Côte d'Or

Je continue de découvrir la région Bourgogne-Franche-Comté en partant explorer les châteaux et autres bâtiments historique présents sur le département de la Côte d'Or dont je vais vous raconter l'histoire :

L'Abbaye de Fontenay
Château Bussy Rabutin
Château de Commarin
Château de Châteauneuf
Dijon
Le Puits de Moise
Château d’Arcelot
Les hospices de Beaune
Château d'Epoissses

Abbaye de Fontenay

C'est sous un magnifique soleil que je découvre l'abbaye de Fontenay, fondée en 1118 par Saint-Bernard. L'ensemble est donc construit dans un style cistercien. Pour cela, ils ont dû assainir ce terrain marécageux qui lui donnera par la suite son nom : Fontenay du latin Fontanetum qui signifie en latin "qui nage sur les sources".

Je n'avais personnellement jamais entendu parlé de cet édifice pourtant classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1981 et je vous invite à le visiter si vous partez à la découverte de la Côte d'Or. 

L'église Abbatiale

La construction débute en 1139 et l'église abbatiale est consacrée en 1147 par le pape Eugène III. Je traverse la nef vers le chœur de l'église pavé de carreaux émaillés qui la recouvraient sans doute en partie. Diverses pierres tombales sont exposées dont celle de l'évêque Ebrard de Norwich reconnaissable avec sa crosse, il fut l'un des mécènes de l'abbatiale.

La nef de l'église Abbatiale
Le chœur et ses carreaux émaillés
Carreaux émaillées
Pierre tombale de l'évêque Ebrard de Norwich

Cet évêque anglais, fuyant les persécutions de son pays, il vint trouver le repos à Fontenay au XIIe. 

Retable

Cet ancien retable ornait sans doute l'autel mais malgré son état on peut quand même y voir des scènes de l'Evangile dont la Nativité. 

J'emprunte, l'escalier qui permettait aux moines depuis leur dortoir de se rendre à l'église abbatiale. Admirez cette magnifique charpente en chêne de la moitié du XVe siècle. La règle de Saint-Benoit indique que tous les moines doivent dormir ensemble sur une simple paillasse posée à même le sol et pour simple intimité une cloison basse.

Le dortoir

C'est au cœur de l'abbaye dans ce cloitre resté intact depuis le XIIe que les moines pouvaient lire et méditer. C'est aussi un axe de communication qui permet de se rendre dans les autres pièces comme la salle capitulaire dont je m'apprête à franchir le seuil.

Le cloitre

Chaque jour dans la salle capitulaire aussi appelée salle du chapitre, les religieux se réunissaient pour écouter le père abbé lire et commenter un chapitre de la règle de St-Benoit, ils pouvaient aussi s'y réunir pour débattre des affaires courantes de la vie de l'abbaye.

La salle capitulaire
Le cloitre

Avant de rejoindre la salle des moines, je me pose quelques minutes dans le cloitre pour en apprendre plus sur son histoire.

Un peu d'histoire :
1259, Saint-Louis exempte l'abbaye de tout droit fiscal et 10 ans plus tard il en fait une abbaye royale.

En pleine guerre de 100 ans, les armées d'Edouard III, roi d'Angleterre viennent piller les lieux.

1790, les derniers moines quittent l'abbaye qui sera vendue par les révolutionnaires et transformée en papeterie.

1820, Élie de Montgolfier, (descendant des inventeurs de la montgolfière), rachète les lieux et développe la manufacture.

1852, l'abbaye est classée Monument Historique

1903, la famille Montgolfier agrandit la papeterie

1906, Edouard Aynard (gendre des Montgolfier) achète l'abbaye. Il va faire déconstruire les bâtiments de la papeterie dans le but de faire renaitre l'abbaye en entamant de grands travaux de restauration jusqu'en 1911.

