No 21 à  27

21.  4 mai 1927— L’âme qui accomplit la Divine Volonté est toujours comme le ciel, et ne se fatigue jamais.

            Les privations de mon doux Jésus me tourmentaient et m’affaiblissaient. Ma pauvre âme semblait exposée à un soleil brûlant qui est la Divine Volonté. Tout me paraît flou et je me sens misérable. Mais une force suprême me contraint malgré tout à demeurer sous ce soleil du divin Fiat sans pouvoir bouger, et sans celui qui pourrait m’apporter un peu d’eau, rendre ces rayons moins brûlants et soulager mon cœur meurtri. Comme je suis malheureuse sans Jésus ! Tout est changé en moi et il ne me reste comme seul héritage que la Divine Volonté que personne ne peut m’enlever, pas même Jésus. Elle seule est ma vie, mon séjour, mon tout. Tout le reste est fini, tout le monde m’a quittée et je n’ai plus personne vers qui me tourner, ni au ciel ni sur la terre. Mais j’étais en train d’épancher ma douleur lorsque mon Dieu bien-aimé, celui qui me donne la vie et la mort, qui rend mon existence heureuse et malheureuse, se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, le ciel est toujours ciel, il ne change pas et il ne bouge pas. Les nuages peuvent l’obscurcir parfois, s’étirer et masquer le beau ciel bleu, mais ils ne peuvent toucher le ciel et ne font que s’étendre sous lui. Il y a une grande distance entre le ciel et les nuages. Le ciel ne perdra jamais sa beauté à cause des nuages, car il est intangible. S’il existe un changement, c’est pour la terre ; et l’œil humain, au lieu de voir le ciel, ne voit que les nuages et l’atmosphère obscurcie.

            Telle est l’âme qui fait ma Volonté : elle est plus que le ciel. Ma Volonté s’étend dans l’âme plus qu’un ciel bleu parsemé d’étoiles, et elle demeure ferme et immuable. Elle reste en place, règne et domine sur toutes choses avec une telle majesté que les plus petits actes de la créature, en vertu de la lumière de ma Volonté, sont plus que les étoiles et que le plus brillant soleil. Les souffrances, les privations, sont des nuages formés au fond de la nature humaine et qui semblent obscurcir. Le ciel de ma Volonté, cependant, demeure intangible et son soleil qui resplendit dans l’âme envoie avec plus de force ses rayons brûlants ; si bien que tout te semble obscur. Mais tout cela se passe en surface et dans la bassesse de la nature humaine, mais en ton âme, le soleil du divin Fiat ne subit aucun changement. Qui pourrait jamais toucher ma Volonté ? Personne ! Elle est immuable et inébranlable ; et là où elle règne, c’est là qu’elle forme son séjour de lumière, de paix et d’immutabilité. Par conséquent, ne crains pas. Il suffit d’un souffle de vent pour dissiper les nuages qui recouvrent ta nature humaine, et chasser l’obscurité qui semble occuper ton âme.

            Et moi : « Mon Jésus, comme tu as changé ! On dirait même que tu ne veux plus rien me dire concernant ta Divine Volonté. » Et Jésus ajouta :

            Ma fille, ma Volonté ne se fatigue jamais. Si moi je ne t’en dis rien, toutes les choses créées t’en parlent ; même les pierres, le ciel, le soleil et la mer feront entendre leur voix. Toute la Création a beaucoup à dire sur mon éternelle Volonté, car toutes les choses créées sont remplies de sa vie, elles ont toutes quelque chose à dire sur la vie de ma Volonté que possèdent toutes les choses créées. C’est pourquoi un peu d’attention accordée à quelque chose que tu regardes ou que tu touches te permettra d’entendre une nouvelle leçon de ma Volonté.

22.  8 mai 1928 — La Divine Volonté est immense et tout ce qu’elle fait porte l’empreinte de la Divine Volonté.

             Dans les privations de mon doux Jésus, malgré ce dur martyre, je m’abandonne dans les bras de la Volonté suprême comme sa petite fille qui grandit assise sur ses genoux pour se nourrir à son sein afin de vivre de sa vie et de lui ressembler. Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, ma Volonté est immense et tout ce qui en sort porte le sceau de son immensité. L’immensité du ciel avec toutes les étoiles est sortie d’une seule parole de ma Volonté ; d’une seule parole est sorti le soleil avec l’immensité de sa lumière, et il en est ainsi pour toute chose. Pour créer l’immensité de la lumière dans le monde, il m’a fallu d’abord créer l’espace où placer cette immensité de la lumière et du ciel. Lorsque ma Volonté veut parler, elle regarde d’abord s’il y a l’espace où placer le grand don de sa Parole qui peut être un ciel, une mer ou un soleil nouveau et même plus grand encore. C’est pourquoi ma Volonté est souvent silencieuse, car il manque dans les créatures l’espace où placer l’immensité de sa Parole. Et avant de pouvoir parler, ma Parole commence par dédoubler sa Volonté qui ensuite parle et dépose ses immenses dons.

