L'histoire de Paul CHAUFTY

Né le 3 janvier 1915 à Carthage (Etat de New York), Paul E. Chaufty incarnait l'esprit intrépide de la jeunesse américaine qui s'engagea dans les tourbillons de la Seconde Guerre mondiale. 

Lieutenant Paul E. Chaufty

Paul Chaufty et ses camarades

Paul chaufty et ses camarades

En tant que premier lieutenant au sein du 23rd Fighter Squadron, il se lança dans les cieux tumultueux en tant qu'aviateur dévoué de son pays.

Paul Chaufty en tenue d'aviateur

Paul Chaufty (debout tout à droite) et ses camarades

P 47

L'avion de Paul Chaufty, un Thunderbolt P-47

Son destin le mena en France, où il participa activement au soutien aérien crucial pour les troupes alliées lors du Débarquement. Aux côtés des vaillantes divisions blindées françaises et américaines, notamment la 2ème DB Leclerc et la 3ème DB US, il navigua vers des points stratégiques tels qu'Argentan, contribuant ainsi à l'issue victorieuse de la bataille de la poche de Falaise-Chambois-Montormel.

Plaque militaire de Paul Chaufty

Paul Chaufty (3e sur la ligne du haut) et ses camarades

Malheureusement, le cours de son histoire fut brutalement interrompu le 13 août 1944, lorsque son avion P-47 fut abattu au-dessus de Ciral. Dans un geste désespéré de survie, il se lança dans le vide, mais la faible altitude ne permit pas à son parachute de se déployer entièrement, scellant ainsi son tragique destin à l'âge de 29 ans. Son avion finira sa course quelques kilomètres plus loin, sur la commune limitrophe de Saint-Ellier-les-Bois. 

Vue générale du cadastre papier de Ciral où a été retrouvé  le corps du LT Paul Chaufty 

Image satellite du lieu où a été retrouvé le corps du Lt Paul Chaufty

Lieu du crash de l'avion de Paul CHAUFTY, au lieu-dit Les Basses Rimbaudières sur la commune limitrophe de Saint-Ellier-les-Bois

Son sacrifice, consenti pour notre liberté, fut honoré par le rapatriement de son corps vers sa ville natale de Carthage (état de New York), où il repose en paix.

Bien qu'il soit un héros méconnu, il demeure éternellement honoré par ceux qui se souviennent de son dévouement et de son courage.

Découvre le récit de Mme BASTIEN Marie-Thérèse et de M. SELLOS Claude, témoins de la scène survenue le 13 Août 1944

Le dimanche 13 août 1944, aux abords du hameau des Fortinières, M. Maurice BASTIEN ainsi que son épouse, Mme Alice BOUL, attirés par le grondement incessant des chars et véhicules allemands sur la route départementale voisine, observent depuis le seuil de leur maison, un avion de reconnaissance (mouchard (Piper-Cub) survoler la route de Ciral à Carrouges. Elle est très empruntée par les colonnes de véhicules blindés allemands de la 2ème Panzer Division. Leur but est d’empêcher la progression de la 2ème DB du Général Leclerc (colonne Dio) vers Argentan malgré les fréquents mitraillages par l’aviation américaine.

La 2ème DB a apposé des carrés roses sur les capots de ses blindés pour permettre de s’identifier auprès des aviateurs américains.

Aux alentours de 10h30 - 11h, nos deux témoins civils repèrent dans le ciel un avion en flammes et son pilote qui saute en parachute, mais à une altitude bien trop basse pour que celui-ci s'ouvre complètement. Il tombe près du lieu-dit "Cocoplage", non loin de la tourbière. M. André TRETON, habitant du même village, a également assisté à la chute du pilote. 

Aussitôt ils se précipitent vers le lieu supposé de la chute pour retrouver le pilote, croisent sur la départementale 809 des soldats de la 2èmè DB qui leurs disent « Allez-voir, si c’est un des nôtres, portez lui secours ». Ils l’appellent sans cesse mais sans succès. Puis ils reviennent manger à leur ferme. L’après-midi ils repartent sur les lieux, appellent de nouveau sans résultat.

