« Un mardi soir de maraude à Vintimille, dans l'ombre de ces corps jeunes qui jaillissent de nulle part et de partout, qui ne font que surgir, évanescents entre pays, villes et rivages, je vois des routes éternelles, des tombes amoncelées entre îles et continents, tout un lot d'origines qui se retrouvent brouillées dans un radeau de baluchons et de valises!
Comme à chaque fois, une expérience charnelle, émotionnelle, irremplaçable. »
(inspiré d’un poème de Patrick Chamoiseau)
Calendrier des prochaines maraudes de 2024
Samedi 24 août
Samedi 21 septembre
Samedi 19 octobre
Samedi 16 novembre
Samedi 14 décembre
Calendrier des maraudes pour 2025 :
Samedi 11 janvier
Samedi 8 février
Samedi 8 mars
Samedi 5 avril
Samedi 3 mai
Samedi 31 mai
Samedi 28 juin
Samedi 26 juillet
Samedi 23 août
Samedi 20 septembre
Samedi 18 octobre
Samedi 15 novembre
Samedi 13 décembre
Bonjour à toutes et tous,
La maraude du 27 juillet s’est réalisée dans le calme, l’écoute et la bienveillance.
Tout d’abord merci à nos fidèles donateurs qui nous permettent de continuer à mener notre action à Vintimille et d’apporter un soutien logistique à l’Ukraine.
Merci à nos bénévoles qui par leurs actions (collecte, cuisine, maraude, intendance) contribuent à atteindre durablement nos objectifs .
Bienvenue à Jean Claude, nouvel adhérent qui a participé efficacement au déroulement de cette maraude.
Malgré un contexte politique difficile, les « passagers » gardent une certaine dignité.
Nous avons rencontré des Soudanais qui avaient quitté leur pays depuis 8 ans…et avaient voyagé dans toute l’Europe, cherchant un lieu d’accueil et d’intégration…et malgré tout ils ont confiance en l’avenir.
"Priver les gens de leurs droits humains revient à contester leur humanité même. » Nelson Mandela, militant sud-africain des droits civiques.
L'exil est un bannissement et une mutilation ; il y a là quelque chose d inhumain. Quel que soit le danger que l'on fuit et le soulagement de s'en éloigner, chacun mérite de garder quelque part en lui l'espoir d'un retour.
Extrait de "Le rêve du pêcheur" de Hemley Boum
Et voici le témoignage de Jean-Claude qui nous a accompagné pour la première fois à une maraude :
"Il est d’usage, selon Gérard, que le bizuth de l’équipe partage ses impressions après sa première maraude. Chaque image de cette journée a été pour moi une révélation. Il était grand temps que j’entrouvre ce bandeau insoupçonné mais confortablement bien présent avec lequel je crois avoir toujours vécu. Combien sommes-nous dans ce cas? Je ferai l’impasse sur tout ce qui m’a ébranlé…
Je retiens par exemple cette rencontre avec William, ce jeune Camerounais en route depuis 4 ans, diplômé de l’université de Yaoundé en sciences économiques et de gestion, qui parle 4 langues…que faites vous là ? J’ai eu le privilège de partager son repas, appuyé contre le grillage de ce parking hideux, coincé entre le cimetière et le pont d’autoroute. J’ai pris conscience de la dignité de cet homme et, m’a t-il dit, de son immense solitude. Dieu sait combien de « William » étaient-ils ce jour là, à la recherche d’une petite lueur d’espoir. Voilà pour le chapitre émotion.
Mais alors, maintenant, que dire de cette équipe, de cette poignée d’amis réunis pour cette noble cause. Vous m’avez bluffé…chacun à son poste, collecte, préparation des colis-repas du lendemain, logistique des transports, cuisine ( Jean Pierre, ton curry poulet était de première!). Merci à mes amis Gérard et Véro de m’avoir emmené dans cette belle aventure.
PS : petit retour au chapitre émotion: je regagnais les voitures pour le départ ,alors que je croyais le parking maintenant vide la nuit tombée, sa silhouette s’est détachée de l’ombre et s’est approchée…en me serrant la main, il m’a dit: « Jean Claude, content de t’avoir rencontré. Prends soin de toi ».Je n’ai pas pu lui répondre, une vague d’émotions m’avait envahi."
Les prochaines collectes et maraude auront lieu le samedi 24 août, organisées par Gérard et Véronique.
Si vous souhaitez participer à la collecte, à la cuisine, ou à la distribution à Vintimille
merci de leur envoyer un mail avant le 10 août :
veronique.malenge@hotmail.fr
Il pourrait être ici envisagé de reconstituer ( en les fusionnant éventuellement avec les autres comptes rendus publiés sur Go Fund Me et sur Face Book ) un historique des témoignages envoyés avec chaque compte rendu de maraudes.
Il conviendrait alors de s'orienter ( à parti de 2024 par exemple ) d'un ARTICLE & une PAGE par MARAUDE.
VOIR avec Véronique D. si elle a conservé les comptes rendus antérieurs au 19 décembre 2020
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48 - Maraude du 6 avril 2024 - Organisée par Gérard W. :
Et maintenant, voici le compte rendu de notre dernière maraude :
Merci pour vos dons en nature ou espèces qui nous ont permis d'assurer cette nouvelle maraude du 6 avril. Nous sommes partis de Fayence avec trois véhicules remplis à ras bord. A notre arrivée sur le parking habituel, à l’entrée de Vintimille, les réfugiés ont formé une file d’attente. Deux d’entre eux se sont joints à nous pour installer les tables, rubalises, et les divers équipements nécessaires à la distribution. Nous avons distribué 60 repas chauds à base de riz-légumes-poulet-merguez, bien relevés comme ils aiment, un sac de victuailles pour le lendemain. Le temps était clément. Le brouillard dense de fin d’après-midi à la frontière s’est évanoui dans la soirée. Les réfugiés ont pris le temps de manger sur les coussins et tapis déposés par nos soins au sol en arrivant. Nous avons aussi distribué des sous- vêtements , des produits d’hygiène, ainsi que des vêtements. Le besoin de chargement des téléphones était beaucoup moins important cette fois ci.
La soirée s’est passée dans une grande sérénité. Les réfugiés toujours aussi dignes et respectueux, venaient notamment de Somalie, du Sénégal, du Mali, du Bénin, d’Albanie, du Maroc, de Tunisie, (peu d’Érythrée et du Soudan cette fois encore semble t-il). Une seule femme parmi eux. Nous reconnaissons certains d’entre eux qui nous disent vouloir s’intégrer en Italie où ils décrochent quelques petits boulots.
Christine, notre infirmière dévouée a apporté quelques soins à une dizaine de réfugiés, des blessures désinfectées et pansées, du paracétamol pour les maux de tête. Pas de grosses fièvres semble t-il heureusement.
Voici le témoignage de Bernard :
Lorsque nous sommes arrivés sur le parking, plusieurs migrants sont venus nous aider à installer le dispositif de distribution. Cela fait toujours plaisir de les voir s'impliquer ainsi, et cela donne l'occasion de quelques échanges avec eux. Les migrants étaient beaucoup moins nombreux que prévus ce soir, une quarantaine environ, alors que nous avions prévu une distribution de 90 repas.
Surprise, étonnement, interrogations ... Il faut reconnaître que cela était un peu désarçonnant : comment expliquer un tel écart ? Que signifie-t-il ? Quelles situations, quelles réalités, cela recouvre-t-il ? Car si la réduction du nombre de migrants peut sembler a priori une bonne nouvelle, elle suscite également de l'inquiétude, et nous interpelle sur sa signification.
A chaque maraude, il nous faut ajuster notre regard sur la situation constatée sur le parking de Vintimille : ce regard ne doit pas être figé, se figer, mais au contraire s'ajuster, s'adapter, évoluer, accepter les écarts, les interrogations, voire les suspicions.
Le calme surprenant de cette maraude, comme une certaine langueur, a été propice à certains échanges plus approfondis que d'habitude avec certains migrants, tel cet Egyptien ou ce Sénégalais qui parlaient bien le français, ou encore cet homme blessé, nous décrivant son intervention chirurgicale et son désarroi de ne pas pouvoir se procurer au quotidien suffisamment de médicaments pour calmer sa douleur, avant d'enfourcher son vélo pour s'en aller dans la nuit.
Il a été possible cette fois de proposer aux migrants plus d'un sac de repas, et ils ont été nombreux à l'accepter avec satisfaction. Pour autant, la plupart ont fait part d'une grande retenue, hésitant à se resservir, ou ne le faisant qu'avec parcimonie.
Malgré leur regard reconnaissant, on pouvait ressentir chez beaucoup comme une grande fatigue ou une grande lassitude.
En fin de soirée, l'un de ceux qui avait déjà participé à l'installation est allé ramasser tous les coussins qui avaient été mis à la disposition des migrants pour leur repas et nous les a déposés discrètement avant de s'en retourner.
Et celui de Michel :
Maraudage
Printemps des migrations, la saison l’exigeait,
Une douzaine d’oiseaux, rossignols, moineaux, geais,
Déplumés pour certains, fleur de l’âge pour d’autres,
D’un coup d’aile, cap à l’est, jouèrent les apôtres.
Vers leurs frères, moins pourvus, qui fuyaient bien des maux,
Ils apportaient du grain, des fruits, du pain, leurs mots.
Peu nombreux, déjà là, partageant le bitume
Avec la transalpine comme il est de coutume,
Ils attendaient, patients, qu’on donne la becquée,
Une pause, un repos, d’un parcours compliqué.
Patte offerte, un regard échangé à la hâte,
Ils restaient les victimes de maints lois scélérates
Qui distinguaient les races, les espèces, les familles,
Leur plumage, leur ramage, ici, à Vintimille.
Ils ont quitté leur nid, loin de là, dans le sud,
Laissant parents, amis, souvent la servitude.
D’un vol mal assuré, ils atterrissaient là,
Groupés en un seul chant, issus du même la,
Celui de la brisure, du mépris, du rejet,
L’âpre goût de n’être pour soi, pour l’autre, qu’un étranger.
Ainsi fut fait. Gosiers rincés, gésiers remplis,
Oiseaux et oiselles entonnèrent le repli.
Alors tout en haut des branches de leurs platanes,
Scrutant les hommes dans un souffle de tramontane,
Ils pépièrent un refrain, peu souvent entendu.
Jamais la gent ailée ne réclame son dû.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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47 - Maraude du 9 mars 2024 - Organisée par Bernard :
Le compte-rendu de Véronique D. :
Depuis quelques mois, nous avons la chance de compter parmi nos maraudeurs deux infirmières qui s'arrangent pour être présentes à tour de rôle à Vintimille. Elles font ce qu'elles appellent de la “bobologie” ; pour les maux plus graves, elles orientent les migrants vers la Caritas qui a une permanence médicale tous les jours de la semaine, et vers Médecins du Monde présent sur le parking de distribution deux fois par semaine. Ce 9 mars, Laurence a pu soulager avec des crèmes hydratantes des mains abîmées par le froid et le manque d'hygiène, également des maux de tête pour lesquels elle a donné des cachets de Doliprane, et des maux de gorge pour lesquels elle donne des Gouttes aux Essences diluées dans de petites bouteilles d'eau, à boire par petites gorgées sur un ou deux jours. Elle souligne que les contacts sont très confiants, malgré la barrière de la langue.
Danielle, elle, a pu parler avec un homme venu...du Cachemire : comme c'est loin !
Voici le témoignage d'Ariane et Jean-François :
Une belle maraude préparée de mains de maître par Bernard. Deux plans de distributions sont prêts : avec et sans pluie ...et finalement on improvisera !
La collecte s'est déroulée dans la bonne humeur, avec quelques donateurs généreux nous fournissant des fruits, dattes, œufs et gâteaux en quantité. Grâce à leur soutien, nous avons réussi à préparer 92 sacs.
Une fois les sacs bien prêts nous avons pu charger les véhicules : tables, barnums, café, thé, caisses services, projecteurs, …
Le stress s'est progressivement installé au fur et à mesure de la journée, les prévisions météorologiques annonçant des conditions précaires.
Cependant, malgré ces craintes, nous nous sommes lancés sur la route avec détermination. !
Arrivés sur place, nous avons rapidement installé les deux barnums pour nous protéger des intempéries, mais finalement, le temps est resté sec, apaisant ainsi nos inquiétudes initiales.
Après un montage rapide des tables, la distribution a commencé dans la bonne humeur. Les rangs de migrants sont clairsemés, ils arrivent petit à petit. Malgré cela, chaque repas et chacun des 92 sacs ont trouvé preneurs auprès d’une soixante-dizaine de migrants. L’arrivée progressive des migrants a finalement participé à une ambiance détendue et conviviale.
La demande pour certains produits, comme le pain, les bananes et les dattes, était particulièrement forte en raison du Ramadan. Ces aliments sont essentiels pour les migrants, leur fournissant l'énergie nécessaire pour tenir toute la journée.
La maraude s’est terminée tôt … et nous avons finalement croisé les intempéries sur la route du retour !
Et celui de Bernard :
Alors que je discutai avec un Marocain d'une trentaine d'année, il m'indiqua qu'il était arrivé voici trois mois, son périple clandestin l'ayant conduit en Libye puis en Sicile.
Notre ami Filippo, toujours aussi présent à Vintimille, nous a raconté que le dépôt de vêtements, tentes et couvertures, qu'il avait installé en libre service pour les migrants, sous le pont, avait été incendié il y a une quinzaine de jours, et que l'intervention des pompiers qu'il avait prévenus par téléphone fut très lente, lui même arrivant, depuis son domicile, sur les lieux en même temps qu'eux, alors que leur caserne jouxte le parking.
Il a été très émouvant de voir, en fin de maraude, ce jeune homme qui a tenté de dialoguer avec nous tout au long de la soirée, se joindre à nous pour la photo, devenue culte, de la rosace de nos pieds de maraudeurs, pour rendre hommage à la longue marche des migrants.
Et nous avons aussi retrouvé cette jeune femme, que nous avions déjà vue le mois dernier, venir faire ses courses pour elle et ses deux enfants, toujours aussi dynamique et joyeuse, avec une vivacité étonnante.
"Elle ne lâche rien!" s'est alors exclamée Marina, alors que nous étions en train d'admirer le courage de cette jeune femme.
Et vous non plus, donateurs et bénévoles, vous ne lâchez rien : grâce à vos dons et vos soutiens, nous avons pu organiser cette maraude.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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46 - Maraude du 10 février 2024 - Organisée par Véronique et Gérard :
Le compte-rendu de Véronique Mauroy :
Merci pour vos dons en nature ou espèces qui nous ont permis d'assurer cette nouvelle maraude du 10 février sur le parking habituel, à l’entrée de Vintimille, près du pont sous lequel les réfugiés dorment comme ils peuvent. Nous avons distribué 90 repas chauds à base de pâtes-pois chiches-légumes-merguez, un sac de victuailles pour le lendemain, un sac comprenant des sous vêtements et une couverture de survie, un sac de produits d’hygiène, ainsi que quelques vêtements. Les 110 grandes bouteilles d’eau (1,5 l) données par le Relais Solidarité ont toutes été emportées. Les couvertures et duvets ont été remis plus tôt dans l’après-midi par Shara à l’association UPUPA qui les distribuera le lendemain aux réfugiés, au sec.La soirée s’est passée dans une grande sérénité. Les réfugiés toujours aussi dignes et respectueux, venaient notamment de Somalie, du Sénégal, d’Érythrée, du Mali, d’Albanie, du Maroc, (peu du Soudan cette fois ci semble t-il).
Nous avons eu de la chance. La pluie qui tombait abondamment depuis deux jours s’est arrêtée juste avant notre arrivée. Nous avions emmené un grand parasol et envisagé de nous installer plus près du pont pour éviter la pluie sur la file d’attente. Mais finalement nous n’avons eu besoin que d’un seul petit barnum dressé au dessus des deux postes de distribution des repas. Cela procure d’ailleurs une nouvelle ambiance, plus conviviale, à l'ensemble du dispositif. Nous le conserverons peut être dans l’avenir même par temps sec. Les uns et les autres sont plus aguerris avec le système de pliage, qui nécessite d’être quatre (nous étions même 6 ou 7 à tenter de le plier dans une danse improvisée, une vis introduite au montage bloquant nos tentatives, finalement avec succès! Quelques souvenirs de lits pliants de bébés…). La pluie n’a repris que plus tard, après la distribution, sur la route du retour dans le Var.
Laurence, notre infirmière dévouée a apporté quelques soins à une dizaine de réfugiés, des crevasses causées par le froid et des blessures désinfectées et pansées, du paracétamol pour les maux de tête. Pas de grosses fièvres semble t-il heureusement.
A noter que 6 ou 7 policiers étaient ce jour là postés à distance.
Le témoignage de Bernard :
Elle était sinon la première, en tous cas parmi les premiers, dans la file d'attente. Au début souriante, puis de plus en plus volubile et joyeuse de voir qu'on acceptait de lui fournir plusieurs repas pour ses 3 ou 4 enfants qui l'attendaient, sans doute pas très loin du parking. Elle explique qu'elle ne pourra venir demain à la distribution, comme pour s'en excuser, et que c'est pour cela qu'elle demande plusieurs repas ... qu'elle oublie, et qu'elle vient rechercher quelques minutes plus tard, toujours aussi souriante !
Il faut dire que ce soir, grâce à votre générosité, nous avons eu un peu plus de fruits que d'habitude, et que nous pouvons ainsi les mettre en libre distribution ... Succès garanti, tous demandant un sac supplémentaire pour pouvoir le remplir de ces précieuses denrées. Alors, parfois, c'est compliqué de pouvoir partir avec plusieurs sacs, d'où cet oubli bien vite récupéré.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu "Zidane" qui, ce soir, parcourt dans la nuit le parking sur son nouveau vélo, tel un cowboy au milieu de la pampa ! Il est manifestement heureux de sa nouvelle acquisition, et cela fait plaisir à voir, car cela signifie qu'il a pu améliorer quelque peu sa situation ... qui demeure précaire, car s'il a pu trouver un travail non déclaré, cela l'expose également à certains employeurs peu scrupuleux, qui n'hésitent pas à ne pas lui payer plusieurs journées de travail réalisées.
Après le repas, je vais distribuer quelques écharpes à Jawad et ses compagnons. Ils en prennent quelques-unes, mais au lieu de vider toute la caisse, Jawad me dit : "On en a pris assez, il faut en laisser pour les autres, va leur donner là bas ... ". Ainsi, même dans le froid et la misère, les notions de solidarité et de partage existent encore. Une belle leçon que nous donnent ainsi ces migrants.
Et il fut le dernier, alors que nous étions sur le départ. Un jeune homme souriant, paraissant détendu, nous explique qu'il revient de Suède car il doit retourner en Sicile, première terre où il est arrivé, pour faire renouveler ses papiers! Parlant 7 langues, préférant voyager seul, il est content de son parapluie qu'il a trouvé et qu'il désigne avec humour, nous indiquant qu'au moins avec lui, il pourra se protéger en cas de pluie!
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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45 - Maraude du 13 janvier 2024 - Organisée par Shara :
Avant de vous communiquer le compte-rendu de notre dernière maraude, nous vous invitons à nous rejoindre :
Contre la promulgation de la Loi immigration
Dimanche 21 janvier 2024
rassemblements citoyens
A Draguignan, à 10 h 30 devant la sous-préfecture
En décembre, nous avons été nombreux à estimer que la loi Immigration, loin de répondre aux problèmes posés par l'accueil des personnes arrivant sur le sol de notre pays, les stigmatisaient abusivement, sur un fond de discrimination non conforme à l'esprit et à la lettre de nos lois.
Nombreux ont été ceux qui ont signé l’appel demandant au Président de la République de ne pas promulguer cette loi.
Elle remet en cause les fondements mêmes de notre société et du vivre-ensemble (préférence nationale, remise en cause du droit du sol, durcissement des visas étudiants et de délais de carence pour bénéficier de certaines prestations sociales, dont l’APA etc.). Comme si cette loi n’était pas assez dure et régressive, le Gouvernement prévoit aussi de modifier rapidement en profondeur le droit à l’Aide Médicale d’État.
201 personnalités, issues d’associations, d’organisations syndicales et de partis politiques viennent de signer un appel
« Marchons pour la liberté, l’égalité et la fraternité »
Il a été décidé d’organiser le dimanche 21 janvier des marches citoyennes sur l’ensemble du territoire.
"Pays de Fayence Solidaire", à travers l'expérience que ses membres ont d' une approche réelle de la situation de migrants, de demandeurs d'asile, de réfugiés depuis 6 ans déjà, a choisi de participer à ces marches citoyennes ou rassemblements .
