Le samedi en fin de matinée
La biocorrosion dans le karst
Lionel Barriquand
Université de Savoie Mont-Blanc - France
EDYTEM
La corrosion due aux chiroptères est une nouvelle façon de penser concernant l’évolution des grottes. Les premières études ont été réalisées dans des pays tropicaux vers 2010. Depuis quelques années de nombreuses études ont été réalisées en France à ce sujet.
Les chauves-souris sont des occupants emblématiques des grottes qui abritent des colonies, parfois de tailles gigantesques, pendant de très longues périodes. Ces occupations sont à l’origine d’accumulations de guano qui libèrent des substances agressives. Ces dernières agissent directement sur la roche et des concrétions en les altérant. De plus, de par leur température corporelle et leur respiration, les colonies de chauves-souris peuvent entraîner une modification de l’aérologie d’une cavité et ainsi provoquer des phénomènes de condensation-corrosion sur les parois. La conjugaison de ces impacts peut s’avérer considérable et entraîner des changements significatifs sur la morphologie des cavités.
Les études les plus récentes, menées en France montrent que le guano peut se conserver pendant des dizaines de milliers d’années quand les conditions climatiques sont favorables. Il préserve en son sein de nombreuses archives environnementales qui permettent de mettre en lumière les environnements naturels du karst et les modifications liées à l’anthropisation qui étaient jusqu’alors méconnus.
Nous ferons le point sur les connaissances acquises dans ce domaine ces dernières années à travers des exemples pris en France mais également dans d’autres pays.
Un exemple spectaculaire de biocorrosion sur une paroi de la grotte de Cioclovina en Roumanie.