No 21 à 26

21.  25 août 1927 — Les relations entre les branches et la vigne. L’âme, dépositaire de la Divine Volonté.

            Je priais lorsque je me suis retrouvée à l’extérieur de moi-même, avec mon doux Jésus dans les bras. Et le serrant très fort contre mon cœur, je lui dis : « Dis-moi, mon Amour, quelles sont les relations qui existent entre toi et moi ? » Et Jésus, toute bonté, me dit :

            Ma fille, veux-tu le savoir ? Les relations entre toi et moi sont semblables à celles qui existent entre les branches et la vigne. La vigne forme les branches, et elles reçoivent l’humeur vitale de la vigne afin de croître, de se revêtir de feuilles et de grappes. L’union entre la vigne et les branches est telle que les branches ne peuvent ni être formées ni avoir la vie sans la vigne, et la vigne serait sans beauté et ne donnerait aucun fruit sans les branches. Par conséquent, les relations et les liens d’union entre eux sont tels qu’ils forment la même vie et sont inséparables les uns des autres. Et s’ils se séparent, la vigne reste stérile, sans beauté et sans fruits, et les branches perdent leur vie et flétrissent. Or, ton Jésus est la vigne et toi, tu es la branche. Les relations entre toi et moi sont inséparables ; un le sang qui circule dans nos veines, une la Volonté, un les battements de cœur. Je forme ta vie et tu formes ma gloire et mon fruit, et je me délecte à trouver mon repos à l’ombre des larges feuilles de tes branches, à cueillir les raisins de ma vigne et à les savourer à ma guise.

            Et moi : « Mais dis-moi encore, ma vie : et ta Volonté ? Comment est-elle en moi ? » Et Jésus ajouta :

            Ma fille, ma Volonté est en toi comme le dépositaire de tous ses actes. En fait, lorsqu’elle accomplit un acte, ma Volonté ne le dépose pas à l’extérieur d’elle-même ; il manquerait l’espace, la convenance, la sainteté ainsi que tout ce qui est nécessaire pour préserver ses actes. C’est pourquoi elle ne peut les placer ailleurs qu’en elle-même. Qui pourrait jamais avoir l’espace nécessaire pour recevoir tous les cieux avec leurs étoiles, le soleil avec la diffusion de sa lumière, la mer avec l’étendue de ses eaux, la terre avec la multiplicité de ses plantes ? Personne. Par conséquent, c’est ma Divine Volonté elle-même qui est nécessaire pour être capable de déposer ses propres actes. Or, puisque ma Volonté est en toi, c’est en toi qu’elle fait le dépôt de tous ses actes, car elle trouve dans son Fiat une magnitude et une sainteté dignes d’elle. Si tu savais le contentement de mon éternel Fiat en trouvant dans la créature l’espace où déposer ses actes – ce qui en est la cause première, car c’est pour la créature qu’ils ont été accomplis ! Par conséquent, tous les actes de ma Divine Volonté sont en toi, et c’est de toi qu’ils sortent en emportant avec eux la gloire qui leur est due. Oh ! comme il se sent récompensé en trouvant, dans tous ses actes, la créature rendant gloire à sa lumière, à sa sainteté, à son immensité. Et en trouvant dans le baiser la créature, sa gloire, son amour, il se sent poussé à former des actes encore plus beaux, dignes de mon éternel Fiat, uniquement pour l’amour de celle en qui il peut en faire le dépôt, afin de recevoir son nouveau baiser, son amour, sa gloire. C’est pourquoi où que soit ma Volonté, il y a tout : il y a les cieux, le soleil, la mer et toutes choses. Rien ne peut y manquer de toutes ses œuvres ; ma Volonté contient tout, elle préserve tout, elle a de l’espace pour tout de façon à enclore toutes choses en elle-même.

22.  28 août 1927 — La tristesse de la Divine Volonté en chaque chose créée. La conception de Jésus. L’amour de l’âme.

            Je suivais selon ma façon habituelle les actes de la suprême Volonté. Mais pendant que je faisais cela, mon doux Jésus est sorti de mon intérieur. Il était très affligé et très las, et soupirait avec une immense tristesse. Je lui dis : « Qu’est-ce qui ne va pas, qu’y a-t-il, mon Amour ? Pourquoi es-tu si malheureux et si triste ? » Et Jésus :