Les membres de son Conseil d'Administration seront à
Draguignan, à partir de 10h30, devant la sous-préfecture
La maraude du samedi 13 janvier : à petite maraude (en nombre de convives), grand compte-rendu !
Shara :
Merci beaucoup pour vos dons si généreux pour notre maraude du samedi 13 janvier – notre deuxième maraude de l’année ! Nous sommes partis du Canton de Fayence avec 5 véhicules – un délicieux et nourrissant repas chaud preparé par Jean-Pierre et Dominique, des sacs alimentaires pour 150 personnes et des produits d'hygiène, des gants, des bonnets et écharpes, des couvertures et des sacs de couchage…….tristement, la fidèle Espace de Michel n’est pas arrivée à sa destination finale et les couvertures et les sacs de couchage se sont retrouvés à Tassy pour la maraude de février!
Par rapport aux mois précédents, les migrants ne sont pas très nombreux à Vintimille – plutôt des "stationnaires" qui ont fait leur demande d’asile et sont obligés de rester à Vintimille (toujours sans logement et sans abri) dans l’attente de recevoir leur permis de séjour.
On reconnaît plusieurs d’entre eux : des Soudanais, des Marocains, des Somaliens. Le "samedi" mensuel de Pays de Fayence Solidaire est bien connu par les"’stationnaires" : ce n’est pas souvent qu’ils reçoivent des produits d’hygiène, des écharpes et des gants, un repas chaud et un sac alimentaire – ils sont tellement reconnaissants de tout ce qu’on fait pour eux.
A la fin de la distribution, nous avons laissé le surplus à deux autres associations à Vintimille – tous les matins elles vont à la frontière avec de la nourriture et des vêtements pour aider les migrants qui sont refoulés. L’entraide entre nos associations est si importante et fait partie de notre "travail" à Vintimille.
Véronique :
Samedi, nous avons pris la route de Vintimille, répartis dans 5 véhicules chargés à bloc.
Arrivés à la dernière aire d’autoroute, nous n’étions plus que 4 véhicules, avec un message sur le groupe Whatsapp : Michel et Renat tombés en panne sur l’autoroute, dans une montée en virage, dans le noir, et à la recherche d’une borne pour appeler les secours. Les conditions ne permettaient à aucun d’entre nous de faire demi-tour pour leur venir en aide, car il n’y avait pas d’espace pour s’arrêter. Alors nous avons continué la route sans nos amis et sans….. les couvertures tant attendues par les réfugiés !
Sur le parking, une soixantaine d’entre eux se sont approchés le temps de notre installation, éclairés par les spots que nous emmenons avec nous.
Nous avons distribué une soixantaine de repas chauds cuisinés le matin par Jean-Pierre et Dominique et leurs amis: de bonnes pâtes agrémentées de carottes, courgettes, pois chiches, oignons, poulet.
Les jeunes hommes les dégustent assis sur les draps, coussins, nattes que nous avons déployés sur le sol. Parmi les migrants quelques uns que nous reconnaissons et qui nous reconnaissent aussi. Quelques sourires et poignées de main échangés.
Marina :
Après quelques maraudes plus intenses, celle-ci a été plus calme, avec peu de migrants. J'ai été surprise cette fois-ci par les communautés qui étaient un peu différentes, avec quelques Pakistanais, des personnes du Sud et plus de Nord-Africains que lors d'autres maraudes. J'ai eu la possibilité d'amener mon amie Aminata, qui a été très contente de pouvoir apporter son aide.
Enfin, nous avons eu un coup de cœur pour la joie de vivre et la chaleur humaine de deux Marocains adorables qui nous ont parlé de football avec la CAN approchant. Malgré la tristesse du moment et les difficultés qu'ils rencontrent, certains parviennent à avoir de l'humour et à garder le sourire.
Félix :
Filippo est « a posto » dès notre arrivée sur le parking du cimetière. On reconnaît de loin sa silhouette un peu massive de bûcheron et sa barbe blanche de père Noël. Il est là tous les soirs depuis des années, il surveille, il aide à l’accueil des migrants et à leur mise en place dans la longue file d’attente. Tous ceux qui séjournent un peu à Vintimille le connaissent et sa présence bienveillante et quelque peu autoritaire rassure. Il cherche des solutions d’hébergement pour les couples avec enfants, les mères isolées ; sa femme et lui accueillent temporairement les plus en difficultés à leur domicile.
Ce soir, il y a, à son avis, nombre de gars qui sont à Vintimille depuis des semaines et travaillent « au black » dans le bâtiment pour s’en sortir. Il a un mot pour chacun, il encourage. Mustapha l’a appelé de son centre de désintoxication, il y a quelques jours. Il était fier de lui faire entendre son changement, sa détermination à progresser. On se souvient que Filippo l’avait calmé lors d’une crise de folie qui nous avait bien perturbés.
Un autre gars me raconte que Filippo l’a hébergé et soigné pendant des jours à la suite d’une agression, il y a trois ans ; il bosse maintenant à Vintimille, il s’intègre autant que possible, il est, semble- t-il, bien dans sa tête. Voilà un peu de Filippo, et de son association Scuola di Pace.
On pourrait aussi parler des gens formidables qui organisent les séances de toilette avec douche chaude sous les ponts, de tous ces jeunes engagés de Projetto et autres, des groupes qui se relaient tous les soirs pour procurer un peu de chaleur aux bannis de la terre.
C’est cela aussi nos maraudes, cette rencontre avec des personnages hors normes, aidants ou migrants, des personnes qui nous invitent à l’humilité, renforcent notre conviction d’être solidaires.
Bernard :
Du fait de l’absence de notre ami Michel, bloqué avec Renat sur l’autoroute à cause d’une panne de voiture, je me suis retrouvé seul ce soir au poste de rechargement des téléphones.
Est-ce que celui-ci est plus éloigné que d’habitude des autres postes de distribution ou est-ce parce que j’y suis seul, toujours est-il que je ressens ce soir un sentiment étrange en observant de loin la file très fluide des migrants se déplaçant lentement le long des stands de distribution.
Il y a peu de migrants ce soir, et encore moins qui ont besoin de recharger leur téléphone. Mais l’important est d’être là, présents, pour les servir.
Après m’avoir expliqué qu’il venait du Pakistan dont il était parti voici six ans, pour arriver ici à Vintimille il y a 3 ou 4 mois, ce migrant est resté quelques instants auprès de moi, tendu, taciturne et silencieux. Comme s’il avait envie de me dire quelque chose, mais qu’il se rendait compte tristement que cela lui était impossible. Alors il s’en est allé, tout doucement, regagner la file des autres migrants attendant leur tour de distribution.
Cela renforce mon sentiment d’une drôle d’ambiance ce soir, comme un certain poids lié à la distance dont j’imagine que les migrants doivent également souvent le ressentir. Absence des siens, de ses proches, de ses amis. Distance géographique, affective, culturelle. Dans le silence de sa peine et de ses angoisses.
« Vous allez bien me reconnaître » me dit un autre, s’étonnant que je tienne absolument à lui délivrer un ticket (le 32) pour qu’il puisse récupérer plus tard son téléphone après son rechargement. Echange bref, déroutant, qui montre la limite de nos échanges et de notre connaissance de chaque migrant.
Accompagné d’un autre migrant provenant du Maroc et parlant un peu le français, Jawad vient en fin de soirée me saluer et me demander si je peux lui donner un téléphone - « un Iphone s’il te plaît » dit-il en rigolant – ce qui n’est malheureusement pas le cas.
Je pense alors à Michel et Renat marchant, tel deux migrants, le long de la barrière d’autoroute. Comme eux, ils doivent ressentir cette peur d’être exposés à tous les dangers, mais aussi cette détermination à ne pas se laisser submerger par l’angoisse.
Et enfin, les secours sont arrivés. Cela faisait un moment qu’ils attendaient dans le froid de la nuit, au bord de l’autoroute.
C’est peut-être cela le sens d’une maraude : apporter quelques secours et réconforts aux migrants.
La mésaventure autoroutière de nos deux maraudeurs :
Michel, l'infortuné automobiliste, lâché par son véhicule sur l'autoroute, et Renat, son passager : Et pourtant il y monta, Renat (dans l'Espace)... Inconscience ? Défi ? Sens du sacrifice ? On ne saura jamais.
Mais après, on juge les amis sur leur adaptabilité, leur énergie positive, leur présence. Et là, on se rend compte que le même Renat était l'homme idoine. Agissant, suggérant, décidant comme il faut. L'aventure (je suis désolé que nos invités n'aient pas pu profiter des couvertures contenues dans la voiture) s'est terminée, tous les deux dans la voiture, sur le plateau de la dépanneuse, puis dans les rues désertes de Menton ou rapidement à la table d'un resto portugais.
Renat :
On m'avait vendu un voyage en Italie pour partager des thés et des cafés avec des dizaines de copains.
Je me suis retrouvé avec mon pote Totoche sur l'autoroute A8 près de la frontière dans un drôle de véhicule, silencieux, surélevé (genre un espace dans l'espace) à contempler le paysage.
A l'arrivée : Menton ! Quartier nord dans un bar resto portugais devant un verre de vin blanc, dégustant des beignets de morue !
Inattendu ! c'est comme ça la vie !
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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44 - Maraude du 16 décembre 2023 - Organisée par Françoise :
Alors que l’année 2023 touche à sa fin, nous tenons, toute l’équipe de Pays de Fayence Solidaire, à vous remercier pour l’incroyable chemin que nous avons parcouru ensemble. Cette chaîne de solidarité qui existe chez notre association depuis des années ne se tarie pas. Chaque mois avec votre bonne humeur vous arrivez jusqu’au Mille Club, les bras chargés de denrées ou de vêtements, mais aussi vous, les donateurs qui nous font des dons financiers tellement utiles, vous, le Foyer Rural qui nous héberge, vous, les associations ou groupements qui collectent pour nous, vous, les bénévoles qui nous offrent une heure, deux heures, des dizaines d’heures par mois de votre temps…
M E R C I A V O U S !!!
En plus comme disait Véronique très justement, la misère des migrants nous offre, à nous bénévoles, l'occasion de moments de grâce et d’amitié. Puisse cela rejaillir sur eux ! Comme cet instant magique à la fin de notre déchargement de maraude ce samedi soir à Tassy, quand Renat Sette nous a chanté a capella un chant de Noël en provençal, et qui sans doute a été emporté par le vent, chargé de notre émotion, vers les résidents de l’EHPAD tout proche !
Une maraude calme en ce 16 décembre 2023. « Seulement » 70 personnes environ, dont une jeune femme. Les 110 portions de repas préparé au matin par Hélène, avec la complicité d’Eric et toute leur équipe, ont été distribués dans le calme. Plus de la moitié des 120 sacs de nourriture ont été également distribués, et le surplus est parti vers l’association italienne Progetto (que nous aidons par ailleurs avec d’autres dons). Nous leur avons apporté des bâches, mais aussi des gels douche et shampoings en grand volume, ayant appris qu’ils avaient mis sur pied un système de douche solaire pour les réfugiés, près du pont de la Roya !!! Qu’ils en soient vivement remerciés aussi…
Parmi les besoins des réfugiés que nous avons pu combler un minimum ce samedi soir, notre infirmière Christine a pu délivrer de 6 points de sutures un jeune homme, qui les gardait depuis 1 mois… et qui s’étaient en partie infectés. De grandes embrassades fraternelles ont suivi, tant il était soulagé !
Voici les témoignages de quelques maraudeurs …
Ariane et Jean-François :
Notre dernière maraude de l'année ! Merci, grâce à vous tous nous sommes toujours là pour aider les migrants de Vintimille. C'est tellement important ! Durant cette année 2023, il y a eu des soirées très intenses avec de nombreuses personnes dans le besoin, mais aussi des soirées plus calmes comme celle de ce samedi. Souhaitons qu'ils soient toujours moins nombreux à l'avenir...
À notre arrivée, quelques personnes nous ont vite rejoints et aidés à monter nos installations. Ils sont heureux de nous voir!
La distribution s'est déroulée dans le calme, ils se réchauffent les mains en tenant leur plat chaud et choisissant quelques vêtements dans la file. Le stand téléphone a eu un petit succès cette fois-ci, proportionnellement au nombre. Le thé et le café sont les bienvenus pour terminer ce repas et prendre un peu de chaleur avant de commencer la nuit dehors. Le froid devient de plus en plus glacial au fur et à mesure que les heures passent. Heureusement notre infirmière est là pour soulager quelques bobos, maux de tête,...
Bernard :
Ils étaient 3 par 3 ce soir ; est-ce un signe de la Trinité à l'approche de Noël ?
Alors que nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de Vintimille, nous apercevons dans un tunnel mal éclairé trois ombres de migrants qui se faufilent rapidement le long de la route de tous les dangers. Sont-ils parvenus à passer la frontière et poursuivre leur improbable destinée vers la France, où auront-ils été repérés puis refoulés ?
Ils sont encore trois, dont peut-être une femme, à tenter d'engager la conversation dans la file devant le poste de rechargement des téléphones. Ils viennent d'Erythrée, seul(e) l'un(e) d'entre eux parle quelques mots d'anglais. Ils me demandent d'où je viens, si je peux emmener l'un d'entre eux, combien on parle de langues en France. Ils me montrent le ciel, y cherchent des étoiles, puis la lune. Est-ce un message codé ? Je ne le saurai jamais ; la conversation s'arrête là, car la file avance, et il ne faut pas y perdre sa place.
Et encore trois en fin de soirée, dont l'un souhaite faire remplacer son câble de téléphone qui est cassé. Je lui donne le "52" (tous nos chargeurs ayant un numéro d'identification pour faciliter les opérations de rechargement des téléphones) ; il est tellement content, que son sourire restera longtemps gravé dans ma mémoire et associé à ce numéro lors des prochaines maraudes.
Mais il était seul, Jawad, lorsqu'il vient me demander si je peux lui fournir un téléphone ou une carte SIM, ce dont je ne dispose pas, ce qu'il comprend très bien. Alors que je lui montre sa cigarette, m'apprêtant à lui dire que cela est sans doute mauvais pour sa santé, il me devance en disant : "C'est cela la misère ; j'arrêterai, lorsque je pourrai travailler pour vivre", avant de s'en retourner vers l'obscurité du pont qui jouxte le parking.
Véronique :
Le parking où se passe la distribution était propre. Les associations qui s'y relaient tous les soirs y veillent. Mais lorsque l'on jette un coup d'oeil derrière le muret qui donne sous la voie rapide, là où dorment les migrants, c'est l'horreur ! Ce ne sont qu'immondices entassées : quelle indignité que de laisser dormir des êtres humains sur ces décharges nauséabondes. Parfois, des bénévoles se retroussent les manches et nettoient. Une fois même (en 6 ans !) la municipalité de Vintimille l'a fait faire, à coups de pelleteuses. Il faudrait sans doute envisager de le faire plus souvent, une fois par mois, peut-être ?
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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43 - Maraude du 18 novembre 2023 - Organisée par shara
Merci pour vos dons en nature ou espèces qui nous ont permis d'assurer cette nouvelle maraude du 18 novembre. Nous avons distribué 136 repas chauds à base de pâtes-lentilles-légumes-merguez, un sac de victuailles pour le lendemain, une couverture à chacun, ainsi que quelques vêtements, et des produits d’hygiène. La soirée s’est passée dans une grande sérénité. A noter que 6 ou 7 policiers étaient postés à distance, donc une présence plus importante qu’habituellement, sans doute due au déplacement à Vintimille d’un ministre ce jour là.
Françoise :
Nombreux d'entre eux se sont installés au centre du parking, sur les coussins et nattes déposés au sol, pour manger le repas préparé avec amour, boire le thé à la menthe ou le café et discuter...comme une envie d'être ensemble, comme en été, mais ici dans le noir et le froid.
Nous sommes repartis avec le plein de leurs jeunes sourires et de sincères remerciements adressés à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette distribution.
Avec un unique magnifique sourire d'une jeune Ethiopienne arrivée depuis peu à Vintimille, répondant positivement à la proposition d'aller dormir une ou deux nuits à l'abri, mais refusant finalement, évoquant son compagnon qui était de "voyage" aussi .. et préférant rester dormir sous le pont avec lui. Le "thank you Mama", dit en repartant dans la nuit et avec le sourire fendait le cœur...
Esperons qu'ils auront un peu moins froid cette nuit, et pas de faim au ventre ... quelques moments de répit dans leur si long et difficile parcourt vers une vie meilleure...
Bernard :
Cela faisait longtemps que nous n'avions pas installé le dispositif de distribution de la maraude en pleine nuit, et cela lui a donné dès le départ une ambiance particulière. Les migrants se faufilèrent tranquillement, à la lueur de nos projecteurs, telle des ombres, vers la distribution.
Celle des couvertures est particulière, car s'il faut tisser un long fil de laine pour obtenir une couverture, il faut de même une longue chaîne de petits gestes, des donateurs et des bénévoles, pendant plusieurs mois, pour les recueillir, les trier, les stocker, les acheminer et enfin pouvoir les distribuer en quantités suffisantes aux migrants.
Ceux-ci s'agglutinent devant le coffre de la voiture contenant plus d'une centaine de couettes, de duvets, de coussins et de couvertures. Il faut parfois faire preuve d'autorité pour ne pas se laisser déborder, mais surtout de douceur pour pouvoir rassurer chacun qu'il pourra avoir quelque chose, qu'il y en a assez pour tous, et faire accepter que la distribution se fasse l'un après l'autre. On obtient ainsi progressivement un calme relatif qui va permettre d'échanger quelques mots avec chaque migrant et lui permettre ainsi de prendre son temps pour choisir l'article qu'il souhaite.
Pouvoir choisir ! Le choix, le choix entre une couverture ou une couette , ou encore un duvet : lorsque celui-ci est possible, les visages s'éclairent ; parfois un sourire, parfois une lumière dans les yeux.
Le choix. Quel choix ? Pendant quelques brefs instants de vie, celui-ci ne se limite plus au choix de vivre ou de mourir, mais à celui de comment survivre.
En disposant la couverture sur son dos, à sa demande car ses deux mains sont déjà encombrées par les sacs de denrées qu'il emporte, j'ai la furtive sensation de lui remettre cette couverture comme s'il s'agissait de la clé de sa maison.
Les coussins ont moins de succès, même si certains les réclament. Un migrant m'explique qu'il n'a pas besoin d'un tel confort puisqu'il dort à même le sol. Et la couleur ! Le rose n'est pas toujours le bienvenu. Mais il a quand même été pris ce petit coussin rose !
Puis ils s'en vont dans la nuit, dans le froid, épuisés mais contents. Avec désormais une couverture pour seule maison.
Hors texte : content de revoir, en fin de soirée,Jawad . Je ne l’avais pas revu depuis longtemps ( depuis la maraude du 8 avril 2023 ) et on a discuté un peu, comme de vieilles connaissances, de son périple …. Et de tout le bien dont il a le souvenir du Kosovo et des Kosovars !
Laurence, notre infirmière dévouée:
Il n'y a pas eu de soins cette fois ci : les chaussures et les chaussettes protègent les pieds. Mais en cette saison, des refroidissements, et aussi la gale pour lesquels nous sommes démunis.
Martine:
Toujours émue par le paradoxe de côtoyer la plus grande des détresses - loin de chez soi, des siens, de sa langue - le dénuement total et l'endurance poussée au bout du bout - et la chaleur humaine qui s'échange entre eux et nous. Ils étaient encore très nombreux. Beaucoup ont mangé sur place et quand nous sommes partis, le parking était nickel... Ils ont donc tous veillé à ne pas laisser de déchets sur place.
Et de ma place à la distribution du café, j'ai pu voir leurs visages vraiment, vraiment ravis d'avoir reçu des couvertures !!!
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42 - Maraude du 21 octobre 2023 - Organisée par Bernard :
Les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes, mais en voici une concernant Mimmo, ce maire de Calabre qui avait fait revivre son village en accueillant des migrants :
Immense victoire en Italie et soulagement pour tous ses soutiens.
Condamné en première instance à 13 ans de prison et à une très lourde sanction financière. Mimmo était jugé en appel ce jour.
Le parquet Italien avait demandé en appel une condamnation de 10 ans et 6 mois de prison ferme.
L’ensemble des accusations portées contre l’ancien maire de Riace se sont écroulées. Les peines en première instance ont été annulées.
La Cour d’appel Italienne a acquitté Mimmo des principales charges portées contre lui.
Il ressort libre avec une peine d’emprisonnement avec sursis d’un an et six mois. Les 17 autres accusés dans ce procès hors norme contre la solidarité et l’accueil des migrants sont tous acquittés.
Pour la peine avec sursis les juges ont estimé que Mimmo avait abusé de son pouvoir de maire dans la politique d'hospitalité qu'il a animée à Riace.
Caro, caro Mimmo, la tua generosa utopia di #Riace resta un faro.
