Message de Stephanie RIVOAL, ex trésorière et membre du CA du Fonds de dotation "Climate Fresk Endowment Fund" (jusqu’en juillet 2024) partagé le 27 août 2024
Message de Stephanie RIVOAL, ex trésorière et membre du CA du Fonds de dotation "Climate Fresk Endowment Fund" (jusqu’en juillet 2024) partagé le 27 août 2024
Un Fonds de dotation est de par la loi une entité qui finance et parfois met en œuvre des actions d'intérêt général. Il doit y avoir une gouvernance collégiale; il ne doit pas être contrôlé par un seul individu. Les actions d'intérêt général doivent être mises en place rapidement avec une période de tolérance au début pour sa mise en place. Il doit avoir une dotation (minimum 15k) et dans ce cas il était également censé inclure la propriété intellectuelle et les marques, sinon le Fonds n'a aucune pertinence. Après de nombreux mois d'échanges intenses, longs et épuisants avec le président du Fonds, qui est aussi l'auteur comme on le sait, le Bureau a décidé de lui écrire formellement pour exiger trois choses :
le transfert irrévocable de la propriété intellectuelle et des marques au Fonds (un rendez-vous avec l'avocat a été organisé et annulé par l'auteur à la dernière minute sans motif) ;
que le président et auteur se retire de la gouvernance de la Task Force (qui est candidate à l'obtention de la licence internationale) puisque c'était pour nous un conflit d'intérêt évident ;
un processus transparent pour attribuer la licence internationale.
Nous avons également déclaré que le manque de gouvernance collégiale nous posait problème. Le président et auteur a refusé d'accéder à nos demandes, c'est pourquoi les trois membres du Bureau ont démissionné.
Lettre de l’équipe permanente à la communauté partagée le 28 août 2024
Dans une lettre ouverte à la communauté (disponible ici), nous, l’équipe permanente, avons tenu à vous partager nos réflexions et ressentis sur la situation actuelle.
La création de la nouvelle structure internationale Global Climate Task Force par l’auteur est l’aboutissement d’une série de crises qui ont mobilisé une quantité considérable de temps, d’énergie et de ressources au détriment de notre mission première – le projet Fresque du Climat et la lutte pour l’urgence climatique. Cette situation a :
entraîné la succession de 5 directeurs généraux en 5 ans, générant une instabilité importante ;
bloqué, dégradé ou nous a obligé à abandonner des projets portant sur des sujets pourtant fondamentaux pour le développement de l’outil La Fresque du Climat et le soutien aux Fresqueur·euses ;
et engendré une surcharge de travail et du stress pour l’équipe, ce qui a poussé des salarié·es à quitter l’association, tandis que d’autres ont été en arrêt de travail pour cause de burn-out.
En bref :
Le lancement de la Global Climate Task Force par l’auteur sans consultation préalable avec le Conseil d’Administration de l’association, l’équipe permanente et les membres historiques de la communauté, nous semble aller à l’encontre des valeurs du projet. Nous éprouvons une lassitude et un sentiment d'impuissance après tous nos efforts pour coopérer ensemble.
A ces sentiments s’ajoute une grande inquiétude due à l’incertitude concernant les droits de licence, indispensables pour la pérennité du projet, et qui n’ont toujours pas été renouvelés à quatre mois de leur échéance.
Par ailleurs, nous souhaitons exprimer un profond sentiment d'injustice : nous considérons que la communauté ne reçoit pas la reconnaissance qu’elle mérite pour son immense contribution dans le développement du projet et la valeur de la propriété intellectuelle de l'outil (vous retrouverez dans la lettre des exemples illustrant ce propos).
Conclusion : nous souhaitons avant tout que les décisions futures soient prises dans le meilleur intérêt du projet et dans le respect des valeurs avec lesquelles nous le portons : transparence, coopération, respect des personnes, et inclusivité.
✒️ Nous vous partageons donc cette lettre pour vous expliquer pourquoi nous soutenons la pétition lancée par des membres de la communauté ainsi que les mesures qui y sont proposées.
⇒ La lettre complète est disponible ici.
Cette lettre a été partagée par Cédric Ringenbach à la communauté. A sa demande et pour rendre visible sa réponse, nous la publions ici. Nous demandons une suite concrète en actes, ce que la réponse de Cédric Ringenbach n'apporte pas pour le moment.
Réponse à la pétition de la communauté partagée le 1er septembre 2024
Chères fresqueuses, chers fresqueurs,
Chers membres de la communauté,
Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’exposer de manière transparente et détaillée vos préoccupations et vos attentes.
Je vais venir sur les points d’inquiétude majeurs que vous soulevez. Mais avant ça, je voudrais rappeler ce qui nous unit dans ce projet.
La Fresque du Climat n’est pas qu’un jeu de cartes, c’est aussi une communauté incroyable. Nous avons inventé ensemble un collectif, celui des fresqueuses et des fresqueurs, et ma redevabilité envers la communauté doit être réexprimée ici et sans nuance : ce qu’on a fait ensemble est dingue, et va au-delà de l’animation d’ateliers ou de simples cartes issues du GIEC : nous sommes devenus un mouvement inédit qui, je le crois profondément, n’en est qu’à son début.
Nous sommes partis de rien et nous avons réussi à atteindre aussi bien les plus hautes sphères de l'État et les directions des plus grandes entreprises, que les écoles primaires, les évènements grands public et même les prisons.
Dans cet esprit éminemment collaboratif, j’assume aussi pouvoir dire être à l’origine de la création de ce mouvement, en ayant bâti avec d’autres pionniers une association autour de principes fondateurs qui restent plus que jamais pertinents.
Je comprends aussi qu’aujourd’hui ce projet peut et doit vivre autrement qu’à ses débuts en 2018 : je dois « lâcher prise » sur la gouvernance et je suis maintenant prêt à le faire, car j’ai entendu le message d’une partie importante de la communauté, et je lui fais confiance.
