LISBONNE

Cette année, je fais une infidélité à la France et je pars quelques jours découvrir la capitale du Portugal : Lisbonne !

Après un peu moins de 2h de vol, nous voilà enfin sur le sol Portugais. Nous sortons de l'aéroport pour emprunter le métro et nous rendre à notre hôtel situé un peu en dehors de la ville. Une fois les bagages déposés à l'hôtel, nous partons à la recherche d'un lieu pour reprendre des forces et nous choisissons totalement au hasard un restaurant qui sera le plus traditionnel de tout notre séjour. Notre appétit satisfait, nous reprenons la direction du centre ville de Lisbonne. 

La Place du Commerce a été construite à l’emplacement du Palais Royal qui avait été détruit par le grand tremblement de terre de 1755. Cette place est composée d’un ensemble de bâtiments ornés d'arcades sous lesquels sont installés : commerces, restaurants mais aussi administrations. Elle s'ouvre au sud vers le Tage, qui historiquement, recevait les navires marchands d'où son nom : place du Commerce.

La place du commerce

Construit au Ve siècle par les Visigoths au sommet de la ville, le Château Saint-Georges a été agrandi par les Arabes au IXe siècle et a subi des modifications durant le règne d’Afonso Henriques (Alphonse Ier : 1139 - 1185). En 1938, le château est entièrement restauré. Du XIIIe siècle jusqu’au début XVIe siècle, le château a été occupé par les rois de Portugal se fut sa période de gloire avant avant de n'être délaisser pour un nouveau château situé à l'actuel Place du Commerce.

Le Château Saint-Georges  

Aujourd'hui, en plus d'offrir une magnifique vue sur la ville, la cour est aménagé en un agréable jardin où des paons déambulent entre les vestiges du château & son musée nous présente les objets trouvés lors des fouilles archéologiques du château.

Le jardin
Site archéologique

La Cathédrale de Lisbonne, communément appelée Sé de Lisboa date du XIIe siècle. C'est l'église la plus ancienne de la capitale, elle fut construite peu de temps après la reconquête de la ville aux Arabes sur une ancienne mosquée pour montrer le triomphe des rois catholiques. Le tremblement de terre de 1755, n'a pas épargné la cathédrale qui fut partiellement détruite. Reconstruite le plus fidèlement possible, on peut voir un mélange de style mais le roman domine.

Cathédrale de Lisbonne

Nous quittons Lisbonne le temps d'une journée pour nous rendre à Belem qu'on peut très facilement rejoindre depuis le centre-ville de Lisbonne grâce à un bus. Notre première visite de la journée sera le monastère de Hiéronymites.

Avant de devenir le monastère des Hiéronymites, le site abritait une vieille église délabrée, qui était la dernière chance pour les marins de prier et de se confesser avant leurs voyages. Le roi Manuel Ier a demandé au pape de l'époque de lui accorder la permission de construire un monastère dédié à Saint-Jérôme. Il a fallu cent ans pour l'achever. Il inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa construction a commencé le 6 janvier de l'an 1501 dans le style manuélin. Entrons dans son entre

Cloître 

Je suis saisie par la beauté de ce cloître, je découvre ce style si typique de Belem : le style manuélin, toutes les salles et même les plafonds des déambulatoires sont harmonieusement sculptés. Personnellement j'aime beaucoup, je le trouve si raffiné et élégant même si je conçoit qu'on puisse le définir aussi comme un style "chargé"

Les déambulatoires

Le réfectoire a également été achevé dans la première moitié du XVIème siècle, sous le règne du roi Manuel Ier. Conçu par Leonardo Vaz, il est de style manuélin classique avec des plafonds à voûte basse. Les murs inférieurs du Réfectoire sont décorés de carreaux azulejo colorés qui représentent les scènes de la vie de Joseph dans l'Ancien Testament & celles du miracle du pain et du poisson dans le Nouveau Testament.

