Mauthausen

Victor Camille François Queugnet

(Neveu du grand-père de André Devillepoix)

E nfant naturel, né à Caen le 9 novembre 1917, Victor se marie avec Léone Miquel le 17 juin 1939 à Paris 13ème. Deux semaines avant, sa mère Hélène Victoria se marie également avec Gabriel Bastard (Paris 13ème)

Victor est en Allemagne le 5 Février 1942, la liste nominative de la commune de Leukersdorf indique qu'il est nouveau arrivant à Chemnitz le 9 décembre 1941 et a comme employeur Arthur Bitterlish (Concessionnaire Gumprecht) puis passé dans un autre atelier ou garage le 30 mai 1942. Victor a t il été réquisitionné par le Service de Travail Obligatoire ? etait-il volontaire ?

Victor est revenu en France car il est arrêté au Mans (72) en 1944 puis transféré au camp d’internement et de transit de Royalieu près de Compiègne (Frontstalag 122). Le 6 avril, vers 7 heures du matin, il fait parti des 1 489 hommes qui traversent à pied la ville de Compiègne. Ils arrivent vers 8 heures à la gare de Compiègne, située à plus d’un kilomètre du camp. 

Vers 10 heures, le train quitte Compiègne pour la gare de Reims, ou il reste à quai durant près de trois heures. Les déportés en profitent alors pour griffonner sur des bouts de papier des messages qu’ils jettent par les interstices des parois de wagons et que les cheminots ramassent, et tentent de les faire parvenir à leurs destinataires. Ensuite le convoi passe par la Moselle. Cinq jeunes déportés déchaussent le plancher et s’évadent. En représailles, dans la nuit, tous les déportés sont éjectés de leurs wagons et doivent se mettre nus, leurs vêtements étant entassés dans deux wagons vidés de leurs occupants. Ils continuent donc, à 120 par wagon, et dans l’odeur pestilentielle qui y règne. Le convoi passe à Ludwigshafen (Rhénanie - Palatinat), Würzburg, Nuremberg, Regensburg et Passau (Bavière), Linz et Mauthausen (Autriche) pour une arrivée le 8 avril vers 17 heures. 

Sur la liste des arrivants à Mauthausen le 8 avril 1944, sur la fiche d'enregistrement n°62897 de Victor, est mentionné « Dreher» (Tourneur). Victor est affecté le 7 mai dans un Kommando à Gusen et travaille pour Steyer (fabrication d’armes légères).

 Dans ce camp, les Nazis exploitent les carrières de granit, grâce à l'envoi dès 1940 de milliers de Républicains espagnols. A partir de 1943, les détenus y sont massivement utilisés dans les usines installées par les firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt pour la fabrication des pièces de fusils et des moteurs d'avions. En 1944, pour parer aux attaques aériennes, des galeries souterraines qui abriteront les chaînes de montage. Gusen 2 voit ainsi le jour pour recevoir les milliers de prisonniers nécessaires à ces travaux de creusement..

Le camp est libéré le 5 mai 1945 par le 26ème Infanterie US et 11me Division blindé US. La fiche Hollerith établie par les américains, nous confirme que Victor était à Gusen. Le journal "Libres" Édition spéciale N° 17, (organe du mouvement National des prisonniers de guerres et déportés) liste le 5 mai 1945 les noms et prénoms des déportés libérés de Mauthausen et Gusen. Victor Queugnet est libre.

Sur les 1 489 hommes du convoi, seul 667 rentreront de déportation en 1945.

Après un divorce le 7 juillet 1948 au Mans,Victor décède en 1950, à 33 ans à Thiais.