1981, L'Abbaye de Fontenay est classée Patrimoine Mondial par l'Unesco

Me voilà maintenant dans la salle des moines, ce lieu servait pour les travaux manuels effectués par les moines comme le travail du cuir ou des tissus.

La salle des moines

Reconnaissable avec ces deux cheminées, le chauffoir communique avec la salle des moines et le dortoir rendant ainsi ces 2 pièces relativement agréable à vivre car le chauffoir est l'une des rares salles avec les cuisines et l'infirmerie à être chauffé.

Le chauffoir

Il n'est pas courant de voir une forge au sein d'une abbaye. Pourtant, elle fut bien construite au XIIe siècle par les moines. Ils devaient extraire le fer dans des galeries situées sur une colline à l'ouest du monastère. La dérivation de la rivière actionnait une roue encore visible aujourd'hui pour faire fonctionner les martinets qui battaient le fer. Cette production industrielle leur permettaient de vendre aux alentours les outils fabriqués sur place. 

Intérieur de la forge
L'extérieur de la forge
La forge

Je ne suis d'habitude pas vraiment fan des abbayes, mais ici il règne un parfum de quiétude qui vous donne envie de rester le plus longtemps possible pour profiter de ce calme.

Château Bussy Rabutin

Cette ancienne maison-forte du XIVe siècle, connait de nombreux propriétaires issus de grandes familles Bourguignonnes comme les Chastillon ou les Rochefort. En 1602, François de Rabutin en fait l'acquisition et lui donne son nom.
Mais c'est son petit-fils Roger de Bussy-Rabutin qui va le rendre célèbre de part sa triste histoire, que je vais vous raconter. 

Château Bussy Rabutin

Mais avant, arrêtons-nous quelques instants sur l'une des pièces les plus énigmatiques du château : la salle de Devises.

Son portrait trônant au-dessus de la cheminée, cette salle nous en dit long son caractère mais aussi sur son histoire de courtisan exilé par le roi Louis XIV pour avoir écrit le très célèbre livre "Histoire amoureuse des Gaules" et d'amant malheureux suite au départ de sa maitresse Madame de Montglas qui le quitte suite à ce scandale.

Alors serez-vous déchiffrer ces 38 devises ?

La salle de Devises

Le scandale du livre  "Histoire amoureuse des Gaules" :

Dans ce roman, Roger Bussy-Rabutin raconte les intrigues amoureuses de la cour en ne manquant pas de masquer les noms des protagonistes. Ce livre est seulement diffusé auprès de ses meilleurs amis.

Mais comment ce livre lui a-t-il valu la disgrâce du Roi Louis XIV ?

En 1662, sa maitresse, la Marquise de Montglas le prête à Madame de La Baume qui va le faire reproduire en Hollande avant de la diffuser auprès de la cour de France.
Suite à quoi, il sera emprisonné de 1665 à 1666 avant d'être exilé de la cour. 

C'est maintenant à ces 65 personnalités militaires de France et de l'étranger de se faire représenter dans cette ancienne salle de réception aujourd'hui salle des hommes de guerre. Sous chaque peinture un petit commentaire narquois que Bussy-Rabutin fait inscrire. Lors du rachat du château en 1835 par le comte de Sarcus, ce dernier fait modifier certaine légende. 

Remarquez un peu partout le monogramme du comte et de sa maitresse, la Marquise de Montglas ou peut-être est-ce simplement les siennes.

La salle des Hommes de guerre

Avant 1835, l'actuel chambre de Bussy était cloisonnée en 3, c'est le comte de Sarcus qui réaménage l'espace avec du mobilier XIXe avec au mur des portraits des maîtresses des rois de France et dames de la cour. 

La chambre de Bussy

Le cabinet de la Tour dorée qui doit son nom à la richesse de ses décors dans lequel se trouvent des portraits de personnages de la cour de France, sous lesquels, Roger Bussy-Rabutin c'est encore une fois amusé à y ajouter des commentaires plus ou moins caustiques.

