fallait respecter les lieux et donc être silencieux. Lors de notre arrivée, nous sommes descendus du bus et le silence était déjà à son comble. Autour de nous, d’autres bus étaient présents. Il y avait du soleil mais malgré tout il y avait un froid glacial à cause de l’altitude. Après être descendus, nous sommes passés entre de gros cailloux puis un chemin s’est ouvert à nous, sur notre droite il y avait le musée du Struthof et sur notre gauche c’était la villa du commandant du camp. En avançant, une porte en bois imposante avec du barbelé s’offre devant nous avec inscrit sur un panneau Konzentrationslager Natzweiler-Struthof.
Noémie
Le Commencement
Nous étions beaucoup, je ne peux pas dire combien, à regarder le paysage sans rien dire et à être dans nos pensées avec notre musique pour essayer sans doute de retarder le moment fatidique où nous rentrerions dans le camp où des milliers de personnes ont été exécutées. L’ambiance pour une fois était calme. Nous qui étions le reste du voyage les premiers à rire et à faire des blagues nous n'avons rien fait, de par le respect que nous devions tenir sur ce lieu mais surtout car nous n’avions pas la tête à cela... Un coup de frein réveilla certaines personnes endormies et une voix calme dit « nous sommes arrivés ».
Nous sortons un par un du bus, encore une fois dans le calme avec dans nos têtes des milliers de questions. Je pensais voir dès notre arrivée le camp, mais non, juste une jolie et grande maison à notre gauche avec une piscine couverte. C’était la villa du dirigeant du camps. A notre droite un musée, un peu plus loin, sur le sentier de tout petits cailloux, nous pouvions admirer le paysage somptueux des montagnes et sentir le vent qui nous coulait entre les jambes.
Je compris pourquoi cet endroit était une ancienne piste de ski et pourquoi les gens aimaient y aller, mais après cet instant où je pensais le temps arrêté, je vis le camp.
Une ambiance pesante s’était installée entre nous, personne ne parlait fort, nous marchions doucement, nous lancions tous un dernier regard au magnifique paysage qui nous entourait, pour maintenant s’intéresser au camp. Les consignes ont été données. On rentre dans ce fameux camp, certaines personnes lâchent quelques larmes et se font réconforter, la porte donne des frisons dans le dos, les barbelés font peur et je me rappelle ce que notre prof d’histoire géo nous a dit : que certains prisonniers ont été envoyés dans les barbelés pour le plaisir des gardiens. Nous continuons et nous rentrons dans une baraque pour voir comment c’est.
Je me rappelle ne pas savoir par quoi commencer, car la vérité des chose est assez dure à accepter après ce passage difficile ou nous avons pu voir des matraques encore rouillées par les coups donnés.
En sortant nos premiers regard se sont portés sur cette descente imposante et ces marches gigantesques où des hommes ont marché et porté des charges lourdes pour mourir, et cette potence où des centaines de personnes ont été assassinées devant d’autres.
Cette corde bougeait encore comme si une personne était encore pendue au bout.. Il y avait aussi les pierres, ces pierres qu'ils devaient porter en ont tué plus d’un...
Tom
Entrée au Struthof
Nous sommes le vendredi 29 mars, c'est aujourd'hui que nous allons visiter le tristement célèbre camp du Struthof. Mais dans le bus qui nous emmène en ce lieu historique, on peut entendre les rires et les cris des élèves qui ne réalisent pas où, nous allons, ne préfèrent pas penser, à ce qu'ils s'apprêtent à voir. Moi-même je ris, j'écoute de la musique et je regarde pas la fenêtre la longue route au milieu de tous ces arbres, ces rares petites maisons que l'on croise. Je ne m'attarde pas réellement sur ce qui nous entoure mais une certaine hâte m’envahit, je me demande à quoi cet endroit peut bien ressembler, vais-je être insensible à tout ça ? Ou ressentir un quelconque sentiment de mal-être ? Le bus s'arrête et nous descendons à côté du musée réservé au Struthof. Devant nous, une route que l'on doit continuer pour arriver à l'entrée du camp même. Je ne ressens toujours rien, mais une de mes amies, submergée par l'angoisse et l'émotion, se met à pleurer ,c'est alors que je m'imagine ce lieu de torture : un immense endroit coincé dans l'obscurité où réside une fosse gigantesque, quelques baraques de-ci de-là et certainement des lieux de mémoires. C'est ici que je me rends compte que je n'ose pas penser à certains objets ou lieux sordides que je pourrais observer. Nous continuons notre chemin vers la porte d'entrée. Il fait froid mais il y a du soleil, du haut de cette colline je regarde autour de moi et c'est là que je vois les arbres et les maisonnettes que j'avais aperçus auparavant, de là où je suis, tout ça me semble minuscule. Nous arrivons devant la porte, cette porte qui se dresse en face de nous, elle est accompagnée d'un grillage de fil de barbelés et prône au dessus d'elle une pancarte où il est inscrit« KONZENTRATIONSLAGER NATZWEILER-STRUTHOF », elle ne ressemble en rien à ce que je m'étais permis d'imaginer.
