De quoi Jonathan est-il le prénom?

Jonathan de Sousa est un enfant de ce siècle. Charmeur et très à l'écoute de son interlocuteur, il vous reçoit dans son intérieur parisien plein de lumière, parquet craquant, tableaux à terre, un petit chien sautant entre les canapés. Ses idées vont aussi vite que sa parole. Son accent british trahit son enfance diplomatique internationale dans de si jolies résidences, où sa famille pratiquait l'art pictural tout autant que le strict protocole. Ses racines et sa culture sont vastes et transatlantiques, entre Boston et Madère, deux pays où l'on conquit jadis sa liberté. Il ne vous dira qu'ensuite qu'il a longtemps œuvré dans la publicité, ses annonces, ses logos, ses images ciselées à l'aune du client et de la dictature du consommateur, redoutable école de rigueur et d'efficacité visuelle.

Surdoué en dessin et salué par ses maîtres, il finira bien par vous avouer qu'il a eu une carrière de dessinateur portraitiste, un art si difficile. Puis de coloriste pour ses tableaux figuratifs chaleureux et intimistes dont certains sont sur ses murs, et qui firent l'essor de sa carrière internationale. Dorénavant reflet de nos cités, dans un Street Art d'orfèvre, Jonathan se sent à l'aise dans ses tableaux abstraits qu'il peint avec rythme et minutie. Il prépare lui-même ses couleurs à l'huile qu'il crée à l'unique, jamais satisfait des couleurs en tubes, dans des mélanges subtiles qu'il faut regarder de près au prisme de la lumière. Ses couleurs ont le bonheur de s'accommoder avec des décors académiquement classiques ou furieusement contemporains, respirations visuelles qui accrochent l'œil et font valoir l'ameublement.

Ses abstraits sont formatés au carré des certitudes architecturales contemporaines. Facile d'y retrouver nos gratte-ciels, nos plateformes, toits des cités, murs d'immeubles et esplanades. Mais aussi ce que la vie moderne met chaque heure sous nos yeux informatisés, histogrammes financiers, tableaux XCEL, jeux vidéo. Une esthétique mathématique pas si abstraite car emplie de messages quotidiens, sources de notre travail. Mais la certitude anguleuse laisse échapper des nuages, des fumées et des parfums. La vie reprend le dessus dans l'échappée belle de nos rêves, il y a une conscience qui bat derrière le béton. Face au tableau démarre un voyage individuel, chacun y retrouve ses rêves d'hier, et l'impulsion de poursuivre son chemin de vie. 

Où vais-je mettre son tableau chez moi ? Jonathan transforme ma ville en jardin extraordinaire, elle est mon palais individuel. IL est le Street Art égoïste. Michel Soyer