En pièce jointe, malheureusement, l'information n'est pas aussi bonne : de jeunes migrants hébergés dans un foyer à Grasse se trouvent en butte à l'hostilité de certains habitants. Soyons solidaires d'eux !
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Merci pour vos dons en nature ou espèces qui nous ont permis d'assurer cette nouvelle maraude du 21 octobre dont voici trois témoignages :
Rolande :
Toujours ce divin paysage sur une mer enchanteresse, au point de ralliement de Beausoleil. Toujours sur le terrain vague de Vintimille qui côtoie le cimetière, cette vision dramatique de cette cohorte d’hommes et de femmes qui ont risqué leur vie pour la franchir dans le but d’échapper à la dictature, à la misère. Ces êtres humains et à qui nous tenterons ce soir, avec respect, de communiquer un peu de considération et de chaleur. Le matériel qui servira lors de ces échanges humanitaires s’est bien enrichi depuis ma dernière participation : tables, sièges, spots, matériel de recharge pour les portables, coussins pour la prise des repas… le tout chargé, déchargé, mis en service avec rapidité et dextérité suivant un plan minutieusement préparé par une équipe aguerrie et homogène.
Le fumet du repas chaud préparé chez Eric est alléchant, celui du café et du thé qui seront distribués n’ont rien à lui envier. Les sacs contenant les repas froids, les nécessaires de toilette, les socquettes, les couvertures de survie, quelques vêtements chauds sont les bienvenus. Nous recevons une demande pressante de chaussures et d’anoraks…
Comme à l’accoutumée, je ressens de la honte à voir ces personnes alignées en file indienne pour venir recevoir nourriture et petit nécessaire pour survivre dans la dignité.Ce soir, nous avons rassasié environ 160 hommes, peu de femmes (trois je pense).Tous remercient, les sourires qui ponctuent les paroles sont plus ou moins éclatants en fonction de l’âge de nos « invités ». La lassitude et une forme de découragement se lisent sur plusieurs visages, comment ne pas comprendre ? Nous aimerions pouvoir tenter de discuter, mais le temps de distribution est court, tous sont pressés de passer au stand suivant, nous ne pouvons les faire attendre.
Notre distribution dans sa globalité s’est déroulée dans le calme, mais un homme exacerbé par une forte consommation d’alcool s’est montré agressif envers l'une de nous. Situation douloureuse à vivre pour une bénévole venue, comme toute l’équipe de Pays de Fayence Solidaire, pour tenter d’améliorer un instant le quotidien de ces expatriés volontaires.
Laurence, notre infirmière dévouée, n’a guère eu le temps de visionner les évènements, accaparée comme elle le fut par le traitement de petites plaies et maux divers.
La nuit est venue qui voit disparaître nos visiteurs vers quelques recoins cachés sous un pont, à l’abri d’un porche…Pauvre triste monde ! Réaction qui m’a beaucoup émue : un jeune ami migrant bisant en souriant sa couverture de survie !
Bernard :
Bien que la veille de la maraude ait été sous le signe des alertes météorologiques, nous sommes partis confiants ce samedi vers Vintimille où nous attendait un ciel dégagé au soleil couchant. Peu de migrants présents lors de notre arrivée, mais ceux-ci sont arrivés progressivement pour constituer une longue file d’attente : près de 160 migrants, dont quelques femmes, ont ainsi pu bénéficier d’un succulent repas chaud préparé le matin par notre équipe de cuisiniers animée par Eric, d’un sac de victuailles, de produits d’hygiène et de quelques vêtements.
Un grand merci à tous nos donateurs, donatrices et bénévoles, dont le soutien constant et sans failles permet à notre action de s’inscrire dans la durée.
Lorsqu’on prépare une maraude, on a beau essayer de tout prévoir, l’imprévu et la péripétie sont toujours au rendez-vous ! Une erreur de clé le matin, quelques soucis de débordement des gamelles contenant le repas chaud lors de leur transport vers le local de Tassy, ne nous ont pas empêché de partir dans les temps et d’arriver dans les délais à Vintimille.
Alors que l’installation du dispositif de distribution était en cours, nous avons été confrontés à la violence de l’un des migrants sous l’emprise de l’alcool et probablement de la maladie, induites par des années d’errance et de misère. L’intervention de Filippo, un bénévole italien très souvent présent lors des maraudes, qu’il soit ici remercié, a permis d’éviter que la situation ne dégénère, mais celle-ci a pu être éprouvante pour certains membres de notre équipe.
Au poste de distribution des boissons, les échanges sont brefs, car les migrants veulent avant tout aller se restaurer. Mais je n’oublierai jamais notre discussion avec Redwan, qui s’exprime dans un français impeccable. Alors que je lui demande de quel pays il est originaire, il me dit qu’il vient du Soudan du Nord, qu’il a fui voici déjà plusieurs années. Devant mon étonnement, puisqu’on n' y parle généralement que l’arabe et l’anglais, il m’explique qu’il apprend le français sur YouTube depuis seulement dix-huit mois ! Quelle opiniâtreté ! Quel talent !
Alors que nous sommes sur le départ, deux migrants reviennent exprès pour nous remercier et nous dire qu’ils se sont régalés, tandis que d’autres installent leur bivouac de fortune pour passer la nuit sur le parking.
Félix :
Courage, Dignité.
Voilà ce dont témoignent les migrants à chaque maraude. Courage d’affronter les intempéries sous les abris précaires des ponts autoroutiers, les difficultés de subsistance alimentaire, les problèmes d’hygiène, de santé, les blessures psychologiques accumulées depuis le début de l’exil il y a des mois, des années pour certains. Drames dus aux guerres, misère économique, impossibilité d’envisager un avenir sur sa terre de naissance et, au long du périple, menaces, humiliations, peurs, marginalisation, perte d’identité. Dignité malgré tout. Ils sont là, debout, en file patiente, ils attendent leur part quotidienne de survie, ils quêtent nos regards, notre main tendue vers eux.160 hommes et quatre femmes ce soir, jeunes, Africains venus d’Érythrée, du Soudan, d’Afrique subsaharienne, du Maghreb aussi. Sourires, mots hésitants, infimes, échangés en anglais, en italien, en français. Les regards s’allument, s’enjouent quelquefois. Ils viennent de la nuit, je vois leurs mains ouvertes - mains de travailleurs- leurs yeux brillants dans la lumière du réverbère. Ils reçoivent leur part, un mot encore vers nous, un sourire, et ils s’en vont vers la nuit en petits groupes d’amis, seuls quelquefois, et c’est terrible. Quelques-uns – très rares- ont sombré dans l’alcool. Ils dérivent lentement, ils vont se perdre. Dégradation. Violence. Les autres autour les raisonnent, prennent patience.
M. est sénégalais. Il a travaillé 14 ans dans les champs du Sud de l’Espagne. Clandestinité, exploitation. Il a rejoint la France. Sa demande de statut de réfugié politique a été refusée. Le voilà sans-papier en Italie. Il espère toujours. Il veut juste travailler, « gagner sa vie », aider les siens en galère au pays. M est souriant, digne.
Un chemin d’errance parmi les 160 en rade ce soir à Vintimille.
On est là pour le paquet de vivres, pour le sourire, la poignée de main, le regard vers eux, et c’est important sur leur route.
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41 - Maraude du 23 septembre 2023 - Organisée par Shara :
La secrétaire se permet d'ajouter un mot : les maraudes sont une action collective qui fédèrent beaucoup d'acteurs : donateurs, cuisiniers, maraudeurs, logistique, etc, et sans eux tous, rien ne serait possible. Depuis deux ou trois ans, de nouveaux adhérents prennent en charge l'organisation des maraudes à tout de rôle, avec d'autres plus anciens. Il faut souligner le travail admirable qu'ils font : préparer une maraude, cela veut dire faire des achats, constituer les équipes et les mettre en place, préparer le matériel, penser à tous les détails d'organisation et de communication. D'ailleurs, souvent, les personnes qui participent pour la première fois à une maraude soulignent leur bonne organisation.
Un immense merci donc à Françoise, Shara, Véronique, Bernard, Gérard et Gérard, et merci, bien sûr, à vous toutes et tous !
Martine
3oo personnes et un calme impressionnant, une dignité et de la chaleur humaine. Quelques mineurs, plus que d'habitude. A noter que le parking avait visiblement été nettoyé et que tout était propre quand nous sommes repartis !
Je repars toujours partagée entre admiration (qu'est-ce que je serai capable de faire à leur place ?) et colère contre un monde qui s'est très bien organisé pour que l'argent passe les frontières mais laisse les humains bloqués derrière ces limites administratives, à la merci de tous les abus, de tous les vents, de tous les océans et déserts....Et c'est comme ça aux abords de toutes les frontières !!!
Félix :
Plus que jamais, j'ai ressenti ce samedi combien notre engagement était juste.
J'ai été très impressionné par l'infinie patience et le calme de ces centaines de personnes en souffrance. Elles avançaient tranquillement, respectueusement, malgré la faim, faisaient effort de sourire, d'empathie, de gratitude. Aucune agitation, aucun débordement. C'était poignant de croiser leur regard, de savoir pour chacun de ces hommes le drame de l'exil, l'abandon d'une terre natale, les épreuves horribles au long du parcours, les difficultés à venir dans nos pays riches incapables de penser l'accueil des misérables. Combien de Soudanais samedi ? Plus de 200 peut-être. Les pays en guerre se vident de leur sang jeune et c'est insupportable. Comment peut-on être indifférent au destin de cette jeunesse qui ne demande que son dû, la paix, un partage équitable de la richesse de la vie?
Ariane et Jean François :
Une maraude impressionnante ce samedi 23 septembre de par le nombre... Quand nous sommes arrivés, déjà beaucoup de personnes nous attendaient assis le long du mur.
Dès que nous avons ouvert nos voitures, quelques hommes souriants et parlant un peu français sont venus nous aider à décharger les caisses et à tout installer.
L'organisation était parfaite et cela a permis une distribution très fluide.
Un bon repas chaud aux arômes d'épices lointaines a réchauffé les cœurs. Bravo à l’équipe cuisine ! Nous pouvions malheureusement voir sur les visages une détresse malgré les beaux sourires qu'ils nous rendaient. Mais la file ne désemplissaient pas... aurons-nous assez pour nourrir tout le monde ? Cela a été malheureusement un peu juste...Pas facile de prévoir pour autant de monde. Mais malgré cela tout s’est déroulé dans le calme et le respect de chacun.
Véronique M. :
Une maraude pas tout à fait fait comme les autres tant les réfugiés étaient nombreux, au moment où le Pape François vient de critiquer depuis Marseille le « virus de l’extrémisme », et « la dictature de l’indifférence » à l’égard de naufrages et de noyés que chacun « s’habitue » à considérer comme « des faits divers » et « des numéros », sans « visages » ni « histoires ». Les 300 jeunes hommes ( à noter la présence de 3 femmes) présents sur le parking ont un visage, un corps marqués par leur histoire que nous ne pourrons pas partager.
Ils sont déjà organisés dans l’espace pour recevoir le repas chaud du jour (riz ,lentilles, légumes, épices, poulet) préparé par Shara et son équipe, le sac de nourriture pour le lendemain, puis un kit léger de produits d’hygiène savon/shampoing et un caleçon ( il s’agissait pour moi d’évaluer la taille de chacun avant de le glisser dans le sachet, les derniers recevant un caleçon manifestement trop grand. Pas assez de tailles M et L).
Deux religieuses italiennes nous ont rejoints sur le parking. Infirmières, elles soignent régulièrement les réfugiés pour Caritas.
Chapeau bas Messieurs les réfugiés, toujours dignes, respectueux, courageux, nous gratifiant souvent d’un sourire de remerciement. Bonne chance à vous.
Shara :
L'autre soir nous sommes allés à Vintimille ne sachant pas vraiment combien de personnes allaient nous attendre. Les titres de la presse indiquaient que des milliers de personnes traverseraient l'Italie pour passer la frontière. Il y avait en effet de nombreux – environ 300 – jeunes hommes, - fatigués et vraiment patients, qui nous attendaient, sagement assis le long du mur, espérant qu'une des associations allait arriver et leur donner de quoi manger. Alors que nous installions nos tables et déchargions les véhicules, certains sont venus nous aider à porter les lourdes caisses et les jerricans d'eau.
Une fois que nous avons été installés et prêts, ils se sont mis en file pour recevoir leur nourriture avec l'obligatoire cuillerée d'harissa par-dessus !! Ensuite ils allaient à la table suivante où on leur donnait un sac pour compléter leur repas du soir – ils sont tous si minces !.
Beaucoup étaient en short et T-shirt et demandaient discrètement si nous avions des couvertures pour eux, mais malheureusement nous n'en avions pas assez pour chacun. Nous ferons de notre mieux pour en apporter à notre maraude d'octobre. A ce moment-là, ils auront vraiment besoin de quelque chose de chaud pour se protéger la nuit.
La situation politique est terrible. La France a renforcé ses patrouilles à la frontière et les demandes d'asile sont souvent rejetées – tant d'entre eux viennent du Soudan ou d’Érythrée ; tant d'entre eux ont été obligés de fuir la Tunisie.
Nous leur demandions leur nom et leur souhaitions la bienvenue ; en retour ils nous remerciaient de leur apporter de la nourriture et de prendre le temps de les écouter. Un échange simple et très humain. Le Pape François a souligné que nous partageons une mer commune, Mare Nostrum, la Méditerranée. Sur un rivage les gens vivent dans l'abondance, la consommation et le gaspillage, et sur la rive opposée les gens vivent dans la pauvreté et la précarité.
Merci de nous soutenir dans tout ce que nous faisons ; chaque don reçu sert directement à l'achat de nourriture et de produits d'hygiène pour les réfugiés. Merci en leur nom.
Bernard :
Comme la file des migrants se déplace lentement, cela nous donne davantage l’occasion pour tenter d’engager la conversation avec quelques uns d'entre eux. Beaucoup proviennent du Soudan, « à cause de la guerre » m’explique l’un d’entre eux. « Nous sommes tous dans la même situation, mais chacun d’entre nous a sa propre histoire » rajoute-t-il, insistant sur la singularité de chacun. Il m’explique ainsi que les familles, comme la sienne, sont très dispersées car elles ne peuvent que rarement fuir ensemble.
Un autre m’indique que lorsqu’ils se croisent ou se rencontrent, les Soudanais se saluent mutuellement par un « makana(?) », formule de politesse dont la compréhension et la traduction demeurent ici incertaine ! Quelle frustration que cet obstacle de la langue qui limite considérablement nos échanges, alors même que l’on ressent un fort besoin de dialoguer chez certains migrants.
Les demandes de téléphones, de câbles, d’écouteurs sont très fréquentes, et nous ne pouvons hélas les satisfaire ! Mais les migrants le comprennent toujours facilement, nous en remerciant même alors qu’on ne leur a rien donné !
Alors, nous sommes un peu désarçonnés lorsque l’un d’entre eux nous demande l’élastique utilisé pour réunir les cartes permettant d’identifier les téléphones en cours de rechargement. Très content qu’on le lui donne, il s’en empare prestement pour réunir ses tresses, et poursuit tout souriant son chemin.
Cela reste stupéfiant de voir que le moindre petit-rien puisse procurer autant de satisfaction.
Et voici le témoignage de Shani, 16 ans, qui avait participé à la maraude de septembre :
J'ai trouvé cette expérience enrichissante, le service était très bien organisé. Ce qui nous a permis d'avoir un contact agréable avec les personnes que nous devions servir. Cette expérience m'a fait me sentir utile et m'a permis d'oublier mes problèmes quelques heures en étant face à une population qui manque de tout.
Cela m'a également permis de faire de bonnes rencontres malgré la barrière de la langue.
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40 - Maraude du 26 août 2023 - Organisée par Françoise :
Une « petite » maraude sans collecte le matin, mais deux équipes formidables pour ce samedi 26 août !
Merci de tout cœur à tous les participants d’avoir affronté la chaleur caniculaire de cette fin d’été, que se soit pour la préparation d’un taboulé géant sous la houlette de Christine - qu’on remercie particulièrement - ou pour la distribution à Vintimille !! Distribution d’un repas malheureusement pas assez copieux pour nourrir tout le monde, ils étaient si nombreux.. !! Nous avions pourtant 220 repas avec nous, plus 220 pains, 230 œufs, biscuits et eau…
Le lendemain l’association sur place a servi 300 personnes… lundi soir ils étaient à nouveau 200 !
Deux nouvelles jeunes maraudeuses sont venues nous rejoindre ; ce fut un plaisir de les avoir à nos côtés ! On les écoute nous raconter leurs impressions sur leur toute première maraude,
ainsi que les récits qu’en ont fait Martine, Laurence et Chantal !
Marina :
C'était pour moi la première maraude et je garde en tête un beau moment plein d'espoir, de partage, mais aussi de tristesse. ...Je m'attendais à une expérience humaine difficile, mais c'est vrai qu'être confrontée à cette réalité m'a énormément touchée, notamment un jeune adolescent de 17 ans, venant du Soudan, qui n'arrivait pas à sourire malgré la bonne humeur apportée par Danielle. J'ai perçu dans son regard la misère, les difficultés rencontrées, ainsi que la tristesse. C'est le moment le plus fort que j'ai ressenti.
Martine :
Encore plus de 200 hommes, seulement 3 femmes, qui font tout pour rester dignes et souriants, alors que j'ai peine à imaginer dans quel état je serais si je devais vivre, ne serait-ce que quelques jours, dans les mêmes conditions qu'eux.
Cette maraude a été une peu magique, calme et sereine, détendue !! Y compris notre zébulon (c'était l'impression qu'il me faisait depuis des mois ) en état d'agitation extrême en juillet, qui a visiblement été soigné : il était gentil, souriant. Et comme il a repris quelques kilos, il était beau. C'était un bonheur qu'il vienne saluer aimablement tout le monde.
J'avais proposé à ma petite fille, Shani 16 ans, en vacances à Nice, de venir avec moi pour cette maraude. "C'est bon d"être utile", m'a-t-elle dit en repartant ! Elle reviendra dès que ce sera possible.
Ils ont besoin de nous, de gens qui vont à leur rencontre... Et nous avons besoin d'eux pour nous sentir utiles !! (un des besoins fondamentaux des êtres humains)
Laurence, notre infirmière :
Une maraude où je n'ai rien vu d'autre que des plaies sur des jambes noires et des regards pleins d'espoir et de soulagement. Illusoires comme l'est leur vie en exil. La gale, des troubles intestinaux, des gênes respiratoires, sur lesquelles je ne pouvais rien. La bobologie...un petit moment d'attention à leur misère.
Chantal :
Lorsque nous arrivons, le soleil darde encore ses rayons sur le grand parking vide de Vintimille. A peine avions-nous installé nos tables, nos assiettes et le ravitaillement, qu'une longue queue d'hommes se met en place, dans le calme, deux par deux, silencieux, patients. Alors que nous commençons à servir, la queue s'allonge, se renouvelle. Quelques 200 hommes, 3 femmes. Aucun débordement ; des Soudanais, des Érythréens quelques Pakistanais et, bien sûr, des Africains de l'ouest, Guinée, Sénégal, Côte d'Ivoire, Tchad. Et un petit nombre d'Algériens et de Tunisiens.
Comme dans tous groupes, il y a les forts, les fiers, ceux qui sourient, et les immensément tristes.
Tous sont bien habillés, mais les chaussures -de bonnes chaussures- manquent à beaucoup.
Laurence, sans discontinuer, soigne, panse, conseille d'aller lundi à la Caritas. Surtout, elle met du baume au coeur de ces hommes qui ont tant besoin que l'on s'occupe d'eux .
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39 - Maraude du 30 juillet 2023 - Organisée par Françoise :
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38 - Maraude du 29 juillet 2023 - Organisée par Gérard T. et Véronique M. :
Pour commencer, une bonne nouvelle, transmise par une de nos adhérentes :
"Ibrahima, jeune Ivoirien arrivé en France il y a 6 ans A été hébergé par une famille française dans la région parisienne pendant 2 ans et demi, il a poursuivi de bonnes études (ses professeurs et camarades ont dû se mobiliser pour qu'il ne soit pas renvoyé dans son pays). Bonne nouvelle : après avoir obtenu un BTS d'électrotechnique, il vient d'être embauché par RTE (Réseau de Transport d'Electricité), à Lyon. Un beau parcours qui réconforte !"
Et maintenant, les maraudes :
Nous nous sommes rendus à Vintimille deux fois en cette fin de mois, les 29 et 30 juillet, afin de pallier l’absence de bénévoles dans d’autres associations en cette période de vacances et de garantir un repas par jour aux réfugiés.