Au premier coup d'œil, nous avons une impression de désordre mais c'est tout le contraire. Au plafond retrouvez des allégories et symboles en lien avec la famille des Rabutin, en dessous des peintures de souverains, princes et ministres. Au 3e niveau en partant du haut, les représentations de la lignée de Rabutin en militaire "à la romaine" et "ses belles amies" et pour finir au plus près du sol des scènes mythologiques et maximes d'amour. 

Cabinet de la Tour dorée
La galerie des Rois

La galerie des rois comme son nom l'indique est parée des portraits des rois de France de Hugues Capet jusqu'à Charles X. Au XIXe siècle, des hommes de lettres et d'Etat y seront ajoutés

La galerie des Rois

Un point commun à toutes ces pièces, la volonté du comte de retracer sa vie à la cour. Aucune de ces représentations n'est signée, certainement l'œuvre d'un important atelier de la région qui n'ont jamais vu ces personnages. Tous les tableaux ont été réalisés grâce à des gravures de plus ou moins bonnes qualités.

La cuisine

En 1733, les enfants de Roger Rabutin décident de vendre le château. Cinq familles vont se succéder avant l'arrivée du comte de Sarcus au XIXe siècle, il va entamer d'importants travaux pour redonner au château son apparence initiale. Au XXe siècle, la famille le vend et c'est l'Etat qui le rachètera.

L'antichambre Sarcus
La chambre de Madame De Sarcus

En son honneur, toute une aile du château lui est dédiée. La restauration des pièces à permis de recréer fidèlement les décors grâce aux inventaires descriptifs et aux représentations peintes ou gravées.

La salle à manger
Le salon

Château de Commarin

Le château de Commarin est mentionné pour la première fois en 1214 comme maison forte puis comme château fort.
Son apparence change tout au long des siècles en fonction des modes des époques et de ses propriétaires qui descendent tous de la même famille celle des Commarin car le château n'a jamais été vendu. 

Façade côté cour du château de Commarin

Avant de rentrer, découvrir les intérieurs du château, je m'arrête quelques instants pour vous faire présenter la pendule située sur une des tours, elle date du XVIe siècle et permettait aux villageois de pouvoir lire l'heure car c'était le seul lieu possédant une horloge jusqu'au XIXe avec la reconstruction de l'église.

Tour de la pendule
L'horloge

Zoom sur les écuries :

Reconnaissables depuis l'extérieur grâce au haut-relief représentant un cheval. Construite au XVIIe à l'emplacement d'une ancienne salle de jeu de paume, elles sont restaurées au XVIIIe sur le modèle des écuries de Chantilly.

A l'intérieur, 15 box et aux extrémités du bâtiment des box spacieux pour les juments poulinières.

Remarquez à gauche cette porte qui communique avec la tour du palefrenier et juste au-dessus un œil de bœuf lui permettant de surveiller les chevaux sans à avoir besoin descendre.

Porte d'entrée des écuries
Ecuries

Zoom sur la chapelle :

Construite en 1630, elle communique avec l'aile Louis XIII qui est la partie la plus ancienne du château, grâce à une magnifique porte. Ce qui surprend quand vous franchissez le pas de la porte c'est bien sûr ces peintures.

Encore utilisée, la chapelle est dédiée à Ste-Marie. 

Porte communiquant entre le château et la chapelle
Intérieur de la chapelle

Zoom sur la cuisine :

Admirez ce magnifique piano de cuisine qui trône au centre de la cuisine, il fonctionne au bois et au charbon. Juste à l'entrée ne ratez pas cette pompe qui permet depuis le XIXe siècle d'avoir l'eau courante puisée directement dans le puits. Depuis 1970, cette pièce n'est aujourd'hui plus utilisée comme cuisine.