Yannie
Consigne 2 d'écriture : Textes classe 1
La fleur et le soleil
Devant cette grande porte faite de bois clair j’ai eu l’envie de capturer cette entrée qui symbolise la monstruosité nazie. Tout d'abord, je me tenais à distance de cette porte et j’ai pris plusieurs clichés de celle-ci dans son intégralité. Mais en m’approchant une tâche blanche avait apparue en son centre. Seulement ce n’était pas une tâche mais une rose qui plus est blanche. Le blanc symbole de la paix et de la vie était là, accroché à l'endroit où des hommes ont pris la vie de milliers de personne sans aucune pitié. J’avais l’impression qu'elle était là depuis longtemps et quelle ne pouvait pas fané même si je savais que dans quelque jours elle serait morte. J’ai pris plusieurs photographies de cette fleur en gros plans mais je préfère celle-ci car nous pouvons voir les rayons du soleil qui traverse ces lignes parallèles de barbelés. Pourquoi ? Simplement parce que cette fleur et ce soleil représentent à mes yeux les vie enlevées qui ne disparaîtront jamais dans la mémoire des personnes qui ont à notre époque traversé cette porte qui pour de nombreuses personnes n’a été franchie qu'une seul fois.
Anne
La partition
Dans le musée du camp, je vois toutes sortes d’objets, de documents, de vêtements, et tout autre sorte de souvenir. En rentrant dans une des pièces des nombreuses petites pièces de la baraque, je fais le tour de la salle et je m’arrête devant un document bien particulier sous une vitrine.
Et je vois cette partition, je la regarde, la déchiffre, lit chaque note et chaque rythme, puis je lis les paroles et je lis l’écriteau qui décrit cette partition : “Partition du “chant du KL-Natzweiler”, 1944. Les paroles sont écrites par le déporté Edouard Barbel, la musique par le déporte Kowalsky”. Une partition. De la musique.
C’est presque inimaginable lorsqu’on sait que les seules choses qui résonnaient dans les camps de concentration étaient les ordres criés par les nazis. Je choisis de prendre cette partition en photographie car je veux me souvenir que, peu importe l’instant, le lieu, ou le contexte d’une situation, la musique est toujours présente. Si je devais reprendre cette photo, je la prendrai en essayant de ne pa avoir le reflet de la vitrine, qui empêche la lecture complète de la partition. Si on voyait toutes les notes, je l’aurais sans doute jouée, pour pouvoir entendre et essayer de ressentir ce qu’ont voulu transmettre Monsieur Barbel, et Monsieur Kowalsky. Je suis musicienne, je crois que c’est pour cela que cette partition m’a touchée. Son papier, jauni par le temps, ses portées écrites à la main mais parfaitement lisibles, ses trois jolis bémols à l’armure, ses paroles que j’aimerais déchiffrer. Ces simples feuilles de papier qui renferment de profonds sentiments.
Claire
« Souffrance »
Après avoir terminé la descente, je suis rentré dans un bâtiment. Lorsque je suis rentré. J'ai tourné a droite et a travers l'encadrement de la porte j'ai aperçu un objet en bois. Au début je me suis demander a quoi servait cet objet jusqu'au moment ou je lis l’étiquette « Chevalet de Bastonnade » j'ai vite compris a quoi servait cet objet. Je suis resté immobile pendant des minutes en pensant à la souffrance des détenus. Je me suis demandé pourquoi la chaleur du soleil puisse rentré dans une pièce aussi froide et qui illumine cette pièce alors que des larmes y ont touchés ce sol et que des crient y ont résonné.
Estelle
La croix et l’échafaudage
Un ciel bleu, une pelouse un peu sèche, jaunie par le temps et le soleil et une croix. Oui, une croix. Une croix en pierre grise. Une croix lorraine. En fond, un beau ciel bleu et un bout d’échafaudage, très discret. Cet échafaudage ne devait pas être ici, faute de cadrage. Mais cette photo cache bien un message : une reconstruction, le rappel de la mort par ce futur monument. Un rappel à la mémoire.
Je me revois prendre cette photo, appareil en main, le soleil est mon allié. Ce soleil qui réchauffe un lieu très froid. Mais,pourquoi ai-je pris cette photo me demandera t-on ? Car cette « simple » croix, visible ailleurs, car le modèle n'est pas unique est le symbole de la mort et de la foi. La foi qui a sauvée tant de déportés. Cette croix est aussi un hommage comme l’explique l’écriteau en dessous . Un hommage à la gloire des résistants français exécutés ou disparus dans les camps nazis.
Alors, ces résistants, ne les oublions pas.