La porte d'entrée du réfectoire
Le réfectoire

Dans la salle du chapitre se trouve la tombe néo-gothique d'Alexandre Herculano (1810-1877), historien de la monarchie portugaise. Son livre « Histoire du Portugal depuis le début de la monarchie jusqu'à la fin du règne d'Alphonse III » est un pilier de l'histoire du Portugal, car il s'agit d'un travail de recherche minutieux. Il était également poète et a introduit les romans historiques sur la scène littéraire portugaise.

La salle du chapitre
Tombe d'Alexandre Herculano

Même si de l'extérieur, le monastère semble gigantesque, il n'y a pas grand chose à visiter à l'intérieur, n'oubliez pas de vous arrêter dans l'église attenante qui abrite le tombeau de Vasco da Gama (1468 - 1524) célèbre navigateur qui découvrit l'Inde en 1498. Sa dépouille a été transférée au monastère 400 ans après sa mort.

Le tombeau de Vasco da Gama 

Le chœur a été achevée en 1551 et a été utilisée par les moines hiéronymites à la place de la salle capitulaire, car celle-ci n'était pas encore terminée lorsque le monastère était en activité. 

La nef
Le choeur

Nous marchons maintenant à la découverte de la Tour de Belem et pour nous y rendre nous passons devant le Monument aux Découvertes. 52 mètres de haut érigé en 1960 pour commémorer le cinquième centenaire de l’un des grands explorateurs du Portugal, Henri le Navigateur qui a découvert les Açores, Madère et le Cap Vert. 

Monument aux Découvertes  

Outre la statue principale, représentant Henri le Navigateur tenant une maquette de caraque dans ses mains, 32 figures marquantes de l'histoire des Découvertes sont représentées. 

La tour de Belem fut érigé entre les années 1515 et 1521 par l’architecte militaire Francisco de Arruda dans le but de service à la fois de porte d’entrée dans la ville de Lisbonne mais aussi de système de défense contre les éventuelles invasions venant du Tage. Diogo de Boitaca, premier architecte du monastère des Hiéronymites a également participé à la décoration du bâtiment. Les mâchicoulis et les créneaux sont décorés par de riches ornements sculpturaux, typiques du style manuélin. 

La Tour de Belem 

Haute de 35 mètres, présentant trois étages et une terrasse offrant un point de vue sur le paysage environnant. Au rez de chaussée, le bastion présente une pièce voûtée, la casemate, avec des ouvertures dans les murs de 3,5m d’épaisseur pour les 17 canons. Cette pièce ouverte facilitait la dispersion des fumées générées par l’utilisation de ces canons et pouvait également servir de stockage pour des armes de calibre plus petit. L’ascension aux étages supérieurs se fait par un escalier en colimaçon.

Salle du rez de chaussée
Les ouvertures de la salle du rez de chaussée

Au premier étage, nous avons la salle dite du Gouverneur, elle servait aux contrôles douaniers qui prélevaient les taxes sur les marchandises et produits en provenance de tout le globe. La salle est éclairée par des fenêtres en plein cintre mais elle ne possède pas de cheminée. Avant de rejoindre le première étage, un arrêt sur la terrasse pour admirer la magnifique façade sud de l'édifice.

La salle du Gouverneur
Façade Sud de la Tour de Belem
La terrasse 

Au deuxième étage, la salle dite "Chambre des Rois" qui avec son plafond vouté, son sol en damier et sa cheminée encastrée nous montre bien que cette pièce était réservée à la noblesse. De plus, elle donne accès au balcon qui permettait au roi et à sa cour d'observer les navires entrer et sortir du port.

La salle dite "Chambre des Rois" 
Vu depuis le balcon

Au troisième étage, la salle dite de "l'audience" possède elle aussi son plafond voûté et ses fenêtres avec leurs coussièges. Admirez la face extérieure de cet étage dont les fenêtres encadrent les armoiries du roi Manuel Ier et sont elles mêmes encadrées de chaque côté par de grandes sphères armillaires : instrument anciennement employé en astronomie pour modéliser la sphère céleste.