Batterie cuisine
La cuisine
La pompe

Zoom sur le Grand Salon :

Plus grande pièce du château admirez son sol avec ses grands carreaux vernissés. L'estrade au fond de la pièce permet de palier à la différence de niveau entre l'aile Louis XIII et le corps central du bâtiment. Elle sera utilisée au XIXe par les plus jeunes comme scène de théâtre d'où la présence de poulies au plafond. Au XVIIIe siècle, le salon est complètement redécoré néanmoins le mobilier jaune près de la cheminée est d'époque Louis XV.

Le grand salon
Le grand salon

Zoom sur l'antichambre :

Cet ancien vestibule devenu une salle à manger privé abrite une magnifique tapisserie héraldique datant du XVIe siècle tissée sous la forme d'un damier sur lequel on peut voir les armoiries familiales et des décors champêtres. 

L'antichambre

Zoom sur la chambre de Marie-Judith de Vienne : 

Cette chambre se trouve dans l'une des tours rondes du XVe dans laquelle Marie-Judith de Vienne va faire percer des fenêtres.

Chambre de Marie-Judith de Vienne
Lit présent dans la chambre de Marie-Judith de Vienne

Zoom sur le chambre d'Alexandrine : 

Mais qui est donc Alexandrine ? C'est tout simplement la fille de Marie-Judith de Vienne.

Cette pièce se situe juste à côté de la bibliothèque

Zoom sur la bibliothèque : 

Cette pièce par sa taille s'apparente plus à un boudoir qu'à un cabinet de travail. Elle abrite une merveilleuse horloge dite "pendule squelette" datant du XVIIIe.  Dessus plusieurs cadrans indiquent les jours, les mois, l'heure, les quartiers de lune et les signes du zodiaque.

Pendule squelette
La bibliothèque

Avant de repartir, n'oubliez pas de faire le tour des extérieurs vous pourriez bien être surpris ! 

Non, non ! Je ne me suis pas trompée de château c'est toujours Commarin que vous avez devant les yeux. Cette face est construite dans un style classique renaissance au XVIIe lors de l'effondrement d'une tour. 

Façade Sud du château 

Continuez de longer la façade du château pour apercevoir tombant dans les douves les vestiges de la maison forte du XIIIe siècle.

Façade Est du château 

Château de Châteauneuf

Construit au XIIe siècle, Châteauneuf n'est au début qu'une place forte dont on ignore l'aspect mais on sait qu'elle est tenue par Jean de Chaudenay qui prendra par la suite le nom de Jean Ier de Châteauneuf.

La cour intérieure du château de Châteauneuf
Le logis des hôtes et le Centre d’interprétation

En 1455, Catherine de Châteauneuf est condamnée pour l'assassinat de son mari. Ses biens lui sont confisqués par le roi et sont récupérés par le Duc de Bourgogne qui en fait don à l'un de ses proches conseillers : Philippe Pot qui entame de nombreuses transformations encore visibles de nos jours à commencer par la chapelle.

Zoom sur le chapelle :

Destinée aux offices privés du seigneur et de ses hôtes, elle est consacrée en 1481 sous la protection de la Vierge et de St-Jean.
Ses peintures représentent le Christ présent juste au-dessus de la porte et tout autour de la chapelle les 12 apôtres. Les couleurs ne sont pas utilisés au hasard, se sont les teintes du blason de Philippe Pot.

La chapelle

Juste devant l'autel, la copie du tombeau de Philippe Pot, initialement placé à l'abbaye de Citeaux, l'original est aujourd'hui visible au Louvre à Paris. Les pleurants de grandes tailles doivent normalement porter la dalle funéraire.

Le tombeau de Phillipe Pot

Zoom sur la grande salle :

Aménagé par Philippe Pot à la fin du XVe siècle, cette pièce d'apparat servait pour les réunions publiques, les réceptions ou encore les banquets. Remarquez ce sol pavé de carreaux vernissés mais surtout cette cheminée aux armes du seigneur fut martelées à la Révolution mais vous pouvez voir la reproduction du blason à droite de la cheminée. De parts et d'autres de la cheminée la devise "Tant elle Vaut" écrit sur le manteau de la façon suivante "Tant L Vaut" surement pour un manque de place, elle fait référence à la Vierge Marie.