            Ma fille, si tu savais combien de souffrances reçoit ma Volonté, tu pleurerais avec moi. Ma Volonté a son mouvement et son acte continuels dans toute la Création ; elle englobe tout et dans toutes les choses créées, elle présente à chaque créature son acte incessant. Mais ne trouvant pas sa propre Volonté dans les créatures pour donner son acte, elle trouve au contraire des volontés humaines couvertes de boue et elle est forcée d’y placer ses actes afin de les protéger. Elle est torturée par la douleur de placer dans la boue la noblesse, la sainteté et la pureté de ses actes divins. Elle ne trouve pas le cortège de sa propre Divine Volonté dans les actes qu’elle dépose dans la créature, et elle en souffre intensément ; et je sens sa douleur en chacun de ses actes de même qu’en chaque acte qu’elle permet à la créature d’accomplir. Si la créature parle, agit et marche, c’est dans ma Divine Volonté qui est le mouvement premier de sa parole, de son agir et de son pas ; et pourtant, on ne regarde pas ma Divine Volonté, on la met de côté comme si ma Volonté était extérieure à la créature, alors qu’elle soutient la partie essentielle et vitale de son acte. Oh ! comme elle souffre dans chacun des actes des créatures, en voyant qu’elle n’est ni reconnue, ni aimée, ni regardée. Il n’est rien dans la Création que ma Volonté ne fasse pas : elle accomplit dans le soleil son acte incessant de lumière afin de donner la lumière aux créatures, et elle cherche en elles sa propre Volonté pour recevoir le cortège et la gloire de sa lumière ; ne la trouvant pas, elle souffre, car elle ne trouve pas dans les créatures ce qui correspond à sa lumière – au contraire, elle trouve en elles les ténèbres et la froideur qui offensent sa lumière et sa chaleur. Quelle tristesse ! Ma Volonté accomplit son acte continuel dans l’air et, en le respirant, elle forme dans l’air un acte vital afin que les créatures reçoivent la vie en le respirant.  Mais en leur donnant la vie, elle ne trouve pas en elles le souffle de sa propre Divine Volonté qui, en respirant avec les créatures, formerait en elles la vie divine. Quelle douleur – de donner la vie sans être capable de la former en elles. Ma Volonté forme la nourriture, elle maintient en exercice de si nombreux éléments – la terre, le vent, le soleil, l’air, l’eau, les semences – afin de former cette nourriture et de la donner aux créatures afin de trouver en elles sa propre Volonté. Mais non – c’est en vain, et sa douleur devient plus intense.

            Que ne fait pas ma Volonté dans la Création ? Il n’est aucune chose en laquelle ma Volonté ne maintienne son acte primordial de vie ; et elle court et court sans cesse vers la créature. Elle court dans le vent, dans l’eau, dans la terre, dans les champs de fleurs, dans les vagues de la mer, dans les cieux qui se déploient partout ; et elle court afin de trouver sa Volonté dans les créatures. Ne la trouvant pas, elle ressent une douleur en toutes choses, elle sent que ses propres actes lui sont arrachés sans servir sa propre Volonté. Oh ! si la créature pouvait lire les caractères de mon divin Fiat en tout ce qu’elle voit, entend, touche et prend, elle lirait la douleur incessante de cette Volonté qui court et courra toujours dans le seul but de trouver en elle ma Volonté, la seule raison pour laquelle l’homme et toute la Création ont été créés. Et si ma Volonté préserve la créature, c’est pour atteindre son but et donner du répit à une si longue douleur. La raison de tout ce que je fais pour que ma Divine Volonté soit connue, c’est qu’elle puisse régner et dominer. Tout sera donné à ses enfants, car eux seuls ôteront les caractères de douleur pour les remplacer par des caractères de joie, de gloire, de bonheur dans toutes les choses créées, parce qu’ils recevront à travers eux la Divine Volonté, et la Divine Volonté se laissera trouver en eux pour rendre les justes hommages et la gloire qui sont dus aux actes que ma Volonté exerce dans toute la Création.

            J’ai ensuite continué à suivre les actes de la suprême Volonté et en arrivant au point où la Reine souveraine conçut en son Sein très pur, je pensais en moi-même : « Le Cœur de ma céleste Mère a fourni son sang, son amour et la Divine Volonté régnant en elle afin de former la conception du Verbe en elle ; je veux moi aussi fournir mon amour, mes souffrances et la Divine Volonté régnant en moi pendant qu’elle conçoit en son Sein pour pouvoir moi aussi placer quelque chose de moi dans la conception de Jésus, afin d’adorer le Fiat éternel dans un acte si grand, et aussi pour que, après avoir donné quelque chose de moi, il puisse être conçu en moi. » Mais je me disais en pensant cela : « Me voilà encore comme d’habitude avec des choses étranges ; mais, après tout, c’est de l’amour que je veux donner à Jésus, c’est sa très Divine Volonté pour l’honneur de sa conception. » Et Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, c’est moi qui conduis ton âme à faire ce que je veux, et souvent je ne t’en donne même pas la raison. Tu dois savoir que ma Divine Volonté a eu son premier acte dans ma conception, Verbe éternel, et ton amour et tes actes sont des actes de justice, qui sont nécessaires pour la conception de la Divine Volonté dans l’Humanité de ton Jésus, car le premier Royaume qu’elle a établi l’a été dans mon Humanité. Or, afin de te donner le droit que je puisse régner en toi, elle a exigé avec justice ton amour pendant qu’elle concevait dans mon Humanité. Et comme il n’y a pour mon Fiat suprême ni passé ni futur, mais que tout est présent, pendant que je concevais dans la Reine Souveraine, je concevais dans ton amour, dans tes souffrances, et dans cette Volonté même qui devait régner en toi. Ainsi, tu ne fais maintenant rien d’autre que lui donner ses droits, en lui fournissant ce qui est nécessaire pour qu’elle conçoive en toi, et pour que tu reçoives les droits de lui laisser établir son Royaume et de prendre en main le sceptre du commandement avec un empire absolu. Ainsi, ce qui pour toi n’est rien et te semble étrange, entre dans le premier acte de la Divine Volonté, et ton Jésus, te regardant et te prenant par la main, te conduit dans cet acte par lequel il conçut dans le sein maternel afin de te laisser placer ton amour et tes souffrances, pour que ton acte ne soit pas absent d’un acte si grand qui marqua le commencement du Royaume de la Divine Volonté dans la famille humaine. Et c’est la raison pour laquelle, dans tous les actes que j’ai accomplis lorsque j’étais sur la terre, j’appelle ton amour afin qu’il se lie à ces actes, et je ne veux pas qu’un seul de ces actes ne t’échappe. Tels sont les droits de justice que ma Volonté exige, et ce sont des liens de connexion pour te donner le droit que je puisse régner en toi. Par conséquent, suis ton Jésus sans aucune inquiétude.