La salle dite de "l'audience"

Enfin, le dernier étage abrite la chapelle avec son magnifique plafond, c'est la pièce la plus complexe d'un point de vue architectural avec son plafond en voûtes d'ogives décorées avec des motifs héraldiques royaux, illustrant le pouvoir du roi Manuel Ier. Sur la clé de voûte, on peut admirer les armoiries du roi et sur les tierçons des sphères armillaires et des croix de l'ordre du Christ.

Nous quittons Belem, pour rejoindre Sintra qui possède de magnifiques bâtiments, tous différents dans leur style mais tous aussi jolis à contempler. Nous débutons avec le Palais National de Sintra. Il servit durant près de huit siècles de résidence à la monarchie portugaise et à sa cour. Utilisé au Moyen Âge, comme résidence de chasse, de villégiature estivale et de refuge quand des épidémies survenaient dans la capitale.

Façade du Palais National de Sintra

Tout au long de la visite, nous pouvons voir des styles architecturaux variés, le style gothique, manuélin, ainsi que mudéjar, une association harmonieuse d'influences artistiques musulmanes et chrétiennes. Le bâtiment n'a pas été épargné par le tremblement de terre de 1755, sa reconstruction a conservé sa silhouette du milieu du XVIe siècle, celle que l'on peut encore voir aujourd'hui. La révolution de 1910 a mis brusquement fin à l'utilisation de ce palais comme résidence royale. La reine Maria Pia, veuve du roi Luís, a été la dernière habitante du palais, avant de devoir le quitter pour partir en exil. 

La salle des cygnes

La salle des cygnes doit son nom à la décoration du plafond. Jusqu'au XIXe siècle, c'est dans cette salle que se réunissait la cour, pour des banquets, des concerts, des réceptions et même des cérémonies religieuses et funéraires.

A l'origine, la salle des pies servait pour les audiences royales mais vers le XIXe siècle, celles-ci diminuent et perdent de leur importance, la salle est donc utilisée pour organiser des banquets. Son nom fait allusion à la peinture du plafond, considérée comme la plus ancienne du palais. Son nom exact est "des 136 pies" dont la signification reste inconnue. La rose que les pies portent dans leurs griffes fait potentiellement référence à la maison anglaise de Lancaster à laquelle appartenait la reine Philippa de Lancaster et la brindille qu'elles ont dans le bec est surmontée de la devise son mari, João I (1385 - 1433) que l'on peut traduire par "Pour de bon".

La salle des pies et son plafond

Dans la chambre d'or, le monarque recevait les personnes au statut social le plus élevé. Le roi pouvait aussi dormir ici, entouré de serviteurs ou d'un membre proche de la famille qui dormaient par terre. Aux XVe et XVIe siècle, la salle était recouverte d'or mais cette décoration s'est perdue avec le temps. Au XIXème siècle, elle devient une salle à manger. 

La chambre d'or

Au XVe siècle, cette pièce était divisée en trois petits espaces plus intimes pouvant servir de dressing. On pense que les murs de séparation ont été démolis au XVIIIème siècle lorsque son nom a été changé en Camarim. Le Camarim servait à entreposer des objets d'une grande splendeur.

La salle du camarin

Construite sur ordre du roi João III (1502-1557), cette salle, qui était peut-être une galerie, reliait ses appartements à l'aile nord-ouest du palais. Le plafond, qui montre des galères portugaises, impériales, ottomanes et hollandaises, date du XVIIe siècle. Peut-être destiné à rappeler un événement important, cependant, sa signification n'est plus connue.

La salle des galères et son plafond

La salle des armoiries : au centre de la coupole, les armoiries du roi Manuel Ier entourées de celles de ces huit fils et filles que le roi eut avec la reine D. Maria de Aragão (1482-1517). Les 8 cerfs symbolisent la justice et font le lien avec les 72 armoiries des principales familles de la haute noblesse du Portugal.

En plaçant son blason au sommet de la coupole de cette salle, D. Manuel se projette comme le centre et le sommet d'une société fortement hiérarchisée mais interdépendante. Son pouvoir dépend de l'appui de la noblesse, et celle-ci obtient du roi la distinction sociale dont elle a besoin.