La grande salle et sa cheminée
La cheminée de la chambre du seigneur

Zoom sur les appartements du seigneur :

Les appartements du seigneur sont la dernière pièce datant du XVe. Cloisonnés en 3 espaces grâce à des murs en pans de bois cela rend la pièce plus agréable. On retrouve la chambre du seigneur reconnaissable avec sa grande cheminée, une pièce d'eau avec les latrines et une garde robe.

On peut y admirer 7 tentures représentant la vie de Moise réalisées en Flandres au XVe.

Philippe Pot meurt sans héritier direct se sont ses frères qui vont gérer le domaine puis ses nièces jusqu'en 1533 où le domaine va revenir à la famille Montmorency suite à un mariage. Puis en 1627, c'est Charles de Vienne qui devient le nouveau propriétaire des lieux.

L'antichambre des appartements 17e/18e

A l'étage se situe les petits appartements on peut y voir la succession des aménagements fait au fils des siècles et des propriétaires. Entre le 17e et le 18e siècle, l'espace va être cloisonné afin de réduire la taille des pièces donnant ainsi vie à une antichambre qui dessert 2 chambres une petite et une grande. 

La petite chambre
Secrétaire de la petite chambre

Dans la grande chambre des baies vitrées sont percées et une petite lucarne est créée pour permettre de suivre l'office sans avoir à se rendre dans la chapelle. 

La grande chambre et la lucarne pour suivre l'office
La grande chambre

La famille de Vienne aménage au 1er étage du donjon une chambre d'apparat, très à la mode au XVIIe. Il va faire installer une alcôve aux boiseries peintes flanquée de 2 petits cabinets ou garde-robe, juste au-dessus des portes le portrait de Charles 1er de Vienne et de son épouse Marguerite Fauche de Domprel. Ils sont également propriétaires du château de Commarin

La chambre d'apparat
Portrait de Charles 1er de Vienne
Portrait de Marguerite Fauche de Domprel

Dijon

Capitale régional de la Côte d'Or, Dijon regorge de sites à visiter et cela débute par son musée des beaux-arts mais personnellement ce n'est pas pour ses peintures et autres œuvres que je le visite mais bien parce qu'avant d'être un musée c'était un palais !

Avant le rattachement de la Bourgogne à la France en 1477, c'était le palais des Ducs et des Etats de Bourgogne qui est renommé : Logis du Roi mais ce changement ne va pas interrompre les travaux d'agrandissement et d'embellissement en cours. Les nouveaux bâtiments de style classique ne vont pas prendre la place des bâtiments médiévaux mais les entourer donnant ainsi une harmonie visuelle.

Je ne vais pas vous mentir mais c'est un vrai labyrinthe dans lequel je vous emmène ! 

Les tombeaux de Philippe le Hardi et de son fils Jean sans Peur

Dans le logis principal de l'hôtel, une salle m'intéresse : l'ancienne pièce destinée aux réceptions ducales dans laquelle se trouve aujourd'hui les tombeaux de Philippe le Hardi et de son fils Jean sans Peur.

Initialement situés dans la Chartreuse de Champmol jusqu'à la Révolution avant d'être définitivement installés dans leur ancienne demeure en 1827.

Zoom sur le salon Condé :

Situé au premier étage de l'aile orientale, Louis-Joseph de Bourbon voulu faire de cette pièce une galerie des batailles et quoi de mieux que de l'orner de peintures représentant bien évidement des batailles à la gloire de son ancêtre, le Grand Condé. Une série de 6 tableaux était prévue mais seulement 2 furent réalisés.

