Qu'est-ce que le GIEC ?

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC, ou IPCC en anglais) a été créé par l’ONU en 1988. Il a pour mission de rédiger des rapports à partir des connaissances scientifiques dans le domaine du changement climatique : ses causes, ses conséquences, les mesures à mettre en place pour en limiter l’ampleur et pour s’y adapter. Il n’entreprend pas de travaux de recherche, mais évalue de façon objective la littérature scientifique déjà publiée. 

Le rôle du GIEC n'est pas de faire des recommandations aux décideur·se·s politiques, mais seulement d'informer sur la situation actuelle et future. Autrement dit, les travaux de l’organisation se veulent, par conséquent, utiles pour la prise de décision, mais sans intention de dicter l’action à engager.

La quasi-totalité des pays, 195 aujourd’hui, sont membres du GIEC. Ils se réunissent chaque année lors d’une ou deux assemblées au cours desquelles sont prises toutes les décisions importantes, qu’on appelle assemblée plénière

En trente ans d’activité, le GIEC a publié 5 rapports d’évaluation (figure 1) : le FAR (First Assessment Report) en 1990, le SAR (Second AR) en 1995, le TAR (Third AR) en 2001, l’AR4 en 2007 et l’AR5 en 2014. Le 6e rapport (AR6) sera publié en 2021-2022. 


Figure 1 : Années de publication des cinq rapports d'évaluation du GIEC.
Figure 2 : Les problématiques des trois groupes de travail (working groups ou WG en anglais).

Les rapports sont rédigés par trois groupes de travail distincts, qui étudient chacun un type de problématique différent (figure 2). Le groupe de travail I s’intéresse aux sciences physiques de l’évolution du climat, tandis que le groupe II examine les conséquences, les vulnérabilités et les mesures d’adaptation au changement climatique. Le groupe III, quant à lui, étudie les mesures d’atténuation envisageables. Ces rapports sont accompagnés d’un « Résumé à l'intention des décideurs » (Summary for Policymakers ou SPM), assez court, notamment utilisé lors des Conférences des parties (COP). Par exemple, le SPM du groupe de travail I résume en une trentaine de pages un rapport de plus de 1500 pages.

Les couvertures de l'AR5. De gauche à droite : groupe de travail 1, 2 et 3.

Le GIEC produit également des rapports spéciaux sur des thèmes ciblés. Par exemple, le rapport SR15 porte sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, et a été commandé au GIEC par la COP21 de Paris. Le dernier en date, publié en septembre 2019, résume l’état des connaissances sur les océans et les surfaces gelées (la cryosphère) dans le contexte du changement climatique (SROCC). 

Couvertures des derniers rapports spéciaux du GIEC. De gauche à droite : le SR15, le SRCCL (Changement climatique et terres émergées) et le SROCC. 

Pour en savoir plus sur la rédaction des rapports du GIEC, clique ici.

Sources : "Trente ans d’histoire du Giec" de Jean Jouzel, Michel Petit et Valérie Masson-Delmotte, La Météorologie, 2018 ; le site du GIEC (ipcc.ch).