            En pensant de nouveau à la tristesse ressentie par la Divine Volonté dans la Création, j’aurais voulu vivre autant de vies qu’elle éprouve de chagrins, de façon à pouvoir apaiser une si longue peine ; et je pensais combien pouvait être triste l’état dans lequel se trouvait le Fiat dans les créatures. Et mon aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, tu dois savoir que ma Divine Volonté ne peut admettre les actes de ma Volonté dans les créatures si elle ne s’y trouve pas elle-même, car les créatures n’ont pas la capacité, la dignité, la sainteté ni l’espace nécessaire pour contenir un seul acte de la suprême Volonté. Et c’est là une autre de ses tristesses ; mais par la nature de sa bonté, elle communique ses effets. Il en va comme du soleil qui communique ses effets sur la terre, mais sans y demeurer, autrement la terre deviendrait radieuse et lumineuse ; tandis qu’après le passage du soleil, la terre reste ce qu’elle est : un corps noir.  Cependant, les effets servent à la préserver et à produire les plantes, les fleurs et les fruits. Cela se passe aussi avec l’eau qui communique ses effets à la terre, mais non la source de sa vie ; si bien que s’il ne pleut pas, la terre reste sèche et incapable de produire un seul brin d’herbe. C’est pourquoi la terre, qui ne possède ni la vie du soleil ni celle de l’eau, a besoin du soleil qui lui communique ses effets quotidiens, et de l’eau pour l’arroser très souvent afin d’être préservée et capable de produire. C’est la même chose avec les actes de ma Divine Volonté : elle veut se donner pour que la créature devienne soleil afin de pouvoir former sa vie ; mais ne trouvant pas sa Volonté, dans sa douleur, saisie par les excès de sa bonté, elle communique ses effets qui servent à préserver l’objet de ses peines. Personne ne peut te dire la valeur, la puissance, la sainteté, la lumière et l’immensité que contient un seul acte de mon divin Fiat, à l’exception de ton Jésus ; et seule celle qui possède une Divine Volonté peut contenir ses actes. Par conséquent, seul le Fiat peut élever la créature à la divine sainteté et à la noblesse qui lui donnent la ressemblance avec son Créateur ; toutes les autres créatures, si bonnes et louées qu’elles puissent être en raison de leur capacité, de leur ingéniosité et de leur industrie, resteront toujours semblables à la terre qui ne possède ni la source de la lumière ni de l’eau, et elles recevront, comme de pauvres mendiantes, les effets de ma suprême Volonté.

23.  3 septembre 1927 — Tant qu’elle ne laissera pas la Divine Volonté régner, l’âme sera toujours malheureuse et inquiète. Diversité des martyres de l’âme et du corps.

             Je traversais la mer de lumière du divin Fiat en suivant ses actes, et – oh ! comme je comprenais que tout le bien est en lui. Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, tant qu’elle ne laissera pas ma Divine Volonté régner en elle, la créature sera toujours malheureuse, toujours inquiète, car si bonne, si sainte, si instruite et si riche qu’elle puisse être, elle sentira en elle qu’il lui manque la plénitude du bonheur et la mer de paix, qui sont tels que l’âme ne peut d’aucune manière être troublée ni voir son bonheur brisé. Elle ne peut donc être heureuse qu’à moitié, et sa paix sera diminuée de moitié ; et parce qu’elle n’est pas entière, la moitié qui lui manque restera une voie ouverte au malheur et au trouble.

            C’est également ce qui se produit dans l’ordre naturel. Celui-ci est riche, il ne manque de rien, il possède ses dix, vingt millions ou milliards, mais sachant qu’il pourrait en gagner plus et être plus riche encore, il se sent inquiet, malheureux ; et comme s’il mettait sa richesse de côté, il ne pense plus qu’aux autres richesses qu’il pourrait acquérir. Le pauvre, comment pourrait-il être heureux, en paix, s’il lui manque la source des biens qui lui dit : ‘Repose-toi, tout t’appartient et tout ce que tu désires est en ton pouvoir.’ Celui-là est roi – mais que de tristesse sous cette couronne : peur de perdre son royaume, espoirs et envies d’en acquérir d’autres, de régner sur le monde entier au prix de guerres. Ainsi, la possession d’un royaume ne sert à rien d’autre qu’à rendre le pauvre roi malheureux et inquiet. Un autre encore est un érudit, mais ne possédant pas toutes les sciences et sachant qu’il pourrait en acquérir d’autres, il ne connaît pas de repos et ne se sent ni heureux ni en paix. Combien de fois, face à un plus savant que lui, il se sent humilié et malheureux de ne pas posséder la totalité de toutes les sciences ?