Levée la tête en direction des boiseries et vous remarquez au-dessus des portes le monogrammes du Grand-Condé (LC) placé en face de celui des rois Louis XIV et Louis XVI ( 2 L entrelacés). 

Le salon Condé

Zoom sur le salon de l’hôtel Gaulin : Ce décor n'a pas de lien avec le palais des Ducs de Bourgogne

Le décor que j'ai sous les yeux était à l'origine situé à Dijon dans l'ancien Hôtel de Louis Gonthier d'Auvillars. Aujourd'hui, connu sous le nom d'Hôtel Gaulin qui fut son second propriétaire en décembre 1844. Œuvre du sculpteur Jérôme Marlet connu entre autres pour avoir réalisé les boiseries du salon Condé et les portes de la salle des Statues. Après un tour outre-Atlantique au XXe siècle, il est racheté par le musée des beaux-arts de Dijon hélas il manque à ce magnifique décor les soies du XVIIIe siècle.

Le salon de l’hôtel Gaulin

Je quitte le musée pour prendre un peu de hauteur en montant les 316 marches de la tour Phillipe le Bon dont la construction débute en 1450 et prend fin 10 ans plus tard, haute de 46 mètres dans un style classique et renaissance, elle offre une magnifique vue sur la ville de Dijon et ses toits vernissés.

La tour Phillipe le Bon

Je ne peux pas partir sans avoir visité la Cité de la gastronomie et du vin mais là encore ce n'est pas vraiment pour son lien direct avec comme son nom l'indique la gastronomie et le vin mais plus pour son architecture car il y a l'intérieur quelques sites à voir.

Chapelle des Climats et des terroirs

Je débute la découverte de la cité avec une ancienne chapelle aujourd'hui consacrée aux climats et terroirs. 

Elle fait partie de l'ensemble de l'ancien hôpital sur lequel est construit la cité. 

Poussez la porte, vous allez être subjugué ! 

L'intérieur de la chapelle des Climats et des terroirs

Le second site que je voulais voir c'est la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem, édifiée en 1459, c'est l'ancienne chapelle du cimetière de l'hôpital. Son décor intérieur et extérieur évoque la vocation funéraire du lieu car c'est ici qu'on exposait les morts avant leur inhumation et on y célébrait la mémoire des défunts. 

Au-dessus de la porte remarquez le Christ bénissant, juste au-dessus le pélican et les instruments de la Passion, juste à gauche de la porte une sculpture de Notre-Dame de Lorette. Sur le côté droit de la chapelle 3 représentations indiquent le calvaire. 

La chapelle Sainte-Croix de Jérusalem
Notre-Dame de Lorette
Le calvaire

Le Puits de Moise

Je pars du centre-ville direction l'actuel complexe hospitalier psychiatrique de Dijon bâti à l'emplacement d'un ancien monastère commandité par Philippe le Hardi qui acquiert le domaine de Champmol en 1378. Le chantier prend fin en 1410 alors que les moines s'y installent dés 1388.

Aujourd'hui, il ne reste plus beaucoup de vestige de cet ancien monastère et celui qui m'intéresse c'est le Puits de Moise

Réalisé entre 1395 et 1405 ce monument ornait un bassin situé au centre d'un des 2 cloitres du monastère.

Il supportait un Christ en croix et le figure de Marie-Madeleine embrassant la croix, on appelait cet ensemble "Grande Croix" et ce n'est qu'au XIXe siècle qu'apparait le nom "Puits de Moise".

D'un point de vue symbolique, c'est la traduction de l'Ancien Testament qui l'annonce vers le Nouveau. 

Château d’Arcelot

Philibert Verchère achète le château d'Arcelot en 1711 et va très rapidement y faire ajouter deux ailes en 1720. Puis son fils Philibert II Verchère va continuer de l'agrandir de 1761 à 1768 donnant ainsi naissance à la première construction néoclassique de la région. 