            C’est la raison pour laquelle, en créant l’homme, nous lui avons fait le plus grand des dons, le plus riche et le plus précieux héritage : ma Volonté placée en dépôt en lui afin de pouvoir lui parler des surprises des immenses dons contenus dans notre Fiat. Mais comme notre Volonté dédoublée a été rejetée, nous n’avons plus trouvé d’espace où déposer en lui le grand don de notre Parole créatrice, et l’homme s’est retrouvé pauvre avec toutes les misères de la volonté humaine. Tu vois donc qu’entre tous les événements de mon Humanité, le plus grand miracle fut de restreindre en elle toute l’immensité de ma Divine Volonté. Les autres miracles que j’ai opérés ne sont rien en comparaison. D’autant plus qu’il était naturel pour moi de ressusciter les morts, de rendre la vue aux aveugles, la parole aux muets et d’accomplir toutes sortes de miracles, car il était dans ma nature de faire autant de bien que je voulais. C’était tout au plus un miracle pour la créature qui le recevait, mais pour moi, le grand miracle était de restreindre en moi ma Divinité, l’immensité de ma Volonté, son interminable lumière, sa beauté et sa sainteté inimitables. C’était là le prodige des prodiges que seul un Dieu pouvait accomplir.

            En comparaison du grand don de ma Volonté, tout ce que je pouvais donner à la créature n’était que peu de chose, car tu peux voir dans ma Volonté des cieux nouveaux, les soleils les plus resplendissants, des choses inouïes et des surprises inimaginables. Le ciel et la terre tremblent et s’agenouillent devant une âme qui possède le grand don de ma Volonté. Et c’est à juste titre, car ils voient sortir de cette âme la vertu, la force vivifiante et créatrice contenues dans cette vie nouvelle qui a été créée par Dieu. Oh ! puissance de ma Volonté ! S’ils te connaissaient, combien ils aimeraient ton grand don et comme ils donneraient leur vie pour te posséder !

            Je continuai ensuite mes actes dans la Divine Volonté et mon doux Jésus ajouta :

            Ma fille, la créature qui vit dans ma Volonté a en elle cette même Divine Volonté qui domine et qui règne, et son âme possède alors sa puissance, sa force, sa sainteté, sa lumière et ses biens. La Divine Volonté règne dans l’âme et comme elle a en elle sa puissance, les faiblesses humaines, les passions, les misères humaines et la volonté humaine deviennent sujettes à la puissance et à la sainteté de la Volonté suprême. Par conséquent, face à cette puissance, elles sentent que leur vie leur est enlevée. La faiblesse sent qu’elle a été vaincue par la force irrésistible du Divin Fiat, la ténèbre sent qu’elle est envahie par la lumière, les misères sont remplacées par ses richesses infinies, les passions surmontées par ses vertus, et la volonté humaine est vaincue par la Divine Volonté. 

            Quelle différence entre la créature qui vit dans ma Volonté et celle qui fait simplement ma Volonté ! La première la possède et la tient à sa disposition. La seconde est sujette à ma Volonté et ne la reçoit qu’en fonction de sa disposition. Et entre le fait de la posséder et celui de la recevoir, la distance est aussi grande qu’entre le ciel et la terre, la différence semblable à la créature qui possède d’immenses richesses et celle qui ne reçoit chaque jour que ce qui lui est absolument nécessaire. C’est pourquoi celle qui fait ma Volonté, mais ne vit pas en elle, est contrainte de ressentir des faiblesses, des passions, et toutes les autres misères qui forment l’héritage de la volonté humaine.

            Telle était la condition d’Adam avant qu’il ne se retire de la Divine Volonté. Son Créateur lui avait fait ce grand don qui contenait tous les autres. Il possédait la Divine Volonté et régnait sur elle, car Dieu lui en avait lui-même donné le droit. Il était ainsi le propriétaire de la force, de la lumière, de la sainteté et de la félicité de cet éternel Fiat. Mais en se retirant de la Divine Volonté, Adam en a perdu la possession et le règne, et s’est trouvé réduit à ne recevoir les effets de ma Volonté que dans la mesure de ses dispositions. La créature qui se trouve dans cette situation est toujours pauvre ; elle n’est jamais riche, car ceux qui sont riches possèdent, ils ne reçoivent pas et sont en mesure de donner aux autres une partie de leurs biens.

23.  12 mai 1927 — Notre Seigneur a fait plus en formant la Rédemption que s’il nous avait simplement libérés de tous châtiments, et cela est vrai également pour qui doit former le Royaume du Divin Fiat. Comment une puissance hostile empêche l’âme de mourir. Les âmes sont appelées à faire les lois et à gouverner le monde.