Ainsi j’ai définitivement pris conscience que si mon avenir est et restera intrinsèquement lié à la Fresque, il ne s’exprimera pas dans l’opérationnel, et que je dois réinventer mon rôle de personne source autour de comment inspirer le monde à rejoindre la communauté et prolonger cette histoire incroyable dans les 194 autres pays de l’ONU : pour cela mon envie de mettre le paquet sur l’international reste intact, et représentera ma priorité et ma place dans le projet futur.
C’est d’ailleurs cette ambition inébranlable qui peut, en partie, expliquer mes choix pris ces dernières semaines et sur lesquels je reviens aujourd’hui, notamment autour de la création de la Task Force.
Réponses à quelques points précis
Je veux revenir à présent sur les malentendus qui ont soulevé beaucoup d’inquiétude ces dernières semaines.
Quand le Conseil d’Administration m’a demandé de quitter le projet l'hiver dernier, il ne m’a pas seulement exclu de l’association française, mais également du projet international alors que vous m’aviez élu à la tête du Comité Stratégique International le 2 septembre dernier et alors même que je continuais de dire que je souhaitais m’investir dans l’internationalisation de la Fresque. A partir de ce moment-là, je n’ai pas trouvé d’autre moyen pour le faire que de lancer un projet parallèle.
Le travail réalisé par la Task Force sur l’internationalisation a été utile car il a permis, en partant d’une page blanche, d’avoir une approche entrepreneuriale, et de penser le projet en s'affranchissant de toutes les contraintes d’une structure déjà existante et opérationnelle. Nous avons réfléchi aux besoins des pays, à la manière dont il conviendrait d’organiser les choses pour qu’ils puissent rapidement se développer en tenant compte des spécificités économiques et sociales.
Cette démarche est celle d’un créateur d’entreprise. Ce sont ces qualités d’entrepreneur qui m’ont permis d’initier notre projet il y a maintenant 6 ans. Ce sont ces mêmes qualités dont le projet a besoin pour trouver ce nouvel élan indispensable pour développer l’international car les logiques de développement ne sont pas du tout les mêmes, en témoignent les fresqueurs déjà installés sur place, à l’étranger.
Si le travail mené avec la Task Force a permis de confirmer le niveau d’ambition que j’avais pour l’international, c’est aussi un temps qui m’a permis de réfléchir au rôle que j’avais à jouer dans une telle aventure. Et je dois reconnaître que vos messages m’ont aussi poussé à m’interroger sur la meilleure manière pour moi de servir le mouvement.
Je n’ai pas les qualités pour une implication très opérationnelle, vous me l’avez assez exprimé, mais je n’en ai pas forcément le goût non plus. Je suis bien plus attaché que vous ne semblez l’imaginer à la communauté. C’est pourquoi aujourd'hui je suis ouvert à considérer d’autres schémas dès lors qu’ils respectent ma volonté légitime d’auteur et d’initiateur du projet d’être engagé dans ce développement international. C’est mon souhait et c’est aussi l’intérêt du projet et je suis sûr que beaucoup d’entre vous le comprennent et le pensent.
Je reste donc ouvert. Les discussions entre le Fonds de Dotation et l’Association semblent sur le point de démarrer. Il faut laisser le temps à la négociation.
Apport de la Propriété Intellectuelle
Comme vous l’avez compris, j’ai apporté la propriété intellectuelle de la Fresque au fonds de dotation par le biais d’un acte juridique qui s’appelle un “apport” daté du 4 mars 2024 comme je l’ai dit dans ma communication du 13 mars. Cet apport est réversible, mais sous certaines conditions uniquement qui sont bien cadrées. L’étape suivante est une donation qui, elle, est irréversible. Cet apport permet au Fonds de Dotation de négocier avec l’association comme me l’a confirmé dès le début mon avocat et comme l’a confirmé plus tard le cabinet d’avocats mandaté par le bureau du fonds de dotation.
Ce qui m’a poussé à faire ce choix est une raison technique mais aucunement une volonté de ma part de “récupérer mes billes” par la suite : un fonds de dotation n’est pas exempt de risques (il peut par exemple perdre le caractère d’intérêt général ou faire faillite). Et dans le cas où il lui arriverait malheur, c’est la Propriété Intellectuelle qui serait en danger. Par exemple, dans certains contextes, cela pourrait être à une autorité judiciaire de décider qui récupérerait les actifs du fonds. Et rien ne garantit qu’elle donnerait la Propriété Intellectuelle à l’association.
Pour le dire de manière synthétique : ce n’est pas la Propriété Intellectuelle qui est là pour sécuriser le fonds, mais le fonds qui est là pour protéger la Propriété Intellectuelle.
Tant que le fonds de dotation ne présente pas les garanties suffisantes (et notamment un financement adéquat), il est important de ne pas lui céder la Propriété Intellectuelle de manière irrévocable. Dès que les conditions seront réunies, je procéderai à la donation. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, nous sommes dans un timing tout ce qu’il y a de plus classique dans ce genre d'opérations.
Ceci étant dit, j’ai compris l'inquiétude du Conseil d’Administration de l’association sur le danger que peut représenter le caractère réversible de l’apport pour la négociation et c’est pourquoi j’ai proposé une solution pour y remédier. J’ai signé un avenant au traité d’apport par lequel je m’engage à reprendre à mon compte tout engagement qui serait pris par le fonds vis à vis de l’association dans le cas où je serais amené à récupérer les droits, quelle qu’en soit la raison. Je suis également disposé à être partie au contrat qui sera signé entre le Fonds de Dotation et l'Association le moment venu. Tout cela, le Conseil d’Administration de l'association en est parfaitement informé.