Elouan
3 petites poupées faites de tissus et de mousse.
1 homme vêtu d'un manteau vert aux boutons rouges , un short noir, de grandes bottes du même vert sombre. Il porte une casquette et son visage rond et orné de seulement 2 points représentant les yeux, pas de sourire, pas de tristesse, aucune émotion.
A ses côtés se trouve une petite fille vêtue d'une robe rose bonbon et d'une écharpe orange. Elle porte des bottes noirs et comme son père seulement deux simples points noirs sont posés sur son visage , cependant sa tête forme un cœur.
A sa droite, la dernière des poupées, un petit garçon portant seulement une écharpe bleue et un pantalon noir, il n'a pas de t-shirt. Son visage est semblable à celui de sa sœur.
A vrai dire c'est grâce à l’attribution des couleurs que je leur donne un sexe. Tous les 3 dans cette boite avec seulement un panneau expliquant qu'une femme déportée les a fabriqués clandestinement pour ses enfants.
Quelle tristesse de ne voir aucune mère dans ses poupées. Elle ne s'est peut-être pas représentée car finalement elle est déjà un pantin. Je ne peux m’empêcher de penser aux visages de ses enfants quand cette femme le temps d'un instant a réussi a les faire penser à autre chose que l'aura de la mort qui les entoure.
Enora
L'escalier
L'escalier était comme la colonne vertébrale du camp, une route qui mène directement à la mort, la descente aux enfers prenait tout son sens.
Fait de pierres grises, immenses et irrégulières, cet escalier était l'un des éléments de torture quotidien le plus rude, rythmant de fatigue la vie des détenus. Combien de prisonniers l'ont utilisé ? Il est si effrayant, grand et froid. Des hommes s'apparentant à des zombies vidés d'espoirs et de toute énergie ont été achevé à cause de ces simples pierres grises un peu trop hautes. Des détenus prêt à lécher le sol sale pour quelques gouttes de soupe. Cet escalier, simple escalier, humiliant et déshumanisant toutes les prisonniers l'empruntant les traitant comme de simples objets et au mieux comme des animaux, montre que toutes constructions de ce camp étaient construites seulement pour l'affaiblissement et destruction des humains.
Flora
Un lieu de mémoire qui émeut
Je me trouve devant un lieu de mémoire. Au sol est représenté une croix chrétienne, la croix est formée par des blocs de ciment et elle est remplie par de la terre. Au dessus de cette croix est écrit « Honneur et Patrie » et en dessous je suppose qu'il est écrit la même chose mais dans une langue étrangère que je ne saurais reconnaître, les lettres sont formées par les mêmes blocs de ciment que ceux qui forment la croix.
Derrière cette croix, un petit mur est présent, dessus y sont posés des plaques en mémoire aux déportés disparus, il y a aussi une fleur déposée à la droite de ce mur à côté d'un petit escalier de six marches. Sur ce mur est dressée une croix chrétienne blanche. Derrière ce mur, on aperçoit le grillage du camp qui renferme l'horreur qui s'y est produit et la forêt qui a continué de fleurir malgré le contexte.
Lorsque je suis arrivée sur ce lieu, je suis tout de suite devenue silencieuse, d'abord en signe de respect pour les déportés qui y ont laissé leur vie et parce que le fait d'arriver sur ce lieu de mémoire m'a fait froid dans le dos. J'ai immédiatement pensé aux souffrances qu'on dû subir les déportés, à leur mort injuste, à cette horreur qui n'aurait jamais dû exister. J'ai pris conscience de l'ampleur des conséquences qu'à causé ce crime contre l'humanité. Et je me demande encore comment cela a-t-il pu arriver ?
Hélène
Un pied vers la mort
Une vitrine qui renferme la chaussure d’un détenu, c’est aussi une histoire, des souffrances qu’elle dissimule. Cette chaussure marron en cuir est très abimée, elle a souffert tout comme chaque homme ayant mis le pied ici. Celle-ci est composée d’une grosse semelle en bois, ces hommes marchaient durant des heures sur des bouts de bois. Chaque détenu possède les mêmes, aucune distinction, cela montre une forme de déshumanisation…Ils se ressemble tous. Cette chaussure exprime l’épuisement, l’acharnement, l’horreur commis sur les détenus. Elle est détruite, elle reflète le corps et le cœur de chaque homme. Ils sont réduits à écouter et exécuter les ordres. Ils sont profondément meurtris, le cœur troué telles des balles qui le traverse.
Ilona
La chaussure du déporté, si nous pouvons appeler cela une chaussure est un bout de métal qui est constitué de bois et de fer, cet objet est inconfortable, sale, infecté, déchiré et répugnant. La semelle en bois abîme le pied et fatigue le déporté, il souffre et c’est le début d’un chaos, d’un massacre intensif. Les déportés travaillent avec chaque jour, du lever au coucher du soleil. Certains saignaient, d’autres avaient les pieds nus. Des marches longues et douloureuses avec cette chose au pied, tuaient par dizaines les prisonniers. Cette chose n’est que symbole de supplice et de déshumanisation pour les femmes, les enfants, les hommes.
