En tant qu’individu, nous pouvons définir notre « empreinte carbone ». En 2015, l’empreinte carbone moyenne des Français·e·s était de 12 tonnes de CO2 équivalent par an et par personne. Ce chiffre prend en compte les émissions de gaz à effet de serre liées entre autres à l’alimentation, la construction, l’entretien et la consommation d’énergie au sein d’un logement, les déplacements personnels, la production de biens et de services qu’un individu a consommés, le tout sur une année complète. Il est important de comprendre que sont comptabilisées dans ce chiffre à la fois nos émissions directes (par exemple lorsqu’on effectue un trajet en voiture) mais aussi nos émissions indirectes, celles qui sont associées à nos choix de consommation, comme les émissions liées à la production et à l’acheminement de notre téléphone portable fabriqué en Chine, par exemple.

Pour quantifier nos émissions, on a besoin de mettre sur le même plan les différents gaz à effet de serre qui n'ont pas tous la même capacité à réchauffer la planète ou la même durée de vie dans l'atmosphère. Par exemple, le méthane réchauffe plus la planète que le CO2 mais reste moins longtemps dans l'atmosphère. Ainsi, pour les comparer, on a recours à une grandeur particulière : la « tonne de CO2 équivalent » (tCO2éq). Pour l'obtenir, on utilise une seconde grandeur, auxiliaire, qui est le potentiel de réchauffement global (ou PGW pour Potential Global Warming). Il permet de comparer l'effet sur le climat d'une masse d'un gaz à effet de serre donné par rapport à une même masse de CO2, et ce pendant une période donnée, puisque les différents gaz ont des durées de vie dans l’atmosphère différentes. Si l'on reprend l'exemple du méthane, une tonne de ce gaz à effet de serre aura eu au bout de 20 ans autant d’effet sur le climat que 86 tonnes de CO2 sur cette même durée, mais cette valeur descend à 33 tonnes de CO2 au bout de 100 ans puisque le méthane est plus rapidement détruit. Il est donc primordial de préciser un paramètre temporel pour que les données puissent avoir un sens. C'est la période de 100 ans qui a été très largement adoptée. Pour obtenir nos émissions en tCO2éq il suffit d'additionner les contributions de chaque gaz à effet de serre, obtenues en multipliant la masse émise par le PGW du gaz à effet de serre considéré.

Pour tenter de rester en-dessous des + 2 °C, et suite aux accords de Paris, c’est 2 tCO2éq par personne et par an qu’il faudrait viser. On est bien en-dessous des 12 tCO2éq actuels ! Il est intéressant de noter qu’un aller-retour en avion Paris-New York est responsable à lui tout seul de... 2 tCO2éq par passager ! 

Si l’on s'intéresse à l’ensemble de la population française (voir figure 1), c’est la voiture qui reste la principale source d’émission de gaz à effet de serre, avec autour de 2tCO2éq par personne et par an, suivie de la consommation d’énergie associée à nos logements (1,7 tCO2éq par personne et par an). L’alimentation est également un pôle important, avec une empreinte carbone élevée pour les produits d’origine animale, notamment le bœuf et l’agneau qui représente en moyenne 6 % de notre empreinte carbone totale.

Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez calculer votre empreinte carbone, par exemple ici ou là.