La transaction de 230 k€
Au moment de mon départ de la présidence de l’association, j’ai annoncé à la communauté avoir bénéficié d’une transaction de 230 k€ à l’occasion du renouvellement des droits pour 6 mois.
Je sais que certains d’entre vous sont choqués par cela et j’aurais certainement dû depuis longtemps vous expliquer à quoi est destiné cet argent.
Pour être clair, ce n’est pas de l’argent qui vient entretenir mon train de vie.
Il se trouve que dans ma situation, j’ai vraiment besoin d’avoir une capacité financière dont je peux disposer de manière flexible et complètement autonome, sans avoir à demander d’autorisation à quiconque. Je n’estime pas avoir à rendre des comptes sur l’usage de cet argent, mais je suis attaché à la transparence et comme je vois que cette somme est devenue un point de crispation, je tiens à vous donner quelques informations sur ce à quoi elle est destinée comme je l'aurais fait avec n'importe qui qui me l’aurait demandé.
A la création d’un fonds de dotation, le fondateur doit investir personnellement 15 k€. J’ai fait cet apport cet été et la somme dont nous parlons a servi à cela.
Pendant les 5 premières années du projet, mon assistante a travaillé dans les mêmes proportions que moi pour le projet (donc à peu près à 50% de son temps en moyenne). Cela n’a jamais été pris en charge par l’association. La somme dont j’ai bénéficié vient combler cette contribution financière apportée par Blue Choice qui n’a pas vocation à faire du mécénat de compétence pour le projet. Ces sommes resteront dans les comptes de Blue Choice.
(En ce qui concerne mon implication personnelle sur les premières années, cela reste du temps bénévole).
Dans certains cas, cette somme a pu être ou va pouvoir être mise à ma disposition pour me rémunérer dans des périodes postérieures au 2 septembre 2023 où je passe du temps sur des projets qui ne sont pas rémunérés par ailleurs.
Pour ceux qui ne le savent pas, j’ai travaillé bénévolement pendant 5 ans à mi- temps pour la Fresque, et je ne remets pas cela en cause, mais le fait est que je n’ai plus les moyens (ou peut-être plus l’envie) de faire du bénévolat dans de telles proportions. Certains d’entre vous animent des fresques pour financer leur temps de bénévolat, et cela a été mon cas pendant 5 ans au début du projet. Aujourd’hui, les Fresques que j’anime financent mon entreprise et ne viennent plus équilibrer mon travail bénévole. C’est la décision que j’ai prise depuis le 2 septembre 2023. Ceux qui étaient présents à cette Assemblée Générale comprendront pourquoi.
Je peux avoir besoin de recourir à des conseils et des avocats pour la défense de mes droits et de mes engagements contractuels.
Dans la majeure partie des cas, cette somme va me servir à financer des projets liés à la Fresque ou d’autres projets en lien avec le climat ou la transition :
Cela a été notamment le cas ces derniers temps pour mon entreprise Blue Choice que j’ai pu soutenir financièrement cette année pendant quelques temps. Depuis, j’ai fait une levée de fonds qui va lui permettre d’opérer son pivot vers d’autres activités que la Fresque, ce qui est une très bonne nouvelle.
Je peux avoir des frais qui sont liés au projet, mais qui ne rentrent pour le moment dans aucune case pour me faire rembourser.
Même si ce sont de petites sommes, le projet de la Task Force a été financé par de l’argent privé dont le mien. C’est une avance, mais encore faut-il avoir la trésorerie.
Pour rappel, j’ai par le passé avancé 40 k€ au projet pour faire des dépôts de marques à l’international, à un moment où le fonds de dotation n’existait pas. Une partie m’a été remboursée par le fonds, une autre le sera quand j’aurai fait la donation. Cela pour illustrer que quand on gère un projet comme la Fresque, l’unité de compte, ce sont les dizaines de k€, pas les centaines d’euros. L’expérience m’a appris qu’il valait mieux que j’aie un matelas de sécurité pour pouvoir faire face à toute situation qui le nécessitera à l’avenir.
Désormais, la cession de la Propriété Intellectuelle ayant été faite, j’ai, de fait, renoncé définitivement à toute rémunération future basée sur les droits de la PI.
En revanche, à l’avenir, il me semble normal d'être rémunéré pour tout travail que je serai amené à effectuer au service du projet y compris pour faire évoluer le jeu.
Le départ des membres du bureau est un autre événement qui a suscité des interrogations.
Il est lié à un désaccord important entre nous, c’est vrai. Le bureau voulait notamment imposer qu’il y ait un Appel d’Offres sur les l’attribution des droits internationaux ouverts à l’association française. Dans la situation qui prévalait, à ce moment-là un Appel d’Offre aurait forcément été inéquitable et aucune autre entité que l’association n’aurait eu de chance de l’emporter. Or il était important à mes yeux que la proposition de l’association puisse être challengée.
La Task force, parce qu’elle partait d’une page blanche et ne privilégiait aucun pays par défaut, pouvait faire ce travail de véritable challenger, soit pour gérer elle-même les droits internationaux à l’avenir, soit pour poser un cadre. C’est d’ailleurs pour cela que le Fonds de Dotation a donné mandat à la Task Force lors de son Conseil d’Administration du 20 juillet de travailler sur un plan stratégique pour l’international.
La relation avec les membres du bureau s’est effectivement dégradée au fil du temps et c’est un schéma qui s’est déjà produit avec d’autres personnes, y compris des DG de l’association.
J’ai forcément une large part de responsabilité dans ce schéma et je sais que je dois travailler sur ma posture.
Je réfute en revanche l’idée que le Fonds de dotation ne soit pas collégial. Dans les demandes qui m’ont été faites par le bureau, deux relevaient de ma décision (le moment de la donation et mon implication dans la Task Force) et une autre avait vocation à passer devant le Conseil d’Administration et je n’avais pas l’intention de passer en force. Je propose de revenir plus tard sur le fonctionnement de ce fonds de dotation si vous souhaitez encore plus de transparence. Et surtout vous pouvez me contacter à tout moment.
