Découvrir le roman "La Bénédiction des ombres, sous l'oeil de Séléna" en format ebook et broché
Oriane a dix-sept puis dix-huit ans. À Rocheval comme à Tavernelle, elle donne l’impression d’être une jeune femme discrète, presque effacée, qui préfère observer plutôt que se mettre en avant.
En réalité, elle porte beaucoup plus que son âge : une famille qui ne la voit pas vraiment, un petit frère dont elle s’occupe comme une seconde mère, des études qu’elle a finies par saboter pour reprendre la main sur sa vie, et des cauchemars qui la hantent depuis l’enfance.
Quand elle arrive à Tavernelle, elle ne cherche qu’une chose : survivre au quotidien, trouver un travail, respirer un peu. Elle ignore encore que ses rêves de vol, la présence du Monstre et l’appel silencieux de la lune sont les premiers signes d’un destin qui la dépasse.
Âge : 17–18 ans
Origine : Rocheval, nouvellement installée à Tavernelle
Rôle : héroïne de La Bénédiction des Ombres
Caractère : réservée, lucide, loyale, en colère contre l’injustice
Particularités : rêves de vol, cauchemars de Monstre, lien étrange avec un loup aux yeux ambre et verts
Oriane, la silhouette fine, est plus résistante qu’elle n’en a l’air, du haut de son mètre soixante-cinq. Son corps s’est peu à peu musclé à force de journées passées à la scierie, mais elle garde quelque chose de souple, de discret, comme si elle cherchait spontanément à occuper le moins d’espace possible.
Une longue chevelure châtain, aux reflets dorés, tombe jusqu’au bas de son dos. Légèrement ondulée, elle accroche la lumière comme un voile de bronze clair. Oriane l’attache souvent en queue de cheval ou en tresse lorsqu’elle travaille, mais quelques mèches s’échappent toujours et encadrent son visage, le rendant espiègle.
Ses yeux noisette, piquetés d’éclats ambre et verts, sont ce qu’on remarque en premier. Frangés de cils longs et sombres, ils trahissent tout ce qu’elle ne dit pas : la fatigue de nuits agitées, la colère qu’elle retient, la curiosité qu’elle n’ose pas toujours assumer, et ces émotions brutales qui la prennent de court au contact du surnaturel.
Au quotidien, Oriane privilégie les vêtements simples et pratiques : jeans, baskets, tee-shirts ou sweats larges à Rocheval comme à Tavernelle, tenues de travail à la scierie. Rien de voyant, rien qui attire inutilement l’attention. Pourtant, malgré sa volonté de se fondre dans le décor, il se dégage d’elle une aura singulière, quelque chose de lunaire et de légèrement sauvage, comme si son ombre appartenait à un autre monde que le nôtre.
Avant d’arriver à Tavernelle, Oriane grandit à Rocheval, dans un quotidien qui a tout l’air de la normalité… en apparence seulement. Depuis l’enfance, ses nuits sont agitées : elle fait souvent des rêves très vifs, parfois de vrais cauchemars, dont elle se souvient avec une précision troublante.
Parfois, elle se réveille en sueur, le cœur battant, avec la sensation d’avoir été observée. D’autres fois, au contraire, elle se voit au-dessus de la ville, portée par une impression de chute ou de vol qui la suit encore au réveil. Tout cela laisse en elle la certitude un peu dérangeante que ses rêves ne sont pas “comme les autres”.
Autour d’elle, personne ne prend vraiment la mesure de ce qu’elle vit la nuit. Ses parents parlent de phase passagère et d’imagination trop fertile. Alors Oriane finit par se taire, et fait ce qu’elle sait le mieux faire : encaisser en silence, tout en continuant à gérer l’école, la maison, et son rôle de grande sœur auprès de Gabin.
Le déménagement à Tavernelle n’est pas le choix d’Oriane. Décidé par ses parents, il arrive au mauvais moment, au milieu de ses études et de ses repères. Elle laisse derrière elle sa ville, ses amis, ses habitudes… et le sentiment tenace que personne ne lui a vraiment demandé son avis.
La vallée de Tavernelle n’a pourtant rien d’hostile : une petite ville entourée de forêts, de vignes, de coteaux, loin du bruit de Rocheval. Mais, pour Oriane, au départ, c’est surtout le symbole d’une vie qu’on trace pour elle.
Plutôt que de reprendre aussitôt le chemin du lycée, elle choisit de travailler à la scierie. Là-bas, elle découvre un univers physique, exigeant, qui la change de ses salles de classe. Elle doit apprendre de nouveaux gestes, prouver qu’elle est capable, trouver sa place dans une équipe où chacun a déjà ses habitudes, au cœur de cette nouvelle vie,
Peu à peu, au contact des gens qu’elle y rencontre et de ce nouveau paysage, quelque chose se fissure dans l’armure qu’elle porte depuis des années. Tavernelle reste un déracinement… mais devient aussi, pour la première fois, la possibilité d’un véritable nouveau départ.