Les armoiries du roi Manuel Ier

Peints entre 1710 et 1715 par l'artiste connu sous le nom de Mestre PMP, initiales avec lesquelles il signait ses œuvres, ces panneaux de carreaux de faïences montrent des scènes de chasse au cerf et à l'ours, ainsi que d'autres où l'on peut voir des nobles profiter du plein air. Ces peintures étaient l'un des thèmes privilégiés pour enrichir les demeures de campagne de la noblesse au XVIIIe siècle.

La chambre d'Afonso VI est la pièce la plus ancienne du palais. Au XVIIème siècle, elle est devenue la prison du roi Afonso VI déchu du trône par son frère Pierre II pour cause d'instabilité mentale. Le roi a vécu ici isolé et gardé par 300 soldats pendant neuf ans. Admirez le sol en céramique le plus ancien du palais.

Chambre d'Afonso VI 
Crédit photo : site internet du Parc de sintra

Au début du XXe siècle, l'actuelle salle du lit à baldaquin servait de salle à manger pour le personnel au service de la reine Maria Pia (1847-1911). Aujourd'hui, le lit à baldaquin du XVIIe siècle ayant appartenu aux ducs de Cadaval est exposé ici.

La salle du lit à baldaquin
Zoom sur la tête de lit

Jusqu'à la fin de la monarchie en 1910, la religion était présente dans tous les aspects de la société portugaise. Dans la chapelle du palais de Sintra, des services religieux ont été célébrés qui rendaient simultanément hommage à Dieu et au roi. La chapelle est une construction originale du règne du roi Dinis et d'Isabelle d'Aragon (XIIIe siècle), mais a été modifiée et agrandie sous le règne d'Afonso V. Le plafond de style arabe est l'un des mieux conservés du Portugal.

La chapelle Crédit photo : site internet du parc de Sintra
Zoom sur le plafond

L'Antichambre de la salle du conseil est aussi connue sous le nom de salle arabe. La faïence et la fontaine datent du règne du roi Manuel Ier (1495-1521), mais au XIXe siècle, on pensait qu'elles appartenaient à la période musulmane.

La fontaine constituée d'une vasque en marbre blanc se dresse au milieu de la pièce dans un carré de céramiques de différentes couleurs. Elle date du début du XVIe siècle, est surmontée d'une sculpture d'une période ultérieure représentant des créatures marines mythologiques jaillissantes d'eau.

Zoom sur  la mosaïque du sol et la fontaine
L'Antichambre de la salle du conseil

La cuisine monumentale a été construite par le roi João I pour servir tout le palais qui comprenait plusieurs centaines de personnes. Sintra était un lieu de chasses royales, c'est donc ici que le gibier était préparé pour les banquets. Les deux cheminées emblématiques de 33 mètres de haut sont devenues le symbole de Sintra et elles sont supportées grâce au grand arc en ogive et les épais murs. 

Les deux cheminées de la cuisine visible depuis l'extérieure
La cuisine

La grotte d'eau qui se situe dans le patio central a été construite à la fin du XVe et début du XVIe et elle fut redécorée au XVIIIe. Le plafond en stucs est attribué à l'atelier de Giovanni Grossi.

La grotte d'eau (palais national de sintra).mp4

Le palais National de Sintra est vraiment très joli et j'ai été heureuse de pouvoir le visiter sans trop de monde à l'intérieur mais il faut compter une matinée pour en faire le tour tranquillement. Pour le reste de la journée, nous prenons la navette pour nous rendre au palais national de Pena qui est célèbre pour son extérieur multicolore. 

Facade du Palais National de Pena

Construit au XIXe siècle par le roi Ferdinand II, qui tombe amoureux de Sintra et acquiert, sur sa fortune personnelle, le monastère Saint-Jérôme, alors en ruine (détruit partiellement par le tremblement de terre de 1755) ainsi que toutes les terres entourant la propriété. Le projet initial était simplement de restaurer le bâtiment comme résidence d'été pour la famille royale mais son enthousiasme l'a amené à opter pour agrandir le monastère par la construction d'un palais. Le palais combine différents styles architecturaux : manuélines, mauresques et néo-gothique avec la présence de chemins de ronde, tours de guet, ou encore un pont-levis. 