Quand j’ai créé le jeu il y a quelques années j’ai pu constater qu’il était efficace et remplissait son rôle pédagogique. Et quand le collectif des fresqueurs a commencé à se constituer, que j’ai vu des personnes de tous horizons se lancer corps et âme dans l’animation des ateliers et le déploiement, que le public recevait le message, que ça prenait, j’ai su qu’on tenait là quelque chose de magique. Et je le pense encore. Et je suis encore ému et reconnaissant envers tous ces pionniers et les pionnières puis toutes les personnes qui nous ont suivi jusqu’à composer l’énorme communauté que nous sommes aujourd’hui. Cette formidable aventure a même inspiré d’autres acteurs pour créer des fresques amies, et je n’ai pas peur de dire que nous avons inventé un modèle de déploiement, fondé sur les principes du swarmwise, sur l’esprit entrepreneurial, sur la transparence.
Et nous n’avons pas fini le job, le sujet du climat a besoin que la sensibilisation aille plus vite et couvre tous les pays. Nous pouvons le faire, en unissant nos énergies et en travaillant ensemble dans un objectif commun.
Cela demandera du dialogue, j’y suis prêt, un grand sens des responsabilités de part et d’autre et une période d’apaisement pour que les discussions puissent se faire de manière sereine et constructive en n’oubliant jamais au service de quoi nous sommes tous engagés dans ce projet.
Pour celles et ceux qui le souhaitent, je réponds plus bas à chacun des points de la lettre que vous m’avez adressée.
Je souhaite avant tout que nous restions unis dans le combat que nous avons initié ensemble.
Cédric Ringenbach
Auteur de la Fresque du Climat
Président de Climate Fresk Endowment Fund
PS : Je vous propose d’exprimer vos ressentis ou de me faire des demandes de clarification suite à cette réponse (de manière anonyme ou pas) dans ce formulaire et de rejoindre cette chaine Telegram pour discuter en direct.
Réponse point par point à la Lettre par Cédric Ringenbach
(Mes réponses sont en bleu)
NOS DEMANDES
Voici les demandes que nous faisons à Cédric Ringenbach (auteur du jeu, La Fresque du Climat et président du fonds de dotation) ainsi qu’au fonds de dotation "Climate Fresk Endowment Fund" :
Nous demandons le transfert de l’ensemble des Propriétés Intellectuelles du jeu par l’auteur Cédric Ringenbach au Fonds de dotation de manière irrévocable, conformément à ce que l’auteur s’est engagé à faire lors de son annonce à l’AG de septembre 2023.
Contrairement à ce qui a été insinué par le Conseil d’Administration de l’association, le transfert de la Propriété Intellectuelle a bien été fait en date du 4 mars 2024. J’ai fait le choix, sur les conseils de mon avocat, de faire un apport dans un premier temps. Cet apport a les mêmes effets que la donation, c'est-à dire qu’il donne les mêmes droits au fonds de dotation pour disposer des droits de Propriété Intellectuelle comme signer par exemple un contrat de licence. En revanche, il a un caractère réversible alors que la donation, elle, ne l’a pas.
Je comprends que cela ait pu soulever des interrogations. Mais pour être clair, mon intention n’est pas de reprendre les droits. J’ai créé ce fonds pour protéger la Propriété Intellectuelle dans le cas où il m’arriverait malheur et aussi pour formaliser mon renoncement à toute rémunération de mes droits de propriété intellectuelle. Si je n’ai pas encore fait la donation, qui elle est irrévocable c’est que, pour sécuriser la PI, il est fondamental que le Fonds de dotation qui va recevoir la donation soit pérenne, c’est à dire qu’il ait des revenus financiers suffisants et réguliers et un caractère d'entité d’intérêt général confirmé. Ce qui nécessite un peu de temps.
J’ai néanmoins compris l’inquiétude que ce caractère pour le moment révocable du transfert représentait pour le Conseil d’Administration de l'association et donc pour y remédier j’ai proposé un avenant au traité d’apport qui prévoit que dans le cas où je devrais reprendre les droits pour quelque raison que ce soit, je reprendrai à mon compte tous les engagements pris par le fonds de dotation vis à vis de l’Association.
J’ai également répondu favorablement à l’association qui me demandait que le contrat de licence qui sera signé soit un contrat tripartite incluant le Fonds de Dotation, l'Association et l’Auteur.
Nous demandons à l’auteur et au fonds de dotation de respecter nos investissements et l’intelligence collective du réseau en œuvre depuis 2018 en nous permettant de poursuivre nos activités dans le cap de notre raison d’être.
J'ai un profond respect et une grande reconnaissance pour ce que chacun et chacune au sein de la communauté a investi et permis de réaliser. J'ai, depuis le premier jour, toujours été touché par l'énergie que tous ceux qui rejoignaient le projet mettait à déployer le jeu à leur échelle, puis à construire avec moi l'association et définir son fonctionnement.
Je suis fier et heureux de ce que l'intelligence collective a réalisé. Et il est clair pour moi que vous devez pouvoir poursuivre vos activités, à la fois en France et à l'international, dans l'intérêt du déploiement de la Fresque et de la sensibilisation du plus grand nombre.
Les Fresqueurs auront toujours le droit de fresquer, ceci n’a jamais été remis en cause.
La gestion de la propriété intellectuelle par le fonds de dotation est à la fois un moyen de soutenir l'expansion du projet notamment hors de France, mais c'est aussi un moyen de protéger le travail et l'investissement des Fresqueurs. Sans protection et gestion rigoureuse de la PI, la Fresque aurait vite fait d'être détournée, déformée au gré des utilisateurs de tout genre et finalement de disparaître tout bonnement.