Yunus
Une pendaison à la vue de tous
Alors que je me promenais seul dans le camp tout en regardant le paysage et les petits baraquements, mon regard fut attiré par une potence, où il y avait une corde au bout. Pour monter sur cette potence, il y a trois petites marches amenant vers la mort, qui sera souffrante et longue.
De plus, cette mort était à la vue de tous, ce qui rendait cela encore plus horrible.
De plus les détenus devaient avoir peur à la vue de cette machine de la mort.
En regardant cette photo, j'ai remarqué par la suite qu'il y avait un oxymore sur ma photo, au premier plan, on voit cette potence annonçant la mort, alors qu'au second plan, on peut voir un paysage de montagne avec des arbres au fond.
Ainsi qu'un ciel bleu en opposition avec la machine de la mort.
Cette photo pourrait aussi représenter la solitude laissée par la mort.
Kilian
Prisonnier 9157
Prisonnier 9157.
Médecin déporté au camp de concentration de Natzweiler.
L'image n'a pas de couleur mais on peut apercevoir ses yeux clairs et ses cheveux foncés et coiffés.
Son expression paraît neutre malgré ses sourcils légèrement froncés.
Il se tient droit et est vêtu d'un uniforme.
Il paraît jeune.
Ce médecin a été déporté par les nazis pour des raisons politiques ou parce qu'il était juif.
Il exerçait la médecine dans un camp où la mort règne, où les pathologies sont violentes, où le médecin est lui-même faible et manque de matériel.
Il n'a pas choisi d'être déporté ni d'exercer son métier dans un camp, pourtant il l'a fait pour soigner les hommes qui souffraient.
Leïla
Sortie définitive
Je franchis l’arrivée du camp, unique entrée et unique sortie il me semble, si ce n’est pas celle qui se trouve entre les barbelés électrifiés, surveillés par des miradors, et donc, la mort.
Sur l’entrée, une muraille de bois et de grillages coupant, au-dessus de ces deux portes de plusieurs mètres de haut, impossible de manquer cette pancarte blanche sur laquelle parmi les mots allemands on distingue « konzentration ». Personne ne peut la louper. Elle orne cette entrée comme une pancarte de bienvenue adressée à ceux qui entrent dans le Struthof.
Je la contemple, cette muraille, cette pancarte et je rentre. Je ressors, plusieurs heures après, et en repartant, je me retourne, téléphone en main. Afin de prendre l’unique photo de cette entrée qu’il me reste aujourd’hui.
Je me retourne une dernière fois, pour ceux qui n’ont jamais pu sortir définitivement de ce camp.
Léo
« Une Française »
« Paris, le 21 juillet
Madame,
Le 12 juillet prenant un train gare de l'Est, je fus témoin d'un départ de prisonniers français pour l'Allemagne . Sur la demande de votre être cher, je vous préviens pour ne pas que vous soyez inquiète sur son sort attendant des nouvelles
Une française »
Cette lettre semble écrite rapidement, simplement mais elle porte un message important.
Personne n'obligeait cette femme à écrire cette lettre mais pourtant elle l'a fait et signé d'une manière tout aussi simple, anonyme , indéfini.
« Une Française » signe d'entraide, de compassion entre français, signe de fraternité.
Léonie
L'art qui explique l'horreur
Certaines scènes de vie plus ou moins glauques sont dessinées par des détenus. Un dessin attire mon attention : on y voit deux détenus pendus et une foule qui regarde. Ce dessin est signé Rudolf Naess, alors je cherche qui est cet homme. Rudolf Naess était polonais et fut déporté au camp du Struthof le 6 octobre 1943 jusqu'à ce que les Allemands évacuent le camp. Il dessina lorsqu'il était dans le camp les conditions de vie et les différentes catégories de personne, passant des NN (déportés condamnés à disparaître) aux prisonniers politiques qui avaient été envoyés par le Reich. Il continua à dessiner tout au long de sa détention des moments importants de la vie des déportés passant des lieux de travail à la vie quotidienne dans les baraques. Il dessinait les détenus maigres avec les traits tirés pour représenter le manque de nourriture et d’hygiène. A la fin de la guerre il partit vers les camps annexes et fut libéré par les alliés.
Maël
Tissu morbide
Cette tenue, composée d'un béret, d'une chemise et d'un pantalon, est faite de tissu et donc ne doit pas tenir chaud l'hiver, la tenue est aussi recouverte de rayures bleues sur un colori blanc, avec sur le sein gauche la marque, le type de discrimination dont ils faisaient l'objet. Chacune plus ou moins détesté par les nazis. Cette tenue servait aussi bien l'été que l'hiver, pour dormir ou pour travailler. C'est triste de se dire que des hommes n'ont eu que ce vêtement pour tenir et combattre le froid, vieillards comme jeunes hommes, tous se ressemblaient sur ce point.
