1ère journée

Lundi 10 octobre : Arrivée à 9h00 au lycée M.G.Agnesi

1) Cours de Philosophie avec Cristina MAZZA (professeure de Philosophie et d'Histoire)

2 heures (9h00-11h00)

  • Groupe de 20 élèves, série linguistique (18 filles, 2 garçons), classe 5BL, dernière année.

  • Nous présentons le lycée Jean Hinglo, le système éducatif français et l'Ile de La Réunion aux élèves et à Cristina. C'est l'occasion d'échanger et de comparer les deux systèmes éducatifs avec les élèves. Nous recueillons déjà plusieurs informations : Les élèves ne changent pas de salle de classe. Les enseignants se déplacent. Ils ont cours toute la matinée de 8h00 à 13h00 et n'ont jamais d'heure libre dans leur emploi du temps. Cristina nous précise qu'ils ne peuvent pas rester seuls dans les couloirs ou devant l'établissement. Les élèves nous expliquent également qu'ils ont des vacances à Noël (15 jours), à Pâques (10 jours) et qu'ils terminent l'année scolaire la première semaine de juillet pour reprendre le 12 septembre. L'échange se fait très naturellement en anglais, en italien et en français. Les élèves sont très à l'aise à l'oral et ils changent de langue avec habileté. La constitution des classes reste la même durant les cinq années du lycée. Nous sommes tous les trois surpris par le grand nombre de filles dans ce groupe. Cristina nous précise que les garçons sont beaucoup plus nombreux que les filles dans la filière scientifique et inversement dans la filière linguistique.

  • Nous terminons la séance par une discussion autour de la laïcité dans le prolongement de leur cours de philosophie à la demande de Cristina ; Monsieur SARIE prend la parole pour expliquer aux élèves l'histoire de la laïcité en France. Les élèves n'hésitent pas à questionner ou à prendre la parole pour donner leur opinion.

2) Cours de Philosophie avec Francesco (professeur de Philosophie et d'Histoire)

1 heure (11.00-12.00) - David SARIE et Pauline ROBIN

Groupe de 23 élèves de la section linguistique :

Nous avons assisté au cours de philosophie de Francesco. Les élèves sont en 3ème année, c’est-à-dire la première année d’enseignement de philosophie au Lycée. Celui-ci s’étale sur les trois dernières années du Lycée.


Le cours était consacré à la philosophie médiévale et la façon dont la réactualisation de la philosophie aristotélicienne avait introduit la question des rapports de la philosophie et de la théologie. Sont-elles subordonnées l’une à l’autre ? Sont-ce des démarches autonomes ?


Le cours commençait par une étude d’un passage de la Somme théologique de Thomas d’Aquin et se poursuivait par un exposé doctrinal sur Jean Dun Scot puis Guillaume d’Ockam à partir d’un Power-point.


Les élèves avaient préparé l’extrait suivant de Somme Théologique (Iq2a3):


Que Dieu existe, on peut prendre cinq voies pour le prouver.

La première et la plus manifeste est celle qui se prend du mouvement. Il est évident, nos sens nous l’attestent, que dans ce monde certaines choses se meuvent. Or, tout ce qui se meut est mû par un autre. En effet, rien ne se meut qu’autant qu’il est en puissance par rapport au terme de son mouvement, tandis qu’au contraire, ce qui meut le fait pour autant qu’il est en acte ; car mouvoir, c’est faire passer de la puissance à l’acte, et rien ne peut être amené à l’acte autrement que par un être en acte, comme un corps chaud en acte, tel le feu, rend chaud en acte le bois qui était auparavant chaud en puissance, et par là il le meut et l’altère. Or il n’est pas possible que le même être, envisagé sous le même rapport, soit à la fois en acte et en puissance ; il ne le peut que sous des rapports divers ; par exemple, ce qui est chaud en acte ne peut pas être en même temps chaud en puissance ; mais il est, en même temps, froid en puissance. Il est donc impossible que sous le même rapport et de la même manière quelque chose soit à la fois mouvant et mû, c’est-à-dire qu’il se meuve lui-même. Il faut donc que tout ce qui se meut soit mû par un autre. Donc, si la chose qui meut est mue elle-même, il faut qu’elle aussi soit mue par une autre, et celle-ci par une autre encore. Or, on ne peut ainsi continuer à l’infini, car dans ce cas il n’y aurait pas de moteur premier, et il s’ensuivrait qu’il n’y aurait pas non plus d’autres moteurs, car les moteurs seconds ne meuvent que selon qu’ils sont mûs par le moteur premier, comme le bâton ne meut que s’il est mû par la main. Donc il est nécessaire de parvenir à un moteur premier qui ne soit lui-même mû par aucun autre, et un tel être, tout le monde comprend que c’est Dieu.