Concernant la Propriété Intellectuelle française :
Nos demandes visent à permettre à l’association de posséder ce qu’elle est légitime de posséder, de se restructurer, se projeter et se stabiliser dans la poursuite de ses activités conformément à sa raison d’être.
Nous demandons la cession entière et sans limite de temps de la Marque française “La Fresque du Climat” à l’association du même nom.
Il est bien question que la France exploite la marque française dans des conditions qui restent à négocier.
Nous demandons le renouvellement du contrat de cession des droits d’auteurs de Licence et d’exploitation de l’outil “La Fresque du Climat” à l’association du même nom, dans un délai d’un mois et pour une durée de 3 ans minimum. (Prolongation du contrat actuel en vigueur depuis 2019)
Comme j'ai eu l'occasion de le dire, je suis tout à fait favorable à ce que l'association continue d'exploiter les droits en France pour une durée qui est à négocier avec les exigences suivantes :
La France en tant qu'entité la plus avancée devra contribuer financièrement au développement des autres pays
L’association devra respecter la licence d'utilisation dans toutes ses composantes (ce qui n'est pas toujours le cas pour le moment)
Si certains ont laissé penser le contraire, ils ont menti.
Le délai pour convenir d’un nouvel accord dépendra de la capacité à s’écouter et à converger. Il faut laisser la négociation se dérouler.
Concernant l’international :
Nous demandons la mise en place d’une gouvernance collégiale effective au sein du Fonds de Dotation, reflétée dans les statuts, comme cela a été annoncé à l’Assemblée Générale de septembre 2023
Le fonds de dotation a été créé pour protéger mes droits de propriété intellectuelle sur le jeu et pour préserver ces droits dans le cas où il m'arriverait malheur. C'est aussi un mécanisme par lequel je renonce à m'enrichir personnellement sur les droits d'auteurs (j'entends par là un prélèvement à vie sur les flux générés dont l'ordre de grandeur se chiffrerait en millions, et non un prélèvement ponctuel de 230k€ sur lequel je donne des précisions dans ma lettre).
Sa gouvernance et son fonctionnement doivent me permettre de conduire ce fonds en m'appuyant sur des avis éclairés et une pluralité de profils, ce qui est le cas. J'ai toutefois un droit de véto (la possibilité de refuser une décision et non un pouvoir absolu qui me permettrait d'imposer mes décisions au Conseil d’Administration du Fonds de Dotation) auquel je suis attaché.
Nous demandons la cession des marques aux entités locales lorsqu’elles existent, au même titre que pour la France.
Ce point fera partie des discussions.
Nous demandons au Fonds de dotation d’évaluer en toute transparence la réponse de l’association au cahier des charges fixé pour le projet international.
Cette analyse est en cours au niveau du fonds de dotation.
Mon analyse personnelle est que la France ne remplit pas en l’état les conditions pour exploiter les droits à l’international. La raison principale est qu’il sera difficile pour la France de financer les autres pays quand son propre budget est en concurrence avec le leur. La réponse à l’Appel d’Offres pour la partie internationale et surtout la comparaison des deux scénarios (les droits pour la France seule ou pour le monde) confirment que l’association française compte sur les revenus de l’international pour assurer son équilibre financier.
Il est de la responsabilité du fonds de s’assurer que le projet de déploiement à l’international, quelle que soit l’entité qui l'opérera, soit au bon niveau d’ambition, garantisse un soutien équitable aux différents pays selon leur maturité et donne un maximum d’autonomie aux responsables nationaux pour assurer leur déploiement.
La réponse effectuée doit être considérée et mise en concurrence en toute transparence avec toute autre réponse venant d'autres structures. Aujourd'hui, cela n’est pas possible étant donné que Cédric Ringenbach préside à la fois la structure qui arbitre les licences (FDD) et celle qui a été mandatée pour élaborer le plan stratégique international (Global Climate Task Force, une nouvelle association créée de manière opaque par Cédric Ringenbach).
Aujourd’hui, le fonds de dotation étudie la candidature de l’association et va formuler les conditions à respecter pour avoir l’usage des droits à l’international.
Cette nouvelle situation de conflit d'intérêts met en danger l’ensemble du projet.
Nous comptons sur le discernement de Cédric Ringenbach et du fonds de dotation en réponse à notre voix, fresqueurs et fresqueuses impliquées qui signent ce courrier, et pour toutes celles et ceux que nous représentons.
Nous demandons une réponse d’ici le 2 septembre 2024, ainsi qu’une suite concrète en actes.
LE CONTEXTE
L’histoire de la Fresque du Climat est inédite et son succès fulgurant. En à peine 6 ans, ce mouvement collectif a touché 2 millions de personnes dans le monde, insufflé un mouvement d’unité et d’entraide international sans équivalent et a démontré qu’il était possible d’avoir un fort impact avec peu de moyens, grâce à des valeurs collectives affirmées. Nous sommes toutes et tous fiers d’avoir contribué à le co-construire et nous avons à cœur de poursuivre cette aventure dans cette même énergie.
Aujourd’hui ce formidable constat est remis en cause.
En effet, la propriété intellectuelle du jeu, confiée temporairement par Cédric Ringenbach à l’association pour une durée limitée arrive à échéance fin 2024.
Le contrat de cession n’a pour l’instant pas été renouvelé, cela risque de plonger l’association dans une crise budgétaire et d’instabilité sans précédent.
Rappel concernant la propriété intellectuelle (PI); elle contient :
LA MARQUE : La visibilité et l’usage du nom “Fresque du Climat” et la capacité d’en collecter les bénéfices (nom de domaine, demandes entrantes, communication, évènements, représentativité...).
LES DROITS D’AUTEURS (LICENCE) : Le droit de collecter les 10% et les 3€ accordés par la licence d’usage de l’outil.
