39% des étudiants n’en ont jamais entendu parler, mais 90% de ceux qui le connaissent ont un avis favorable par rapport a celui-ci : le statut d’étudiant(e)-entrepreneur(e) tend a être de plus en plus populaire. Qui sont les jeunes entrepreneurs ? Quels sont leurs avantages ? À quelles difficultés sont-ils exposés ?
Stéphane Gaschet, responsable national Point C à In Extenso, cabinet d’expertise comptable et de conseils à la TPE/PME, voit cette initiative, lancée en 2014 par le ministère de l’éducation nationale, comme « une démarche louable ». On compte de nombreux avantages, le volet économique est assuré grâce a plusieurs dispositifs d’aides financières. « Ils peuvent compter d’abords sur les dispositifs classiques, comme l’ACCRE qui propose une exonération partielle des charges sociales plus ou moins importante selon les activités ciblées, ou le prêt NACRE, délivré par France Active, qui débloque 1 000 à 8 000 euros avec un taux à 0% », expose S. Gaschet. « Ceux-ci sont des aides pour tout type d’entrepreneur, mais il y a aussi des aides indirectes, comme la garantie de prêt de France Active, ou des aides tournées exclusivement vers le statut d’étudiant-entrepreneur. Je parle ici de toutes les aides dont disposent un étudiant (bourses, tarifs réduits, etc…) ainsi que du dispositif PEPITE qui propose des dotations financières allant de 2 000 à 50 000 euros. ».
Toutefois, que l’on soit étudiant-entrepreneur ou même entrepreneur solitaire, la création d’entreprise n’est simple pour personne. « L’étudiant-entrepreneur peut faire face à des difficultés inhérentes à la démarche entrepreneuriale. Tout d’abord il doit intégrer tous les paramètres de l’entrepreneuriat en sachant identifier les différents acteurs pouvant favoriser ou compromettre son projet. Un étudiant-entrepreneur est généralement jeune, ce qui fait qu’il manque de réseau. Le réseau est très important dans le monde du travail et plus spécifiquement de l’entrepreneuriat, or, à moins d’avoir un riche carnet d’adresses fournit par ses parents, il faut du temps pour construire son réseau », continue S.Gaschet. D’autres types de difficultés peuvent être rencontrées , que ce soit dans la psychologie ou la gestion de leurs business : « pour entreprendre, il faut avoir l’état d’esprit adéquat : partir dans l’idée que rien n’est jamais acquis et que le marché évolue constamment. L’étudiant-entrepreneur doit apprendre à être sur le qui-vive et proposer une offre toujours adaptée au besoin du marché. Le manque d’expérience peut alors jouer en sa défaveur. La précarité possible des premiers mois ou années est aussi un facteur à prendre en compte, surtout lorsque l’on a tendance à sous-estimer la gestion de la trésorerie. Nous sommes face à des jeunes qui, aussi matures soient-ils dans le travail, font encore l’apprentissage de la vie active : on pense que les clients vont se ruer aussitôt sur votre offre ou que les échéances vont être payées à temps, mais le contraire arrive dans la plupart des cas. »