Samedi 29 juillet, c’était notre tour, nous nous sommes rendus à Vintimille, dans les conditions habituelles (4 voitures dont une camionnette, les tables, les repas du jour , les sacs….). Le site de distribution (le parking à proximité de la base de pompiers) n’a pas été touché par l' incendie important qui a sévi sur les hauteurs de la ville à partir du mercredi, à 4 km de la frontière. Ouf!
L’équipe de Jean Pierre et Dominique a préparé 200 repas. Nous en distribuons 170. Les réfugiés sont moins nombreux que les jours précédents. Grâce à vos dons en nature ou en argent, nous distribuons aussi un sachet de nourriture pour chacun, des produits d’hygiène (savon, brosses à dent, dentifrice, rasoirs…), et des vêtements (les tshirts étaient très convoités!).
Les réfugiés viennent du Soudan, d’Albanie, du Maroc, d’Algérie, d’Érythrée, de Guinée…
La plupart s’installent sur les tapis et draps que nous avons ramenés pour manger et boire. D’autres s’éloignent. Au moment de partir, Michel se retrouve avec 3 téléphones rechargés mais non réclamés par leurs propriétaires. Après quelques recherches, nous nous apprêtons à les remettre à l’équipe du lendemain, quand nous voyons les 3 jeunes guinéens revenir à la hâte pour les récupérer. Ouf!
Les 30 repas et 30 sacs restants sont distribués à la seconde maraude le lendemain dimanche midi 30 juillet, dont voici un extrait du compte-rendu de Françoise :
Tous les 210 sandwiches ont été donnés, plus des portions de restes de la veille agrémentés avec des restes de thon pour les sandwiches… au total environ 50 portions supplémentaires pour au total environ 180 voyageurs. Et tout est parti !
Pendant que la distribution se faisait un homme a eu un malaise. Heureusement aidé par d’autres réfugiés, il s’était écroulé sur le parking. Ils se sont serrés pour lui donner de l’ombre, et nous l’avons rafraîchi. Ils sont ensuite partis sous le pont en le soutenant.
Avec des biscuits à lui donner nous sommes parties sous le pont à sa recherche … Par ci par là des corps allongés sous un drap ou une couverture, d’autres qui mangeaient par petit groupe, parmi toutes les montagnes de crasse du chantier du pont, et les détritus à perte de vue… Il y régnait curieusement une relative fraîcheur, avec une légère brise qui soufflait, et qui rendait un peu plus supportable ce décor apocalyptique.
Ce qui m’a frappé c’était la propreté sur leur cartons et couvertures de fortune. Leurs souliers reposaient « en dehors » du lieu de repos. De la dignité malgré tout … Quand nous sommes parties cet homme a soulevé difficilement sa tête et nous a rendu un regard vraiment intense en guise de remerciement. Un regard aussi plein de résilience, comme chez tant d’autres..
Pas de vêtements ni produits d’hygiène cette fois ci.
Beaucoup de ces voyageurs semblent être vraiment jeunes, adolescents.
Voici le témoignage de deux maraudeurs du samedi soir, François Régis et Odile:
Nous sommes en vacances chez nos amis Véronique et Gérard, qui nous invitent à participer à la maraude du 29 juillet. Nous habitons près de Lille, tout à l’autre bout, et sommes membres d’un collectif, Migraction 59, dont le but est d’offrir l’hospitalité le temps d’un week-end à des exilés qui veulent passer en Grande-Bretagne, et qui sont coincés à Calais dans des conditions indignes, le plus souvent pendant des mois. Nous, nous avons choisi d’accueillir à la maison, une fois par mois, 3 exilés (jamais les mêmes) : un répit de 48 heures, repas chauds, douches, lessives, sommeil, au calme sous un toit… Ils sont nos hôtes, que nous accueillons comme ils sont, mutiques ou communicatifs. Beaucoup sont passés par Vintimille. Après un temps de gêne, un contact sincère finit par s’établir autour de jeux de société, matchs de foot, photos de famille, musique, confection de plats en commun… Ils repartent le lundi matin un peu requinqués, le plus souvent.
Quand nous arrivons sur place, à Vintimille, nous sommes attrapés par la rudesse du lieu. Cet espace vide, poussiéreux, presque fantomatique, chargé de toutes ces silhouettes à venir. Nous sommes touchés par les draps que Shara et Francesca ont installés au sol, comme les tapis qu’étendent les nomades à l’étape. Quelques espaces de dignité recréés, le temps d’un repas.
Odile : Véronique m’a placée à la distribution du repas. Je vois ces gens s’avancer, par petits groupes, sans discontinuer. A la maison, j’ai tout mon temps pour être attentive à chacun, chercher le mot ou le geste qui va pouvoir « briser la glace ». Ici, je n’ai que quelques secondes : de l’harissa ? Du sel ? J’ai envie de faire durer cet instant : « Ca va comme ça ? » « Un peu plus ? ». Je joue avec trois mots d’Anglais, d’Italien, d’Arabe. « Bonjour, do you want mele (sel en arabe) ? » Je les regarde, je leur tends à deux mains la boite en carton contenant la salade … c’est tout ce que je peux faire pour communiquer. Frustrant, mais nous sommes dans l’essentiel. A plusieurs reprises, je me dis que ce jeune homme sera peut-être parmi ceux que nous accueillerons à la maison, cet automne. Je suis presque contente à l’idée que je reconnaîtrai peut-être un visage, plus tout à fait étranger.
François : Je suis à la fin du parcours, comme une conclusion : offrir un gobelet de café ou de thé à la menthe très sucré, et une bouteille d’eau. Ils sont encombrés par leur sac, souvent le regard fuyant ; pas facile d’établir un contact, même dans ce geste si symbolique d’offrir un café. Je respecte cette attitude, dans laquelle doivent se mêler honte, lassitude, endurcissement, pudeur, faim…Quand c’est possible, je risque alors une question « Where do you come from ? »
Ce sont quelques flashs, il y aurait tant à dire ! A propos de la douceur ferme de Shara à l’infirmerie, l’installation ingénieuse de Michel pour recharger les téléphones dans le coffre de sa voiture, la bienveillance un peu sur le qui-vive des 2 Gérard, l’art d’organiser la queue de Félix, l’efficacité souriante de Christiane, Martine, Odile, Véronique, Francesca. Chacun est à sa place, disponible et concentré. C’est un privilège d’avoir partagé ces moments intenses.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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37 - Maraude du 1° Juillet 2023 - Organisée par Gérard W . :
Nous avons encore à déplorer deux décès à Vintimille ces derniers temps : deux noyades qui sont peut-être des suicides...Que faire face à ces désespoirs ? Modestement, nous apportons un peu de nourriture, en plus d'un moment de chaleur humaine. Continuons !
La maraude du 1er juillet s'est bien passée : équipe d'épluchage de légumes sous la houlette de Shara, équipe de collecte sous celle de Gérard, avec l'aide de toute une sympathique famille, équipe de maraudeurs motivée et efficace.
Voici les témoignages des maraudeuses et maraudeur ,
Emilie :
En tant que gestionnaire et coordinatrice de la Recyclerie de Seillans, me rendre à la maraude ce 1er juillet m’a permis de mieux comprendre les besoins des réfugiés de Vintimille. Ainsi, nous pourrons sélectionner de façon plus efficace les vêtements, appareils, objets ou livres à donner.
J’ai apprécié une équipe formidable de bénévoles bien organisés mais surtout très attentifs à chaque individu venu chercher, au delà des denrée alimentaires, soins infirmiers, vêtements, etc, un peu de réconfort. Un simple échange de regard, un sourire de quelques instants, leur apportent après un long voyage et les expériences inhumaines subies, un peu de considération. Derrière ces furtifs échanges et questions banales qui leur sont posées par Félix pour les accueillir, se trouvent les fondements de leur identité : le simple fait de donner leur nom et d’exprimer d’où ils viennent les rassurent.
Je garde en mémoire certains sourires vraiment magnifiques et lumineux. (J’ai remarqué d’ailleurs qu’ils apprécient beaucoup le dentifrice qui est venu à manquer en fin de distribution.)
Merci pour cette expérience enrichissante ; j’invite chacun à aller découvrir ce qui se passe sur ce parking de Vintimille, et à participer aux maraudes organisées une fois par mois par Pays de Fayence Solidaire.
Merci notamment à Shara qui à une patience et une compassion inouïe qui relèvent d'une grande intelligence de coeur et d’esprit.
Anne :
C'est la seconde maraude que je fais avec Pays de Fayence Solidaire auquel je dis d'abord ma gratitude pour m'avoir accueillie, moi qui réside dans un autre département : une étrangère quasiment ! (l’étranger : qui sait où ça commence, qui sait où ça finit ?).
Entre tous les thèmes qui me soulèvent le cœur dans notre société, le sort réservé aux migrants me mobilise particulièrement ; donc je suis heureuse de pouvoir participer, même très modestement, aux maraudes, que je vis comme une manière de protester contre le sort inhumain et absurde qui leur est fait et d'alléger, certes très à la marge, les souffrances qui leur sont imposées.
Première réflexion : bravo pour votre organisation, impeccable ! Et c'est indispensable d'être si organisés et nombreux. Nombreux pour pouvoir calmer le jeu si l’un vient à se fâcher, à « péter les plombs », ce qui est très compréhensible dans leur situation. Samedi, ce fut calme.
Je m’abstiens de les questionner, mais j’aime être à la table des boissons (thé et café) parce que là ils peuvent s’attarder, revenir et, s’ils veulent, raconter. Je m’abstiens en principe de les photographier, d’autant qu’ils peuvent craindre que leur image n’arrive un jour sous les yeux d’un proche qui les croit arrivés à destination, mais j’ai remarqué cette fois que certains étaient très contents d’être pris en photo ; les réactions varient sans doute beaucoup d’une culture à l’autre.
J’ai demandé en arrivant où je pourrais acheter des cigarettes : un Soudanais m’a guidée, le premier tabac était fermé, on a marché un bon kilomètre ; il faisait attention à ce que je ne risque rien en traversant les rues ; dans son anglais peu académique, c’est lui qui m’interrogeait : « Calais…is far ? » « you...children ? » Lui a laissé au Soudan un fils qui n’a pas deux ans. Il me mime la guerre…
Sont venues deux jeunes femmes africaines qui sont parties prestement après avoir pris de l’eau. Une femme plus âgée aussi, apparemment plutôt « en situation de rue » que migrante, elle non plus ne s’est pas attardée. Avec les deux jeunes noires à l’allure fière, j’aurais bien aimé échanger : je sais que c’est beaucoup plus dur pour les femmes que pour les hommes d’être à la rue et que le voyage est plus risqué pour les femmes.
Nous avons bénéficié de l’accompagnement de jeunes : cette fois-ci des scouts français, le mois dernier un groupe de Turinois solidaires. J’ai trouvé leur présence très bénéfique, ils apportent une belle énergie. Les Turinoi(se)s s’étaient lancé(e)s après le repas dans une partie de ballon avec qui voulait. Ce samedi de jeunes Italiens installés sur le parking ont prêté leurs instruments de musique aux migrants qui voulaient jouer, et on a eu droit à un concert de percussions d’inspiration maghrébine. C’est si simple : ils n’étaient plus des déchets qu’on rejette ; ces migrants - jeunes pour la plupart - étaient redevenus des humains qui aiment jouer, bouger leurs corps, faire de la musique. Ils étaient rendus à leur dignité d’êtres humains, parce que reconnus tels par d’autres. Si notre présence un moment facilite ce genre de – allez j’ose un gros mot – transfiguration, même si ce sont des plaisirs de courte durée, ils sont bons à prendre et bons à partager !
Shara :
Bonne maraude ; sept scouts français étaient là pour nous aider et il y avait une fanfare. Beaucoup de Soudanais, Érythréens et Afghans. Plusieurs cas de gale assez graves. Nous les avons orientés vers la Caritas, ouverte dès lundi.
Et le mot de Gérard :
Regards tristes séparés de leurs racines,
Regards d’enfant séparés de leurs familles,
Regards de colère ayant subis les affres de la guerre,
Regards angoissés ayant affrontés les chemins tourmentés de l’exil,
Regards vides ou….,
Regards plein d’espoirs recherchant une vie meilleure.
Une maraude c’est un bref moment de partage. La jeunesse était là. Celle-ci, accompagnée par un groupe de jeunes scouts, a permis de voir s’ouvrir quelques sourires.
Un groupe de percussionnistes a donné du rythme à cette soirée un peu particulière dans une ambiance de fête.
Tout cela a été possible grâce à la générosité de nos donateurs, et a l’engagement de notre équipe de choc.
Merci à eux.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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36 - Maraude du 3 juin 2023 - Organisée par Véronique et Gérard:
Bernard :
" Choukran, merci ... " est-il venu me dire avant de partir rejoindre son logement improbable. M. a longuement discuté avec l'un de ces jeunes italiens venus aujourd'hui découvrir et nous aider pour cette maraude où leur présence a été fort appréciée des migrants.
Cela a en effet créé un peu d'animation sur ce parking presque désert, avec quelques airs de tambour et jeux de ballon.
On ressent alors une certaine joie, celle de leur avoir fait un peu plaisir. La nourriture qu'on leur apporte est certes importante; l'échange, le dialogue lorsqu'il est possible, le sont tout autant, sinon plus. Car c'est à travers eux qu'ils ne sont plus seulement des migrants, ou des survivants, mais des personnes comme vous et moi, des êtres vivants.
Comme ce partage de la connexion wifi de mon téléphone qui a permis à ce jeune marocain, dont la recharge de son téléphone est épuisée, de pouvoir joindre l'un de ses proches. Peut-être sa maman dont ce sera le lendemain la fête ? Un geste si simple, si banal, et pourtant, à travers la joyeuse accolade qu'il me fait spontanément pour me remercier, en souligne toute l'importance. Il faudra envisager de mettre en place un point wifi lors des prochaines maraudes pour tous ceux qui disposent d'un téléphone mais ne peuvent, faute de crédit, l'utiliser.
"Je n'ai pas fait tout ce chemin pour cela ... J'ai quitté la misère, mais c'était pour devenir et être LIBRE. Ici je ne le suis pas. Alors ...? " nous explique un autre migrant, mi désabusé, mi déterminé.
Et voici que ce sont eux qui nous protègent ! Lors du départ, sans l'intervention de Zidane et de deux jeunes marocains, la violence de Mustafa aurait pu tourner au désastre. Comment ne pas comprendre cette violence, pourtant ? Qui est le signe du désespoir au delà de son agressivité. Une violence qui s'exprime contre nous et dont les autres migrants veulent nous protéger. Une violence aussi tournée contre lui même qui n'est que le résultat de celle qu'il subit depuis des années. Une violence qui le détruit, mais qui ne nous détruira pas. Mais lui, lui, le sera sans doute à jamais.
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35 - Maraude du 6 mai 2023 - Organisée par Gérard W. :
Voici donc les témoignages de deux maraudeurs du 6 mai :
Félix :
Combien de personnes ce soir dans cette longue file d'attente? Pas loin de 200, Soudanais, Érythréens en majorité et aussi Guinéens, Ivoiriens, Libyens, Egyptiens, Marocains, Tunisiens. Jeunes hommes et jeunes filles ( une dizaine aujourd'hui) sur les routes de l'exil depuis des mois, des années pour certains. Combien viennent d'être ramenés en Italie après une énième arrestation en France?
Ils espèrent le bout du voyage, une terre où travailler, aider la famille laissée au pays. Ils sont en petits groupes de “pays” ou d'amis de rencontre ; ils sont solidaires, ils partagent leurs rêves, leurs désillusions, leurs espérances. Ils sont seuls aussi quand la nuit vient, le froid, la peur de l'échec. Leurs parents ne doivent pas savoir qu'ils sont échoués au bord d'un fleuve, sans toit, sans travail, sans papiers pour exister.
Surtout, ne pas les filmer, les photographier, leur image pourrait trahir leur détresse auprès des leurs. Celui qui me dit cela parle au nom de tous, il est en colère à la vue du caméraman de la télé italienne. On intervient. Tout s'arrange.
Ils sont tous calmes, patients, dignes, souriants souvent, quelquefois taciturnes, intériorisés. On le serait à moins. Comme chaque fois, une impression d'énorme malentendu, de gâchis insupportable : toutes ces personnes fuient les dictatures et la faim, elles ne rêvent que d'un travail rémunérateur pour que survivent les proches.
Nous, peuples, états européens, pouvons faire infiniment plus pour les aider. Un exemple parmi tant d'autres : Aladin, égyptien, est à Vintimille depuis plusieurs jours, en rage, triste, découragé : Obligation de Quitter le Territoire Français, OQTF, après des années de séjour à Marseille où il travaillait depuis trois ans, officiellement employé par une entreprise à la réfection d'un hôpital. Il vient d'Egypte, un pays dit "stable, sans menace physique "pour les opposants....il ne peut donc obtenir le droit d'asile. Pour lui, l'avenir ne sera pas européen. Sur son parcours d'exil, chaque migrant porte la croix de l'injustice et de la détresse.
En écho, cette pensée de Claude : Amis maraudeurs, n’ayant pas participé a cette maraude du 6 mai, je me sens légitime de vous faire part de la réflexion suivante : des centaines de migrants, des milliers sans doute, pendant la même nuit, en d’innombrables variantes, ont tous le même rêve ; comment l’expérience si intime d’un rêve peut-elle être vécue collectivement ? Ces rêves, cauchemars douloureux associés à la nostalgie qui, le jour, leur envoie des morceaux de paysage natal, images de bonheur, organisent, la nuit, des retours effrayants ; le jour montre le pays perdu, la nuit l’enfer qu’ils ont fui ! Respectons cette fraternité nocturne !
Bernard :
C’est souvent grâce à un petit rien, un léger signe distinctif, un regard, triste ou enjoué, que le contact s’établit avec un migrant.
C’est parce qu’il porte un très joli chapeau que je m’approche de ce jeune Érythréen auquel j’essaie de faire comprendre que son chapeau est très original, ce qui le fait sourire, mais amuse surtout les autres migrants qui le suivent dans la file.
Au grand gaillard en orange, d’apparence timide, un simple clin d’œil me permet de lui faire comprendre qu’il peut sortir de la file d’attente pour venir au point phone y faire recharger son téléphone.
« Je suis quand même un être humain ! » s’exclame celui qui vient de sortir de prison et me raconte son histoire qui l’y a conduit. Je ne peux malheureusement satisfaire sa demande de téléphone, car nous n’en avons plus aucun à donner.
« I love you .. ! » claironne un autre migrant, allant en titubant de stand en stand, l’alcool l’ayant rendu plutôt joyeux, mais très insistant.
La distribution des couvertures et couettes, en fin de soirée, ne prend que quelques minutes, tant les migrants sont demandeurs. « Une grande couette pour deux, car je suis très grand » déclare l’un, tandis qu’un autre déclare : « Non, je ne la prends pas celle-là, car j’en ai déjà pris, et il faut bien en laisser pour les autres ». Même dans la misère, le sens du partage demeure donc chez certains. Quelle leçon nous donne-t-il ainsi !
En fin de soirée, autour d’une tasse de thé, un originaire de Guinée Conakry nous remercie pour le repas qu’il a trouvé excellent. Il émane de lui une très grande gentillesse, et avec simplicité, dans un français raffiné, il m’explique qu’il est passionné de cuisine, et se lance dans une discussion culinaire. Puis, avec son ami qui est lui originaire du Cameroun, il me décrit la pluralité des langues dans les différentes régions de la Guinée, et m’explique que le français y est enseigné à l’école et y demeure la langue officielle. Il me conte le mythe du « globe » dont la destruction a été la cause de la dispersion du peuple peul et de la diffusion du pulaar dans de nombreux pays d’Afrique.
Quel gâchis ! Nous sommes vieux et riches … Ils sont jeunes et pauvres, mais élégants et dignes …
Ils sont tellement fiers de parler notre langue, et nous les rejetons. Pourquoi ne pas leur donner leur chance, toutes leurs chances ?
Ils pourraient sûrement nous surprendre, et qui sait, réussir là où nous avons échoué, à générer un nouveau monde, un monde meilleur ?
Ce jeune Guinéen peut devenir dès demain serveur, puis cuisinier, et pourquoi pas chef étoilé ?
Ils en ont la capacité, l’envie, le talent, pour peu qu’on les aide à s’épanouir et à vaincre.
Aujourd’hui, ils ne font que survivre, et encore … Et pourtant, il y a tant d’humanité et de capacités potentielles chez eux.
