Mon âme exalte le Seigneur ;
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles : saint est son Nom. (Lc 1, 46-55)
D’abord, nous aurions tort de comprendre ces mots qui nous sont si familiers comme une sorte d’improvisation où la Vierge Marie ferait des confidences sur son état d’esprit. Si vous regardez attentivement votre bible, vous voyez dans la marge une colonne entière de références de citations de l’Ancien Testament. Le langage du Magnificat est totalement biblique. Si vous en aviez le temps, il vaudrait la peine de relire dans la bible ces différents passages et de découvrir pourquoi la Vierge Marie a retenu ces mots qui ne sont pas d’elle mais qui ont nourri sa prière. C’est elle qui parle d’une manière très personnelle et pourtant c’est la Parole de Dieu qui est sa parole. Nous sommes à l’opposé de l’entreprise poétique quand nous cherchons à dire les choses et à traduire nos sentiments avec une expression neuve et originale. Marie représente le destin le plus singulier dans toute l’histoire de l’humanité, au centre de l’œuvre du salut. Or son langage est celui que Dieu lui-même a mis sur ses lèvres au jour unique de la Visitation et qu’il ne cesse de mettre sur les lèvres des croyants.
Proposer une méditation au milieu d'un monde qui n'arrête pas de courir en criant "le temps est l'argent" est une manière d'affirmer que "le temps est l'amour". Au mois de mai, entièrement dédié à la personne de Marie, mère de Jésus, il n’y a pas de fête qui lui est consacrée, sinon le dernier jour du mois : la fête de la Visitation. Cette méditation est en lien avec cette fête. Le texte biblique est une citation de l'Évangile de Luc et son commentaire fait partie d'une méditation du cardinal Lustigier ( Le cardinal Lustiger médite le Magnificat .