Ces hommes qui viennent au camp, qui enlèvent tous leurs traits de personnalité pour confiner la nouvelle à l'intérieur de ce tissu fragile. Ces hommes qui ont tenu une année ou plus avec ces mêmes vêtements ont dû les couvrir de marques: le sang d'un voisin un jour, les genoux pleins de boue un autre, les chevilles trempées parfois et cela continuellement. Le vêtement de cette vitrine appartenait à quelqu'un dont j'ignore le nom et l'existence. Donc je me demande à qui il aurait pu appartenir, un homme bon et faible ou un homme égoïste et solide. Dans tous les cas la personne qui habitait ce tissu a toute ma compassion, tout mon respect. Il a eu le malheur de le porter un jour, son passé et ses actes en tant que civil importe peu. Peut-être était-il bon ou mauvais. Toutes ces questions pour lesquelles je n'aurais jamais la réponse resteront toujours là, quelque part dans ma tête à coté de l'image de cette tenue à rayures bleues.
Teddy
La Pousse
Des mains potelées des enfants à celles de nos aînés,
Leur douceur et leurs couleurs sont aimées.
Chacune d'entre elles dégage un parfum,
Premières à repousser dès qu'une guerre s'éteint.
Souvent utilisées pour rendre hommage,
En ce lieu elles végètent après un ravage.
Ici, siègent les cendres comme souvenir,
Et des larmes impossible à retenir.
Les pas de ces Hommes banals,
Frappent encore ces quelques dalles.
Grâce à ce lieu qui entretient leur histoire,
On ne peut faire qu'une chose : contenir la mémoire.
Si cette beauté est paradoxale aux archives dans patelin,
L' échos du vent est certain.
L'inhumanité des commandants du camps,
A créé un parterre de fleurs des champs.
De la monstruosité est née de la beauté,
Ces quelques fleurs leurs accordent la paix qu’ils méritaient.
Lisa
L'objet noir
Une pièce dont nous avons déjà tous déjà entendu parlé, je me trouve devant le four crématoire. Sur cette photo, cette pièce est traversée par les rayons du soleil qui réchauffent cette pièce qui paraît si froide. En plein milieu, un imposant « objet » se trouve, un objet de couleur noire. C'est donc le four crématoire, là où des milliers de corps ont été brûlés. Il paraît vieux et usé. A l’intérieur de celui-ci, une rose de couleur bleue, on pourrait croire qu'elle a été posé délicatement pour rendre hommage.
A l'instant où je prends cette photo, nous sommes très peu dans la pièce, seulement deux ou trois, personne ne parle, seul le regard parle, un mélange d'émotions s'empare de nous.
Tiffany
Consigne 2 d'écriture : Textes classe 2
Numéro 13
13, numéro 13
Nombre porte bonheur dans ma famille,
Chiffre malheur le vendredi,
Cellule dans un camp de concentration
Bonheur, malheur et terreur
Porte numéro 13,
Cellule numéro 13,
Verte, de taille moyenne, en bois,
Qui dans le passé enfermait un homme
Enfin,une dizaine d'hommes
Hommes ou animaux, moins que rien
Enfermés derrière la porte numéro 13
Nombre de bonheur, malheur et terreur
Porte fermée, on imagine
Porte ouverte, on imagine
Imaginer
Découvrir
Seulement se demander
Se demander ce que l'on aurait fait
S'imaginer les SS passer devant la porte
Les choses à l'intérieur,
Se demandant si c'est leur tour
Pleurer à s'imaginer
Pleurer à ouvrir la porte
Se retourner et partir en réfléchissant,
Sans arriver à imaginer.
Candice
Froide beauté
Une fleur. Une rose. Symboliquement ; jaune pour l’amitié, rouge pour l’amour ardent et passionnel, rose pour la tendresse et blanche pour la pureté. Ici une rose rouge de la passion, de la fusion de deux êtres unis par l’amour unique et irremplaçable. Nul besoin de la voix pour exprimer ce fort sentiment, la rose rouge remplace la parole de l’homme. Sa signification perce les cœurs les plus durs et atteint, en chacun, sa sensibilité. On s’y pique, on s’enivre de son parfum angélique ou bien on l’expose pour apprécier sa fraîcheur remplie d’ivresse chaque jour un peu plus. Puis vient le jour où elle perd de sa beauté, où l’éclat de sa couleur et la fraîcheur de son parfum défaillissent. Pour autant, sa symbolique et sa signification ne déclineront jamais elles. Cette rose rouge chargée de sens, posée délicatement sur une excroissance de métal froid et lourd, est alors d’une association des plus étranges. Cette porte, simple plaque de métal, épaisse de quelques centimètres à peine, constitue, à elle seule une histoire à part entière. Les cris, les tambourinements qu’elle renfermait, seront à jamais prisonniers de la dureté de ce métal glacé. La mort, les âmes errantes qui vivent à l’intérieur seront tues à tout jamais, et le silence sera gardé.