Et, avec un peu de retard, le témoignage de Rosie, notre plus jeune maraudeuse du mois d'avril :
J’ai participé à la maraude du 8 Avril à Vintimille. Cela faisait plusieurs mois que je n’y étais pas retournée, mais ce que j’ai retrouvé m’était si familier. Des personnes à mes côtés ayant pris du temps pour les autres, dans le simple objectif d’aider et de soulager la vie difficile de nombreux réfugiés en Italie. J’ai eu la chance de discuter avec l’un d’entre eux qui était venu du Ghana. Il m’a demandé mon prénom et quand je lui ai répondu, il a souri et a dit « Rosie, c’est comme la fleur! ». Je suis surprise et encouragée à chaque fois par leurs sourires.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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34 - Maraude du 8 avril 2023 - Organisée par Shara :
Bonjour à toutes et tous,
En pièce jointe, vous trouverez le programme du festival "Ukraine à Nice" qui se déroule dans les prochains jours.
La dernière maraude, organisée par Shara, s'est, une fois de plus, bien déroulée. Les participants maraudeurs ont beaucoup à en dire, comme vous pouvez le lire ci-dessous :
Shara :
Notre maraude du 8 avril tombe le weekend de Pâques et le mois de Ramadan. Grâce à votre générosité, nous avons pu charger notre camionnette et 3 véhicules avec les grandes casseroles contenant un délicieux repas chaud préparé par Éric et son équipe, et des sacs alimentaires à distribuer pour le lendemain. Il fait froid la nuit au bord de la rivière, donc nous avons aussi apporté avec nous des couvertures et des duvets, de belles vestes chaudes et des tapis du sol. Presque tout est parti - nourriture et vêtements !! Un grand merci à vous toutes et tous
A notre arrivée au parking à Vintimille, nous avons trouvé une vingtaine de jeunes réfugiés qui nous attendaient avec impatience - plusieurs entre eux ont demandé des couvertures et des vestes pour la nuit. Nous leur avons expliqué qu’il fallait d’abord installer les tables, la rubalise, décharger les véhicules et qu'ensuite on pourrait distribuer le repas et les couvertures. Comme d’habitude ils ont accepté notre explication et se sont mis en rang pour attendre. La distribution s’est passé au calme ; des mamans sont venues manger avec leurs jeunes enfants, qui ont dit qu’ils avaient très faim mais étaient souriants quand même !
J’ai parlé avec un jeune homme du Liberia qui m’a expliqué qu’il venait d’arriver en Italie, après deux ans de travail en Tunisie. Mais, à cause du discours du Président Kais Saied contre les migrants sub-sahariens et les attaques violentes qui s'en sont suivies, il a été obligé de fuir la Tunisie. Une fois arrivé en Italie il ne savait pas où aller ni quoi faire. Je l’ai dirigé vers la Caritas (ouvert du lundi au samedi) et Upupa pour des aides législatives. Il me semble que nous verrons de plus en plus d' Africains subsahariens qui, encore une fois, ont pris la décision de fuir pour sauver leur vie. Hier les garde-côtes italiens tentaient de sauver plus d’un mille de migrants en danger à bord de deux bateaux de pêche dans la Méditerranée……venant de la Tunisie.
Danielle :
Une fois de plus une organisation du début à la fin formidable. Merci Éric pour ton accueil et ta gentillesse. Tout est bien pensé. J’ai trouvé cette fois ci un peu plus de stress de la part de nos amis réfugiés. Mais comment leur en vouloir avec ce qu’ils vivent, ajouté pour certains au Ramadan……merci, merci à vous tous.
Bernard :
Après avoir vu, la veille, à la Maison Pour Tous de Montauroux, le magnifique film de Cécile Allegra " Le Chant des Vivants", quelle émotion de revoir "les mêmes" survivants à Vintimille, tant leurs parcours et leurs histoires paraissent si proches, si communes. Sauf que ce ne sont pas "les mêmes", mais au contraire des êtres qui sont tous différents et dont nous ne faisons qu'effleurer, lors d'une maraude, la singularité.
Au moins trois jeunes femmes sont présentes ce soir sur le parking, ce qui n'est pas si fréquent. Si jeunes, si belles, si frêles, si démunies. Deux sont venues timidement nous demander de recharger leur téléphone. L'une claudique en se tordant les chevilles car elle marche dans des chaussures d'homme, trop petites ou trop grandes pour elle. En fin de soirée, elle aura pu récupérer de nouvelles chaussures plus adaptées à son pied, retrouvant ainsi toute sa prestance.
Une autre jeune femme, accompagnée d'un très jeune enfant, après s'être ravitaillée, s'enfonce dans la nuit vers son refuge sous le pont, marchant d'un pas vif, sans hésitation ni crainte apparentes, en tenant fermement par la main cet enfant. Quelle pitié de voir, lorsque nous partons, à proximité des conteneurs à poubelle, un tricycle abandonné, lui aussi seul dans la nuit. Est-ce le jour l'unique jouet de cet enfant ?
"Vous êtes une association française ? Pourquoi faites-vous tout cela pour nous" ? Je me retourne, surpris, mais n'ai pas le temps d'engager la conversation avec lui, car un autre migrant s'interpose entre nous pour venir récupérer son téléphone. Le temps de le lui remettre que l'autre est déjà reparti. Dommage que cette occasion de dialogue ait été ainsi perdue.
Ah, ces téléphones, quelles histoires ! Jawad vient me demander de lui remplacer le téléphone qu'on lui a donné le mois précédent et qui s'est avéré défectueux. Un peu plus tard, la distribution des quelques téléphones qu'il nous reste, pour la plupart des modèles très anciens, s'opère dans une confusion assez totale, car il est impossible de satisfaire tous les demandeurs. La tension est palpable mais compréhensible, tant il est vital pour un migrant de pouvoir disposer d'un téléphone. Aussi, lorsqu'un migrant me ramène un téléphone dont l'accès est verrouillé, je me trouve désolé et confus que cela ait pu échapper aux contrôles faits sur chaque téléphone qui nous est donné avant de le redistribuer.
Et toujours le sanglier qui a bien grandi, bien vieilli et bien grossi depuis nos dernières maraudes.
Au moment de partir, un petit groupe dresse juste derrière notre voiture son bivouac pour la nuit, et nous souhaite un bon retour.
"Vous avez encore beaucoup de route ?" me demande gentiment la jeune gendarme, en me rendant mes papiers après les avoir contrôlés à la frontière. Ces quelques mots me paraissent soudain incongrus. Non, nous n'avons plus que quelques kilomètres à faire pour rejoindre nos petits nids douillets, mais nous laissons derrière nous des survivants dont la route a été et demeure si longue à parcourir ...
Gérard :
Cela fait 2 ans que je fais des maraudes.
Des fois on se dit…c’était une bonne maraude.,,,super organisation, offre alimentaire suffisante , l’accueil,et la bienveillance d’un groupe de maraudeurs à l’écoute… pourtant on ne peut s’habituer (et heureusement) aux visages tourmentés, aux souffrances déjà endurées, ( passage par la Libye,) à un avenir plein d’interrogations ???
D’où viennent ils? Ont-ils fuit la guerre, la famine, les dictatures ? Continuons ce petit espace d’accueil . Merci à cette belle association pleine de bienveillance.
Rosario :
Comme d'habitude la dernière maraude orchestré par Shara a été parfaite en termes d'organisation.
Les équipes commencent à êtres bien rôdées, sans aucun 'capitain' qui dirige ; tout le monde sait ce qu'il faut faire dans l'empathie et la bonne humeur.
Samedi soir, j'étais au poste café, thé et eau, ce qui m'a permis de me promener dans cet espace de no man's land où nos amis réfugiés et migrants viennent trouver un peu de chaleur humaine, mais aussi ou certains élisent "domicile" sous le pont de la voie rapide.
Justement samedi soir je me suis immergé dans ce monde souterrain pas loin de la Roya pour discuter avec les hommes assis sur des canapés et fauteuils de fortune autour d'un feu, au milieu d'une crasse indescriptible à la limite du supportable, mais dignes et souriants.
J'ai essayé de calmer un différent entre un Marocain, complètement hors de lui et sous l'emprise d'alcool ou de la drogue, et un Sénégalais qui ne répondait pas aux insultes, car il ma confié que si la police vient, ce n'est bon pour personne.
Plus loin ,derrière des toiles de fortune, il y avait d'autre personnes allongées par terre.
D'énormes rats se baladent au milieu des détritus, sans compter l'immanquable sanglier qui vient carrément sur le parking.
Cette situation m'a mis en colère contre cette Europe qui ferme les yeux, les portes, et surtout les coeurs.
Au moment de rédiger la constitution européenne, les législateurs voulaient, dans l'article 2, établir une Europe "chrétienne", par chance l'opposition a pu éviter cela, au nom du multiculturalisme , car aujourd'hui devant le désastre de l'accueil, le mot "chrétien" n'aurait vraiment pas de sens.
Sur la centaine de réfugiés et migrants, à part un jeune Afghan et un Roumain, tous venaient d'Afrique .
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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33 - Maraude du 11 mars 2023 - Organisée par Bernard Louis :
Bonjour à toutes et tous,
Nous vous rappelons la conférence de Enzo Barnaba, ce samedi 18 mars à 15 h, au Mille Club à Fayence, sur le thème des migrations.
Elle sera suivie, à 17 h de notre assemblée générale ordinaire, puis d'une assemblée générale extraordinaire pour modifier les statuts de l'association afin de lui donner une direction collégiale.
Nous vous y attendons, que vous soyez adhérent ou non !
Cette maraude du 11 mars a été une fois de plus réussie, grâce à votre générosité. Vous, donateurs infatigables et fidèles, avez bravé les éléments et la tempête pour apporter vos dons. Jean-Pierre, Dominique et leurs amis ont réussi à concocter un bon plat chaud, dans les coups de vent. Les maraudeurs et maraudeuses ont été efficaces, comme toujours. Voici leurs impressions, en commençant par Bernard, qui en a été l'organisateur :
Bernard :
Prévoir l’imprévisible, imaginer l’impensable, pourrait devenir la devise de l’organisation d’une maraude, puisque celle-ci se déroule bien souvent d’une façon différente de celle qu’on a prévu !
Cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait eu autant de vent sur le pays de Fayence, mais celui-ci n’a découragé ni les donateurs, ni les maraudeurs.
Partis sous les bourrasques, nous avons retrouvé un calme tout relatif à Vintimille, car les vrombissements du groupe électrogène installé sur le parking par l’association Progetto nous y ont accueillis.
Le nombre de migrants à Vintimille a fortement varié au cours des jours précédents la maraude (passant de 80 à 160, puis 100, puis 140 … ). Nos cuisiniers ont finalement préparé 125 repas chaud (pâtes, poulet, courgettes, épices..) et on avait un peu plus de sacs de denrées à donner. Alors qu’en milieu de soirée nous avons craint d’avoir trop de repas, ceux-ci ont finalement tous été distribués car un groupe de migrants est arrivé plus tardivement, tandis que le reliquat de sacs a pu être apporté aux migrants situés à la gare.
Bien que ce soit toujours plus ou moins la même chose, en fait aucune maraude ne se ressemble. La présence de plusieurs femmes et la détresse d’un père de famille, accompagné de sa compagne et tenant, en pleurs, son enfant dans ses bras, sont des situations particulièrement poignantes. Cette famille a pu être hébergée pour la nuit par Filippo et sa femme.
C’est avec lui que j’ai pu discuter avec un jeune migrant parlant un peu le français, et qui nous a raconté, en rigolant franchement, qu’arrivé récemment à Vintimille, il avait franchi quatre fois la frontière ces derniers jours, avant de se faire arrêter à la gare, où il fanfaronnait semble-t-il. Etait-ce une ruse de sa part, comme je l’ai tout d’abord pensé, pour simuler un comportement détendu et joyeux pour ne pas se faire remarquer, ou au contraire de l’inconscience, comme semble l’indiquer Filippo, pour qui la discrétion est pour un migrant la règle de base pour ne pas se faire arrêter ?
La possession d’un téléphone est vitale pour un migrant. Z. semblait désespéré lorsqu’il nous apprit qu’il avait (de nouveau) perdu son téléphone. Nous avons pu lui en donner un nouveau et son accolade, de remerciements, fut un véritable échange. On a pu également dépanner deux autres migrants qui avaient eux aussi perdus leur téléphone.
C’est toujours un grand plaisir d’accueillir de nouveaux maraudeurs, ce que j’étais il n’y a pas si longtemps.
Alors place à leurs témoignages, ainsi qu’à ceux de toute l’équipe.
Merci à eux et à tous les donateurs sans lesquels notre action n’existerait pas.
Ariane :
Une maraude de plus... différente et à la fois toujours pareille. Nous sommes arrivés alors qu'un générateur était installé pour permettre à ceux qui ont un téléphone de les recharger. Il y avait donc déjà quelques personnes. Nous avons revu nos plans d'installation et après avoir tout mis en place, une belle file d'attente s'est formée. Il fait moins froid, les migrants prennent un peu plus le temps de se servir et de manger sur place. Nous sommes étonnés car cette fois nous arrivons à communiquer un peu plus, beaucoup parlent français et viennent d'Afrique (Ghana, Mali, Côte d'Ivoire,...) et pour nous c'est une première, plusieurs femmes sont dans la file, souvent avec des enfants cachés derrière...une femme nous a particulièrement touchés. Elle vient d'arriver, elle semble désemparée. Elle nous explique qu'elle a un bébé de 9 mois. Peu après, le papa arrive avec le petit dans les bras. Il semble encore plus perdu et fond en larme en nous expliquant sa situation.
Heureusement que des associations comme la nôtre et des personnes comme Filippo et Loredana existent pour les aider...on aimerait tellement pouvoir faire plus.
Patricia :
Première maraude.
Nous sommes arrivés à Vintimille, Quelques migrants étaient présents près d'un groupe électrogène qui fonctionnait afin de leur permettre de charger leurs téléphones. Nous avons déchargé les véhicules et mis en place les tables comprenant les différents points de ravitaillement.
Les sacs avec alimentation froide et boisson.
Un repas chaud.
Des produits d'hygiène,
Des vêtements chauds.
Le point des boissons chaudes avec un thé à la menthe délicieux et du café.
A leur passage, je vois des jeunes hommes, certains au regard plein d'espoir, d'autres en souffrances...
Il y a quelques femmes également...
Tous sont en survie.
Ils viennent d'Afrique, nous échangeons un sourire, quelques mots avec de l'humour, qui réchauffe leur cœur.
Le temps est frais, ils prennent le temps de manger leur repas chaud aux alentours et disparaissent...
Une maman avec son bébé de 9 mois dans les bras ainsi que le papa m'ont profondément touchée.
Ils ont été recueillis par un couple magnifique.
Merci à toutes les personnes de l'association.
Coco
Bonjour à tous, samedi dernier était la première maraude pour David et moi. A vraie dire ce que nous a le plus impressionné c’était la parfaite organisation de la part de nos « leaders » de Fayence Solidaire, en particulier Shara et Bernard. Bravo. Tout a eté très bien dirigé et l’installation faite un peu de temps. Nous deux ne savions pas trop bien quoi faire, mais avions essayer d’aider le mieux possible. Si bien nous n’avons pas eu l’occasion de parler avec beaucoup des jeunes nous nous sommes bien aperçues qu’ils sont la plupart des réfugiés économiques. Le travail que nous faisons est très louable et soulage la situation des migrants d’une façon temporaire, mais est ce qu’on pourrait faire plus à la source ? Ils risquent tout pour avoir une bonne vie. Mais comment les aider d’avantage? David remarque qu’il y avait une grande différence dans la façons de prendre les dons, quelques uns plus ou moins arrachaient tout ce qu’ils pouvaient avoir, tandis que des autres avaient l’air même un peu gêné de prendre quelque chose. Quant à la distribution du plat chaud, ce qui m’a le plus impressionné c’était que presque tous demandaient plus de piment: tabasco et harissa tout ensemble ! Est-ce que le piment tue la faim ? Merci pour cette expérience. A répter.
Claude
Chaque personne qui passe dans notre vie est unique ; elle laisse toujours un peu d’elle-même et s’en va avec un peu de nous.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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32 - Maraude du 11 février 2023 - Organisée par Shara Quatermaine :
… / …
Compte-rendu de la maraude et aussi d’une visite en semaine à Vintimille et Menton ( Shara ) :
Malgré le froid vous étiez nombreux à venir à la collecte de samedi matin au Mille Club et grâce à vous tous, nous avons pu préparer 120 sacs alimentaires pour la distribution, et Éric et son équipe ont préparé deux grandes casseroles avec pâtes, pois-chiches, légumes et merguez pour les jeunes réfugiés à Vintimille.
Un très grand merci pour tous les participants !
Ils n’étaient pas si nombreux ce samedi à la distribution - et ils avaient l’air fatigué. Peut-être ils ont préféré rester dans un endroit abrité ou bien ont-ils réussi à franchir la frontière. Il faisait très froid au bord de la rivière à Vintimille, ce samedi soir.
Mais nous avons pu distribuer tous les sacs alimentaires et aussi le repas chaud, d’abord au parking et ensuite à la gare, avec l’aide de Jacopo qui travaille avec WeWorld et la Caritas.
Mardi 14, je suis retournée à Vintimille car j'avais promis à un jeune Soudanais, Hassan, de lui apporter une tente. Il m’avait déjà demandé en janvier si je pouvais lui fournir une tente, mais, problème de communication, et il ne l’avait pas réceptionnée. Donc, cette fois-ci, j’ai pris rendez-vous avec lui pour ce mardi et j'ai pu lui remettre une tente, et une autre tente pour un jeune Soudanais de Darfour. Ils ont, tous les deux, demandé l’asile en Italie, mais ça peux prendre jusqu’à 2 ans.
Ensuite, je suis allée déposer des vêtements chauds à l'association Relier Menton qui va a la frontière plusieurs fois par semaine pour parler et aider les jeunes qui sortent de la Police aux frontières (PAF). Elle m'a dit qu’il y avait beaucoup des jeunes Ivoiriens, Guinéens et Camerounais sortis ce matin-là - très déprimés. Un mineur de Côté d’Ivoire a dit qu’il a essayé 4 fois dans une journée de passer la frontière ; la police a même pris ses empreintes pour vérifier son âge (il a 17 ans) mais à chaque fois il a été refoulé. Apparemment, ils fuient l’Italie car les camps en Calabre sont terribles - ils ne nourrissent pas les réfugiés, les bâtiments sont en ruine et ne sont pas chauffés. Souvent ils prennent ces jeunes « en esclavage » pour travailler dans les champs (ces camps dans le sud de l’Italie sont souvent gérés par la mafia calabraise - la’Ndrangheta).
Maintenant je passe la parole à nos maraudeurs!
Témoignage de Bernard /
Nous avons déployé des trésors d'imagination pour essayer de modifier notre organisation pour cette maraude, afin de permettre aux migrants d'avoir le temps de manger tranquillement, puis de choisir les produits d'hygiène et les vêtements mis à à leur disposition.
Mais ce soir, les migrants sont peu nombreux, et arrivent au compte-goutte. Et lorsqu'il fait froid, le migrant n'a pas envie de s'attarder sur le parking. Il nous faudra donc intégrer cette donnée dans nos futurs projets de distribution.
Longue discussion avec un migrant marocain qui parle un peu français et surtout italien ! Ma compréhension de ses propos a donc été incertaine ; désignant son vélo dont il est très fier, il m'indique que les Italiens laissent plus facilement que les Français leur vélo dehors ... Il me désigne ensuite les collines qui surplombent le parking et m'explique que beaucoup de maisons y sont inhabitées, voire abandonnées, ce qui permet à certains migrants de s'y abriter.
Sa gestuelle m'a tout d'abord fait penser, de façon certes incongrue, qu'il me demandait une djellabah ; j'ai ensuite réalisé que ce Soudanais souhaitait en fait une couverture ! Lorsque je la lui ai remise, j'ai eu droit à un " like". Puis ce fut le tour de son voisin : deux "like" et un grand éclat de rires, avant de remettre une dernière couverture à un troisième migrant. Comment peut-on imaginer que dans un tel désarroi, une telle misère, ce simple geste puisse susciter de tels sourires, et cette joie furtive dans leur regard ? Merci aux donateurs.
On ne devrait jamais s'habituer à l'horreur, et c'est pourtant le cas. J'avais été révolté lorsque j'avais vu pour la première fois, voici quelques mois, des sangliers sur le parking. Ceux-ci sont toujours là, vaquant tranquillement à leur occupation de nettoyage du parking en fin de soirée. Et je trouve maintenant cela presque normal, ces sangliers semblant désormais quasiment domestiqués.
Allons-nous arriver à la même conclusion avec les rats qui envahissent les lieux de couchage des migrants situés sous la rocade ? Et si ce n'était pas la présence des rats le problème, mais celle des migrants ?
Notre indignation ne devra jamais faiblir face à ces situations. Demandons des hébergements dignes à Vintimille pour les migrants et exigeons des autorités de prendre en charge les rats sans pour autant les anéantir.