La seconde voie part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.

La troisième voie se prend du possible et du nécessaire, et la voici. Parmi les choses, nous en trouvons qui peuvent être et ne pas être la preuve, c’est que certaines choses naissent et disparaissent, et par conséquent ont la possibilité d’exister et de ne pas exister. Mais il est impossible que tout ce qui est de telle nature existe toujours ; car ce qui peut ne pas exister n’existe pas à un certain moment. Si donc tout peut ne pas exister, à un moment donné, rien n’a existé. Or, si c’était vrai, maintenant encore rien n’existerait ; car ce qui n’existe pas ne commence à exister que par quelque chose qui existe. Donc, s’il n’y a eu aucun être, il a été impossible que rien commençât d’exister, et ainsi, aujourd’hui, il n’y aurait rien, ce qu’on voit être faux. Donc, tous les êtres ne sont pas seulement possibles, et il y a du nécessaire dans les choses. Or, tout ce qui est nécessaire, ou bien tire sa nécessité d’ailleurs, ou bien non. Et il n’est pas possible d’aller à l’infini dans la série des nécessaires ayant une cause de leur nécessité, pas plus que pour les causes efficientes, comme on vient de le prouver. On est donc contraint d’affirmer l’existence d’un Être nécessaire par lui-même, qui ne tire pas d’ailleurs sa nécessité, mais qui est cause de la nécessité que l’on trouve hors de lui, et que tous appellent Dieu.

La quatrième voie procède des degrés que l’on trouve dans les choses. On voit en effet dans les choses du plus ou moins bon, du plus ou moins vrai, du plus ou moins noble, etc. Or, une qualité est attribuée en plus ou en moins à des choses diverses selon leur proximité différente à l’égard de la chose en laquelle cette qualité est réalisée au suprême degré ; par exemple, on dira plus chaud ce qui se rapproche davantage de ce qui est superlativement chaud. Il y a donc quelque chose qui est souverainement vrai, souverainement bon, souverainement noble, et par conséquent aussi souverainement être, car, comme le fait voir Aristote dans la Métaphysique, le plus haut degré du vrai coïncide avec le plus haut degré de l’être. D’autre part, ce qui est au sommet de la perfection dans un genre donné, est cause de cette même perfection en tous ceux qui appartiennent à ce genre : ainsi le feu, qui est superlativement chaud, est cause de la chaleur de tout ce qui est chaud, comme il est dit au même livre. Il y a donc un être qui est, pour tous les êtres, cause d’être, de bonté et de toute perfection. C’est lui que nous appelons Dieu.

La cinquième voie est tirée du gouvernement des choses. Nous voyons que des êtres privés de connaissance, comme les corps naturels, agissent en vue d’une fin, ce qui nous est manifesté par le fait que, toujours ou le plus souvent, ils agissent de la même manière, de façon à réaliser le meilleur ; il est donc clair que ce n’est pas par hasard, mais en vertu d’une intention qu’ils parviennent à leur fin. Or, ce qui est privé de connaissance ne peut tendre à une fin que dirigé par un être connaissant et intelligent, comme la flèche par l’archer. Il y a donc un être intelligent par lequel toutes choses naturelles sont ordonnées à leur fin, et cet être, c’est lui que nous appelons Dieu.

Thomas d’Aquin, Somme théologique, I.q2 a3.