            Or, la même chose se produit dans l’ordre surnaturel. Celui-là est bon, mais il n’a pas le sentiment de posséder en lui-même la source de la bonté, car il sent qu’en certaines occasions sa patience est faible, sa fermeté dans le bien intermittente, sa charité très souvent boiteuse, sa prière inconstante. Cela le rend malheureux, inquiet, car il voit que son bonheur n’est pas complet – c’est comme s’il ne l’avait qu’à moitié, et l’autre moitié qui lui manque sert à le torturer et à le rendre malheureux. Le pauvre, comme il apparaît clairement qu’il lui manque le Royaume de ma Divine Volonté ; de fait, s’il régnait en lui, il posséderait la source de la bonté qui lui dirait : « Repose-toi, tout est en ton pouvoir – source de patience, de fermeté, de charité, de prière.’ Et ressentant la source en lui-même, il sentirait la mer de bonheur et de paix s’étendre en lui et en dehors de lui, et le malheur et l’inquiétude ne trouveraient plus le moyen d’entrer en lui. Un autre est saint, mais en certaines circonstances, il ne sent pas en lui-même la source de sainteté, la lumière qui nous fait tout connaître, qui lui montre toujours où se trouvent – la voie et le bonheur. La connaissance de Dieu n’est pas pleine, l’héroïsme des vertus vacille en lui. Aussi, avec toute sa sainteté, il n’est pas heureux ni en paix, car comme la domination totale de mon divin Fiat est absente, il lui manque la source de la lumière qui éclipse la semence de tous les maux pour la remplacer par la source du bonheur et de la paix. C’est pourquoi tant que les créatures ne laisseront pas régner ma Divine Volonté, il n’y aura pas dans le monde même l’idée, ni la vraie connaissance de ce que signifient la paix véritable et la plénitude du bonheur. Toutes choses, si bonnes et saintes qu’elles soient, n’auront pas leur plénitude, car étant donné l’absence de la domination et du règne de ma suprême Volonté, il manque ce qui communique la source de tout bonheur ; c’est une source, et par conséquent, on peut y prendre ce qu’on veut et comme on veut. C’est la raison pour laquelle je désire que ma Volonté soit connue et forme son Royaume parmi les créatures – parce que je veux les voir heureuses, et de ce bonheur avec lequel je les ai produites en les créant lorsqu’elles sont sorties du sein de leur Créateur qui possède tous les bonheurs possibles et imaginables.

            Après cela, je suivais la sainte Divine Volonté et sentant que j’étais sans mon doux Jésus, je délirais, car je voulais celui qui, me faisant souffrir, me faisait connaître le plus dur des martyres au point que je ne pouvais plus le supporter. Et mon toujours aimable Jésus, sortant de moi-même, me dit :

            Ma fille, le martyre de l’âme est plus grand, plus noble, et il contient une valeur si grande que, comparée à celle du corps – oh ! comme celui-ci est loin derrière ! Le martyre du corps est limité, il est petit devant celui de l’âme. L’âme est lumière, tandis que le corps est matière, et lorsque le corps est martyrisé, le sang qu’il répand ne s’étend pas, ne se diffuse pas au loin et n’inonde que le petit espace de terre où il se trouve ; ses effets sont par conséquent limités et circonscrits à des lieux, au temps et à la personne. Par contre, le sang de l’âme est lumière, est lorsque cette lumière est filtrée, placée sous une presse, la lumière diffuse, elle s’élève, elle s’étend de plus en plus. Qui peut restreindre et circonscrire la lumière du soleil ? Personne ! Il n’y a pas de pouvoir contre la lumière, il n’y a pas d’armes qui puissent la blesser et la tuer ; toutes les puissances réunies sont  sans pouvoir contre la lumière – qu’elles le veuillent ou non, elles sont forcées de lui laisser libre cours et de se laisser revêtir par elle. Et si quelqu’un, pris de folie, pensait à l’arrêter avec une puissance qui est toute sienne et naturelle, la lumière se rirait de lui et, victorieuse, répandrait sur lui encore plus de lumière. Or, l’âme est plus que le soleil, et lorsqu’elle souffre de privation et est écrasée sous ce pressoir, c’est autant de rayons qu’elle acquiert pour s’étendre et se répandre davantage. Et comme c’est une souffrance de vie divine, en faisant la Divine Volonté, l’âme offre dans ce martyre l’acte le plus beau, et sa lumière s’étend si loin que personne ne peut l’atteindre, car c’est une Divine Volonté qui entre dans ce martyre causé par la privation de ton Jésus. La matière n’entre pas du tout dans ce martyre, mais tout est lumière : ton Jésus est lumière, ma Volonté est lumière, ton âme est lumière, qui forment un tel enchantement de lumière que le Ciel et la terre en sont revêtus, apportant à tous le bénéfice de la chaleur et de la lumière. C’est pourquoi le martyre du corps n’est rien en comparaison de celui-ci.