            Je me sentais oppressée non seulement à cause de la privation de mon doux Jésus, mais aussi par les menaces de graves châtiments à venir, de guerres et de révolutions, de combats infernaux et horrifiants. Mon Dieu ! quelle souffrance d’être obligée par un pouvoir suprême de voir tous ces maux, l’aveuglement des dirigeants qui veulent la destruction des peuples, et mon impuissance à m’opposer à la Justice divine avec mes souffrances pour leur épargner tant de malheurs ! Je ressentais tout le poids de la vie et j’aspirais ardemment à partir pour la Patrie céleste puisque je ne pouvais pas arrêter ces malheurs avec mes souffrances. Et mon doux Jésus, se manifestant au-dedans de moi, me dit :

            Ma fille, crois-tu que nous aurions fait plus en leur épargnant les châtiments que méritaient leurs nombreuses fautes plutôt qu’en leur apportant la Rédemption ? Les châtiments sont des souffrances temporaires. La Rédemption est un bien éternel qui ne finit jamais. Si je leur avais épargné les châtiments, je ne leur aurais pas ouvert le Ciel ni donné droit à la gloire. En formant la Rédemption, j’ai ouvert les portes du Ciel et je les ai mis sur la voie de la Patrie céleste en leur rendant la gloire perdue. Lorsque l’on a en vue un grand bien, il faut accepter de mettre de côté un moins grand bien, d’autant plus que le plus grand doit servir à équilibrer ma Justice. Et jamais mon Humanité ne pourrait ni ne voudrait s’opposer à cet équilibre divin. 

            De plus, les châtiments devaient servir de rappel aux créatures, de voix pour les réveiller de leur sommeil coupable et les inciter à reprendre le droit chemin, et servir de lumière pour les guider. Ces châtiments étaient aussi des moyens de les aider à recevoir les biens de la Rédemption. Je ne voulais pas détruire ces guides et, par conséquent, avec ma venue sur terre, les châtiments qu’ils méritaient ne leur ont pas été épargnés.

            À présent, ma fille, tu penses que tu aurais fait plus si tu les avais délivrés des châtiments qu’ils méritent en ces temps-ci, et voyant qu’il n’en est rien, la vie te semble pénible et tu voudrais venir au Ciel. Ma pauvre fille, comme tu connais mal les véritables grands biens, incalculables et infinis, et si différents des autres qui sont petits et finis ! N’est-il pas plus grand de former le Royaume de ma Divine Volonté, de le faire connaître, d’en ouvrir la voie pour les y faire entrer, et de leur donner la lumière de sa connaissance pour les guider, de rendre aux créatures leur bonheur, la condition première de leur Création, et de les enrichir de tout le bien que contient la Divine Volonté ? Si tu avais épargné aux créatures tous leurs châtiments, comparé au grand bien du Royaume du Fiat suprême, cela aurait été comme si tu n’avais rien fait. C’est pourquoi, si tu te trouves dans la même situation, tu dois être heureuse de former le Royaume de la Divine Volonté qui surpasse toute chose. Quant aux châtiments, tu dois les laisser au moins en partie suivre leur cours. D’autant plus que je te garde sur terre pour le Royaume de ma Volonté, ce qui est ta mission spéciale.

            Mais la terreur que j’éprouvais après les terribles malheurs que Jésus m’avait fait voir était si grande que je ne voulais pas rester sur cette terre, et je me disais : « On dirait qu’un ennemi éloigne de moi la mort et me contraint à traverser cet exil. Je crois souvent que je vais mourir. Il y a quelques mois encore, je pensais que j’allais arriver dans ma Patrie céleste, mais tout est parti en fumée. Cet ennemi me résiste et je dois rester dans la misérable prison de mon humanité. Quel est ce pouvoir qui me combat ? Et quel est celui qui s’oppose à mon bonheur ? Qui freine mes pas, empêche mon envol, me barre la route de façon si cruelle et si dure, et me fait reculer ? » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ne sois pas triste. Tu te fais de la peine et je souffre de te voir tant souffrir. Veux-tu savoir qui est cette grande puissance hostile ? C’est le Ciel tout entier qui t’empêche de prendre ton envol vers la Patrie céleste après quoi tu soupires depuis longtemps. Mais sais-tu pourquoi ? Parce qu’ils veulent voir le Royaume de ma Volonté accompli en toi. Tous les habitants du Ciel veulent être rétablis dans l’honneur et la gloire qui leur manquent, parce que ma Volonté n’était pas accomplie en eux lorsqu’ils étaient sur la terre. Ils veulent par conséquent que ma Volonté soit accomplie en toi afin qu’à travers toi, ils puissent recevoir leur complète gloire. Aussi, lorsqu’ils te voient sur le point de prendre ton envol, toutes les puissances du Ciel s’y opposent, et elles te font obstacle de la manière la plus énergique. Mais sache que cette puissance céleste n’est pas hostile, mais amicale. Elle t’aime beaucoup et agit pour ton propre bien. 