L’enseignant commence par examiner la première preuve qui pose la nécessité d’un moteur premier, cause de lui-même (causa sui), pour expliquer l’existence de toutes choses dans le monde. Les élèves interpellent leur enseignant et font spontanément le rapport avec la Métaphysique d’Aristote puis la quatrième consacrée à la cause finale. L’enseignant passe alors à la différenciation qu’opère Duns Scot entre théologie et philosophie. L’une explicite ce qui est obscur dans la Révélation et a pour fin le salut là où l’autre se base sur des principes évidents et vise la connaissance.

3) Rencontre de Florence SANTIAGO avec Sofia ROSASPINI, professeure de Français et Sara PANZERI, professeure d’Espagnol dans la salle des professeurs (11h00-12h00)

Observation et découverte du système éducatif italien

  • Dans le second degré, les enseignants ont une obligation réglementaire de service de 18h / semaine + 1h d’accueil avec les parents (1h choisie par l’enseignant dans son emploi du temps).

  • Sofia et Sara travaillent 14h/semaine (+ 1h accueil parents), leur demande a été accordée : elles ont un EDT à ¾ temps pour des raisons familiales et pour éviter un éventuel complément de service dans un autre établissement ( le français et l'espagnol sont enseignés au choix en LV3)

  • 1h d’accueil avec les parents : les parents prennent RDV avec l’enseignant sur la plateforme ClasseViva, via un lien Google Meet (ClasseViva = l’équivalent de Pronote, avec identifiant et mot de passe, pour les enseignants, élèves et parents).

Organisation interne

  • Les élèves restent dans la même salle pendant 5h (8h05-13h05), les professeurs se déplacent de salle en salle (récréation de 10h55 à 11h10)

  • Octobre : réunion prévue avec l’ensemble des enseignants et le personnel de direction pour préparer la journée Portes Ouvertes qui aura lieu en décembre : présentation du lycée aux parents des collèges . Les élèves collégiens s’inscrivent au lycée en janvier.

  • Une 40aine d’heures / an = réunions plénières

  • une 40aine d’heures/ an = conseils de classe, projets, réunions par discipline

  • 1 mois après la rentrée scolaire (12 septembre) : conseils de classe (bilan mi-trimestre)

  • TOUTES les matières sont évaluées à l'écrit ET à l'oral.

  • Une note de comportement est décidée de façon collégiale lors du conseil de classe trimestriel.

4) Cours d'Espagnol avec Sara PANZERI - 12h00-13h00 - D.SARIE, P.ROBIN, F.SANTIAGO

Classe 2B L (2ème année, série linguistique) - 15-16 ans

  • La classe est constituée d’un groupe de 16 filles. La moitié a étudié l’espagnol au collège, l’autre moitié a commencé au lycée ( elles apprennent l’espagnol depuis 1 an).

  • Le cours est dédié à une évaluation d’expression orale en continu : sous forme d’exposé avec support ( Canva ou PowerPoint), 4 élèves répondent à la question : ¿ Cómo vivía mi madre/ mi abuela cuando tenía mi edad? Le planning de passage a été établi en amont par l’enseignante. Les élèves passent chacune leur tour et s’expriment en continu pendant une dizaine de minutes, sans notes.

  • En septembre, la séquence sur laquelle a travaillé l’enseignante portait sur les temps du passé (imparfait, passé simple) et du présent + structures de comparaison ( mientras que, antes, en aquellos tiempos / ahora ) + lexique de l’habitude, des goûts (soler, gustar…)

  • Les élèves sont notés sur 10 points, en fonction de 4 critères de 1 à 2,5 : grammaire, lexique, contenu de l'exposé, qualité et originalité la production finale.

  • Le niveau des élèves qui n’ont fait pour certaines qu’une année d’espagnol nous a impressionné tous les trois. Les élèves sont à l’aise à l’oral, maîtrisent les structures simples et complexes. L’exposé est dynamique, les élèves présentent des photos personnelles de leur famille (grand-mère, mère, elle-même) qu’elles commentent et comparent ( mode de vie, vêtements, loisirs, vacances, amis, relations familiales, études).

  • Madame Santiago, durant les dix dernières minutes, présente le lycée Jean Hinglo en espagnol à partir du Power Point que Mme Robin a fait en anglais.

Merate :

Le Liceo Agnesi se situe dans la petite ville de Merate. Après cette première journée d'observation, nous allons visiter le centre ville historique.