24.  4 septembre 1927 —  Comment la Création est revêtue par les actes accomplis dans la Divine Volonté.

            Je faisais ma ronde à travers la Création tout entière, et j’avais revêtu les cieux, le soleil, la mer – en somme, toutes les choses créées, de mon « Je vous aime ; Je vous adore ; Je vous bénis », pour chanter la gloire de mon Créateur dans toute la Création. Pendant que je faisais cela, mon Jésus se manifesta en moi et me dit : 

            Ma fille, écoute avec moi toutes les harmonies de la Création. Écoute : la mer murmure, mais dans ce murmure ont peut entendre une note plus belle, le Je vous aime ; Je vous adore ; Je vous bénis, la gloire que la petite fille de ma Volonté murmure de concert avec la mer ; et en faisant murmurer toute la mer, elle fait dire aux eaux ses refrains d’amour à son Créateur. Oh ! comme la mer acquiert de nouvelles notes d’harmonie et de beauté, de nouveaux sons plus beaux, parce que ma petite fille fait parler sa voix dans ma Divine Volonté, et fait parler la mer, et rend la gloire de la mer à son Créateur. Écoute : le soleil également, dans sa lumière qui tombe du ciel et revêt la terre entière, fait pleuvoir avec sa lumière tes notes amoureuses, tes refrains bienvenus – Je vous aime ; Je vous glorifie ; Je vous adore ; Je vous bénis. En fait, puisque la Divine Volonté qui règne en toi est une avec celle qui règne dans le soleil, oh ! avec quelle éloquence parle la lumière, comme l’amour de son Créateur s’écoule dans la chaleur, combien d’harmonies et de notes nouvelles qui ne sont pas les siennes il acquiert parce qu’il y a la petite fille de la suprême Volonté qui émet ses actes en cette Volonté, et faisant sa volonté une avec celle de toute la Création, elle administre sa voix et ses actes à toutes les choses créées. Écoute : la nature de la mer, celle du soleil, n’ont pas la vertu de la parole, et trouver quelqu’un qui vit dans ma Volonté et leur communique sa voix et ses actes, c’est la chose la plus étonnante, la plus grande gloire que tu puisses donner à ton Créateur. Ainsi, il n’est pas une seule chose créée qui ne soit revêtue de tes actes, et je fais mes délices d’écouter tes notes et tes refrains répétés dans les cieux, dans le vent, dans la pluie qui tombe, dans le chant du petit oiseau – en toute chose ; et je veux que toi aussi, avec moi, tu entendes tes propres harmonies que tu formes dans la Création tout entière.

            Ma fille, le plus petit mouvement, le plus petit souffle accompli dans la Divine Volonté, est tout de Dieu ; et parce que cela lui appartient, il trouve en toute chose ce qui est sien. Dans l’acte accompli dans mon divin Fiat, il trouve la sainteté divine, il trouve sa lumière, il trouve sa bonté, son amour, sa puissance ; rien ne manque à cet acte de ce qui appartient à Dieu. Par conséquent, ils peuvent être appelés des actes divins, qui sont les plus beaux, les plus saints et les mieux accueillis ; et devant ces actes, tous les autres actes, si bons qu’ils puissent être, perdent leur valeur, leur goût, et ne peuvent jamais me plaire. Il en va comme d’un seigneur extrêmement riche ; il possède des richesses, des jardins, des fermes avec les plus beaux fruits, que personne ne peut égaler. Or, comme ce seigneur sait que personne ne possède des fruits et des choses comparables, si ses fils ou ses serviteurs lui apportent les fruits de son propre jardin, il les apprécie, il les reçoit avec amour pour en manger à satiété ; mais s’ils lui apportent des fruits provenant de la ferme d’un d’autre, il ne les appréciera pas, car il s’apercevra immédiatement de la différence et les trouvera mauvais, trop verts et dégoûtants, et il se plaindra aux siens d’avoir osé lui rapporter des choses et des fruits qui ne viennent pas de chez lui. Il en est de même pour nous : tout ce qui est fait dans notre Divine Volonté est à nous – c’est le fruit de nos fermes sans limites ; et parce que ce sont nos propres choses, nous ne trouvons rien en elles qui soit indigne de notre Divinité ; par conséquent, nous trouvons grand plaisir à les recevoir. Par contre, ce qui est fait en dehors de notre Divine Volonté est pour nous chose étrangère, à quoi manque l’empreinte divine, qui n’a pas la plénitude des saveurs, de la lumière, de la sainteté, de la douceur. Même dans les choses les meilleures, la volonté humaine y mettra toujours la part qui n’est pas mûre, qui gâte le goût et les plus belles choses ; alors, voyant que ces produits ne sont pas de nos fermes, les fruits de notre Divine Volonté, nous les mettons de côté, et souvent nous ne les regardons même pas. Par conséquent, je te le recommande : ne laisse rien sortir de toi qui n’entre dans la lumière de ma suprême Volonté, afin que tout puisse venir de nous et nous être grandement agréable.