L'accès des visiteurs aux intérieurs du Palais de Pena suit le parcours réservé à la Famille Royale jusqu'en 1910, et il correspond également à l'entrée des moines dans le monastère. Ce cloitre présente des galeries qui s'ouvrent sur un patio central carré par des arcs en plein cintre à l'étage inférieur et des arcs segmentaires à l'étage supérieur. Les murs qui entourent le patio sont décorés avec différents types de carreaux hispano-mudéjar.

Ferdinand II a adapté l'ancien réfectoire du couvent et son plafond voûté de style manuélin du XVIe siècle en la salle à manger privée de la famille royale. Il fit rajouter les carreaux de faïence ainsi que cette table qui pouvait s'adapter au nombre de convives présents.

La salle à manger

Après la salle à manger, c'est une multitude de chambres qui se succède même si les meubles qui les composent restent simples voir même austères, les plafonds sont qu'en à eux différents et richement décorés.

Dans la chambre de Ferdinand II, fait insolite pour l'époque, le roi rompt avec une longue habitude de la haute société et commence à partager sa chambre avec sa future compagne, la future comtesse d'Edla, avec qui il ne se mariera qu'en 1869. La décoration en plâtre peint de style néo-mudéjar, datant de 1882 et œuvre de Domingos Meira, reflète le goût de Ferdinand pour l'exotisme inspiré de l'héritage islamique de la culture portugaise. 

Plafond de la chambre de Ferdinand II
Chambre de Ferdinand II

Dans son atelier, la comtesse d'Edla sculptait elle-même dans le marbre des portraits, on peut voir accroché au mur son portrait et celui son mari Ferdinan II.

L'atelier de la comtesse d'Elba

Les murs de ce salon sont décorés tout en trompe l'œil, ils furent commandés par le roi Fernando II au maître Paolo Pizzi en 1854 pour reproduire l'esprits des palais arabes de plus la perspective crée l'illusion d'un espace plus grand qu'il ne l'est en réalité.

Le salon

Le grand hall est la pièce la plus grande du palais et est aussi connu sous le nom de salle du billard qui fut enlevé en 1940. Sur les étagères au-dessus des canapés est exposé la collection de porcelaines japonaises et chinoises de Ferdinand. Levez la tête pour admirer ce magnifique lustres aux 72 bougies et ses 4 lampes à pétrole fait en laiton doré dans un pur style gothique.

Le grand hall et son lustre majestueux 

La Salle du Cerf, où se tenaient les banquets, ce type de pièce est courant dans les châteaux germaniques.

Plafond de la salle du cerf
La salle du cerf

C'est la plus grande cuisine du château et même si peu d'éléments sont d'origines, sa taille nous laisse imaginer les festins qui pouvaient s'y préparer grâce aussi aux moules en forme d'oiseaux ou de cochons de lait qu'on peut admirer dans les vitrines

La cuisine

Attenant à l'ancienne église, la sacristie, c'est ici que le prêtre préparait la cérémonie et rangeait aussi vêtements et objets liturgiques.  

La sacristie

Accessible depuis la cour des arches, la chapelle est à l'origine l'église du monastère de Pena qui était ouvert au public mais ce n'était pas l'église paroissiale. 

La chapelle 
La cour des arches, on peut y voir le clocher noir et blanc de la chapelle 

Le palais et les jardins de la Quinta ont été créés par António Augusto Carvalho Monteiro (1848-1920) riche homme d'affaire Brésilien avec l'aide de l'architecte Luigi Manini (1848-1936). Le palais et ses jardins s'étendent aujourd'hui sur 4 hectares et on peut y voir de nombreuses références à l'alchimie, à la franc-maçonnerie, et aux Templiers aussi bien dans l'architecture du palais que dans la conception du parc qui l'entoure.