Le château d'Arcelot (côté cour)

Mais pour moi l'héroïne d'Arcelot c'est Louise-Adélaïde. Petite-fille de Philbert II Verchère, elle se retrouve seule et sans ressource au château en 1792 en plein régime de la Terreur. Alors âgée de 11 ans, cette jeune fille ira régulièrement à pied jusqu'à Dijon devant le tribunal Révolutionnaire dans le but de faire valoir ses droits sur le château. 

C'est donc grâce à elle que le château est resté dans la même famille jusqu'en 1870, Guillaume Verchère meurt sans enfant et c'est son neveu Ernest de Carrelet qui hérite du domaine passant ainsi le château dans la famille de Carrelet.

Le château d'Arcelot (côté jardin)

La visite continue à l'intérieur du château avec de nombreuses salles comme le grand escalier avec son plafond en trompe l'oeil, la chambre du Tsar, la chambre jaune, la galerie des tableaux ou encore la chapelle mais hélas les photos y sont interdites. C'est donc dans ce magnifique parc que je continue de vous faire découvrir cette demeure. 

Vu sur le château depuis le parc

C'est Philibert Ier qui débute l'aménagement du parc en réalisant un jardin à la française et c'est son petit fils Antoine Verchère qui au début du XIXe siècle va créer un parc paysager et y ajouter la pagode chinoise que nous pouvons encore admirer aujourd'hui.

Parc
Pagode chinoise

Les hospices de Beaune

Je ne pouvais passer à côté du plus emblématique lieu de la Côte d'Or, les hospices de Beaune. 

Mais quel est donc l'histoire de ce fabuleux joyau de l'architecture médiévale bourguignonne ?

Les hospices de Beaune : la cour d'honneur

Construit en 1443 sous la volonté de Nicolas Rolin et de sa femme Guigone de Salins, ils s'inspirent des hôpitaux du Nord pour concevoir l'Hôtel Dieu dont le but sera d'accueillir tous types de patients gratuitement.

Zoom sur le cour d'honneur :

C'est l'image la plus connue avec ses toits en tuiles vernissées qui forment des figures géométriques.

Admirez ses lucarnes sculptées dans le bois mais aussi décorées avec le plomb qui les entoure.

Le contraste avec le bâtiment donnant sur la rue est volontairement sobre avec son toit gris et sa construction en pierre.

Zoom sur une des lucarnes de la cour d'honneur
La cour d'honneur

Me voilà maintenant dans la grande salle des pôvres qui comportent le cœur de l'Hôtel-Dieu ainsi que la chapelle.

Zoom sur le cœur de l'Hôtel-Dieu :

Inaugurée en 1452, cette pièce dont le mobilier d'inspiration médiévale fut restaurée lors de la restauration en 1875 par le gendre de Viollet-le-Duc. Admirez les poutres polychromes uniques au monde et sur le sol remarquez le monogramme des fondateurs ainsi que la devise "Seule" signifiant que Guigone était la seule dame des pensées de son mari.

La grande salle des pôvres
Le sol avec le monogramme des fondateurs et la devise "Seule"
Poutres polychromes

Dans le prolongement du cœur de l'Hotel-Dieu, la chapelle fait partie intégrante du la salle des pôvres, elle symbolise la fusion entre le religieux et le médical.

Clôture en bois
L'autel

Zoom sur la salle St-Hugues :

Créée en 1645 par Hugues Bétault (Ecuyer et conseiller secrétaire du roi Louis XIV), cette pièce était pour les malades un peu plus aisés. On peut compter au total 11 peintures mais seulement 9 représentent des miracles du Christ. Au plafond, Le miracles de la piscine de Bethsaïda.

La salle St-Hugues
Une des représentations des miracles du Christ
Le miracles de la piscine de Bethsaïda

Zoom sur la cuisine :

Cette cuisine fut utilisée jusqu'en 1985 pour les pensionnaires de la maison de retraite avec des équipements plus modernes.