LES RISQUES
Les risques encourus sont majeurs. A partir de Janvier 2025, si rien n’est rapidement acté, l’ensemble des droits de la Propriété Intellectuelle (Marque & Licence d’utilisation) quitteront l’association pour revenir au Fonds de dotation (dont Cédric Ringenbach est le président), ou à l'auteur lui-même.
Effectivement il y a un réel risque, non pas d’ailleurs pour l’ensemble du projet ou de la communauté, mais pour l’association et j’ai conscience de l’importance de lever ce risque rapidement.
Comme je l’ai déjà évoqué, accorder les droits pour la France à l’association française à partir du 1er janvier ne devrait pas poser de problème. Sa viabilité économique n’est donc pas remise en question.
Le ralentissement de l’activité de la Fresque en France est par ailleurs une réalité (je sais de quoi je parle puisque Blue Choice a dû diviser ses effectifs par deux il y a 8 mois) et cela peut avoir des conséquences sur les effectifs de l’équipe. Cela est indépendant de l’affectation des droits à l’international (sauf à considérer qu’il est normal que la France finance son modèle économique en France par les revenus internationaux).
Concernant le Fonds de dotation, nous avons salué sa création. Il était censé, selon l'engagement de l'auteur, détenir et protéger les droits de Propriété Intellectuelle, de manière illimitée et irrévocable. Ce n’est pas le cas pour ce dernier point lors de la rédaction de cette pétition car l’auteur a pour le moment signé un “apport” (révocable) et non un “transfert” (irrévocable), ce qu'il avait pourtant annoncé comme effectué dans son mail du 13/03/2024 envoyé à la communauté.
La raison pour laquelle l’apport est révocable est une raison technique mais aucunement une volonté de ma part de “récupérer mes billes” par la suite.
Un fonds de dotation n’est pas exempt de risques (il peut par exemple perdre le caractère d’intérêt général ou faire faillite). Ce n’est pas la Propriété Intellectuelle qui est là pour sécuriser le fonds, mais le fonds qui doit protéger la PI. Tant qu’il ne présente pas les garanties suffisantes (et notamment un financement suffisant, il est important de ne pas lui céder la Propriété Intellectuelle de manière irrévocable
Je rappelle que l’apport qui a été fait au Fonds de Dotation permet à ce dernier de négocier l’octroi des droits à l’association.
Ceci étant dit, je comprends l'inquiétude du Conseil d’Administration sur le danger que peut représenter le caractère réversible pour la négociation et c’est pourquoi j’ai proposé une solution pour y remédier : un avenant au traité d’apport qui m’engage à titre personnel à honorer tout engagement pris par le fond vis-à-vis de l'association.
Par ailleurs, la gouvernance du fonds de dotation nous apparaît très instable. En effet, l'entièreté des membres du bureau, pourtant choisis par Cédric Ringenbach il y a 6 mois, a démissionné en juillet 2024, et il en a ensuite pris la présidence.
La gouvernance collégiale annoncée n’est donc pas au rendez-vous.
La collégialité ne signifie pas que la communauté doit définir la gouvernance du Fonds de Dotation. En tant qu'auteur et fondateur de ce fonds, je suis le garant de la direction qu'il prend. Cela se fait dans la discussion avec les membres du CA.
Comme dans d'autres organisations, il peut arriver que des membres de Conseil d’Administration ou de bureau ne souhaitent plus poursuivre le projet. C'est ce qui s'est produit. Toutefois d'autres personnes rejoindront le Conseil d’Administration (il en compte 4 actuellement) pour que je sois toujours entouré de personnes compétentes et engagées qui m'aident et me challengent dans la conduite du Fond de Dotation.
A la fin de l’année, l’association pourrait :
ne plus avoir le droit de bénéficier de sa propre marque et de percevoir les droits d’un outil qu’elle a elle-même co-construit et fortement contribué à hisser jusqu’à son niveau actuel de popularité et de notoriété.
L’association a reçu la marque Fresque du Climat et l’outil qui ont été à l'origine de sa création et elle a autant contribué à la construction de son rayonnement qu’elle en a retiré les fruits.
Encore une fois, l’avenir de l’association n’est pas en cause et j’ai bon espoir que nous parviendrons à avancer dans la construction du prochain schéma de fonctionnement
Le fait que des membres de la communauté m’aient aidé à rédiger les évolutions du jeu ne fait pas de la communauté un co-auteur de l’outil. Dans un mouvement aussi collaboratif que le nôtre, il est logique que des bénévoles ou des salariés me donnent un coup de main sur des propositions d’évolution que je valide par la suite. Je reste pour autant l’auteur unique du jeu.
perdre la majorité de ses revenus et sa légitimité juridique.
Le seul scénario où elle perdrait la majorité de ses droits ainsi que sa légitimité juridique est celui où elle perdrait les droits d’exploitation en France, ce qui encore une fois n’est pas d'actualité.
être contrainte de licencier tout ou partie de son personnel, qui travaille chaque jour pour servir le mouvement Fresque du Climat en France et à l’international. La proposition partagée par Cédric Ringenbach de les “réembaucher” dans sa nouvelle structure ne paraît pas réaliste car faite de manière unilatérale, sans tenir compte de l’avis des salarié·es.
L’activité de la Fresque en France est en ralentissement (je suis bien placé pour le savoir puisque Blue Choice a été obligé de réduire de moitié ses effectifs en début d’année). C’est principalement pour cette raison que l’association pourrait être contrainte de licencier.
ne plus pouvoir soutenir le déploiement international. Il serait demandé à l'association de renoncer à sa mission de soutien et d'accompagnement des communautés locales dans le monde entier. Le temps investi jusqu’alors pour nouer des relations de confiance serait gaspillé et non respecté.
Le fait de retirer possiblement à l’association les droits pour l’international ne remet pas en cause le travail qui a été fait jusqu’ici. De nouveau : cette hypothèse est encore ouverte.