25.  8 septembre 1927 — Comment toute la Création est fixée en Dieu et nous parle de l’Être suprême. La douleur soufferte de manière divine en Jésus et en Marie. Signification des quarante jours dans le désert.

            Je continue mon vol dans la suprême Volonté qui tient toute la Création dans le creux de sa main, et je suis forcée de voler d’une chose à une autre afin de retracer toute cette gloire que je peux, à travers elles, rendre à mon Créateur, et le payer avec mon amour pour tout ce qu’il a fait pour l’amour de moi et de tous. J’étais en train de faire cela lorsque mon Jésus se manifesta en moi et me dit : 

            Ma fille, lorsque notre Divinité créa la Création tout entière, elle la garda unie à elle par un lien. Ainsi, on peut dire que les cieux conservent leur relation avec Dieu, qu’ils sont fixés en Dieu, et que c’est de Dieu qu’ils étendent leur immensité. Les étoiles sont reliées à Dieu, et c’est en Dieu qu’elles ornent la voûte du firmament de leur or. Le soleil est relié à Dieu, et c’est du sein de Dieu qu’il répand sa lumière qui revêt toute la terre. Il n’est pas une chose créée qui n’ait son lien en Dieu ; et en sortant, elles ne se séparent pas de Dieu. Dieu est jaloux de ses actes, et il les aime tant qu’il ne permet pas qu’ils soient séparés de lui. Par conséquent, il les garde tous fixés en lui comme gloire éternelle de ses propres actes, comme porte-parole de son Être aux créatures, et qui, d’une voix muette, parlent avec des faits de celui qui les a créés et disent, avec des faits, qu’il est lumière très pure et infinie, amour qui ne s’éteint jamais, œil qui voit tout et pénètre toute chose.  Le soleil dit cela. Les choses créées disent également : « Regardez-nous et, avec des faits, nous vous raconterons. C’est la raison pour laquelle nous ne parlons pas : les actes sont plus éloquents que les paroles. Il est puissance qui peut tout, il est immensité qui enveloppe toute chose. Il est sagesse qui ordonne tout, il est beauté qui enchante toute chose. » La Création est le récit continuel de l’Être suprême dont elle reçoit la vie continuelle. Et en allant d’une chose à l’autre, tu demeures unie par elles à ton Créateur et tu reçois les relations de lumière, d’amour, de puissance, etc., que possède chacune d’elles.

            En entendant cela, je dis : « Mon amour, les choses créées n’ont pas de raison – comment peuvent-elles me donner leurs relations et te donner tant de gloire ? » Et Jésus ajouta :

            Ma fille, les choses créées sont en relation avec moi et sont reliées à moi comme les membres du corps à la tête, et elles agissent comme les membres qui reçoivent la vie de la tête. Regarde, tu as des mains et des pieds ; ils ne sont pas doués de raison et ils ne parlent pas, mais parce qu’ils reçoivent la vie de la tête, les mains agissent, les pieds marchent ; ils restent à la disposition de ce que veut la tête et forment sa plus grande gloire. Ce n’est que si les mains et les pieds étaient séparés du corps qu’ils ne feraient aucun travail ni aucun pas, car ils perdraient alors la vie que la tête leur communique. Il en va de même pour la Création tout entière : même si les choses créées n’ont pas de raison et ne parlent pas, parce qu’elles sont unies à Dieu comme les membres du corps, elles reçoivent la vie de leur Créateur et, par conséquent, toutes les choses créées agissent, leurs actes sont incessants et restent à notre disposition plus que vos membres ne sont à la disposition de votre tête. Et tout comme vos membres ont la vertu de communiquer vos œuvres aux autres créatures, les choses créées ont la vertu de communiquer le bien qu’elles possèdent aux créatures et à celui qui vit dans ma Divine Volonté. Parce que la Volonté qui les anime est une avec celle de cette âme, elles sentent que cette âme appartient au corps de la Création tout entière ; c’est pourquoi elles lui communiquent toutes les relations qu’elles ont avec la Tête, et c’est avec un grand amour qu’elles l’unissent à elles-mêmes. Par conséquent, vis avec constance dans ma Divine Volonté si tu veux vivre une vie collective avec ton Jésus et avec toute la Création, et rends-moi toute la gloire que me rendent continuellement toutes mes œuvres.

