pHOTOGRAPHIES EN BORD DE PLAGE

'One.FIVE METERS'

Le littoral, dans son premier mètre cinquante de profondeur, marque la transition entre l'élément aérien et aquatique. C’est également la première expérience que l’on vit du milieu aquatique. Une fois franchi, nos sens subissent une métamorphose troublante. Le toucher s'émousse, notre vision nécessite un masque, notre ouïe perçoit différemment, le goût s'efface. C'est un monde entier, régi par ses propres règles, qui s'ouvre à nous.

Je dois cette phrase à l'artiste mondialement connu Miquel Barceló qui m'a dit au cours d'une discussion : "Il y a quelque chose de presque dérisoire, ridicule, de se contenter à 1m50 d’eau, au lieu de plonger. Mais j'aime la démarche. Repartir aux origines, aller dans l'autre sens"

Ce qui rend mon approche nouvelle réside dans son accessibilité radicale. Alors que les photographes marins requièrent généralement un équipement sophistiqué, des certifications de plongée en eaux profondes et un investissement financier conséquent, mon travail émerge de ce que chacun pourrait théoriquement observer. Ma philosophie s'attache à démontrer que des découvertes extraordinaires se produisent dans les endroits les plus ordinaires, sans nécessiter de profondeurs spectaculaires pour s'émerveiller.

Le caractère démocratique de mes sujets reflète des thèmes plus larges de l'art et de la science contemporains : le rejet des stéréotypes et des préjugés, la célébration de l'oublié, l'insistance sur le fait que l'expertise et l'accessibilité ne doivent pas s'exclure mutuellement. Ses images fonctionnent comme des arguments visuels en faveur de l'attention plutôt que du spectacle, de la patience plutôt que de la sensation.