C’est le lundi 14 août vers 14h que M Gustave Ripaux, cultivateur à Bouze sur la commune de Lignières-Orgères, va dans son champ des Fortinières avec sa jument pour effectuer un travail agricole dans le même secteur. Là son cheval s’affole, intrigué il l’attacha à un arbre. Notre brave paysan va trouver M. Maurice Bastien et lui dit « Il faut venir, il y a quelque chose de pas normal, ma jument est épouvantée ». Ils repartent vers les lieux et découvrent finalement le pilote suspendu par son parachute à un chêne. Ils décrochent tant bien que mal l’aviateur dont la jambe est cassée, et le dépose dans son linceul blanc, le tout caché dans les fougères. Il faut faire vite car il y a encore des allemands dans le secteur. Ils retournent à la ferme de M. Maurice Bastien qui attèle sa jument à un tombereau. Ils récupèrent le corps de l’aviateur qu’ils s’empressent de cacher aux Fortinières. Vers 19h, M. Maurice Bastien se déplace seul au bourg de ciral, à la mairie pour déclarer à l’état civil leur découverte. Le pilote sera récupéré aux Fortinières en toute discrétion par une Jeep de l’armée américaine avec son parachute comme linceul et sera transféré au cimetière provisoire de Gorron (53 Mayenne).

Les papiers ainsi que la plaque d'identité militaire retrouvés sur le corps sans vie ont finalement permis d'identifier l'homme. Il s'agit du 1st Lieutenant Paul Chaufty, membre du 36ème Fighter Group, 23ème Squadron, basé à Brucheville dans le département de la Manche (50). 

Télégramme reçu par la famille annonçant le décès du Lieutenant Paul Chaufty

Plaque militaire de Paul Chaufty

Tombe de Paul Chaufty au cimetière de Carthage (Etat de New-York)

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La population du village pense que l’avion tombé aux Fortinières ce même jour 13 août 1944 correspond à l’appareil de Paul Chaufty.  Mais c’est une erreur fatale.

Laissons la parole à M. Sellos Joseph, fabricant d’alambics, réfugié du bombardement de Flers et oncle de M. Claude Sellos, tout juste arrivé au village des Basses-Rimbaudières sur la commune de Saint-Ellier-Les-Bois.

Il est 10h30 ce dimanche 13 août 1944. La famille Sellos vient de quitter le hameau pour se rendre à l’office religieux célébré à l’église de Saint-martin-des-landes par l’abbé Lebon curé de Carrouges.

Tout est relativement calme à part les passages réguliers des avions qui mitraillent les convois allemands sur la route de Ciral-Carrouges.

Soudain un énorme vrombissement se produit au-dessus des bâtiments de la ferme. Un formidable nuage de poussière et de terre s’élève du sol. La maison tremble. Un avion vient de se crasher dans un grand boum dans le champ des Godinots à proximité.

Dans un premier temps, je suis apeuré mais je sors ensuite de la maison pour constater la chute de l’appareil. Mais il n’y a pas de pilote. Sous la violence du choc, les hélices tordues et le moteur sont rentrés dans le sol. « J’ai quitté les bombardements de Flers pour risquer d’être tué à Saint-Ellier-Les-Bois »."

En mars 2008 est découvert dans ce champ une partie de l’épave (moteur et hélices) de l’appareil sur les indications de M. Paul Sellos. La plaque du moteur et son numéro d’immatriculation ont pu être comparé aux renseignements fournis sur le MACR 

Gouvernail de l'avion P47 du 1er Lt. Paul CHAUFTY récupéré par  M. Marty HAYOTTE


Plaque moteur de l'avion du 1 st LT Paul CHAUFTY

Image satellite des lieux où ont été retrouvé le Lt. Paul Chaufty et son avion

MISSING AIR CREW REPORTS (MACR) n°8583

Rapports d'équipages aériens disparus

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Article de presse concernant la disparition de Paul CHAUFTY