Paradoxal non ? La beauté de cette fleur aux symboliques si intenses et l’angoisse, la fermeté de cette porte de cellule si froide et vide de sens. Parfois les belles choses naissent des actes les plus sombres.
Camille
Numéro 2
Je suis en haut du camp, la vue, que nous avons, sans savoir, pourrait être belle mais malheureusement, le peu de choses que l’on sait de ce lieu, le rend tout de suite moins beau. Une allée nous permet de descendre vers deux baraques, encore présentes. Après avoir visité la première qui abritait le four crématoire, je me dirige vers la seconde. Sa couleur verte est de plus en plus franche comme le soleil, toujours présent. Devant l’entrée de la baraque, un groupe est présent. Je passe devant eux et j’entre par cette large entrée, à l’intérieur, l’air est comme vide, il n’y a plus un bruit. Quand je marche sur ce béton et que j’avance petit à petit, je distingue les formes des cellules. Une froideur s’empare de moi, je me raidis, ma respiration se fait difficilement, une sensation étrange se tapisse en moi. Dans ce lieu, plusieurs cachots et cellules sont présents mais une attire particulièrement mon attention. Cette porte grise, abîmé, précédé d’une petite marche en bois est fermée. Cette couleur grise me parait signifiante, mélange de noir, la mort, mais aussi et peut-être surtout de blanc, l’espoir, la liberté. Je regarde cette porte et me dit qu’elle n’est qu’euphémisme du système concentrationnaire nazi. D’extérieur elle n’est pas repoussante, semble plus ou moins banales mais l’horreur qui y régnait à l’intérieur devait être insoutenable. Vingt entassés dans un espace plus que limité.
Cette porte m’a surtout intriguée de part cette fleur, accrochée dessus. Sa couleur est d’un rouge se rapprochant du noir. Elle est positionnée en diagonale, sa tête baissé vers le bas, positionné vers la gauche, comme la porte de cette cellule quand l’on entre.
Dans ce génocide si bien organisé tout porte un numéro, des détenus à cette porte de cellule. Ce numéro 2, d’apparence pour nous assez banale a dû torturer, bouleverser, enlever et tuer de nombreux détenus. Significatif pour certains, mystérieux pour d’autres…
Sur cette porte, je peux apercevoir un trou qui a normalement un cache devant-lui en forme de goutte d’eau et que les SS pouvaient lever pour surveiller les détenus. En regardant la photo de cette porte, je me rends compte qu’une lumière intense passe à travers ce vide. Ce soleil avec son espoir me montre qu’il est plus fort que la barbarie, que la lumière est plus forte que l’obscurité, l’atrocité de ce lieu.
On pourrait penser qu’il y a peu de choses à voir dans ce baraquement et pourtant mes gestes, mes regards se font lent, comme pour photographié et ne surtout jamais oublié.
De nombreux visiteurs ont dû passer devant cette porte, indifférents à ce qu’elle représente mais cette cellule me parait importante, elle est preuve de l’atrocité de ce camp car ce dernier, pour moi, ne se résume pas qu’a son four crématoire.
Élise
Le portail de l’enfer
Dès l’arrivée au camp un imposant portail prend forme vêtu de bois sombre sous plusieurs épaisseurs accompagnées de barbelés tranchants électrifiés. A ce moment venu nous comprenons ce qui se passe dans le camp. Nous étions serrés les uns aux autres la peur régnait s’amplifiait à cause des aboiements des chiens enragés prêts à nous sauter dessus, les SS nous frappaient, nous poussaient, nous étions réduits à du bétail. Après notre passage les imposantes portes se referment, les pleurs surgissent. Un homme près de moi plutôt aigri en pleine panique ne veux pas accepter les règles et être déshumanisé. Il se fait remarquer et il est pris à part par ces hommes sans âmes, le chef de camp l’emmène en dehors du camp et le projette contre les piques tranchants électrifiés du portail.
Tom
La corde
C’était un simple poteau en bois planté dans le sol, un sol sans herbe juste de la terre. On remarque que le bas de ce poteau est peint en noir, mais avec la vieillesse il se décolore. En remontant le long de celui-si il s’arrête et continue à l'horizontale, cela forme un angle droit. En continuant un peu il s’arrête et laisse place à un anneau de fer de la forme d'un bracelet de la taille d'un poignet, mais il n'a pas été mis à un bras plutôt à une corde, cette corde avec un côté relié au poteau et l'autre pend dans le vide, on aurait dit une minuscule grue. En bas de cette grue il y avait une petite plate-forme en bois surélevée du sol et reliée par un escalier pour faire monter quelqu'un. Mais en regardant la corde, au bout, elle avait un nœud qui tenait un collier, mais pas n'importe quel collier, un collier de la mort, bougeant délicatement avec le vent comme si quelqu'un était accroché dessus.