Avant découvrir l'intérieur du château, nous déambulons dans les 4 hectares de ce jardin luxuriant et chaque pas nous fait découvrir cascades, tours, grottes, souterrains et j'en passe. 

Mais l'élément le plus emblématique du parc est le puits initiatique, un escalier en spirale ajouré de colonnes aux chapiteaux sculptés qui nous emmène 27 mètres sous terre. 

L'intérieur du puits initiatique 

Non loin de l'entrée du château, la chapelle Regaleira dont l'intérieur est orné dans le style gothique et manuélin, on peut voir sur l'un des côté une représentation de Sainte Thérèse d'Ávila et Santo António, au centre Jésus couronnant Marie après sa résurrection et enfin le vitrail représentant le miracle de Nossa Senhora da Nazaré à D. Fuas Roupinho. Au sol, sont représentés la Sphère Armillaire ou Globe Céleste et la Croix de l' Ordre du Christ , entourés de pentagrammes (étoiles à cinq branches). 

Façade de la chapelle Regaleira
L'intérieur de la chapelle Regaleira

Au-dessus de l'entrée, est représenté le Mystère de l'Annonciation, l'ange Gabriel descend sur terre pour dire à Marie qu'elle va avoir un fils du Seigneur - et Dieu le Père intronisé.

J'accède maintenant au château même si peu de pièce sont visitable par rapport à la grandeur du palais, les décors restent néanmoins majestueux à découvrir à l'image la salle à manger reconnaissable par sa forme hexagonale et son sol en mosaïque vénitienne. Les représentations d'animaux lui vaut aussi le nom de salle de chasse

Salle à manger

La salle de musique doit son nom à la présence des chaises sur lesquels sont sculptés des personnages jouant chacun un instruments différents, on peut aussi voir le monogramme MC en l'honneur de Carvalho Monteiro qui possédait une riche collection d'instruments de musique. Cette pièce pouvait aussi servir à recevoir les dames qui pouvait jouer, discuter ou encore broder. 

La salle de musique
Une des salles du palais 
Poignée sur une des portes du palais
Plafond d'une des salles du palais 
Poignée sur une des portes du palais

Le palais de Monserrate, au XVIIe siècle , c'est la famille Mello e Castro qui détient le domaine avant son acquisition en 1718 par Caetano de Mello e Castro, commandeur du Christ et vice-roi de l'Inde. Malheureusement, au cours de ce même siècle, le tremblement de terre de 1755 dévaste le site, laissant le palais en très mauvais état. Mais son état ne rebuta pas Gérard de Visme, un négociant britannique, de louer le site en 1789 et il commanda la construction d'un château néogothique dans lequel il ne devait résider que quelques années. En 1793, l'écrivain britannique William Beckford devient le nouveau locataire, il commanda des travaux de restauration et d'amélioration de l'édifice et d'immenses jardins environnants. Le site est de nouveau voué à l'abandon en 1799 quand l'écrivain quitte la propriété alors que son contrat de location ne devait prendre fin que huit ans plus tard.

Le palais de Monserrate

Même en déclin, le site attire encore de nombreux visiteurs étrangers, notamment des Britanniques comme Lord Byron, le poète renommé qui possède un lien si fort avec le mouvement romantique, qui a exprimé son amour pour Monserrate dans le poème "Childe Harold's Pilgrimage". C'est ainsi qu'en 1846, suite à une telle succession de propriétaires, d'histoires, de restaurations et d'abandons, Francis Cook, négociant et collectionneur d'art britannique, devient propriétaire du domaine de Monserrate et 1er vicomte de Monserrate. Il met lui aussi sa patte à l'édifice en ajoutant des influences gothiques et indiennes avec des suggestions mauresques. Les motifs exotiques et feuillagés de la décoration intérieure se prolongent à l'extérieur dans l'un des plus beaux jardins botaniques du Portugal.