Aujourd'hui, elle a retrouvé son décor du début XXe avec avec son grand fourneau et sa cheminée gothique à 2 foyers recouverts de carreaux ornées de la devise "Seule". Remarquez le tournebroche de 1698 à droite de la cheminée.

Cuisine

Franchissez cette magnifique grille datée de 1786 avec les armoiries des fondateurs des Hospices. Nous retrouvons leurs statuts dans la cours dite des "Fondateurs".

Zoom sur la pharmacie :

Les sœurs apothicaires préparaient les remèdes pour les malades de l'hôpital. Dans cette première salle, deux fourneaux qui étaient à l'origine dans le laboratoire dont les 2 alambics en cuivre permettaient d'extraire les substances des plantes. 

Juste à côté, la pharmacie officine présente une collection de 130 pots de faïence datés de 1782, ils servaient à conserver les huiles, pilules ou encore des sirops.

Aujourd'hui, ce lieu n'abrite plus de pensionnaires mais bien le musée d'histoire de la médecine. 

Château d'Epoissses

L'origine du château d'Epoisses remonte au VIe siècle. A cette époque le roi de Bourgogne Thierry n'est encore qu'un enfant, la régence est assurée par sa grand-mère la reine Brunehaut.

Cour intérieure du château d'Epoisses

Mais avant de rejoindre le château, je vous emmène découvrir l'avant-cour. On y accède en franchissant le pont-levis qui enjambe les douves. On peut encore voir d'anciennes habitations dont 2 de ces maisons accueillent l'école libre du village, le pigeonnier datant du XVe siècle et une église.

Maison dans l'avant-cour
Le pigeonnier

Initialement le château étaient constitué de 7 tours reliées par un chemin de ronde rendant clos la cour intérieure entourée de douves remplies d'environ 2 mètres d'eau.

Mais pourquoi tout une partie du château a disparue ?

En 1794, les révolutionnaires trouvent que les tours étaient un signe de puissance et de féodalité, ils ordonnèrent donc la démolition de 3 tours ainsi que les bâtiments les reliant.

La tour de Brunehaut

Zoom sur la tour de Brunehaut : 

Cet ancien donjon, aujourd'hui un pont dormant qui remplace l'ancien pont-levis, il reliait la cour du château à l'avant cour. Voyez au-dessus du proche les armoiries qui ont été martelées pendant la Révolution.

Zoom sur la tour de Bourdillon :

D'après une gravure présente sur la tour, elle aurait été construite vers l'an 900 puis restaurée en 1562 par le maréchal de Bourdillon baron d'Epoisses.

Le porche aujourd'hui donne dans le vide mais il était relié par un pont-levis donc on peut encore voir les traces de ses contreforts. 

La tour de Bourdillon
La tour de Condé

Zoom sur la tour de Condé : 

C'est en hommage au Grand Condé qui fut le propriétaire du château de 1667 à 1672 que cette tour porte son nom. 

Ce qui peut surprendre en regardant cette tour c'est ce balcon. La légende raconte qu'un jour en regardant le paysage depuis sa fenêtre le prince de Condé regretta l'absence d'un balcon pour profiter au mieux de cette vue. Mais quand il revient le soir de chasse, un balcon était construit. 

Il est possible d'admirer l'intérieur au cours d'une visite guidée mais hélas les photos y sont interdites.

Sources :
- L'abbaye de Fontenay : document de visite et https://www.abbayedefontenay.com
- Château Bussy Rabutin : document de visite et https://www.chateau-bussy-rabutin.fr/decouvrir
- Château de Commarin : documents de visite
- Château de Châteauneuf : documents de visite
- Dijon : documents de visite
- Château d’Arcelot : https://arcelot.com/lhistoire/ 
- Les hospices de Beaune : https://musee.hospices-de-beaune.com/le-musee
- Château d'Epoisses : document de visite