            Sais-tu, ma fille, que celle qui forme le Royaume de ma Volonté sur terre formera la couronne complète de leur gloire au Ciel ? Et cela te semble-t-il peu de chose qu’ils attendent d’une de leurs sœurs cette gloire complète du Fiat suprême ? Par conséquent, ma fille, redis avec moi, Fiat, Fiat !

            J’étais triste, mais totalement immergée dans la Divine Volonté, et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, lorsque j’appelle des âmes de façon spéciale et extraordinaire, j’agis comme un roi qui nomme ses ministres et qui avec eux, légifère, règne et gouverne son royaume. C’est ce que je fais moi aussi : j’appelle ces âmes à faire partie de mon Royaume et j’établis les lois qui gouverneront le monde. Et comme je t’ai appelée de façon spéciale à vivre dans la cour de ma Volonté, elle te fait partager ses secrets les plus intimes et te fait voir les maux, les guerres et les préparatifs infernaux qui détruiront bien des villes. Et comme ta petitesse n’est pas capable de supporter la vue de ces maux, il est juste que tu désires venir au Ciel. Mais tu dois savoir que souvent les ministres dissuadent le roi d’instituer des lois punitives, et s’ils n’obtiennent pas tout ce qu’ils demandent, ils obtiennent toujours quelque chose. Ce sera la même chose pour toi : si tout ne t'est pas accordé sur terre, tu obtiendras cependant quelque chose. Alors courage, et que ton envol dans ma Volonté soit continuel.

24.  18 mai 1927 — La valeur des actes accomplis dans la Divine Volonté. Celui qui vit en elle possède la source de tous les biens. Dieu ne peut pas faire les choses à moitié. Victoires des deux côtés.

             Je suivais la Divine Volonté en faisant ma ronde dans la Création et j’ai vu mon doux Jésus qui rassemblait tous mes actes en moi. Ils étaient comme des lumières, toutes plus belles les unes que les autres. Jésus appela les anges et leur fit connaître une partie de ces actes. Ils rivalisaient entre eux pour les recevoir et les emporter triomphalement vers la voûte des cieux. Jésus, toute bonté, me dit :

            Ma fille, la valeur de ces actes accomplis dans ma Volonté est si grande que les anges considèrent comme une faveur de les recevoir. Ils voient en eux la vertu créatrice et perçoivent en ces actes l’écho du Divin Fiat. Ces actes de lumière sont des voix divines, et ces voix divines sont musique, beauté, béatitudes, sainteté et science divine. Et comme ma Volonté est la vertu du ciel, les anges s’empressent d’apporter ces actes accomplis en elle dans leur céleste séjour. Rien de ce qui est fait dans ma Volonté suprême ne peut demeurer sur terre. Ces actes peuvent tout au plus être faits ici-bas, mais ma Volonté, tel un aimant, les attire vers leur source et les entraîne dans la Patrie céleste.

            Je sentais mon pauvre esprit absorbé dans le Fiat éternel et je me disais : « Comment est-il possible que des actes accomplis dans la Divine Volonté aient une telle puissance ? » Et mon aimable Jésus ajouta :

            Ma fille, pourquoi le soleil donne-t-il sa lumière à la terre entière ? Parce qu’il est plus grand que la terre et possède une force unique et complète, source de couleurs, de fécondité et d’une variété de douceurs. C’est pour cela que le soleil, étant plus grand que la terre, peut lui donner la lumière, une variété de couleurs dans les fleurs et de douceurs dans les fruits. Le soleil, dans sa grandeur et sa magnificence, est un dans son acte, mais il accomplit tant de choses dans cet acte unique qu’il fascine toute la terre en donnant à chaque chose son acte distinct. 

            Ma Volonté est plus que le soleil, et puisque sa lumière est infinie, elle produit en un seul acte la fécondité de tous les actes réunis. L’âme qui vit dans ma Volonté possède la source de ses actes et de sa fécondité. C’est pourquoi, dans l’âme où elle règne et domine, ma Volonté ne change ni son régime ni sa façon d’opérer. L’âme qui agit dans ma Volonté produit la multiplicité et la fécondité de ses actes divins. Tous les actes de Dieu sont comme un seul et, embrassant toute chose, tous les actes sont accomplis tous ensemble.

            Considère la création de l’homme lorsque d’un seul acte sont sortis tout ensemble sainteté, puissance, connaissance, amour, beauté et bonté. En un mot, de ce qui est sorti de nous, il n’est rien qui n’ait été infusé dans l’homme. Nous lui avons donné de participer à toute chose, car lorsque nous agissons, nous ne faisons jamais rien à moitié. Et lorsque nous donnons, nous donnons tout. De plus, ma Volonté est lumière infinie, et c’est une vertu de la lumière que de descendre au plus profond des abysses, de s’élever vers les sommets les plus hauts, et de s’étendre partout. Il n’est aucun lieu où elle ne parvienne ; mais dans la lumière, aucune matière ne peut pénétrer ni aucune chose qui lui soit étrangère. Ma lumière est intangible ; elle a pour fonction de donner sans jamais s’arrêter.