Nous nous inquiétons sur la capacité de l’association et plus largement du mouvement Fresque à encaisser ces chocs, même par la mise en place d’un modèle économique de transition d’urgence. Nous serions tous et toutes affectées.
Je regrette tout autant que vous ce qui se passe en ce moment et je m’efforce de prendre ma part de responsabilité par rapport à cette situation, de rester calme, responsable et transparent vis-à-vis de vous.
Pour les Fresqueur·ses, les impacts sont multiples :
Forte baisse de l’engagement : cette situation risque de fortement affecter notre engagement et notre enthousiasme pour la Fresque du Climat, notre sentiment d’appartenance et de fierté d’en faire partie, d’être Fresqueur·se. Nous sommes inquiet·es de voir cette flamme s’estomper, des signaux forts sont déjà perceptibles.
Je comprends le trouble et le doute qui peuvent naître de cette situation mais j'espère sincèrement que nous pourrons trouver un nouvel élan quand ces difficultés seront derrière nous.
Perdre l’unité qui fait notre force : un réseau fragmenté et non coordonné pourrait affecter l'expérience des Fresqueur·ses et de nos participants, et donc l'impact global du projet au niveau mondial. Sans l’équipe permanente comme ciment de nos valeurs et de notre raison d’être, fournisseur d'une boîte à outils commune et co-construite, notre réseau de communautés nationales et internationales risque de perdre ce qui le maintient dans l’unité et le rassemble.
Le développement international va de fait, en prenant de l’ampleur, occasionner une fragmentation nécessaire. Nous allons avoir une diversité de nationalités, de cultures, de langues et une taille de communauté de membres actifs bien plus importante qu’aujourd’hui. Ce qui constitue la force et l’unité de ce mouvement, est bien autre chose que la simple association ou même la Task Force, ce sont les principes fondateurs, les valeurs et la vision qui sont nés avec la Fresque du Climat et qui de fait préexistent à l’association elle-même.
Les valeurs d’une entreprise humaine ne sont pas la somme des valeurs de ses membres, ce sont les paramètres qui constituent son ADN. Et pour ce qui concerne la Fresque, en tant que « personne-source », je me sens le gardien de ses valeurs.
Et les associations de la Fresque (que ce soit l’actuelle ou d’autres ailleurs ou plus tard) de même que la communauté dans son ensemble animent et font rayonner ces principes fondateurs et ces valeurs, créant ainsi la culture de notre collectif.
L’équipe permanente sera affectée et donc son support au réseau également : à moyen-terme, cela perturberait l’espace en ligne (notre parcours Fresqueur·se l’espace animateur·rice rempli de matériel pédagogique & de communication, les indicateurs), la gestion des demandes entrantes, les outils évènementiels, ainsi que l’attention, l’orientation et le support quotidien d’une équipe permanente motivée. Les éléments partagés sur ces sujets dans le projet international présenté par Cédric Ringenbach ne nous rassurent pas car ils dépendent d’une négociation avec l’association qui n’a pas encore eu lieu et qui nous semble incertaine.
Ces fonctions de support et d'accompagnement par une équipe centrale sont essentielles et devront être assurées et financés dans tous les cas.
La plateforme n’a pas de raison d’être “débranchée” pour les fresqueurs français ou non français. Cela fera partie des discussions avec l’association, nous avons déjà évoqué la possibilité de rémunérer l’association pour ces services mais cela n’a de sens que dans l’hypothèse où la France ne gérerait pas l’international. Il relève de la responsabilité de l’association ne pas couper ce service unilatéralement car cela nuirait comme vous l’indiquez, avant tout aux fresqueurs.
Enfin, il y a aussi un risque réputationnel global, à la fois pour l'image et la réputation du jeu, de l'auteur, de l’association, et de l’ensemble des ateliers pédagogiques de l’écosystème.
Je suis bien d’accord. C’est pour cela que j’invite le Conseil d’Administration à entrer en discussion avec le Fonds de Dotation et à sortir par le haut de cette situation.
NOS RESSENTIS
Nous sommes attristé·es, déçu·es et en colère lorsqu'on regarde en arrière sur ce qui nous mène à la situation actuelle. L’association a subi depuis 5 ans, sous la présidence de Cédric Ringenbach, des instabilités successives qui ne lui ont pas permis de développer son plein potentiel; au contraire, qui l'ont freinée.
Ce qui s’est passé sous ma présidence ne signifie pas toujours que cela ait été de mon fait. J’ai en effet été très souvent mis en minorité par le Conseil d’Administration. Les PV de réunion de Conseil d’Administration en attestent. J’aimerais qu’on ne considère pas de manière caricaturale que tout ce qui va mal est de ma faute et tout ce qui va bien, attribuable à la communauté, l’équipe ou le Conseil d’Administration. Le projet n’aurait pas existé sans moi, j’aimerais le rappeler ici.
Les renoncements, épuisements ou les licenciements des 4 directeurs généraux successifs depuis 2019.
Je ne suis certainement pas exempt de tout reproche : j’ai pu faire des erreurs de recrutement et j’ai pu aussi commettre des maladresses dans mon management. J’ai aussi évolué dans mon rôle au sein de l’association à mesure que celle-ci se structurait et grossissait (je suis progressivement passé d’un rôle très opérationnel en début de projet à un rôle qui l’était de moins en moins) et je ne me suis peut-être pas toujours adapté suffisamment rapidement à mes nouvelles prérogatives.
Toutefois, chaque directeur avait une raison différente de quitter le projet et je ne suis pas forcément la cause de leur départ. On parle de gérer une structure en très forte croissance (qui double de taille tous les ans), ce qui n’est facile pour personne.