Jules
La corde de pendaison
La Terre a donné à l'homme de nombreuses ressources. L'eau, l'air, le sable ou le bois, ce bois si précieux qui nous sert à nous chauffer, à nous abriter ou à construire. Ce bois qui vient des arbres, symboles de la vie qui résistent aux différentes intempéries, et qui survivent durant toutes ces années. Des arbres ont été abattus pour prendre leur bois. Les hommes les ont arrachés à la terre afin de les utiliser pour construire des marches ou encore une espèce de petite estrade, et ensuite y ont façonné un poteau d'environ 3 mètres de haut pour y attacher perpendiculairement un second poteau plus court. Sur le second, on y a implanté un crochet de fer pour y accrocher une corde formant une boucle se trouvant au dessous de cette estrade. Cette chose d'une forme étrange a été construite afin de provoquer la mort d'un être humain. Ce bois qui vient d'un arbre, l’arbre qui est un symbole de la vie permet aux hommes d'en tuer d'autres.
Mathilde
Les marches coupables
Elles peuvent mesurer jusqu'à 40 cm, elles sont grandes, larges, rassemblées. Elles sont utilisées par tous au quotidien. Les marches sont pour nous quelque chose d’anodin, de simple, sans a priori. En voyant ces marches au camp elles paraissaient innocentes alors qu’elles étaient belle et bien coupables. Elles sont de forme simple recouvertes de cailloux rosée et d’une bordure en bois. En se fixant sur une marche je m’imaginais combien de déportés ont monté et descendu celles-ci sous la pluie, sous la neige, dans le froid, tous ceux qui sont tombés. Les déportés devaient les monter avec parfois une grosse marmite de soupe à porter ce qui était très dur pour eux car ils n’ont pas beaucoup de forces et sont faibles ce qui leur donnait beaucoup de fil à retordre. En se mettant en haut des marches on pourrait penser à un chemin qui nous emmène petit à petit vers la mort qui nous attendait en bas. Les marches représentaient des obstacles pour leur survie qui se voyait de plus en plus loin. En prenant encore de la hauteur, elles paraissaient petites et pourtant les difficultés qu’elles donnaient c’était un vrai calvaire pour eux. Tant de dégâts elles ont fait.
Kimberley
Des marches redoutables
On les empreinte chaque jour, cela peut être en bois, en fer mais aussi en pierre. La hauteur est différente pour chaque endroit. Il y en a des petites mais aussi des grandes. Lorsque nous étions petits nous étions incapables de les monter. Aujourd’hui, nous pouvons le faire mais pour nous c’est comme une corvée. Quand nous allons dans un lieu où l’on sait que le bâtiment va être en hauteur, nous demandons toujours combien y aura t-il de marches… Parfois, nous pouvons les éviter en prenant l’ascenseur mais dans ce camp rien était fait pour les aider. Les marches étaient en pierres, hautes et irrégulières. Ces hommes étaient faibles, fatigués, la faim les envahissait mais ils devaient porter de grandes marmites de soupe en montant ces marches. On pourrait croire que cinq marches c’est peu mais pour eux c’était une épreuve, un défi… Cela arrivait, par manque de force, que des marmites tombent et malheureusement les déportés se ruaient au sol à quatre pattes et dévoraient la soupe. C’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que les marches que l’on monte chaque jour c’est infime par rapport à ce qu’ils enduraient pendant des semaines au camp.
Noémie
La violence emprisonnée
Ce coup de crayon qui peut dire tellement de chose, si noir, si épais.
Il m'a transpercé juste en restant figé. Je ne sais plus combien de temps je suis resté à le regarder, mais pas assez pour y comprendre toute la peine qu'ils ont endurée. Les détails de ce dessin m’effraie, regarder tant d'hommes maltraités par un appel interminable et puis ce sourire suivi d'un pointage du doigt sur des corps décomposés. Les détenus sont devenus des ombres alignées sur plusieurs étages avec comme simple habit une chemisette où parfois certains ont une cible dessinée derrière le dos. Ils sont éclairé par des gros projecteurs et appelés par de simples numéros. Henry Gayot a emprisonné la violence de ce camp dans son papier, elle est maintenant figée. Dans ces dessins on pourrait même imaginer les rires insupportables des soldats SS, l'impact des coups qu'ils donnent aux détenus et puis surtout les cris incessants des victimes de ce camp. La violence dans ces dessins est réelle.