            Telle est la condition de l’âme qui vit dans ma Divine Volonté. L’âme devient lumière avec la lumière de la Divine Volonté et, par conséquent, elle descend dans la profondeur des cœurs et apporte avec elle le bien de cette lumière. Ma Volonté s’étend partout et sur toute chose comme pour apporter à tout et à tous les effets que contient sa lumière. L’âme se sentirait trahie si elle ne pouvait pas s’étendre à tous et à toute chose. Si bien que l’âme s’élève dans les hauteurs et, pénétrant au-delà de la voûte azurée des cieux, elle fait écho à ma Volonté qui règne dans la Patrie céleste. Ma Volonté qui règne dans l’âme et cette même Volonté qui règne dans la Patrie céleste descendent ensemble et s’étendent pour former cette pluie de joies, de béatitudes et de bonheurs nouveaux qui tombe sur tous les bienheureux.

            La vie dans ma Volonté est admirable et elle est un continuel prodige. Elle contient tous les biens, elle est le germe qui se multiplie à l’infini. Sa fécondité est inimitable et c’est pourquoi la terre et le ciel tout entiers en rêvent. Elle est la victoire de Dieu sur la créature, et la victoire de l’homme sur son Créateur. Comme il est beau de voir l’Être suprême, l’éternelle Majesté, et la petitesse de la créature chanter victoire ! Et par la vertu de cette Divine Volonté, le petit et le grand, le faible et le fort, le riche et le pauvre rivalisent entre eux, et les deux crient victoire !

            C’est pourquoi j’ai un si grand désir que ma Divine Volonté soit connue, que son règne arrive, pour accorder à la créature sa victoire et sa place au même niveau que moi. Sans le règne de ma Volonté dans la créature, cela ne peut pas être ; il y aura toujours une distance entre moi et la créature et jamais elle ne pourra vaincre ni chanter victoire. L’œuvre de nos mains ne sera pas à notre image.

25.  22 mai 1927 — Le nombre total de toutes les choses et de tous les actes humains a été établi à la Création. Comment Jésus a tout pris en lui.

            Je me fusionnais avec mon doux Jésus dans sa Divine Volonté pour multiplier mes pensées par les siennes et je me plaçais en chaque pensée des créatures afin de pouvoir donner à mon Créateur des actes d’hommage, de gloire et d’amour pour toutes les pensées de chaque créature. Mais en faisant cela, je pensais : « Comment mon bien-aimé Jésus a-t-il pu faire des actes pour tous les actes, toutes les pensées et tous les pas que les créatures allaient faire ? » Et mon Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, tout comme dans la Création, ma Divine Volonté a établi le nombre de toutes les choses créées, tel que le nombre des étoiles, des plantes et des espèces, et jusqu’au nombre des gouttes d’eau, ma Volonté a également établi celui des actes humains des créatures. Rien ne peut être perdu ou augmenté conformément à l’ordre établi par le Divin Fiat. Les créatures, en vertu du libre arbitre qui leur a été accordé, pouvaient faire que ces actes soient bons ou mauvais, mais non qu’ils soient supérieurs ou inférieurs en nombre ; cela ne leur a pas été accordé. Tout est établi par la Divine Volonté.

            Dans la Rédemption, le Fiat éternel qui régnait dans mon Humanité connaissait tous les actes que devaient accomplir les créatures : toutes les pensées, tous les mots et tous les pas, rien n’y manquait. Il n’est donc pas surprenant que j’aie multiplié tous mes actes pour chacun des actes des créatures afin que la gloire du Père céleste puisse être complétée de ma part au nom de chaque créature et pour chacun de ses actes. Et le bien que j’implorais pour elles était complet, de telle sorte que chaque acte de la créature, chaque pensée, parole ou pas devait avoir l’aide de mon acte. Chacune de mes pensées devait aider et donner la lumière à chacune de ses pensées, et ainsi de suite pour toutes les autres créatures. 

            Tout est compris en moi. J’ai formé en moi la nouvelle Création de tous les actes des créatures afin de pouvoir à nouveau tout leur rendre. Rien ne manquait ; autrement, si même une seule pensée avait manqué, ce n’aurait pas été une œuvre digne de ton Jésus. La créature aurait trouvé un vide dans mes pensées et n’aurait pas eu l’aide, la force et la lumière de cette pensée quand elle l’aurait voulu. Or, ma fille, ma Divine Volonté a formé avec moi cette nouvelle Création de tous les actes humains des créatures afin de pouvoir implorer le Royaume du Fiat suprême de mon Père céleste. Et les créatures trouveront ce triple secours de force et de lumière dans tous leurs actes pour que revienne le Royaume de ma Volonté. Et ce triple secours universel sera constitué des actes de la Reine Souveraine, des actes de ton Jésus, et de ceux de la petite fille de la Divine Volonté.