Témoignage de Oliver (notre plus jeune maraudeur) :
Le soir du samedi 11 février sur le parking de Vintimille une vingtaine de jeunes hommes et d’adolescents jouaient avec un ballon le sourire au visage. Incroyable qu’ils puissent encore s’amuser et rigoler entre eux, alors qu’ils vivent des moments tellement difficiles. Mais c’est peut-être la seule façon de continuer.
Ce soir- là, nous nous attendions à une centaine de migrants ayant besoin d’eau, de nourriture, de couvertures et de vêtements. Et pourtant pas plus de 70 hommes et femmes étaient présents. Le nombre fluctue énormément de jour en jour en fonction du nombre de migrants qui ont pu passer la frontière franco-italienne. Certains avaient le sourire au visage, d'autres semblaient alourdis par la douleur émotionnelle et physique qu'ils avaient déjà vécue sur ce long chemin.
Après avoir pris leur nourriture, la majorité sont partis dans leurs groupes, peut-être pour aller se trouver une place sous le pont ou peut être simplement pour ne pas s’arrêter trop longtemps pendant cette nuit très froide. Les quelques sujets de conversation entretenus pour ma part tournaient autour du football et notamment sur le très bon parcours des Lions de L’Atlas (l'équipe de football du Maroc) lors de la Coupe du Monde. Je pense que l’équipe a pu rendre fier son pays, mais aussi le reste du continent africain!
Témoignage de Danielle :
Une fois de plus une excellente maraude avec un groupe plein d'empathie et heureux d'être présent pour tous ces jeunes laissés pour compte, de plus avec ces températures particulièrement basses. Pour moi ce fut en plus une nouvelle expérience en préparant le repas chaud chez Eric et Hélène avec Chantal.
Merci Shara pour tout. Tout ceci m'apporte une conscience de la cruauté de la vie à laquelle je n'étais pas habituée. Mais tous ces jeunes ont quand même des sourires qui évoquent leur reconnaissance et, malgré la barrière de la langue, nous arrivons à avoir une certaine complicité.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
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31 - Maraude du 14 janvier 2023 - Organisée par Gérard Wolles :
Pour passer la frontière, certains migrants sont prêts à prendre des risques mortels, et c'est ce qu'il s'est passé ce lundi 9 janvier : un homme a été électrocuté sur le toit d'un train en partance de Vintimille vers Menton
Il s'agit d'un homme dont l'identité est encore inconnue. Il a été retrouvé électrocuté, le corps calciné, sur le toit d'un train SNCF à la gare de Menton-Garavan. Nous organisons une commémoration en hommage à cette personne afin que cette énième mort ne tombe pas dans l'oubli collectif : nous ne parlons pas de chiffres sur une liste de morts -qui ne cesse de s'allonger-, mais de vies, de parcours et d'histoires personnelles. Nous parlons d'une vie brutalement interrompue par la violence des frontières. Nous nous retrouverons ce dimanche (15/01), à 11h, à Ponte San Ludovico (frontière basse), pour dire adieu à cet homme et lui rendre hommage. Apportez-lui des fleurs, des bougies, des pensées, des chansons et tout ce que vous souhaitez lui dédier.
Compte-rendu de la maraude :
Le nombre de migrants bien augmenté ces jours-ci : les 120 repas concoctés par Eric et ses aides, et autant de sacs alimentaires ont été distribués. La collecte de dons, nourriture et vêtements, a été abondante et nous ne vous en remercierons jamais assez.
MERCI !
Mot de Gérard, l'organisateur de cette maraude :
« Né au bon endroit….et au bon moment…!
Qui a choisi de naître à Kinshasa, à Modagiscio, à Karthoum, à Téhéran ou à Kaboul ? La guerre, les bandes armées, la famine, les dictatures y sévissent.
Nous qui sommes des privilégiés, a-t-on le droit de fermer nos frontières, de leur reprocher de chercher un peu d’espoir en une vie meilleure?"
Environ 120 Érythréens, Ethiopiens, Somaliens, Ivoiriens, Guinéens, Marocains et Algériens, jeunes et plein d’espoir. Nous avons été obligés d’appeler La Croix rouge car l'un d'eux était très mal en point…
Mot de Francesca, notre plus jeune maraudeuse :
Arrivés sur place, nous avons vite compris qu’il y avait plus de monde que prévu, les portions de nourriture ont donc été modifiées pour pouvoir satisfaire tout le monde.
Avec Shara, nous nous sommes chargées de distribuer les chaussettes, slips et gants (chaque réfugié a reçu une de chaque) ainsi que les quelques écharpes et bonnets qu’on avait.
Au cours de la maraude, j’ai eu l’opportunité de parler avec un groupe de 4 jeunes Ivoiriens. L'un d’entre eux m’a expliqué qu’ils voulaient tous gagner la France. Ils étaient partis à l’âge de 13 ans et cela faisait 4 ans qu’ils voyageaient ensemble passant par la Mauritanie, la Libye, la Tunisie, puis une fois arrivés à Lampedusa ils ont commencé la traversée de l’Italie.
L'un d'eux était l’aîné de sa famille et avec cela venait la pression de devoir rapporter de l’argent à un jeune âge. Âgé de 15 ans, il avait déjà passé 4 jours en mer dans un petit bateau ayant quitté la côte libyenne. Il avait également passé des semaines dans le camp italien à Calabria (sud) avec à peine de quoi se nourrir. Il était donc très reconnaissant pour ce qu’on apporté à Vintimille.
Vers la fin nous avons également distribué les tapis de yoga à tout le monde et les quelques couettes que nous avions. Il faisait un froid glacial et ni le pont sous lequel les réfugiés s’abritent de la pluie, ni la gare n'offrent un grand réconfort…
Et enfin un mot de Christiane, nouvelle maraudeuse :
Après une collecte à Fayence le matin où, grâce aux nombreux et généreux donateurs, nous avons pu préparer 120 sachets de nourriture à distribuer, me voici partie en fin d'après midi pour ma 1ère maraude à Vintimille, accompagnée et parrainée par Gérard.
Je suis impressionnée par l'efficacité de l'organisation!
Tout se fait de façon fluide, dans une ambiance chaleureuse, amicale et sécurisante: de la mise en place, pendant la distribution et jusqu'à notre départ.
Une équipe bienveillante et à l'écoute, tout en gardant la distance nécessaire pour une équité vis à vis de tous.
Une journée pleine d' humanité avec pour finir des échanges riches en émotion avec quelques unes des jeunes (voire très jeunes) personnes restées sur place qui nous relatent leurs parcours.
Malgré leur condition de vie, plutôt de survie, ces personnes restent pleines d'espoir.
Puisse l'avenir leur donner raison !
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30 - Maraude du 17 décembre 2022 - Organisée par Shara Quatermaine :
Compte rendu de la maraude ‘(Shara) :
Un grand merci à Jean Pierre et Dominique, qui ont préparé un repas chaud et délicieux avec pâtes, légumes, viande et juste un peu de harissa…….
Et encore un grand merci à vous, nos bénévoles, nos membres, pour le soutien que vous nous apportez chaque mois ; grâce à vous nous avons pu partir avec 100 sacs de nourriture, les produits d’hygiène pour tout le monde, des bonnets, des écharpes, des belles vestes d’hiver, des chaussures et environ 100 couvertures. Avec nous ce samedi nous avons eu 5 nouvelles bénévoles - merci à elles !
Ces nouvelles maraudeuses ont été impressionné par la qualité de l'organisation sur place, à Vintimille, et par la bonne ambiance entre tous les membres de l'équipe (bravo à tous ceux qui ont permis cela, une fois de plus). L'une d'elles a été étonnée par l'optimisme et la bonne humeur des réfugiés rencontrés lors de cette distribution qui s'est déroulée dans le calme.
Les impressions de Gérard :
Une maraude pas comme les autres…….
Nous avons reçu 70 “passagers” venant de Somalie, du Soudan, d’Ethiopie, d’Afghanistan. Des jeunes entre 20 et 30 ans, transis de froid, certains étaient avec des nus pieds. Quel chemin déjà parcouru! Pas de structure d’accueil. Ils dorment sous un pont infesté de rats. Loin de leur famille, déracinés, et cherchant un avenir meilleur…..Que de désillusions! Une fois le repas chaud, les sachets de produits alimentaires, les produits d’hygiène et les vêtements chauds distribués, nous rentrons dans notre maison au chaud terminer notre soirée au coin du feu en pensant aux fêtes de fin d’année….sans commentaires!
En cette fin d’année une pensée pour eux.
Et celles de Félix :
Comme la fois précédente, j'ai reçu leur gentillesse exprimée par les sourires, les mots de reconnaissance ; j'ai été troublé par la présence énigmatique de cette personne frêle et silencieuse aux mains délicates dont le visage était dissimulé dans l'ombre d'une large capuche, une Erythréenne, je crois. Elle s'est effacée dans la nuit. Un jeune Tunisien nous a aidés lors du rangement, il était extrêmement poli, affable, et on le sentait perdu, isolé du groupe . Il nous a demandé de l'amener en France où il avait des proches, ses bagages très lourds contenaient des jouets pour leurs enfants. Nous ne pouvions bien sûr l'aider à passer en France. Que dire d'une qui sépare les amis, les amants, rejette les demandeurs de mieux-vivre. Nous l'avons accompagné à la gare. Il n'avait pas encore tenté sa chance. Il réussira peut-être.
Jallal, quant à lui, est à Vintimille depuis huit mois. Il travaille à temps partiel chez une fleuriste. Pas assez de salaire pour être indépendant. Il survit avec le sourire malgré la pauvreté et le mal de dos. On a parlé foot, il est marocain et très fier de ses frères, les Lions de l'Atlas. A nouveau plus de Marocains ce soir, des gars de Casa, Marrakech mais aussi des douars de montagne où nous, nous avons la chance de pouvoir cheminer, libres. Un monde à deux vitesses, c'est sûr. Les rois mages aujourd'hui sont bloqués aux frontières.
Voici le message reçu de la part d'une équipe de Menton qui intervient plusieurs fois par mois à Vintimille et qui effectue en outre des permanences à la frontière pour aider et renseigner les personnes refoulées :
...quelqu'un d'une boulangerie de Monaco a donné beaucoup de viennoiseries à distribuer ...Deux femmes sont venues manger et un jeune garçon du Yémen ; âgé de 17 ans, il a été reconnu comme mineur par l' UNHCR (il avait des photos de ses documents). Il avait déjà été à Nice ; nous n'avons pas très bien compris son histoire ; il ne nous faisait pas confiance et craignait que nous ayons un lien avec la police. Il était difficile de communiquer avec lui qui ne parlait qu'arabe. Nous avons compris qu'il n'avait pas mangé depuis quatre jours, qu'il avait perdu sa famille au Yémen. C'était vraiment triste.
Et pour finir, un appel de Tous Citoyens qui donne une idée des situations critiques vécues par les réfugiés :
Walid est un jeune tunisien mis à la rue par l'Aide Sociale à l'Enfance qui l'a déclaré majeur. Nous constituons son dossier pour déposer un recours au tribunal pour enfants et obtenir son placement. Mais nous avons besoin d'un hébergement solidaire ou de plusieurs hébergements solidaires successifs à compter de ce soir. Qui pourrait l'héberger ? Si vous avez une chambre ou même un canapé de disponible chez vous, à Nice ou dans les Alpes-Maritimes, chaque nuit à l'abri lui évitera la rue.
Contactez Michel Séonnet : 06 19 92 12 82
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
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29 - Maraude du 19 novembre 2022 - Organisée par Véronique Mauroy :
Une collecte n’est pas l’autre, les équipes changent, des nouveaux (c’est la première maraude pour Christine O.) s’intègrent régulièrement et joyeusement aux « anciens ».
Et cette fois-ci le repas chaud a été préparé par les élèves de 3ème du collège de Montauroux : un succulent mafé au poulet (émincés de poulet avec patates douces, patates, carottes, dans une sauce cacahuètes/tomates), accompagné du riz préparé par Eric Bourlier. Une collaboration exceptionnelle avec des jeunes motivés et sensibilisés en amont. Merci à leur professeur Camille Portelli.
Et vous, les donateurs de passage, qui êtes toujours aussi nombreux et aussi généreux à nous soutenir !
Merci à vous tous !
Les voitures bien chargées, grâce à votre soutien, nous voilà partis une nouvelle fois à la rencontre des réfugiés vivant dans la rue à Vintimille, dormant sous les ponts ou les abris bus. Environ 110 migrants nous attendent sur le parking et se regroupent immédiatement en file indienne à notre arrivée, pressés de pouvoir manger. Impressionnants par leur nombre, leur dignité, leur calme. La soirée fut très intense . Les migrants ont pu manger, boire, se ravitailler en produits d’hygiène de base, quelques vêtements, recharger les batteries des téléphones. Une association de Salernes a amené des couvertures, (merci Filippo !) mais n’a pu apporter les vêtements chauds promis, par manque de place. Ceux-ci nous ont cruellement manqué. Certains jeunes étaient trop peu couverts.
Bernard L. qui accueille les réfugiés pour recharger les batteries de leurs portables nous raconte la soirée:
Toute la soirée, sur son vélo, il a sillonné entre les stands, les tables et les migrants. En tournant ainsi, sans relâche, dans la nuit, à quoi pensait-il ? Surveillait-il son troupeau, tel un cow-boy, avec sa radio en guise de lasso, ou masquait-il seulement sa peine derrière ses lunettes noires ? Enigmatique, presque inquiétant mais pas menaçant, il finit par s'arrêter en fin de soirée devant le stand des vêtements. Se saisissant d'une longue écharpe, il noua celle-ci solidement aux deux extrémités de son guidon ; puis, enfourchant son vélo, il s'éloigna dans la nuit, très content de ces nouvelles rênes pour diriger, tel un, cavalier, son vélo.
Faire la connaissance de F. a été un moment privilégié, car ce bénévole italien, qui s'exprime joyeusement dans un français très imagé, s'est donné pour mission, avec sa femme M., de protéger plus particulièrement les femmes et enfants isolés à Vintimille. Il est plein d'anecdotes, fruit d'une connaissance très approfondie de la situation locale, racontant les trafics qu'il a constatés chez les passeurs, dont certains feraient même partie de la maréchaussée, ou encore expliquant que la " frontière ne sera jamais fermée, car cela est impossible ... ". Parle-t-il alors seulement des frontières physiques entre nos deux pays, dont il connaît bien semble-il les passages secrets, ou de celle entre les peuples ?
Le point phone est un lieu privilégié d'observation de l'activité nocturne sur le parking de Vintimille, car il est situé à la fin de l'enfilement des stands où sont distribués aux migrants nourritures, produits d'hygiène et vêtements. En début de soirée, peu de migrants y viennent déposer leur portable, car ils sont alors trop occupés par ces activités. Ils y viennent donc plus tardivement, et chacun est alors très attentif lors de la remise de son portable contre un ticket numéroté. " Les chiffres, c'est difficile en français " s'exclame l'un d'entre eux, provenant du Soudan, prenant plaisir à prononcer le "vingt-quatre" qui se transforme rapidement en "quatre-vingt-quatre" ! D'autres - Tunisiens, Algériens et Egyptiens - exhibent de leur téléphone des cartes susceptibles de prouver leur identité, et c'est en voyant un titre de transport "Indigo" que je comprends qu'ils ont déjà séjourné en région parisienne !
En fin de soirée, alors que deux téléphones n'ont toujours pas été récupérés par leurs propriétaires, nous sommes en train d'imaginer avec F. un plan pour qu'ils puissent venir les récupérer le lendemain sur le parking, lorsque le retardataire arrive tranquillement avec deux tickets "Sesame" lui permettant de récupérer ses téléphones.
Mission accomplie : un grand soulagement pour tous !
Quelques instantanés de Gérard T:
"Il y a des gestes pour dire « il fait froid » dans toutes les langues et on se comprend tout de suite ; lui est derrière la table aux vêtements, son regard à la fois intense et résigné me touche ; je pense à quand « il fait froid » dans ma maison, et au thermostat qu’on effleure, au pull qui traine, aux chaussettes à choisir ; je lui répond d’un sourire solidaire mais silencieux, et cela m’attriste profondément."
"Sous l’arche de la rocade un groupe de migrants fait salon ; je m’approche mais un sanglier s’interpose sans me regarder, il est gros, et entre lui et moi des rats se promènent en grand nombre et librement."
Un mot de Félix :
100 personnes ce soir à la distribution. La nuit annule les visages. Il fait frais ce soir, les corps se recroquevillent au creux des vêtements accumulés. Malgré tout, les yeux brillent, et les sourires, à notre présence. Le plat épicé, le thé et le café encore brûlants réchauffent l'âme. Beaucoup de paroles et de gestes de gentillesse et de gratitude. " Ce que vous faites est très important pour nous, merci, merci!!" me dit un grand homme ivoirien et il reviendra deux fois le formuler en compagnie d'amis.
De ma “table des boissons” un peu excentrée, je regarde les copines et copains affairés dans la chaîne de distribution. On fait une belle équipe bien organisée. Les jeunes de Progetto présents ce soir me disent plusieurs fois " Bravo! Bellissimo!". Toute cette empathie rassemblée, exprimée, me touche. François, notre cher président, peut sourire là-haut sur son étoile quelque part au firmament des exilés.
Et le mot de Claude :
Dans l'ombre de ces corps qui jaillissent de nulle part, qui ne font que surgir, évanescents entre rives et rivages, je vois des routes devenues éternelles, des tombes amoncelées entre îles et continents, tout un lot d'origines qui se retrouvent brouillées dans un radeau de baluchons.
Nous voici ramenés au « ventre occidental », comme aurait dit Césaire ; toute naissance est nue, fragile et démunie, dès lors toute naissance en ce monde convoque notre générosité et appelle cet héritage universel de justice.
Le Marocain me montre son torse fracturé par la police (laquelle ? Je ne sais pas) ; le Burkinabé me dit souffrir de sa hanche et de sa jambe, il a chuté dans la montagne ; Algériens, Tunisiens et Egyptiens sont fatigués et découragés ; ils toussent et ont mal à la tête ; les Soudanais (tous venant du Darfour) se grattent, dermatites, gales !!
Le voici notre parking, remis à plat, esquisse, rude, dense et illisible où nos amis migrants vivent de l'intérieur avec tant de souffrances et courageusement tant d'aisances et d'adaptations inouïes. Ils respirent déjà le vent, encore violent, d'un avenir commun !!
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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28 - Maraude du 22 octobre 2022 - Organisée par Véronique Degas & BL :
Voici, avant le compte-rendu de la maraude du 22, deux informations :
· Si vous souhaitez avoir une idée des terribles difficultés rencontrées par les migrants sur leur chemin d'exil, un film diffusé sur Antenne 2 la semaine passée," Shadow Game" est visible en replay sur internet. Il évoque particulièrement le parcours de jeunes adolescents issus de pays du Moyen-Orient et est très instructif (on y voit même "notre" parking de Vintimille).
· Voici le témoignage d'une de nos adhérentes qui a participé aux journées d'observation à la frontière italienne à Menton :
Un peu déstabilisée par le fait d'observer les forces de l'ordre, j'ai été frappée par le nombre impressionnant de migrants renvoyés par la police française vers la frontière italienne : une cinquantaine pendant mon observation qui a duré quatre heures, le 13 septembre. On comprend qu'ils soient nombreux à être nourris le soir, à Vintimille.
Beaucoup sont jeunes, et ce qui étonne, c'est le peu de bagage qu'ils emportent avec eux : juste un petit sac à dos ; tous leurs vêtements sont sur eux. Certains portent leur doudoune malgré la chaleur.
Vous trouverez en pièce jointe le compte-rendu exhaustif de ces deux journées organisées par la CAFI qui est un collectif d'associations d'envergure nationale ou internationale.
Compte rendu de la maraude ‘(BL) :
Merci, Véronique, de m’avoir initié à la programmation d’une maraude !
Une maraude exige, dans le mois qui précède, un minutieux travail pour coordonner les nombreux bénévoles associés au QUI fait QUOI ! Des donateurs aux migrants, il existe une longue chaine de solidarité où chacun trouve sa place pour contribuer à la réussite de l’opération. Il faut prévoir les véhicules et les maraudeurs ; solliciter l’équipe des cuistots sur laquelle repose la lourde responsabilité de préparer puis de livrer les repas avant le départ ; collecter les vêtements et les autres produits, notamment d’hygiène, qui seront donnés ; gérer les stocks et procéder à quelques achats ; vérifier les batteries qui seront utilisées pour assurer l’éclairage et le rechargement des téléphones des migrants ; cueillir la menthe nécessaire à l’élaboration du thé, selon une recette quasi-secrète qui ne se transmet qu’aux initiés qui préparent aussi le café ; et ne pas oublier de commander le pain, qui devra être cherché le matin même, juste à temps pour ouvrir l’accueil des donateurs …
Heureusement, il n’y a pas eu d’imprévus, et ce jour J, la collecte a été importante : elle nous a permis de préparer une centaine de sacs de denrées alimentaires et de recevoir de nombreux vêtements.
