L'île du Sud

Est ce que la Liberté est le rêve d'un fou?

Après un an en Australie, je me sentais prêt pour me découvrir davantage en profondeur. Je suis devenu bilingue, j'ai fait beaucoup d'auto-stop, je suis resté chez plusieurs inconnus et j'ai réduis mon besoin de planifier. Ces deux mois de voyage en Nouvelle-Zélande me pousseront dans mes limites pour découvrir combien de temps je me sens à l'aise sans mes amis autour de moi et sans but précis. En d'autres termes: Combien de temps je me sens bien avec moi-même et combien de temps puis-je errer?

Les deux objectifs de cette expérience

Mon but principal est de découvrir mon adaptabilité face à n'importe quelle situation. Par conséquent j'ai seulement booké 2 vols et aucun logement:

Ne pas faire de plans signifie ne pas se projeter mentalement dans votre futur proche. Vous pouvez être n'importe où, n'importe quand. Vous arriverez quelque part à un moment donné mais vous ne savez pas comment ni quand. Vous ne savez même pas quand vous trouverez de l'eau, où et quoi manger, qui vous allez rencontrer, où est ce que vous dormirez... Vous échappez au temps et à l'espace. Chaque seconde, chaque action devient une unique surprise dans une vie et vous pouvez changer d'avis n'importe quand. Bien que vous vous déplacer en permanence vous êtes libérés de l'énergie cinétique. C'est le vrai goût de la liberté.

Ce voyage est également une expérience au long court au sujet de la bonté dans ce monde et comment vous vous sentez après avoir partagé quelques heures avec des gens que vous ne connaissiez pas avant et que vous ne reverrez jamais ensuite. J'ai envie de croire en l'Humain bien que le profit et l'individualisme l'aient transformés en une drôle d'espèce. Bien sûr il est plus facile de tenir ce discours dans un pays qui n'est pas en guerre et où les étrangers ne sont pas vus comme des "portefeuilles sur pattes". Être positif concernant les Humains ne veut pas dire naîf. La Confiance en soi renforce votre propre sécurité et vous rend beaucoup plus difficile à agresser. La lumière du jour renforcera votre sécurité. La connaissance des aspects tumultueux du pays que vous êtes en train d'explorer vous protègera (drogues, mafia, business du sexe, égalité homme/femme). Cela fait toute la différence entre sécurité et insécurité.

Il y a aussi une autre chose que j'ai réalisé plus tard au Pérou quand je poursuivais la même expérience. Le Pérou est plus exposé aux aggressions physiques que la Nouvelle-Zélande. Quand vous vous trouvez dans un pays où de terribles choses se produisent régulièrement (gangs, vols, meurtres sont fréquents au Pérou), les gens sont soudés les uns les autres et veulent vous protéger des sombres évènements qui se déroulent dans leur pays.
Dès que vous interragissez avec des gens à la lumière du jour dans leur langue maternelle vous serez toujours en sécurité.

Le projet

Cette quête prit forme vers la fin de mon voyage avec Grasshopper. Je voulais vivre l'exact opposé de cette expérience touristique où tout était organisé dès le premier jour. Aussi, je souhaite vraiment vivre une aventure en VTT. En un an j'ai seulement fait deux fois du VTT (autour de Perth et à Cairns). Au début je pensais qu'il serait plus facile d'acheter un VTT directement en Nouvelle-Zélande mais je n'avais aucune idée où l'acheter à un bon prix et où laisser mes bagages (j'ai un sac de 70L et un second de 35L). Après avoir fait du stop de Katoomba à Thredbo (j'ai suivi l'appel de la montagne) je suis parvenu à travailler dans un magasin de VTT à Jindabyne durant 1 mois.

Le jour de mon départ je n'avais toujours pas de VTT alors que je m'envolais la semaine suivante. Quand j'ai exposé les faits à Martin et Nicolas (les deux responsables du magasin de vélo) ils me dirent: "Pourquoi tu ne le prends pas ici? Nous t'offrons le prix fournisseur moins ton salaire. Tu ne trouveras pas meilleur marché". Ils avaient raison. Heureusement Tommy (C'est qui lui?) n'est pas contre mettre le VTT dans son coffre pour le trajet jusqu'à Sydney.

Désormais il ne me reste plus qu'une seule chose à résoudre. Que dois-je faire de mes deux sacs à dos? Cinq heures et demi nous sépare de Sydney et je dois trouver la solution dans ce temps imparti. Après quelques heures j'ai une idée: Je vais prendre mon sac à dos de 35L qui s'appelle "Only One" pour transporter tout ce dont j'ai besoin et je laisserai mon autre sac dans la voiture de Tommy qui le déposera à Jindabyne à son retour puisque j'ai prévu d'y retourner pour la saison d'hiver dans six mois.  

J'ai oublié de mentionner quelque chose de très important ici! Bien que je travaillais déjà à Sacred Ride à Jindabyne, je travaillais en même temps  à Thredbo en tant qu'homme de service en échange de la nouriture et du logement gratuit où je remplaçais quelqu'un qui était parti en vacances quelques jour après mon arrivée. Les manager du Sylver Brumby (Emma et Nicolas) me proposèrent un job pour la saison d'hiver car ils m'aiment bien et je suis fiable.

Fait marrant: Les deux Nicolas se connaissent et se sont rencontrés à Jindabyne. Ils sont tous les deux Suisses et ils ont réalisés qu'ils avaient grandi dans le même quartier sans se connaître avant. 

Tous est fin prêt. J'ai un VTT haut de gamme, un seul sac à dos et aucun plan pour les six prochains mois!

En avant pour l'aventure!