            Je me demandais après cela ce que pouvait être cette Divine Volonté. Et Jésus ajouta : 

         Ma fille, la Divine Volonté signifie donner Dieu à Dieu. C’est une effusion divine qui transforme la nature humaine en nature divine. C’est la communication de la vertu créatrice qui embrasse l’infini, s’élève dans l’éternel et prend dans la paume de sa main l’éternité afin de pouvoir dire à Dieu : « Je t’aimais de toute éternité. Ta Volonté n’a pas de commencement. Elle est éternelle avec toi et moi ; en elle, je t’aimais d’un amour qui n’a ni commencement ni fin. » Qu’est-ce que ma Volonté ? Ma Volonté est tout.

26.  24 mai 1927 — L’offrande de son travail dans la Divine Volonté. La créature qui vit en elle forme de nombreux actes de vies divines et possède la vertu de dédoublement.

            J’offrais mon travail en disant : « Jésus, mon amour, je veux tes mains dans les miennes afin de donner à notre Père céleste cet amour et cette gloire que tu lui as donnés individuellement par tes travaux lorsque tu étais sur terre. Je veux aussi m’unir à toi lorsque toi, le Verbe du Père, tu participais de toute éternité avec le Père à ses propres œuvres et que tu aimais d’un amour réciproque et une égalité parfaite. Je veux te glorifier de cette même gloire avec laquelle vous vous glorifiez entre les Trois Personnes Divines. Mais je ne suis pas encore heureuse ; je veux placer mes mains dans les tiennes afin de pouvoir me couler avec toi dans ta Volonté. Je veux me couler dans le soleil pour te donner la gloire de la lumière, de la chaleur et de la fécondité du soleil. Je veux me couler dans la mer pour te donner la gloire de ses vagues et de son continuel murmure. Je vais dans l’air pour te donner la gloire du chant des oiseaux, dans le ciel bleu pour te donner la gloire de son immensité, et ma voix coule dans le scintillement des étoiles pour te dire Je t’aime. Je veux me couler dans les champs de fleurs pour te donner la gloire et l’adoration de leurs parfums. Il n’y a pas d’endroit où je ne veux aller pour que tu puisses entendre ta petite fille qui t’adore, t’aime et te glorifie partout. » Je disais cela et bien d’autres choses lorsque mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, je sens en toi ma propre gloire, mon amour, ma vie et mes travaux. Ma Volonté centralise tout en toi. Mais aussi, lorsque tu travailles, ma Volonté te prend dans le soleil et tu agis avec sa lumière. Tes mouvements coulent dans les rayons du soleil et, lorsque sa lumière est diffusée, tu diffuses la gloire et l’amour de ton Créateur. Comme il est beau de voir ma fille dans toutes mes œuvres pour me donner l’amour et la gloire que contient chacune d’elles. Et comme ma Volonté possède la vertu de dédoublement, elle te dédouble également pour que tu puisses te trouver dans la mer, dans l’air, dans les étoiles – partout – afin de m’aimer et d’être aimée et glorifiée. 

            Ma fille, pour chaque acte que la Divine Volonté accomplit en union avec l’âme, une Vie divine est formée, et comme ma Volonté est divine, elle ne peut faire moins que former des Vies divines dans tes actes. De telle sorte que là où elle règne, lorsque l’âme travaille, parle, pense, que son cœur bat, etc., ma Divine Volonté est à l’œuvre, et ses pensées, ses paroles et ses battements de cœur coulent dans ceux de la créature afin d’y former premièrement son acte, sa parole, pour ensuite donner une place à sa Vie divine. Ainsi, des Vies divines surgissent de tout ce que l’âme fait de telle sorte que le ciel et la terre sont peuplés d’autant d’images de Vies divines. L’âme devient la reproductrice de la Vie divine et la fait se dédoubler partout. 

            Ma Volonté n’est pas moins puissante dans l’âme où elle règne qu’elle ne l’est au sein des Trois Personnes Divines. Et c’est pourquoi, possédant la vertu de dédoublement, ma Volonté forme non seulement dans l’âme autant de Vies divines qu’elle désire, mais elle y forme aussi son ciel, son soleil, ses mers d’amour, ses champs de fleurs, et fait que l’âme peut dire à son Dieu : « Tu m’as donné un ciel et je te donne un ciel, tu m’as donné un soleil et je te donne aussi un soleil, tu m’as donné des mers, des champs de fleurs et je te donne aussi des mers et des champs de fleurs. »

            Oh ! puissance de ma Volonté ! Que ne peut-elle pas faire dans l’âme où elle règne ! Par conséquent, là où elle règne, ma Volonté fait ses délices de placer l’âme au même niveau que nous, car elle sait que c’est notre Volonté que la créature soit à notre image et à notre ressemblance ; et notre Volonté, fidèle exécutrice, la rend telle et nous appelons cette créature là où règne notre Fiat suprême. C’est notre gloire, notre amour et notre vertu ; et c’est uniquement dans notre Volonté que l’âme peut y parvenir. Sans ma Volonté, il existe une grande distance entre le Créateur et la créature. C’est pourquoi j’ai un si grand désir que la Divine Volonté règne dans la créature afin de laisser un grand champ d’action à notre Volonté pour qu’elle puisse y dédoubler nos œuvres, nos vies, et élever la créature jusqu’au dessein en vue duquel elle a été créée. La créature est sortie de notre Volonté. Il n’est que juste qu’elle marche dans les pas de notre Volonté et retourne à son Créateur par le même chemin d’où elle sortie, toute belle et enrichie par les prodiges de notre Fiat éternel.

