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Mémoires de déesse








Chronique d'Alexandrine Solane

Lors d’un salon virtuel, j’ai découvert Philippe Hasard et le résumé de ses « Mémoires de déesse » m’a attirée : que se cachait-il derrière ce titre ? Aphrodite ou Héra raconte-t-elle leurs vies ? Quelles épreuves ont-elles affrontées ? Les statues traversent le temps, mais les hommes sont poussières éphémères.

Les aventures de cette déesse (Aphrodite ? Déméter ? l’auteur entretient le flou) se déroulent sur presque deux cents pages. On suit donc « l’existence » de cette divinité bien sûr magnifique, de sa création par un sculpteur à son exposition dans un musée de Sicile. Le début, particulièrement, m’a beaucoup plu, pénétrer l’intimité et les affres de l’artiste. Mention pour le modèle de notre demoiselle antique !

Mais, plus qu’une biographie de la « korê », le lecteur plonge dans les méandres des trafics d’antiquité et les politiques d’acquisition des musées. L’écrivain utilise le prétexte de ces « mémoires » pour raconter un pan de l’histoire grecque et moderne, par ricochet. La plume est excellente, agréable à lire, mais le lectorat visé sera plutôt familier des termes archéologiques et architecturaux de la période grecque.

Les chapitres sont courts, centrés sur une ère particulière de l’histoire (avec un grand H ?) de notre déesse. Étant habituée des pavés, j’aurais apprécié un récit plus développé. C’est un univers méconnu – celui des marchands d’art – que j’ai découvert et je ne le regrette pas.

Conclusion : « Mémoires de déesse » vous séduira, si vous êtes curieux ou passionnée d’histoire, d’archéologie et de musées. Une histoire à mi-chemin, entre le roman et le documentaire, à savourer en buvant un marsala !

Chronique de Laëtitia Cavagni

Philippe Hasard auteur discret de ce joli roman « Mémoires de déesse »

Notre auteur

Philippe Hasard est auteur depuis 10 ans entre les lignes de son beau métier de professeur des écoles.

Sur les bancs de l’école, il y a trouvé une première voie. Celle qui l’embarque vers l’archéologie et l’histoire de l’art. Ce chemin a son importance car il y étudie ce qui le fascine et ce qui fera son écriture.

 Né en 1965 dans les Ardennes, Philippe Hasard vit désormais à Montpellier. Passionné par l’Antiquité, l’archéologie et les voyages, il ramène de ses périples des idées de roman à partir d’un objet archéologique.

La poésie a, avant tout roman, jonché ses feuilles et coulé de son encre jusqu’à la découverte mystérieuse d’un tesson de céramique.

Il aime imaginer à partir d’un objet créé il y a longtemps de cela et inventer ainsi son histoire.

On le croit volontiers curieux de ce monde qui l’entoure cherchant constamment ce que celui-ci nous cache pour mieux nous l’écrire en délicatesse.

Cela fait de lui un voyageur et dans son sac, il nous ramène ses histoires.

On le sent homme serein d’où son intérêt pour ces objets qui nous survivent malgré l’agitation extérieure.

Il a une empathie d’écrivain. Il vit ses personnages. Il devient eux. Il regarde et voit comme eux. Il sent et ressent comme eux.

Son livre

Lorsque nous demandons à Philippe Hasard de nous raconter comment lui est venu l’idée de cette déesse traversant le temps et les vies, il évoque le site archéologique de Morgantina. Un site perdu en Sicile.

Il nous raconte aussi comment la statue ayant fait la richesse de cet endroit, statue exposée aux Etats-Unis, fut à l’origine de textes de lois régissant la protection des objets archéologiques et commandant la restitution d’objets à leur pays d’origine.

D’ailleurs, la statue dont il nous parle sera rendue à l’Italie.

Cette statue est l’incarnation de « « Mémoires de déesse ». Elle vit et est ballottée d’un pays à un autre, d’un temps à un autre.

Dans un exercice d’écriture peu évident, Philippe Hasard réussit à capter le monde autour de cette statue et à nous le conter. Il nous livre des chapitres courts car ceux-ci sont des souvenirs de cette déesse statufiée.

Il évoque les travers du monde de l’art où un objet, pourtant témoin de notre Histoire, devient un vulgaire objet de commerce et de contrebande.

Il dira « cette statue monumentale témoigne des enjeux économiques, politiques et culturels dont elle a été victime (…). »

Un roman court mais particulièrement bien documenté et recherché. Pour cela, Philippe Hasard a pris le temps d’interviewer les employés du musée de Sicile, de rencontrer un guide au fait de l’histoire de cette statue. Il lit aussi de nombreux articles.

 

Un roman historico-archéologique mais un roman où nous devenons aussi, comme l’auteur, cette statue n’ayant pas prise sur le monde.

Philippe Hasard s’attelle déjà à son prochain roman. Son objet archéologique sera une amphore romaine.

Il développe aussi un concept intéressant de lecture pour adulte et enfant à travers un livre et un jeu.

sites.google.com/view/athepaj-editions 

site de l’auteur : https://sites.google.com/view/philippe-hasard

interview sur RPH : htpps://youtube/2wEKOoB8QLc

Laetitia Cavagni

écrivaine et poète

Mystères à Brauron

Statue, qui es-tu ?

Merci pour ce livre où l’on s’amuse tout en apprenant. Manon - CM2

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