            Après quoi je suivis la Divine Volonté dans l’acte où mon doux Jésus se sépara de la Reine Souveraine pour aller au désert ; et en éprouvant de la compassion pour l’un et pour l’autre, je me disais : « Comment la Reine Souveraine a-t-elle pu se séparer de son cher Fils pour aussi longtemps que quarante jours ? Elle qui l’aimait tant, comment pouvait-elle supporter d’être sans lui ? Moi, qui n’ai pas son amour, je souffre tant d’être privée de lui pour quelques jours, qu’est-ce que cela a dû être pour ma Maman ? » Et pendant que je pensais cela, mon Jésus adoré se manifesta à l’intérieur de moi et me dit :

            Ma fille, nous avons souffert tous les deux de cette séparation, mais notre peine a été soufferte de manière divine, et non humaine ; par conséquent, elle ne nous a pas séparés du bonheur ni d’une paix imperturbable. Heureux, je suis parti au désert – au comble de la joie, ma céleste Mère est restée. En fait, la douleur soufferte de façon divine n’a pas la vertu de jeter la plus petite ombre sur le bonheur divin qui contient des mers infinies de joies et de paix. Les douleurs souffertes de façon divine sont comme de petites gouttes d’eau dans une mer immense dont la puissance des vagues a la vertu de les changer en joie. La douleur soufferte de manière humaine a la vertu de briser la vraie joie et de troubler la paix ; la manière divine – jamais. D’autant plus  que ma Maman possédait le soleil de ma Volonté par grâce, et que je le possédais par nature. Ainsi, le soleil demeurait en elle et demeurait en moi, mais ses rayons ne se séparaient pas, car la lumière est indivisible ; par conséquent, dans cette même lumière, elle demeurait en moi et suivait mes actes, et moi je demeurais en elle comme le centre de sa vie. La séparation, bien que réelle, n’était qu’apparente ; nous étions en substance fusionnés ensemble et inséparables, parce que la lumière de la Divine Volonté plaçait nos actes en commun comme s’ils ne faisaient qu’un. De plus, je suis allé au désert afin de rappeler cette même Divine Volonté qui est mienne et que, pendant quarante siècles, les créatures avaient désertée ; et moi, pendant quarante jours, je voulais rester seul afin de réparer les quarante siècles de volonté humaine durant lesquels ma Volonté n’avait pas possédé son royaume au cœur de la famille humaine ; et avec ma Divine Volonté même, je voulais la rappeler parmi eux afin qu’elle puisse régner. De retour du désert, je l’ai déposée en ma Maman, avec tous ces actes de Divine Volonté que les créatures avaient rejetés et gardés comme en un désert, afin qu’elle puisse être la fidèle dépositaire, la réparatrice et l’impératrice du royaume de ma Volonté. Seule la Dame Souveraine pouvait recevoir ce dépôt si grand, car elle possédait en elle la Divine Volonté même qui pouvait contenir la Volonté désertée par les créatures. Comment pouvions-nous penser à la douleur d’être séparés pour quarante jours alors qu’il s’agissait de réintégrer notre Divine Volonté, de la rappeler pour régner à nouveau parmi les créatures ? Dans notre peine, nous étions plus qu’heureux, parce que nous voulions placer le Royaume du Fiat suprême en sûreté, et la Reine du Ciel attendait avec impatience mon retour pour recevoir le dépôt du nouveau soleil afin de payer de son amour tous les actes de ce soleil que l’ingratitude humaine avait rejetés. Elle a agi en vraie Maman envers ma Divine Volonté, se comportant également en vraie Mère pour les créatures, en demandant la vie, le bonheur, la joie de posséder le Royaume du Fiat éternel pour tous.

            Ma fille, quarante est un nombre symbolique et significatif dans ma vie ici-bas. À ma naissance, je suis resté quarante jours dans la grotte de Bethléem – symbole de ma Divine Volonté qui, quoique présente au milieu des créatures, était comme cachée et en dehors de la cité de leur âme. Et moi, afin de réparer pour les quarante siècles de volonté humaine, je voulais rester en dehors de la cité pendant quarante jours, dans un misérable refuge, pleurant, gémissant et priant afin de ramener ma Divine Volonté dans la cité des âmes pour lui rendre son Empire. Et après quarante jours, je suis allé me présenter au temple pour me révéler au vieux Siméon. Il était la première cité que j’appelais à la connaissance de mon Royaume ; et sa joie fut si grande qu’il ferma les yeux à la terre pour les ouvrir à l’éternité. J’ai passé quarante jours dans le désert, et j’ai ensuite commencé immédiatement ma vie publique pour leur donner les remèdes et les moyens de parvenir au Royaume de ma Volonté. Durant quarante jours je suis resté sur terre après ma Résurrection, pour confirmer le royaume du divin Fiat et ses quarante siècles de Royauté qu’il devait posséder. Ainsi, en tout ce que j’ai fait ici-bas, le premier acte fut la restauration du Royaume ; toutes les autres choses arrivaient en deuxième lieu, car le premier acte de connexion entre moi et les créatures fut le Royaume de ma Volonté. C’est pourquoi, lorsqu’il est question de ma Volonté, je ne m’épargne rien, ni la lumière, ni les sacrifices, ni les manifestations, ni le bonheur – ce sont des mers que je libère de moi-même afin de la faire connaître, de la faire régner et de la faire aimer.

26.  14 septembre 1927 — Comment Dieu est jaloux des actes accomplis dans la Divine Volonté. La grâce est la vie de Dieu omniprésente. Comment Notre Seigneur appelle les âmes à suivre ses actes.