Merci à tous les donateurs !
De Shara :
J'ai trouvé les migrants très gentils et reconnaissants, mais très fatigués aussi. Ils nous ont aidé à l’installation et aussi après pour ranger tout et nettoyer le parking qui était moins sale que la dernière fois. J’ai demandé à un jeune si je pouvais le prendre en photo avec un des bonnets tricoté par Josette et je lui ai montré la photo que j’ai prise à la collecte de la fameuse tricoteuse – il était ravi et tout souriant pour sa photo – prise de derrière quand même!!
De Bernard :
Peu de migrants ce soir, mais avec une grande diversité de nationalités.
Dès l’arrivée, le ballon qui leur est proposé est accepté avec enthousiasme par deux joueurs, mais ceux-ci ne sont pas assez nombreux pour se constituer en équipes.
Un certain calme, une ambiance presque feutrée, propice au dialogue avec plusieurs migrants parlant le français.
« Je suis un touriste ! » conclut l’un d’entre eux, après nous avoir décrit son périple qui l’a conduit au fil des années du nord de l’Afrique au nord de l’Europe, en passant par la France, la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne …
Un autre nous explique également son périple, rendu compliqué par le virus du covid et la perte de ses papiers d’identité, et s’indigne de l’absurdité de cette frontière qui le bloque à Vintimille et l’empêche pour l’instant d’aller retrouver sa femme qui habite à Lourdes.
Deux autres, électriciens de métier, s’insurgent contre les salaires de misère dans leur pays et la répartition inégale et injuste de la richesse issue du pétrole dont leur pays dispose pourtant.
Deux représentants de la maréchaussée s’introduisent discrètement sur le parking, mais sont vite repérés ! Ils se montrent courtois, très au fait de la situation de certains migrants, intéressés par notre action ou pour mieux nous identifier ? Ils hésitent quelques instants à goûter au plat chaud distribué aux migrants, mais leur obligation de réserve finit par l’emporter, et ils repartent aussi discrètement qu’ils sont arrivés.
« Merci, c’était très bon ! » vient nous dire à la fin un migrant, alors que nous commençons à préparer notre départ. Ce geste de gratitude fait alors vraiment plaisir, et se doit d’être transmis à toute l’équipe des cuistots.
Les sauvages ne sont pas toujours ceux à qui l’on pense. A Vintimille, par exemple, trois nouveaux auxiliaires œuvrent sur le parking où se déroule la distribution aux migrants. Après celle-ci, ils arrivent tranquillement, font un petit tour pour estimer la situation, puis s’attachent à l’élimination des restes de repas et autres détritus. Plus rien n’étonne les migrants qui ne les saluent pas, mais ne s’en éloignent pas pour autant, certains filmant la scène incongrue.
Il faut dire que ces nouveaux auxiliaires sont trois sangliers !
Les vrais sauvages, ce sont ces humains qui, en poste de responsabilité, laissent croupir dans la misère et la saleté leurs congénères.
De Félix :
Ce soir, une soixantaine de personnes de diverses origines: Soudanais en majorité, Érythréens, un Egyptien, des Bengalis, quelques Afghans et Pakistanais, un Burkinabé, un Guinéen, et, fait notable, des Maghrébins plus nombreux cette fois, Tunisiens et Marocains, un Algérien qui tente de rejoindre ses proches en France. Je reconnais un Marocain présent ici depuis le printemps. Il a un petit boulot chez un fleuriste. Pas assez de revenus pour avoir un logement décent. Il espère être régularisé en Italie. Beaucoup de gentillesse, de témoignages de gratitude. Deux Marocains nous aident à ranger jusqu'à la dernière minute. Ils nous disent " Heureusement, vous êtes là. Cela nous aide à tenir. "
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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27 - Maraude du 24 septembre 2022 - Organisée par Shara Quatermaine :
Compte rendu de la maraude par Véronique D. :
Une météo peu favorable pour ce week-end des 24/25 septembre ! Grâce à vos soutien et générosité, grâce aux équipes des bénévoles très efficaces, nous sommes partis avec des véhicules bien chargés, apportant avec nous une bonne centaine de couvertures ! Un tagine de légumes, pois chiches et merguez avec un riz coco a été préparé par cinq dynamiques cuisinières.
Le surplus a été donné à Direct Support, un groupe de jeunes Allemands installés à Vintimille pour le mois de Septembre.
Un grand merci à vous tous, donateurs, bénévoles, maraudeurs et maraudeuses!
Et maintenant quelques impressions de cette maraude :
De Rosario :
Après avoir sommairement ramassé 4 ou 5 gros sacs remplis des déchets plastiques et papier, le services de la mairie de Ventimiglia ne passant qu'une fois par semaine , nous avons installés tables et barnums et commencé la distribution d'un délicieux plat de légumes, merguez et riz, avec le traditionnel sachet de produits non périssables ( boîte des conserves, lait longue conservation, oeufs durs , etc,) des produits d'hygiène et pas mal de couvertures.
Il y avait une centaines de réfugiés, beaucoup d'Afghans et de Soudanais.
Pendant ce temps Claude, notre Médecin du Monde à la retraite, a prodigué pas mal de soins : vilaines blessure aux pieds et aux jambes, un cas de gale . Le surplus de nourriture est resté sur place, car deux jeunes Allemands de Direct Support avec leur van sont en place pour une semaine.
Nous avons aussi distribué sourires et regards.
De Jean-François et Ariane :
Jean-François et moi avons participé pour la seconde fois à la maraude de Vintimille. Nous avons emmené notre fille Isaline de 16 ans qui était très heureuse de pouvoir nous accompagner dans cette soirée d'entraide. Notre première maraude, en début d'été, était sous un beau soleil.
Cette fois ce fut sous un ciel gris avec quelques gouttes et des températures plus froides. Malgré la météo, lorsque nous sommes arrivés, certains jeunes jouaient au cricket avec une batte taillée dans un morceau de bois. D'autres nous attendaient, prêts à nous aider à monter les stands et nous demandant si on avait des vestes pour eux.
Personnellement, j'étais au stand des soins d'hygiène. Au début, il faut suivre le rythme, ils sont beaucoup et on essaie de se comprendre. C'est pas toujours évident.
Jean-François était au stand de café/thé. Il a eu l'occasion de discuter avec plusieurs migrants d'Afghanistan, d'Algérie et du Maroc.
Ensuite, Shara avait prévu une distribution de couvertures pour eux, tout est très vite parti. J'ai trouvé que tout se passait dans une bonne entente générale, ils sont reconnaissants du travail de l'association. Merci beaucoup pour votre investissement auprès d'eux et n'hésitez pas à nous contacter pour les prochaines collectes, maraudes.
De Bernard :
God save the king ! Quelle surprise, lorsque nous arrivons sur le parking, de voir que les migrants disputent une partie de cricket, ou de base-ball, dans le rire et la bonne humeur ! Il faut donc contourner le terrain improvisé afin de ne pas interrompre la partie et aller garer les voitures.
La mise en place de la distribution doit donc tenir compte de cette nouvelle configuration et des flaques d’eau.
On se laisse, il faut bien le dire, quelque peu déborder par les migrants qui se mettent très rapidement en file, compacte, après le point qui délimite à l’ordinaire l’entrée de la zone de distribution. Il s’avère impossible de les faire reculer un peu : tant pis pour le protocole !
Du coup, cela bouchonne un peu pendant la distribution des repas, d’autant plus que les stands de distribution des produits d’hygiène, de vêtements, de couvertures et de sacs de couchage ont beaucoup de succès.
Parmi les migrants, plusieurs s’expriment en français, et discutent volontiers avec nous.
"La vache qui rit, tu sais pourquoi ?" ...me demande un réfugié en rigolant. "Si tu me le dis, je te donne 1.000" … Pris au dépourvu, je me lance dans l’histoire improbable d’une vache qui voyant passer un lapin rose tacheté de vert se met à rire et conclus en lui disant que j’ai gagné. "Non, tu dis n’importe quoi, là, me répond-il. Ce n’est pas la vraie histoire … Bon, maintenant je te laisse, car il faut que je m’en retourne à mon lieu de couchage".
Sugar, Algérien ou Tunisien, se lance dans la comparaison de la cuisine française et celle de son pays, qu’il juge nettement supérieure ! Il apprécie le café et le thé servis, ce dernier étant bien sucré. Il évoque la mort de son papa d’un second infarctus, il y a 20 ans, presque dans ses bras, lorsqu'il avait à peine onze ans. ”Tu vois ce que je veux te dire, il fumait trop mon père. Eh bien, il a eu raison, le docteur ! “ commente-t-il en m’expliquant que lui aussi fumait trop lorsqu’il était chez lui, mais plus maintenant, car les cigarettes sont ici trop chères. Il m’indique également qu’il aime trop le sucre. “ Tu vois mes dents, là ? ” en pointant sa dentition dans un grand sourire. Celle-ci mériterait effectivement de nombreux soins, qu’il n’aura sans doute pas de sitôt, signe de grande misère.
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26 - Maraude du 27 août 2022 - Organisée par ….. :
Compte rendu de la maraude par Véronique D. :
Sous la baguette de Shara, un repas fut préparé au matin par l’équipe de Jean-Pierre pour 180 personnes, et 180 sacs de nourriture non-périssables étaient préparés par d’autres mains - toujours avec vos dons !
Le nombre de réfugiés n’avait cessé de changer les jours précédents, sur place entre 90 et 100 réfugiés…
Nous avons pu déposer le soir même tous les bons restes chez la sœur de Délia à Vintimille, pour aider à la maraude du lendemain. Avant de passer la paroles aux maraudeurs, merci à tous ceux qui nous ont aussi apportés vêtements et autres ce jour-là !
Rosario :
J’ai parlé avec deux Tunisiens, l'un de 21 ans, le plus loquace, l'autre de 29 ans, probablement de la même famille. Ils sont arrivés à Lampedusa dans un petit bateau, la peur de leur vie.
A Lampedusa, comme d’habitude, ils ont été enfermés au centre de rétention où la nourriture n’est même pas celle que l’on donnerait à un chien. Ensuite, après avoir signé un document, ils ont été transférés en Sicile puis à Rome, dans une véritable prison au milieu de drogués et de délinquants. Deux mois après, ils sont arrivés en train à Vintimille. Par cinq fois, ils ont essayé de passer en France, mais chaque fois, ont été refoulés ; la dernière fois ils ont réussi à faire une demande de visa “de visite”, car un de leurs cousins possède deux restaurants à Paris.
Avec un éventuel permis de séjour, suite au contrat de travail, ils pourraient rester en France. Ils étaient très heureux de notre maraude, la meilleure qu’ils aient connue m’ont ils dit. Ils m’ont quand même demandé s’il était possible de passer en France avec nous le soir. J’ai expliqué que ce n’était pas possible, car cela mettrait en danger l’existence même de l’association, sans compter les poursuites judiciaires. Ils ont bien compris et n’ont pas insisté.
En Tunisie, pour les jeunes, il n’y a pas d’avenir sauf pour les riches ; le plus jeune a essayé de trouver un peu de travail sur place en Italie, il parle un peu plusieurs langues, mais on n’a pas voulu de lui car il n’est pas en possession d’un permis ; ainsi les patrons italiens veulent être dans la légalité, alors que le pays croule sous le travail au noir……..
Francesca :
Une fois arrivés à Vintimille nous avons commencé les installations dans le parking. Les tables pour le repas, d’autres tables pour les boissons et l’hygiène. Avec Roseline nous avons rempli de barquettes avec la salade de riz et merguez, poivrons et pois chiches - qu’on a ensuite garnies d’une grand quantité de harissa selon la demande de tout le monde !
Des scouts français et italiens nous ont également rejoints et se sont très vite impliqués en nous aidant à la distribution des œufs durs, des derniers repas etc. Ils étaient très intéressés par ce qu’on faisait et j’ai pu expliquer en quoi consistait Pays de Fayence Solidaire aux filles avec qui j’ai parlé. Certains des scouts ont pris l’initiative d’aller jouer au foot avec les hommes sur le parking. C’était un beau moment de partage inattendu pour tout le monde.
Françoise :
Particulièrement touchée, lors des deux dernières maraudes, plus que d’habitude, par la lassitude qu’on peut lire dans le regard de certains…
D’autres avec des sourires furtifs – francs ou timides, montrent ainsi qu’ils sont touchés par le bon repas qu’on apporte et tout ce que nous distribuons ce soir-là grâce à vous tous… ou repartant avec une casquette rigolote sur la tête ; quelqu’un nous laisse un grand éclat de rire dans l’air et rejoint ses camarades de galère en riant.
La boîte de casquettes, reçue au matin lors de la collecte (merci !!), a fait beaucoup d’heureux ce soir-là !!
Ce samedi nous avons été accompagnés dans la distribution par des scouts italiens et français. La même unité qui organise des assemblées autour de la problématique des réfugiés à Vintimille, et qui nous avait déjà rejoints en mars dernier. Des jeunes gens venus de différentes régions, très impliqués et qui nous questionnent, entre autre, sur le sort des femmes et l’aide spécifique que nous leur apportons lors de nos maraudes. On sent qu’ils sont eux aussi déjà impliqués dans la solidarité, voués au bien de tous et sensibles au soutien qu’ils peuvent eux aussi apporter au difficile quotidien des réfugiés.
Un match de foot et un chant ont clôturé cette nouvelle soirée maraude … pas comme les autres.
Chantal :
Belle maraude que celle de samedi dernier, et utile comme toujours. Les migrants étant un peu moins nombreux, nous avons pu leur parler plus longuement, plus personnellement. Des cas très différents les uns des autres; certains tout juste débarqués et heureux d’être là, encore peu conscients des difficultés à venir; d’autres ayant déjà une longue expérience de plusieurs pays européens ; un Soudanais notamment, qui a tout vendu pour se payer le voyage et retournerait bien au pays s’il le pouvait. Beaucoup nous manifestent leur reconnaissance…..
Shara soigne des pieds malmenés. Les chaussures et baskets manquent beaucoup.
Hommage à François et Véronique qui ont fait œuvre utile en créant Pays de Fayence Solidaire.
Samedi matin à la fin de l’abondante collecte, Nicole nous a lu sur le pas de porte du Mille Club, un très beau texte en mémoire de François. Voici quelques extraits en partage :
Du chanteur breton Gilles Servat les paroles de « Je vous emporte dans mon cœur »
Je vous emporte dans mon cœur
Par-delà, le temps et l'espace
Et même au-delà de la mort
Dans les îles où l'âge s'efface
Et même au-delà de la mort
Je vous emporte dans mon cœur
Tous ces mots qui de moi, s'envolent
Demain, vous ne les entendrez plus
Les doux oiseaux de nos paroles
S'ils ne se croisent jamais plus
Demain, quand les étoiles tremblent
Cherchez Arcturus ou Vega
Et nous serons encore ensemble
Si vous pensez un peu à moi
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25 - Maraude (supplémentaire) du 23 août 2022 - Organisée par Gérard Wolles :
Compte rendu de la maraude par Gérard W :
Une maraude simplifiée ?
Pas si simplifiée que ça, quand le nombre de migrants varie de 200 à 100. Sandwichs ou plat pour combien ?
Avec une équipe de choc, un super plat de pâtes améliorées pour 150 personnes à été réalisé dans le rire et la convivialité.
Pour la maraude une équipe de 6 personnes a été constituée ( dont 3 nouveaux adhérents)
Tout s’est déroulé dans le calme et l’efficacité. Merci pour eux
Compte rendu de la maraude par Véronique D. :
Voici tout d’abord un compte-rendu de la maraude supplémentaire du mardi 23 août. Le repas pour 150 personnes fut préparé par une belle équipe de 7 personnes avec Gérard aux manettes et Shara aux pâtes !
Nous sommes ensuite partis à six à Vintimille, accompagnés cette fois de 3 nouveaux maraudeurs. Voici leurs comptes-rendus de la soirée ; nous leurs souhaitons encore la bienvenue parmi nous et les remercions de leur participation.
Thierry :
Pour moi "maraude" signifiait parcourir les rues de la ville à la recherche de gens nécessiteux, j'avais donc une certaine appréhension par rapport à la façon de procéder.
Finalement donc, cette mission m'a paru plus facile, presque sereine, à servir ces jeunes personnes dont l'expression variait entre gratitude, grande lassitude et résignation.
Difficile d'imaginer que l'on puisse vivre comme ça, dans ces endroits insalubres, et sans connaissance de son avenir.
Bravo pour votre dévouement, je reviendrai c'est certain, je ne sais pas encore à quelle fréquence.
A bientôt !
Françoise & Jean :
Concernant cette belle soirée de solidarité, nous tenons à vous témoigner toute notre reconnaissance sur l'engagement et la disponibilité que vous avez mis en œuvre pour que nous puissions nous intégrer à votre équipe avec plaisir et bonne humeur.
Nous n'avions aucune idée de la manière dont se déroulait une maraude mais grâce à votre organisation, l'esprit d'équipe et les valeurs qui vous animent, nous avons vécuce moment avec une grande facilité et simplicité, alors que les conditions de ces populations sont si dramatiques à vivre.
Dans l'attente de vous retrouver, nous vous souhaitons plein d'énergie pour vos prochaines actions.
A bientôt.
Amitiés.
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24 - Maraude du 30 juillet 2022 - Organisée par Gérard Wolles :
« Enfin de compte, quel est le sens d’une science capable d’envoyer un homme sur la lune, mais incapable de mettre un morceau de pain sur la table de chaque être humain ? » Carlos Ruis Zafon
Compte rendu de la maraude par Gérard W :
J’ai d’abord été touché par la générosité de nos donateurs lors de la collecte du matin. Un grand bravo à l’équipe qui assure avec le sourire. Préparation d’un excellent taboulé par notre nouvelle recrue en cuisine, Christine et 5 aides, en une matinée, d’un plat pour 100 personnes, très apprécié par les « passagers ». La maraude, un peu d’humanité, une rencontre humaine forte, de l’écoute, partage et bienveillance, étaient au rendez-vous.
Je laisse Félix, Michel et Véronique, qui étaient à la maraude, s’exprimer car ils ont les mots justes:
Félix :
Lendemain de maraude...
Hier (30 juillet), plus de cent bonhommes et deux filles isolées, tous Erythréens, Somaliens, Soudanais, Africains de l'ouest, un Irakien, quelques Maghrébins, deux Italiens âgés. Quelle que soit leur origine, tous dans la même galère avec au creux de la conscience une petite île d'espérance qui donne un cap. Le lieu de refuge sous le viaduc et la place du parking deviennent très sales. Les autorités locales sont coupables d'abandon. Pas d'abri organisé, pas de point d'eau, pas de regard de la société locale sur cent humains à la dérive. Malgré tout, les exilés sont dignes et souriants, ils communiquent leur gratitude et leur gentillesse .
Chaque fois, on prend une leçon d'humilité. Notre présence, celle des groupes et individus qui se succèdent le soir à Vintimille, les aide à tenir. Il n'y a pas l'ombre d'un doute, ce que nous entreprenons a beaucoup de sens.
Après plusieurs années de pratique concertée grâce à l'engagement de François notre président, notre groupe est maintenant une belle équipe, notre action bien organisée.
La présence de Claude notre toubib permet d'alléger les souffrances de certains – hier, un gars particulièrement en difficulté qui sera pris en charge avec l'aide KNK et Caritas.
Kesha Niya Kitchen (KNK) et Manuela de Caritas nous ont rejoints. Eux aussi sourient malgré les difficultés quotidiennes dans leur tâche. Ils sont des éléments essentiels à Vintimille sur le parcours des réfugiés. Chacun fait ce qu'il peut avec ses moyens et ils font une chaîne de solidarité, KNK à la frontière, à Vintimille et à Dolce Aqua où ils se sont installés, Manuela au sein de Caritas au contact de tous ceux qui errent désemparés dans la ville, notamment auprès des filles isolées.
Manuela va prendre un peu de recul après sept ans d'engagement quotidien. Honneur à elle!
Le groupe des jeunes de Progetto anime le point d'accueil et de rencontre à l'entrée de la ville. Cours de langues, conseils, assistance téléphonique...On est un élément de l'ensemble comme quelques dizaines de personnes et combien de groupes français et italiens.
Nous avons livré hier du matériel, des vêtements, des produits sanitaires à KNK et Caritas.
L'aide des donateurs du Pays de Fayence est précieuse! Merci à eux!