27.  26 mai 1927 — Dieu a formé dans la Création toutes ces chambres afin que l’homme puisse toujours y trouver Dieu et qu’il puisse lui donner ses attributs. Jésus dissipe les doutes. Ce qui est impossible pour l’âme est aisé pour Dieu. L’âme se plaint et Jésus la rassure.

            Mon état d’abandon dans la divin Fiat continue, et après avoir suivi ses actes dans la Création, je pensais à la manière de réordonner devant la suprême Majesté toutes les relations entre le Créateur et la créature que l’ingratitude humaine avait brisées. Et mon Jésus adoré, se manifestant au-dedans de moi, me dit :

            Ma fille, regarde toute la Création : le ciel, les étoiles innombrables, le soleil, le vent, la mer, les champs de fleurs, les montagnes et les vallées sont tous des chambres que j’ai formées, et en chacune d’elles se trouve un palais royal où je demeure. J’ai fait cela pour que l’homme puisse facilement trouver son Dieu, immédiatement et partout. Et son Dieu s’est installé en chacune de ces chambres pour y attendre l’homme. Les chambres n’étaient pas fermées et l’homme n’avait même pas besoin de frapper à la porte et pouvait entrer librement aussi souvent qu’il le désirait. Dieu était prêt à recevoir l’homme. Le Créateur du ciel et de la terre ne s’était pas installé dans une seule chambre, mais partout, afin que l’homme puisse toujours le trouver. Il a disposé ces chambres très près les unes des autres, car il ne devrait pas y avoir de distance entre le Créateur et la créature, mais uniquement proximité et familiarité. Par conséquent, toutes ces chambres étaient et sont encore des liens, des moyens et des chemins entre Dieu et l’homme. 

            Mais qui devait entretenir ces liens, consolider ces relations et veiller à ce que les portes soient ouvertes ? C’est notre Volonté régnant dans l’âme qui devait avoir l’importante responsabilité de maintenir l’ordre de notre Création. Mais lorsque l’homme s’est séparé du divin Fiat, ces liens ont perdu de leur force, les relations se sont relâchées, les chemins ont été barrés et les portes fermées. L’homme a perdu son héritage, il a été dépouillé de tous ses biens et ses pas ne rencontraient que des pièges pour le faire chuter. En ne faisant pas ma Volonté, l’homme perdait tout et il ne lui restait rien de bon ; en faisant ma Volonté, il acquiert tout et il n’est aucun bien qui ne lui soit rendu.

            Que n’a pas fait dans la Création la bonté paternelle du Créateur pour l’amour de l’homme ? Non seulement le Créateur a-t-il fait de nombreuses chambres, mais il les a faites différentes les unes des autres afin d’être trouvé de bien des façons différentes par celui qu’il aimait. Dans le soleil, le Créateur se laissait trouver revêtu de lumière, toute majesté, brûlant d’amour, attendant de donner à l’homme sa lumière pour qu’il puisse le comprendre, de donner à l’homme son amour pour qu’il puisse trouver son Dieu en entrant dans cette chambre et devenir lumière et amour. Dans la mer, l’homme pouvait trouver son Dieu fort qui lui donnait la force. Dans le vent, il le trouvait qui régnait et dominait pour donner à l’homme l’empire sur toute chose. Bref, en toute chose créée, Dieu attendait l’homme afin de le faire participer à ses qualités.

            Après quoi, je me disais : « Jésus aime tellement sa Volonté et on dirait qu’il veut tellement qu’elle soit connue pour qu’elle puisse régner et dominer. Mais il me semble difficile que sa Volonté soit connue parce que personne ne s’en préoccupe, personne ne s’y intéresse. C’est seulement Jésus qui s’y intéresse, mais pas les créatures. Alors, si les créatures ne rendent pas gloire à Dieu et si la plénitude des biens ne leur est pas donnée, comment ce règne du Fiat éternel peut-il être connu ? » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus se manifesta au-dedans de moi et me dit :

            Ma fille, ce qui te paraît difficile n’est pas difficile pour Dieu. Tout comme dans la Rédemption, toutes les difficultés et les perfidies humaines n’ont pu faire obstacle au cours de notre amour, et moins encore à accomplir la décision par notre Volonté de venir racheter la génération humaine. Lorsque la Divinité décide d’accomplir un acte, de réaliser une œuvre, quels que puissent être les circonstances, les raisons ou les obstacles, elle triomphe de tout, l’emporte sur tout, et fait ce qui a été établi. Le point culminant et le plus important pour Dieu est d’établir ce qu’il veut faire ; ayant fait cela, il a tout fait. 