            J’étais tout abandonnée dans le divin Fiat et c’est en lui que j’accomplissais mes actes. Une mer sans fin se rendait présente à mon esprit et moi, dans cette mer, je formais ma propre petite mer minuscule avec mes actes. C’était comme si les eaux devenaient de plus en plus profondes et s’étendaient, s’élevant autour de moi comme en un cercle, pour me donner plus d’espace où placer mes actes au milieu de la mer, et me laisser former ma propre petite mer à l’intérieur de cette mer. J’étais surprise en voyant que cette mer, qui semblait être de l’eau, était faite de lumière et que ses énormes vagues formaient le plus magnifique enchantement, le plus doux et le plus gentil murmure, plus que de la musique. Et mon doux Jésus, sortant de mon intérieur, me dit :

            Ma fille, l’âme qui œuvre dans ma Divine Volonté œuvre en Dieu lui-même, et ses actes demeurent en lui. La mer que tu vois est l’Être suprême qui, jaloux de tout ce qui peut être fait de saint dans ma Volonté, étend la mer infinie de son Être autour de l’âme afin de recevoir ses actes ; et il les conserve en lui comme la minuscule petite mer des actes que cette âme a accomplis dans sa Divine Volonté. Notre satisfaction et notre amour pour l’âme qui vit dans notre Divine Volonté sont si grands qu’en la voyant œuvrer, nous nous abaissons vers elle pour former un cercle autour d’elle et la laisser œuvrer en nous. Et elle s’élève jusqu’à nous, et ses actes prennent place au milieu des nôtres pour faire nos délices et nous glorifier, comme nous-mêmes nous faisons nos délices et nous nous glorifions entre nous.

            Après quoi, je suivis la Divine Volonté dans tout ce qu’elle a fait dans la Création pour suivre ensuite les actes de Rédemption ; et mon Jésus adoré me rendit présent ce qu’il avait fait en venant sur terre, et je le suivis pas à pas. Et suivant son âge tendre durant lequel il pleurait et tétait le lait dans les bras de la Reine Souveraine, je lui dis : « Mon beau petit enfant, je veux revêtir tes larmes de mon Je t’aime pour te demander, en chacune de tes larmes, le Royaume de ta Divine Volonté ; et en chaque goutte de lait que te donne notre Maman céleste, je veux laisser couler mon Je t’aime pour que, pendant qu’elle te nourrit de son lait, je puisse te nourrir de mon amour, et pour te demander, en chaque goutte de lait que tu prends, le Royaume de ton divin Fiat. » Puis je dis à ma Maman : « Dis avec moi : ‘Je veux le royaume de ta Volonté en chaque goutte de lait que je te donne, en chacune de tes larmes et en chacun de tes vagissements, en chacun des baisers que je pose sur ton merveilleux et charmant visage.’ Quand cela sera dit par toi, Jésus donnera son royaume ! » Et la Dame souveraine m’a fait plaisir en répétant cela avec moi ; et mon doux Jésus me dit :

            Ma fille, pour chacun des actes que ma céleste Mère a accomplis pour moi – et ils étaient continuels – je l’ai récompensée par un degré de grâces, car je ne me laisse pas vaincre ni surpasser par les actes des créatures – je suis insurpassable. Par conséquent, si ma chère Maman me donnait de l’amour, des actes, des pas, des paroles – moi, en chaque degré de grâce, je lui donnais une vie divine, car la grâce n’est rien d’autre que la vie omniprésente de Dieu qui se donne aux créatures. Quelle grande différence entre un acte que peut donner une créature, et une vie divine que Dieu donne à chacun de ses actes. Ainsi, la Reine du Ciel était immensément riche de tant de vies divines qu’elle recevait à chaque instant ; et elle les utilisait pour former le cortège, pour honorer, pour aimer, avec ses vies divines, son Fils, son Jésus, son Tout.

            Tu dois savoir pourquoi je t’appelle maintenant, et pourquoi je te rends maintenant présent tout ce que j’ai fait dans ma vie lorsque j’étais sur terre, te montrant comment j’étais tantôt en pleurs et tremblant de froid, tantôt dans les bras de ma Maman, répétant ces actes du nourrisson tétant le lait, inondant ses mains maternelles de mes larmes, échangeant des baisers, etc. C’est parce que je veux tes actes, ton amour, avec celui de ma Mère, et que tous mes actes soient suivis par les tiens, afin que je puisse te donner à toi aussi autant de degrés de grâce pour chacun des actes que tu accomplis pour moi ; et cela, pour le décorum, l’honneur et le cortège de ma Volonté qui veut former son Royaume en toi. Ma Volonté n’est pas inférieure à mon Humanité et mérite par conséquent les mêmes honneurs que mon inséparable Maman m’a rendus ; et c’est pourquoi je veux que tes actes suivent les miens – que je puisse autant de fois te donner ma vie divine. Par conséquent, sois attentive et suis-moi fidèlement.

 Que tout soit pour la gloire de Dieu et le triomphe du Royaume du divin Fiat.

 Deo gratias !