Fontaine présente au centre de l'atrium

C'est par l'atrium central du palais que la famille et es invités passaient pour se rendre dans les autres sections de la maison, y compris les chambres à l'étage. On peut aussi admirer la magnifique coupole octogonale.

La coupole octogonale de l'atrium

Des photos datant de 1905, nous montre qu'au-dessus de la table installée pour le repas était suspendu un auvent de toile, à l'image d'une tente orientale, qui adoucirait l'écho des conversations et contribuerait à un caractère luxueux mais aussi un peu excentrique. Juste à côté de cette salle à manger, un garde manger permettait aux plats d'arrivés directement de la cuisine située dans le sous-sol grâce au monte plats caché dans le vaisselier.

La salle à manger
Le garde manger et son monte-plats

La bibliothèque servait de bureau pour Francis Cook, c'est pour cela que c'est la seule pièce du palais à posséder une porte représentant Diane la déesse de la chasse. L'ensemble de la bibliothèque est faite en bois de noyer. 

La porte de la bibliothèque
La bibliothèque
Le salon

Le salon, était la pièce la plus informelle et la plus familiale de la maison. C'était l'espace où les dames pouvaient simplement passer du temps à lire ou à broder. Elles pouvaient être accompagnées par les messieurs et par la présence occasionnelle d'enfants.
Après le dîner, c'était la pièce où les femmes se retiraient pendant que les hommes se dirigeaient vers la salle du billard.
Le mobilier anglo-indien qui orne cette pièce correspond à la même typologie en vigueur à l'époque de la famille Cook sans pour autant être l'original. 

Cette salle de billard possédait une élégante table en imitation de porphyre, dont on ignore la localisation actuelle. En l'absence du fumoir habituel dans les château du XIXe, c'était le lieu où les hommes fumaient après les repas avant de rejoindre ensuite les dames dans le salon ou la salle de musique, les deux étant situés à proximité.

La salle du billard

Le salon de musique est considéré comme la salle principale du palais pour recevoir les invités. C'était là que se faisait la musique, le grand divertissement social des après-midi et des soirées pour la famille Cook et de leurs invités pendant leurs étés à Sintra. Ainsi, toute la structure et la décoration de cette pièce convergent autour de l'excellence de son acoustique, ce qui est le cas non seulement de cette pièce mais aussi de toute la maison dans laquelle la musique se propage aisément.

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Coupole du salon de musique

A la base de la coupole, se trouvent les bustes d'Apollon, des muses et de Sainte Cécile (patronne de la musique).

Le salon de musique
La cuisine

Lors de notre visite la cuisine était en rénovation, nous n'avons hélas pu voir qu'une partie de la cuisine qui comporte pourtant 2 espaces : une pour la préparation des plats chauds avec le panio de cuisson et un second pour la préparation des plats froids comme les entrées ou les desserts. Sous l'escalier, il y avait le garde-manger et la cave à vin. 

Nous accédons à l'étage par l'escalier d'honneur, où nous pouvons parfaitement imaginer les dames, éblouissantes dans leurs bijoux et leurs toilettes du soir, descendaient pour le dîner comme c'était la pratique parmi l'élite britannique. A l'étage supérieur, se trouvent les anciennes chambres, disposées le long de la galerie et qui abritent aujourd'hui l'espace d'interprétation du palais.

L'escalier d'honneur

La fin de notre visite mais aussi de notre séjour se termine par une promenade dans le parc qui continue de nous faire voyager aux grés des différents jardins (japonais, mexicain,...) mais aussi du temps avec une belle averse mais par chance nous avons réussi à nous abriter avec un chat qui nous a tenu compagnie jusqu'au retour du soleil.

Façade du palais de Montserrat

Au fil de notre promenade, nous apercevons caché par la végétation, les ruines d'une chapelle. Cette construction moderne fut construite en 1790, sa fonction principale est d'orner le parc. En 1869, Thomas Cargill l'a décrit dans son poème sur Montserra comme "un fane en ruine" qu'on peut comprendre comme une église en ruine.

Ruine de la chapelle présente dans le parc du palais de Montserrat