            Par conséquent, s’il a été établi en nous que notre Volonté doit être connue et que son Royaume doit venir sur la terre, la chose est déjà faite. La Rédemption a été accomplie parce que nous l’avions établi, et ce sera la même chose pour notre Volonté. De plus, dans la Création, ce Royaume est sorti de notre Divinité ; l’ordre y était total, car notre Volonté régnait et dominait. À la chute de l’homme, ce Royaume n’a pas été détruit ; il est intact et existe encore maintenant, mais il reste suspendu pour l’homme. Dans la Rédemption, j’ai tout rétabli. J’ai tout fait pour que l’homme soit racheté et j’ai tout fait également pour effacer cette suspension afin que la créature puisse entrer dans le Royaume du Divin Fiat, d’abord en accordant la première place à ma Rédemption puis, avec le temps, à ma Volonté. Il est difficile de construire un royaume, de réaliser une œuvre, mais une fois la chose faite, il est facile de la faire connaître. Et ce n’est pas la puissance qui manque à ton Jésus. Je peux omettre de faire ou de ne pas faire quelque chose, mais je ne peux jamais manquer de puissance. Je disposerai les choses, les circonstances, les créatures et les événements qui rendront facile la connaissance de ma Volonté. 

            Je me sentais véritablement très triste et je pensais : « Que mon état est difficile à supporter, j’ai l’impression de ne pas pouvoir continuer. La Divine Volonté est inexorable, immuable, et ce n’est pas une plaisanterie que d’avoir affaire à son Fiat. On ressent tout le poids de son immuabilité qui demeure imperturbable et impassible devant tout. La Divine Volonté vous place toujours dans la condition de vouloir ce qu’elle veut, même des châtiments et les privations mêmes de Jésus qui me coûtent tant. Il faut lui donner tout ce qu’elle demande, mais quant à ce que l’âme désire, rien ne doit lui être accordé, pas même la plus petite chose. » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, ma Volonté veut être libre dans l’âme et, par conséquent, elle ne veut pas voir la moindre petite chose de ce que l’âme désire, même si cette chose est sainte. Elle ne veut pas voir de limites dans cette âme. Elle veut étendre son empire sur toute chose et ce que veut ma Volonté, l’âme doit le vouloir également et elle doit le faire. Ainsi, l’âme ressent le poids de l’immuabilité de ma Volonté afin de devenir immuable et ne plus être sujette au changement si elle voit des créatures souffrir ou parce qu’elles manquent temporairement d’un bien. Ce serait alors sortir de son immuabilité, et c’est une sainteté humaine. 

            La sainteté de ma Divine Volonté est une sainteté divine qui ne se permet pas de telles faiblesses. Si ma Divine Volonté y était sujette, notre Justice serait sans vie dans notre Être suprême, ce qui ne peut être. Si tu savais dans quelle condition se trouve ma Justice en ces temps-ci ! Si elle devait se décharger sur toi, tu serais écrasée et ma Volonté ne veut pas que tu sois écrasée, mais elle veut que les créatures participent à sa douleur afin que leurs yeux s’ouvrent et qu’elles comprennent dans quel aveuglement elles sont tombées. 

            Toutes les grandes nations vivent chargées de lourdes dettes ; si elles ne contractaient pas des dettes, elles ne pourraient pas vivre. Et pourtant elles festoient et n’économisent sur rien. Elles préparent des guerres, ce qui occasionne d’énormes dépenses. Ne vois-tu pas toi-même dans quel aveuglement et dans quelle folie elles sont tombées ? Et toi, ma petite enfant, tu voudrais que ma Justice ne les frappe pas, que je leur accorde encore plus de biens temporels pour qu’elles deviennent encore plus aveugles et plus folles. Et voyant que ma Volonté n’accède pas à toutes tes demandes, tu te plains, tu as le sentiment que ma Volonté a pris toute la place en ton âme sans te laisser la liberté de faire quoi que ce soit et tu ressens la force de la sainteté et de l’immuabilité de ma Divine Volonté. Je t’ai souvent dit que mes privations ne sont pas autre chose que les vides de ma Justice qui se prépare à frapper les peuples. 

            Aussi, ma fille, ne te décourage pas. Tu ne sais pas à quel point je t’aime et combien de trésors j’ai déposés en toi. Je ne peux pas te quitter, je dois veiller sur les trésors que j’ai placés en toi. Tu dois savoir que chaque parole est un don divin. Et combien de paroles ne t’ai-je pas dites ? Et lorsque je fais un don, je ne le reprends jamais ; et pour être sûr que mes dons sont en sécurité, je veille sur eux et sur l’âme qui les possède. Par conséquent, laisse-moi libre d’agir et laisse ma Volonté régner librement en toi.

 

DEO GRATIAS !