IV - Analyse de sentiments

Quelles pièces ces auteurs préfèrent-ils ?


Déterminer les succès des pièces commentées par la critique journalistique et la critique numérique

Algorithmes et sentiments : quelles méthodes informatiques utilisées pour investiguer cette thématique ?

Résultats

Quelles conclusions en tirer pour le moment ?



Pourquoi explorer les préférences esthétiques de ces deux communautés ?


Analyses à compléter




terminer les succès des pièces commentées par la critique journalistique et par la critique numérique

Pour mieux comprendre les préférences esthétiques de chacune de ces deux communautés, j’ai voulu analyser ce qui constituait selon eux les « succès » des spectacles auxquels ils avaient assisté. Dit autrement, la question directrice de cette partie était : « Quelles pièces ces auteurs ont-ils préférées ? » Cette piste de recherche était pertinente pour mieux cerner leurs intérêts respectifs et pour comprendre le type de pièce qu’ils mettaient en valeur. La critique journalistique favorise-t-elle des pièces du canon théâtral britannique ? A l’inverse, quelles tendances peuvent-être observées dans le corpus de la critique numérique ?



Algorithmes et sentiments : quelles méthodes informatiques utiliser pour investiguer cette thématique ?


Souvent utilisée par les entreprises, l'analyse de sentiments permet de définir et de catégoriser des opinions, des attitudes ou des sentiments dans un texte. Ces techniques sont apparues dans les années 2000 et sont principalement utilisées sur des bases de données provenant de réseaux sociaux. Nous avons ainsi utilisé ces mêmes méthodes mais sur les deux corpus théâtraux.

L’algorithme effectue un premier ensemble de calculs qui permet de déterminer si le texte de la critique est considéré comme positif, négatif ou neutre. Ensuite, il détermine le pourcentage des sentiments suivants : la colère, la peur, la joie, la tristesse et la surprise. Une fois ces valeurs établies, il ne reste plus qu’à effectuer des calculs statistiques pour déterminer quelles critiques ont obtenu les scores les plus élevés (ce qui correspond aux « succès ») ou au contraire, les scores les plus faibles (ce qui correspond aux « échecs »). Afin de tester la validité de cette méthode, nous également effectué un travail avec les notes données aux pièces dans le corpus II (ou les "ratings" donnés à l'aide de petites étoiles). Les résultats obtenus étaient similaires


Résultats

Pour interpréter ces résultats, il faut les lire de la manière suivante :


  • Plus le rectangle est grand, plus la pièce apparaît un nombre de fois élevé dans le corpus

> ce qui implique que davantage de critiques sont allés la voir


  • Plus le rectangle est de couleur sombre, plus les notes calculées par l'algorithme sont élevées

> ce qui implique que les appréciations des critiques sont particulièrement bonnes


(Si une pièce n'est pas affichée, il faut seulement passer la souris sur le rectangle et une fenêtre apparaîtra avec le nom de la pièce)

Top performing plays in Corpus I & II

Quelles conclusions en tirer pour le moment ?


Concernant la critique journalistique, ce sont les chefs-d’oeuvre de la littérature anglaise qui s’imposent parmi les pièces les plus appréciées et les plus vues. Hamlet, As You Like It et The Comedy of Errors (qui est l'autre dénomination de As You Like It) sont de loin les trois pièces qui ont été les plus commentées. On compte 104 critiques pour Hamlet contre 102 pour As You Like It. Concernant le corpus II, les trois pièces qui ont attiré le plus l’attention des critiques sont The Great Gatsby (144 critiques), Mr Stink et The Dumb Waiter (139 critiques chacune). Les trois premières pièces favorisées par ces deux corpus confirment l’antagonisme des deux communautés : d’une part, la critique journalistique qui promeut les oeuvres du canon littéraire britannique, d'autre part, la critique numérique qui s’intéresse à des pièces plus variées, et pas nécessairement anglaises (The Great Gastby étant à l'origine un roman américain).

L'opposition de ces résultats est frappante. Tandis que la critique classique met à l'honneur une des plus grandes tragédies britanniques célèbre pour la mise en scène de ses problématiques ontologiques (Hamlet), c'est l'univers jazzy des années folles qui prévaut dans le corpus numérique (The Great Gatsby). Les pièces qui arrivent en deuxième position illustrent un décalage similaire entre ces deux communautés. Alors que Shakespeare est toujours mis en avant du côté des critiques journalistiques (As You Like It), c'est Mr Stink, traduit par Monsieur Kipu en français, qui fait l'unanimité chez les bloggeurs. Ecrit par David Walliams en 2009, Monsieur Kipu est originellement un livre pour enfants. Il raconte l'histoire de Chloé, une petite fille de neuf ans, qui passe devant un homme sans domicile fixe tous les matins en allant à l'école. Intriguée par sa présence, elle finit par l'inviter à se cacher dans la cabane de son jardin. Ce sont donc ici aussi deux types d'histoires différents que préfèrent les critiques : l'univers classique de Shakespeare contre le monde enfantin de David Walliams.


A compléter