La souffrance de l’équipe permanente due aux ingérences critiques et parfois toxiques de l’auteur-président
Je réalise avec le recul que, bien que mes intentions n’aient jamais été de déstabiliser les collaborateurs, j’ai pu, en m’impliquant dans certains sujets très opérationnels, du fait de ma casquette de président à ce moment-là, créer de la confusion ou mettre des managers ou les salariés mal à l’aise.
Je sais aussi que j’ai un niveau d’exigence élevé, à la fois parce que le sujet sur lequel nous travaillons tous est éminemment important et urgent à mes yeux et aussi, je le reconnais parce que j’aime que les choses avancent vite. C’est mon tempérament. Et j’ai certainement, parfois, mis de la pression pour que le produit de notre travail soit à la hauteur de mes attentes.
Toutefois, je réfute ce terme de toxique. Je ne pense pas avoir jamais été dans de la critique systématique ou de l’humiliation des équipes. Et si des membres de l’équipe ont pu souffrir de mon ingérence à certains moments, j’en suis sincèrement désolé. Je sais qu’ils travaillent beaucoup et sont complètement engagés dans le projet.
Les efforts multiples des Conseils d’Administration successifs qui ont tenté de dialoguer, d’écouter, de trouver des compromis, d’ouvrir un processus de médiation professionnelle avec l’auteur, dans le but de protéger et soutenir ce projet collectif à l’approche de l’échéance du contrat ; en vain jusqu’alors.
J’ai également le sentiment d’avoir fait beaucoup d’efforts pour dialoguer dans une ambiance apaisée, en vain.
Des engagements pris par l’auteur à l’oral lors de l’AG de septembre 2023 qui n’ont pas été respectés.
Je suppose que vous entendez par là 1) le non enrichissement et 2) le fonctionnement collégial du Fonds de Dotation et j’ai déjà répondu à ces deux points.
Il est certain que sans cette situation instable depuis tant d’années, nous serions déjà bien plus avancés dans l’essaimage du mouvement et dans les prises de conscience à grande échelle.
Je suis tout à fait d’accord avec cela (je pense que le projet d’internationalisation a pris au moins un an voire un an et demi de retard) mais je ne m’estime pas responsable de cette situation.
NOS BESOINS
un besoin de rendre visible notre désaccord sur la situation.
que j’accueille
un besoin d’unité, de faire corps tous et toutes ensemble pour continuer notre engagement collectif face aux dérives climatiques. et écologiques.
que je partage
un besoin de visibilité et de sécurité dans la capacité de poursuivre collectivement cette aventure en conservant ses conditions de réussite.
C’est la raison pour laquelle j’enjoins le Conseil d’Administration de démarrer immédiatement les discussions avec le Fonds de Dotation
un besoin d’apaisement, afin de retrouver le climat bienveillant et d’écoute qui nous a tant inspiré au sein du réseau.
Je suis d’accord : parlons-nous !
J’ai ouvert une chaine Telegram à cet effet : https://t.me/+nnj5G199sgE2Mjk0 Je vous propose également d’exprimer vos ressentis ou de me faire des demandes de clarification suite à cette réponse (de manière anonyme ou pas) dans ce formulaire.
un besoin d’alignement entre ce qu’on incarne et nos valeurs,
Les valeurs de ce projet, c’est moi-même qui les ai posées au début et j’aimerais en effet qu’elles soient respectées.
un besoin de conserver l’enthousiasme de faire partie du mouvement de la Fresque du Climat et d’en diffuser la pédagogie dans le monde.
C’est bien vers cela que nous devons concentrer nos efforts. La Fresque est un outil qui peut vraiment changer le monde. J’ai voulu en ouvrir l’usage pour que vous puissiez tous rejoindre le projet. J’ai besoin de votre aide pour continuer de porter le projet tout comme vous avez besoin de moi pour l’incarner et je suis disposé à faire au Conseil d’Administration une proposition qui va dans ce sens : me remettre à l’endroit où je dois être dans le projet.
un besoin de rétablir un dialogue entre la communauté et l’auteur, afin qu’il puisse de nouveau soutenir le mouvement plutôt que le contraindre.
C’est également mon souhait le plus profond. Je travaille au service du Climat depuis 15 ans et au service de la Fresque depuis 9 ans. Je veux continuer à servir la cause du vivant et porter notre projet avec vous avec puissance, partout dans le monde.
De nouveau avec cette communication, des déclarations et toujours pas d'actions concrètes. De même, il n'y a toujours pas de réponse aux messages clairs de la communauté notamment qui sont les membres et le conseil d'administration de la Task Force et du Fonds de dotation, etc. ?
Message partagé à la communauté le 4 septembre 2024
Bonjour à tous,
Je comprends à travers quelques échanges que j'ai eu avec vous que ma réponse à la pétition n'est pas assez claire.
S'il y avait trois idées phare à en retenir ce serait :
1) il n'a jamais été question de retirer les droits pour la France sur le périmètre de la France, sauf à ce que l'association refuse de respecter la licence et les principes fondateurs. Je l’ai affirmé à plusieurs reprises.
2) Je suis prêt à discuter des conditions dans lesquelles l'association française pourrait gérer le développement international avec pour critère déterminant qu’il y ait une juste rémunération des pays qui démarrent et un véritable soutien aux pays en développement. Ceci impliquerait si on validait cette option que le travail entamé avec la Task Force s'arrêterait.
3) je renoncerais dans ce cas à avoir un rôle opérationnel que ce soit en France ou à l’international, mais je souhaite retrouver un rôle de porte-parole, ambassadeur et inspirateur autour de la fresque aussi bien au sein de la communauté qu’en externe, en tant qu’auteur et fondateur du jeu.
Ceci étant posé, nous entrons en négociation demain. Je préfère dans cette période limiter ma communication écrite au strict nécessaire pour laisser les discussions se dérouler sereinement.
Je reste disponible pour répondre à des questions précises si vous en avez.
Amicalement,
Cédric