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2024-04-10
Présentation de l'article
Cette entrée de l'Encyclopédie des Années folles concerne le style musical du jazz. Dans la présente page, le lecteur pourra s'informer sur les origines de cette musique, son influence et sa popularité durant les années 1920. Des figures clés de la culture du jazz telles que Louis Amstrong et King Oliver seront aussi présentées. Tout au long de l'article, des extraits audiovisuels accompagneront les informations pour mieux les illustrer et rendre l'expérience de lecture plus immersive.
Plus formellement, cet article contient les sections suivantes :
Chapitre I / Le Jazz : les origines
1.1. Étymologie du mot jazz
1.2. Racines et influences musiciales
Chapitre II / Le jazz durant les Années folles
2.1. Diffusion et popularisation du Jazz
2.2. Le public ciblé
Chapitre III / Les grands noms du jazz des années 1920
Le jazz : les origines
Chapitre I
L'étymologie du mot jazz
Les origines du mot jazz restent assez floues et sont hautement sujettes à débat. Nous savons que l'emploi de cette expression est déjà généralisée dans les années 1920. De nombreuses hypothèses ont été soulevées jusqu'à ce jour, en voici quelques-unes :
Selon une légende, un ivrogne aurait entendu un groupe de musiciens jouer et les aurait encouragés en leur disant « Jass it up boys ! » (allez les gars, chauffez!). Les musiciens auraient donc pris le nom de Jass Band qui s'est ensuite transformé en Jazz Band après que plusieurs gens se soient moqués d'eux en faisant le jeu de mot Ass Band (Groupe de fesse).
Le mot pourrait aussi tirer ses origines de l'expression jizz qui signifie sperme ou éjaculation. Ce rapprochement érotique viendrait du fait que le jazz se caractérisait par son style rempli de sonorités expressives et de syncopes (prolongation sur un temps fort d’un élément accentué d’un temps faible, dans le but de briser le rythme)
Une autre hypothèse avance que le mot jazz proviendrait en fait du français et se dérivant du verbe « jaser » qui aurait été emprunté aux communautés francophones de la Nouvelle-Orléans. Le verbe « jaser » aurait pris le sens de « remonter le moral ».
Les racines et l'influence musicale du jazz
Il faut garder à l'esprit que le jazz est d'abord une musique qui tire ses origines dans la culture afro-américaine de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Le jazz possède des origines multiples issues de la culture et du folklore afro-américain du sud des États-Unis et, plus précisément, de la Nouvelle-Orléans. C'est après la Première Guerre mondiale (1914-1918) que le jazz devient un style d'expression musciale privilégié par les communautés afro-américaines.
Les trois principales inspirations musicales du jazz sont :
Le Blues : un style musical qui apparait au XIXe dans le sud des États-Unis et qui dépeint le quotidien des esclaves noirs.
Le Negro-spiritual et le Gospel : arraché à la culture de leur pays d'origine, les esclaves noirs ont adapté la culture de leurs maîtres en créant des chants religieux inspiré de l'Ancien Testament et de l'Évangile.
Le Ragtime : une musique composée pour le piano qui se construit avec des mélodies rythmées.
Preachin blues de Robert Johnson, l'un des plus grands musiciens de blues afro-américain
Go down Moses de Louis Amstrong. Cette chanson est un excellent exemple de Spiritual/Gospel music
Le jazz durant les Années folles
Chapitre II
La diffusion et la popularisation du jazz
Le jazz naît dans les rues de Nouvelle-Orléans durant les années 1910. Dans cette ville, le quartier de Storyville, qui concentre plusieurs établissements liés à l'alcool, au jeu et la prostitution, devient l'un des premiers foyers du jazz. Plusieurs propriétaires de saloons ou de boîtes de nuit recrutent des jazzmen pour ramener une ambiance plus festive à la clientèle. C'est dans ce décors que de célèbres noms du jazz comme Louis Armstrong font leurs débuts. Malheureusement pour la scène naissante du jazz, le gouvernement décide ce quartier de débauche en 1917, ce qui a mené à un exode de musiciens de La Nouvelle-Orléans vers le nord des États-Unis, notamment à Chicago et à New-York. C'est notamment dans cette ville que se développe le style Nouvelle-Orléans. La Windy City est un point si focal de cette nouvelle musique afro-américaine que l'on a fini par la considérer comme la capitale du jazz dans les années 1920. De 1924 à 1930, le style Chicago est développé par des jeunes blancs sous l'influence du style Nouvelle-Orléans.
Le public cible
Le jazz a profité de la popularisation de la radio durant les Années folles pour se répandre partout aux États-Unis. Il faut dire que ce style musical s'est parfaitement accordé au climat d'optimisme, d'entrain et de divertissement qui caractérise la décennie 1920. En fait, le jazz a été si influent durant cette décénnie que le terme Jazz Age – popularisé par l'auteur de Gatbsy le Magnifique, F. Scott Fitzgerad – lui a aussi été associé. Les Noirs comme les Blancs y sont attirés et ne se retiennent pas de danser sur cette sonorité festive.
Le jazz était aussi joué dans des speakeasies, des établissements de distribution d'alcool illégaux. En effet, les années 1920 correspondent aussi à la période de la prohibition (1920-1933) durant laquelle le gouvernement des États-Unis interdit la fabrication, le transport, la vente, l'importation et l'exportation d'alcool.
Un speakeasy à San Francisco vers 1931
Les soirées dans les speakeasies sont bien souvent accompagnées de jazz. Boire et danser illégalement est, à cette époque, considéré glamour. Les Flappers – des jeunes femmes rebelles et avant-gardistes aux robes et aux cheveux courts qui aiment fumer, danser et boire – se retrouvent bien souvent dans des établissements comme les speakeasies ou les clubs de jazz de Harlem pour écouter du jazz, faire la fête et rencontrer des garçons.
Un groupe de Flapper qui s'amuse lors d'une soirée jazz
Le style vestimentaire typique des Flappers
Chapitre III
Des grands noms du jazz
Louis Armstrong (1901-1971), trompettiste et figure légendaire du jazz
Louis Armstrong et King Oliver
Né coeur du berceau du jazz en Nouvelle-Orléans, Louis Armstrong est de loin la figure la plus emblématique de ce mouvement musical. Comme beaucoup de jazzmans, Armstrong fait ses début dans le quartier dans le quartier historique du jazz, Storyville. Suite à la fermeture de ce quartier, Armstrong rejoint des orchestres de bateaux mouches du Mississippi. En 1922, il intègre finalement le Creole Jazz Band de King Oliver qui était déjà parti pour Chicago en 1918 dès la fermeture de Storyville. Ensemble, Armstrong et Oliver connaissent un succès fulgurant à Chicago grâce à leur duo de conert aux styles qui se complémentent parfaitement.
En 1924, Armstrong est attiré à New-York . Dans cette ville, il deviendra une soliste incroyable qui se donne en spectacle dans et développe la technique musicale du swing qui change à tout jamais le développement du jazz.
Malgré la longévité de sa carrière (Armstrong reste actif jusqu'à son décès en 1971), il faut admettre que c'est durant les Années folles qu'Armstrong s'établit en tant qu'ambassadeur du jazz.
King Oliver et son Creole Jazz Band (1923)