Ne pourrait-on pas se contenter de planter des arbres pour compenser nos émissions de CO2

Pour donner un ordre de grandeur du potentiel de la reforestation, on peut considérer un scénario où l'on recapte tout le carbone qui a été relâché dans l'atmosphère par les changements d'utilisation des terres. Alors, les concentrations atmosphériques de CO2 en 2100 seront diminuées de seulement 40 à 70 ppm (parties par millions). En sachant que ce chiffre donne une estimation haute car il est difficile de concevoir que toutes les forêts disparues seront replantées, il est à comparer aux 130 ppm qui correspondent environ à l'augmentation de la concentration de CO2 depuis l'ère pré-industrielle, concentration qui est vouée à croître. Au vu des émissions anthropiques actuelles, cela ne permettrait donc pas de les compenser.

On pourrait alors penser à planter des forêts là où il n'y en a jamais eu, c’est-à-dire afforester. Néanmoins, cette méthode d'élimination du dioxyde de carbone de l'atmosphère a des effets secondaires : comme elle change les propriétés de surface (comme l’albédo) localement, le réchauffement local pourrait en être augmenté ou diminué et le cycle de l'eau altéré. De plus, souvent, les forêts replantées n’ont pas réellement d’intérêt pour la population locale et pour la biodiversité.  

 

Source : AR5, WGI, Chapitre 6.