Léo
Face à face
La première fois que je t'es vue mes larmes se sont mises à couler, je n'osais pas m'approcher ni de te regarder. C'était compliqué pour moi. Être face à toi et savoir que tu avais fais disparaître en cendre des millions d’êtres humains c'était trop difficile. Maintenant deux ans ont passé et me revoilà, pas dans le même camp mais encore face à toi et cette fois si je suis prête à t’affronter. Je marche dans ta direction, je prends une grande inspiration et je fais le vide. Nous voila toi et moi face à face, je me place devant toi, m’accroupis légèrement et je te regarde. Petite c'est ce que je faisais mais je n'attendais pas la même chose. Là face à toi, j'attends des réponses mais malheureusement je ne les aurai jamais car elles sont toutes parties en fumée.
Manon
Le barbelé
Il est souvent gris mais parfois noir
Souvent rectiligne mais parfois enroulé sur lui-même
Petits nos parents nous interdisent d’y toucher
Plus grands nous voulons y toucher pour y voir la douleur provoquée
Il est parfois électrifié et parfois non
Il permet d’entourer des animaux pour ne pas qu’ils s’échappent, mais il entoure aussi des prisonniers
En d’autres circonstances il empêche des personnes de passer des frontières
Et dans le pire des cas il est utilisé dans un camp
Il est relié par des poteaux de bois et monte jusqu’à deux mètres
Il est appelé ronce artificielle ou fil de fer
Il est fabriqué pour être piquant avec des pointes ou des angles parfois coupants disposés à intervalles réguliers
Dans le camp du Struthof
Il fait tout le tour du camp en plus de cela derrière la première rangée s’en cache une seconde
Le fil barbelé est un objet omniprésent dans le camp, jusqu’à la porte d’entrée
Un dernier barbelé est présent il est au plus près des prisonniers
Si quelqu’un passe par-dessus ce barbelé l’autorisation sera donnée
De le fusiller
Noé
Les barbelés
Des barbelés, rouillés, construits de fer et soutenus de poteaux de bois. Des barbelés normalement utilisés pour les animaux enfermaient ici des millions de vies.
Et à travers ces deux rangées de barbelés nous pouvions apercevoir les arbres, les montagnes, la liberté. La vision du paradis enfermé dans l'enfer. Des barbelés, cette chose si simple mais si meurtrière. Ils empalent, ils déchirent, ils tuent des hommes désespérés. Ceux qui tentaient de les franchir étaient promis à une mort certaine. Mais de toute manière, pour ceux qui restaient à l’intérieur, la mort était aussi leur destinée.
Thelma
Les pierres
Petit nous jouons avec, nous les regardons, les jetons dans l’eau ou même les gardons pour les mettre sur notre bureau. Il y en a des milliers, des millions de toutes formes ou encore de toutes les couleurs. Creusées et formées par le temps, par les gouttes de pluie ou encore par la mer, Elles sont partout. Elles ont de nombreux usages qui nous ont toujours aidés. Dures et lourdes à la fois, les pierres nous sont vitales, mais pas pour eux. Ils ne pensaient pas qu’en cherchant ces pierres qui pour eux allaient servir à construire leurs maisons, allaient les tuer à petit feu chaque jour en prenant leurs forces et des fois même, leurs vies, ces pierres qui ne sont plus creusées que par la pluie et la mer, mais maintenant par les mains et la sueur ont pris de nouvelles formes, les chutes fréquentes liées au manque d’énergie ont aussi joué un rôle pour ces nouvelles formes. Une forme de douleur qu'ils pouvaient retrouver dans leurs cauchemars et redouter dans leur quotidien car l’unique but de ces pierres était de les épuiser à mort.
Tom
Jaune
Jaunes, elles sont jaunes. Le jaune est une de mes couleurs préférées mais aussi la couleur de la gaieté et du soleil, une couleur chaude et réconfortante mais alors pourquoi sont-t-elles jaune ? Elles sont là, cachées dans l'ombre mais leur têtes arrivent à s'extirper et profiter des quelques rayons de soleil, je dirais même qu'elles sont tournées vers lui. Coincées, enfouis dans la terre elles peinent à relever la tête mais leur pétales sont accueillantes. Ce sont des fleurs, des pissenlits pour être précise. Des fleurs qui poussent sur un camp d'extermination, des êtres qui naissent là où la mort a fait ravage. Elles sont là comme un petit signe redonne espoir en la vie. Mes yeux restent figés dessus et un certain parallèle surgit dans mon esprit : Ces fleurs sont coincés entre deux dalles de bétons plus hautes qu'elles. Autour de ces quelques pissenlits il y a d'autres fleurs mortes, d'autres feuilles mortes. Certaines d'entre elles sont courbées comme si elles étaient épuisées et qu'elles ne pouvaient plus tenir debout. Ceci me rappelle où je suis et quel est le but de ma venue ici, au Struthof. Ce n'était pas des fleurs mais des hommes autrefois.
Yannie
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