Michel :
À notre arrivée, le parking est vide. Le bitume est si chaud... Nous nous installons à l'ombre du pont qui longe la Roya. Au bout de quelques minutes, nous devenons imperméables au roulement des voitures au-dessus de nous, le quotidien de certains de ceux qui vivent là, dans la précarité la plus complète. Nous sommes presque une douzaine à nous activer. L'installation se fait avec légèreté, sans avoir à nous préoccuper du soleil, de la nuit ou de la pluie. On lève le regard et déjà, des dizaines de visages attentifs forment une file disciplinée le long de la rubalise. Chacun à notre place, la distribution peut commencer. Nourriture, hygiène, vêtements, recharge des téléphones, petite antenne médicale que tient Claude... On essaie de couvrir quelques besoins essentiels d'existences ballottées, négligées, niées, que nous croisons un soir d'été près d'une frontière qui les repousse et que nous franchissons, nous, sans aucun contrôle. Absurde. Et intolérable.
Aucun reproche de leur part de l'injustice de la situation, pas de regards d'envie, mais de la reconnaissance au plein sens du terme à travers un sourire, un mot maladroit, un geste d'entraide dans un échange forcément déséquilibré que nous aimerions, eux comme nous, si différent...
Il y a juste ce qu'il faut de nourriture pour la centaine d'entre eux qui ont honoré le rendez-vous. Des membres de Caritas, de KNK sont là. Nous échangeons avec eux sur leurs difficultés, leur courage, leur lassitude. Nos approches sont différentes, notre solidarité est essentielle. Aucune institution n'est présente sur les lieux, même pas la police (juste au début pour noter les numéros de plaques de nos véhicules). Nous avons su nous en passer... De retour, nous pensons à tous ceux qui, présents et absents, ont su rendre notre modeste action possible. Ils sont dans notre cœur.
Véronique M.:
Avec trois véhicules à nouveau bien chargés, grâce à votre soutien, (cette fois ci une livraison importante à l’association KNK et de chaussures à la Caritas), nous voilà partis une nouvelle fois à la rencontre des réfugiés à Vintimille, dormant sous les ponts ou les abris bus. Quelques réfugiés jouaient au foot sur le parking lors de notre arrivée et environ 110 migrants nous ont rejoints progressivement et se sont au fur et à mesure regroupés en file indienne à notre arrivée, pressés de pouvoir manger. Toujours impressionnants par leur dignité, leur calme. Ils viennent de Somalie, du Soudan, d’Érythrée, de Tunisie, d’Albanie, du Tchad, d'Irak…
La soirée fut très intense. Les migrants ont mangé avec plaisir (nous sommes toujours surpris de la quantité d’harissa ajoutée pour certains) un taboulé préparé par Christine, et son équipe de cinq cuisiniers, taboulé complété sur place par un œuf dur; ils ont reçu chacun un sac de victuailles non périssables pour le lendemain. Ils ont pu boire (de l’eau, du thé ou du café), se ravitailler en produits d’hygiène de base, en t-shirts et shorts (il y en avait beaucoup mais pas pour tous malheureusement) et quelques sous-vêtements. Nous étions désolés de ne pouvoir répondre à leurs besoins de chaussures (à part quelques exceptions, on les procure à Caritas pour une distribution plus aisé). Ils ont pu aussi recharger les batteries et les téléphones, sous la bienveillante coordination de Gérard T qui fut soulagé en fin de soirée d’avoir restitué chaque téléphone au bon propriétaire.
C’était la première maraude pour Maya, infirmière qui, après avoir distribué les sacs, a assisté Claude notre médecin, qui a soigné toute la soirée les blessures, les furoncles et autres bobos plus ou moins graves. Certains jeunes auraient besoin d’un suivi médical, notamment l’un d’entre eux très malade, que nous n’avons pas réussi à convaincre de partir à l’hôpital.
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23 - Maraude (supplémentaire) du dimanche 17 juillet 2022 - Organisée par Françoise Boogaerts:
Quelques informations avant de vous parler de la prochaine maraude :
- le 17 juillet, Françoise et trois autres personnes ont effectué une maraude "allégée" supplémentaire, sans collecte (les différentes autres équipes sont moins nombreuses en été pour assurer le repas du soir des "voyageurs", à Vintimille.)
- on a à déplorer un accident mortel : dans la nuit du 17 au 18, deux migrants, un homme et une femme, qui tentaient de passer la frontière en suivant l'autoroute à pied, ont été fauchés par une voiture. L'homme est décédé ; la femme est dans un état très grave.
- Migrants Var Est, association d'aides aux migrants à Draguignan, recherche d'urgence des logements - au moins pour l'été -, pour des familles déboutées du droit d'asile. Contact : 06 46 00 07 55
- un conseil de lecture par une de nos adhérentes :
Un livre d'une rare puissance : « La Passeur » de Stéphanie Coste, qui fait partie de la sélection Prix du Livre du Var de cette année.
Ce livre conte la destinée de Seyoum, un passeur érythréen sur la côte libyenne, un être dévoyé, cupide, rongé par la drogue, et qui un jour croise un homme originaire du même pays que lui. Et le passé revient alors vers lui tel un boomerang.
Compte rendu de la MARAUDE du 17 juillet :
L’été il faut souvent compléter le manque de bénévoles qui s’efforcent de se relayer toute l’année de leur présence sur le parking de Vintimille. Une petite maraude supplémentaire à 4 maraudeurs a donc été organisé le dimanche 17 juillet et une autre en dehors des dates mensuelles est prévu le 23 août. Toutes deux sans collectes. Ce dimanche-là à notre arrivée, une équipe de jeunes gens venus des Etats-Unis, Canada et Afrique du Sud ( apparemment d’une congrégation religieuse et sportive ! ) jouaient au volley-ball avec certains réfugiés. Ils s’en donnaient à cœur joie, non loin, d’autres ballons de foot circulent sur des terrains imaginaires ! Presque tous ont pu se régaler avec (une fois n’est pas coutume) 90 sandwiches au thon, salade, tomates que nous avions achetés avec vos dons ! accompagnés par environ 300 l d’eau et des oranges, et notre « centrale téléphonique » pour la recharge des portables ! Certains joueurs étaient tellement pris par le plaisir de jouer, qu’ils sont venus trop tard à la distribution… Heureusement notre réserve stratégique (nourriture non périssable) a là encore pu montrer son utilité ! La trousse de secours est aussi venue à point…
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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22 - Maraude du 2 juillet 2022 : organisée par ....
Avant de passer la parole à Françoise et ses maraudeuses, nous vous invitons à lire, en pièce jointe, un texte de Thierry Leclère (auteur du film "Prince, les chimères de l'exil").
ð TEXTE A INSERER …
Compte rendu de Françoise :
Chers vous tous,
La première maraude de l’été a eu lieu ce samedi 2 juillet. Nous remercions toutes les personnes qui y ont participé d’une façon ou d’une autre !!!
Avant de vous laisser avec quelques perceptions de trois des neuf maraudeurs présents ce soir-là, nous vous rappelons que deux concerts caritatifs sont organisés au profit des Ukrainiens.
Il est toujours temps d’en parler autour de vous, de vous inscrire et de venir nous rejoindre à l’un ou à l’autre, pour vivre une belle soirée Jazz dans un cadre magnifique.
Ce double concert servira à financer, dans les prochains mois, des achats pour faciliter la vie des Ukrainiens dans le canton, mais aussi en Ukraine.
N’hésitez plus, réserver votre place et venez rencontrer des artistes formidables !!
Ci-joint les informations nécessaires pour le lundi 11 juillet au domaine du « Val d’Iris » à Seillans à 21 h et le mardi 12 juillet au domaine du Château Tournon à Montauroux à 19 h.
La parole à trois maraudeuses :
Christine :
Première maraude pour moi ce samedi 2 juillet ; nous partons à 4 véhicules bien chargés. Je remercie Gérard qui m'a gentiment fait une place dans son véhicule à la dernière minute.
Après une distribution qui se passe relativement dans le calme, les migrants organisent une partie de foot sur le parking et nous attendons que la charge des téléphones par Gérard (le pauvre !) soit terminée.
J'en profite pour faire un tour parmi les migrants assis qui regardent le match amical et fais ainsi la connaissance rapide mais toujours trop courte avec quelques-uns (l'orthographe des noms n'est que phonétique), malgré la barrière de la langue et arrive à mieux communiquer avec ceux ayant quelques notions d'anglais ou de français :
- ALAAM, du Soudan, jeune de 23 ans, qui s'est retrouvé en prison pendant 4 mois en Lybie, lors de sa traversée.
- JOANA, d'Erythrée, magnifique jeune fille de 17 ans, avec un sourire ultra bright, unique fille de cette maraude, parmi plus d'une centaine de garçon ! ... partie de son pays à l'âge de 11ans, passée par l'Egypte, le Soudan, la Libye , etc...; je m'inquiète de son sort parmi tous ces jeunes hommes ...
- MAHARI, d'Erythrée ou du Soudan, je ne sais plus, à qui je demande de me montrer l'endroit où ils vivent. J'enjambe le parapet et la suis sous le pont assez large, très long et longé sur un côté par une rivière cachée ( La Roya) derrière une barrière de bambous.
Et là, le choc ! Je vois un tapis de vêtements abandonnés qui jonche le sol. Evidemment n'ayant rien pour laver les affaires données par les associations, quand elles sont sales, les migrants les jettent. Peut-être faudrait-il voir à mettre une grosse caisse à disposition afin qu'ils puissent les y déposer et être récupérés, soit pour les laver, soit pour les jeter dans des containers à cet effet. Parce qu'en plus, tout cela peut entrainer des maladies ou infections (exémas, gale, teigne, ...), par manque d'hygiène générale.
Enfin, j'ai discuté avec Nicolas ROMERO, jeune étudiant américain-mexicain de l'Université de New-York qui était là pour un projet de documentaire sur les migrants qu'il mettra en ligne sur son site, mais dans peut-être plusieurs mois car, me dit-il, cela prend du temps pour faire le montage. Il avait demandé à l'association l'autorisation de filmer, ce qui lui a été accordé. Je vous mets ici son site, si vous souhaitez y faire un tour vers septembre et prendre connaissance du film qu'il aura mis en ligne : nicoromerofilms.com
A un moment, deux policiers en civil, qui n'en ont pas du tout l'allure (j'ai failli leur demander leur carte ! ), viennent contrôler nos pièces d'identités et repartent après l'avoir fait, sans problème.
Laurence :
Cette maraude , où il y avait beaucoup de réfugiés s'est déroulée dans le calme et une impression de tranquillité. Est-ce la chaleur qui n'incitait pas aux débordement ? Sans doute pas, car elle n'a pas empêché une partie de foot ! Personnellement, j'ai reçu beaucoup de sourires en distribuant des produits d'hygiène. Le dentifrice a manqué pour les derniers.
La chaleur favorise les abcès en tout genre et avec Claude nous avons "charcuté" un jeune dans l'espoir de le soulager d'un gros furoncle dans le dos. Le suivi aléatoire de cette intervention nous laisse dans le doute quant à son efficacité. Le sentiment d'apporter un peu d'humanité dans ces conditions de vie inimaginables nous est exprimé par l'envie de communiquer de ces jeunes, de parler, de se raconter ... Merci pour eux de ce que l'association leur offre
Véronique M :
Les voitures à nouveau bien chargées, grâce à votre soutien, (mais sans couvertures cette fois compte tenu des grosses chaleurs), nous voilà partis une nouvelle fois à la rencontre des réfugiés vivant dans la rue à Vintimille, dormant sous les ponts ou les abris bus. Environ 130 migrants nous ont rejoints progressivement sur le parking et se sont au fur et à mesure regroupés en file indienne à notre arrivée, pressés de pouvoir manger. Toujours impressionnants par leur dignité, leur calme. Ils viennent du Sénégal, du Soudan, d’Érythrée, du Maroc, d’Albanie, du Tchad… A noter la présence d’une très jeune femme.
La soirée fut très intense et particulièrement détendue . Les migrants ont mangé avec plaisir (avec beaucoup d’harissa ajoutée pour certains) la salade composée (riz, poivrons, tomates, thon, œufs) préparée par Eric et son équipe de cuisiniers; ils ont reçu chacun un sac de victuailles non périssables pour le lendemain. Ils ont pu boire, se ravitailler en produits d’hygiène de base, en t-shirts (il n’y en avait pas pour tous malheureusement) et sous-vêtements. Nous étions désolés de ne pouvoir répondre du tout à leurs besoins de chaussures.
Ils ont pu aussi recharger les batteries et les téléphones, tout en donnant des sueurs froides à notre ami Gérard qui fut soulagé en fin de soirée d’avoir restitué chaque téléphone au bon propriétaire.
Après avoir mangé, une vingtaine de jeunes se sont mis à jouer au foot avec le ballon que nous avions apporté. Le jeune mexicain qui fait des travaux de recherche sur la problématique de l’eau, déjà parmi nous début juin, et qui ce soir-là filmait la distribution des repas, s’est joint à eux. Moments de partage virils, joyeux et précieux.
C’était la première maraude pour Christine qui n’a pas hésité, à accompagner un migrant sous le pont pour mieux comprendre leur environnement tellement précaire. Privés d’eau les jeunes gens n’ont d’autres solutions que de laisser derrière eux, sur place, les vêtements usagers, remplacés par des vêtements propres.
Claude, notre médecin, a soigné toute la soirée les blessures, les furoncles et autres bobos plus ou moins graves. Laurence, infirmière, s’est jointe à lui pour l’aider, une fois la distribution terminée. Certains jeunes auraient besoin d’un suivi médical.
Nous avons été impressionnés par X, un jeune tchadien qui parlait sept langues. Ce jeune intellectuel aux lunettes rondes, parlant notamment français et arabe, les deux langues officielles de son pays, et l’anglais, a pu faciliter les échanges avec les autres migrants. Il nous a dit son plaisir de voyager, de découvrir la culture des habitants des contrées traversées, de découvrir les traditions alimentaires. Il avait son cahier, ses crayons avec lui pour écrire. Félix, notre écrivain bénévole fayençois a longuement échangé avec lui et lui a offert Majid, héros de son magnifique roman plein de poésie.
Communication de Claude :
En maraudeur zélé, j'étale mes sentiments. Mais, bon sang, il y a quand même de quoi hurler et nous ne hurlons pas, ou pas assez.
Par la grâce de Vladimir Poutine, les « grands » s'assemblent beaucoup, ces temps-ci. Et l'on parle de géostratégie, de pétrole, de gaz et de blé. On converge plus qu'on ne diverge, c'est l'avantage d'avoir un ennemi commun, et peut-être d'autres à venir.
Mais, hormis les Ukrainiens (légitimement) accueillis par l'Europe, il est un sujet qui n'est pas traité, un sujet sur lequel on glisse, comme on glisse, dans le secret des familles, sur les cadavres relégués au placard.
De par le monde, nombre de populations cherchent un refuge contre la guerre, contre les dictatures, contre la faim, contre le climat déréglé par les occidentaux mais qui frappe d'abord chez eux.
Ceux-là n'ont pas de noms, ne font l'objet d'aucune conférence. Contrairement à ce que raconte l'extrême-droite, leur vague ne déferle pas et ils ne menacent de remplacer personne. Ils meurent en silence ou survivent dans les caniveaux de notre silence.
La Méditerranée est un cimetière, les îles grecques proches de la Turquie sont des geôles. Le nord de la Manche devient un guet-apens, comme notre parking à Vintimille. Là-dessus, motus !
Le traité de Dublin arrange tout le monde qui oblige les migrants à demander l'asile où ils atterrissent, essentiellement en Grèce et en Italie.
L'Occident proclame, à l'occasion du conflit en Ukraine, qu'il défend « ses valeurs ». En matière de réfugiés, « ses valeurs » sont aux abonnés absents.
En vain le HCR et les organisations humanitaires interpellent nos dirigeants.
Nous allons bientôt tous migrer vers les plages blondes, ce qui est bien, mais n'oublions pas tous ceux pour qui le sable est un linceul.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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21 - Maraude du 4 juin 2022: organisée par ...
ð Compte rendu non disponible ( ou disparu suite à panne de messagerie ? )
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
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20 - Maraude du 7 mai 2022 : organisée par ...
Compte rendu de la journée du 7 mai pour les migrants à Vintimille
Une collecte n’est pas l’autre, les participants le savent, les équipes changent, de nouveaux s’intègrent régulièrement et joyeusement aux « anciens »,et vous, les donateurs de passage, qui êtes toujours aussi nombreux et aussi généreux à nous soutenir !
La préparation du repas se fait toujours avec autant de facilité apparente, là aussi dans une ambiance amicale et chaleureuse !
Merci à vous tous !
Les voiture bien chargées, grâce à votre soutien et à une montagne de couvertures (arrivées par la Croix Rouge de Fayence), nous voilà partis une nouvelle fois à la rencontre des réfugiés vivant dans la rue à Vintimille, dormant sous les ponts ou les abris bus.
Véronique Mauroy nous raconte son vécu ce soir-là, …
Partis sous une pluie battante de Tassy, nous sommes arrivés à Vintimille, répartis dans cinq véhicules, les coffres pleins sous un soleil timide.
Nous avons remis en arrivant vos ordinateurs et matériel informatique à deux jeunes gens de Progetto 20K, l'association italienne qui vient d'ouvrir un lieu d'accueil pour les réfugiés à 1 minute à pied du lieu de distribution.
Les policiers italiens nous ont emprunté dès notre arrivée, nos cartes d’identité, pour vérification puis se sont éclipsés une heure plus tard après nous les avoir rendues.
Les migrants sont arrivés progressivement sur le parking. Originaires d’Afghanistan, d’Albanie, du Mali, du Soudan, d’Egypte, du Maroc, d’Erythrée, ce sont en majorité de jeunes hommes. A noter la présence de deux hommes plus âgés d’une soixantaine d’années et d’une famille (Papa, Maman, et un jeune garçon de 13/14 ans). Et nous retrouvons Mohammed, facétieux, et tellement avide de communiquer, notamment avec son amie Shara ! Lui et un autre jeune homme que nous reconnaissons sont là, bloqués à Vintimille, depuis plusieurs mois, malheureusement.
Nous avons distribué 74 repas et distribué les sacs de nourriture habituels, couvertures et vêtements, boissons et produits d’hygiène. Les chaussures et sacs à dos n’étaient pas suffisants pour répondre aux besoins. Beaucoup de dignité, de maintien, de respect mutuel.
Tout s’est déroulé paisiblement. Nous nous apprêtions à aller jusque la gare pour distribuer les derniers repas chauds et les sacs de nourriture quand un groupe d’Albanais s’est proposé pour emmener la nourriture restante et la distribuer plus loin.
Nous avons donc repris la route vers Tassy où, accueillis par trois patous qui gardaient leur troupeau à proximité, nous avons déchargé les véhicules.
La prochaine maraude est programmée le 4 juin….
…. et quelques mots de Bernard, un autre maraudeur …
Ce lecteur, assis à même le sol et plongé dans un épais livre, nous attendait-il lorsque nous sommes arrivés sur le parking pour y installer le dispositif de distribution pour cette maraude ? Lui peut-être pas, mais la police sûrement, qui, aimablement, recueille nos pièces d'identité !
Au poste de rechargement des téléphones, chacun s'empresse de venir déposer son appareil, et malgré les neuf prises disponibles, il faut parfois attendre que l'une se libère. Ce qui arrive à K. qui, après trois tentatives, peut enfin me confier son téléphone, contre la remise d'une petite carte avec un bandeau de couleur qui permettra de l'identifier lorsqu'il viendra le reprendre. Et presqu'aussitôt, celui-ci se met à sonner : j'appelle K. qui, à moitié courbé dans le coffre de la voiture où les téléphones sont en charge, pourra quand même recevoir sa communication.
Tout cela laisse du temps, et nous voici engagés dans une longue conversation, en français, avec un jeune Egyptien qui après un séjour de 4 ans en région parisienne vient en Italie pour tenter d'y obtenir des papiers qui seraient, assure-t-il, plus faciles à obtenir ici. Qu'il est étrange de parler avec lui de la richesse de l'Afrique, qu'il estime pillée par la corruption de ses dirigeants qui étouffent dans les prisons ou dans le sang ceux qui auraient quelques velléités de changements. L'exil est alors la seule solution, explique-t-il dans un large sourire, répétant sans cesse : "le problème, c'est ça le problème !". Lorsque son téléphone est chargé, bien que partiellement, il me dit au revoir et s'éloigne tranquillement dans la nuit…..
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19 - Maraude du 9 avril 2022 : organisée par :
ð Compte rendu non disponible ( ou disparu suite à panne de messagerie ? )
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18 - Pour mémoire : samedi 19 mars 2022 : : organisation de la première collecte de produits a
Compte rendu non disponible ( ou disparu suite à panne de messagerie ? )
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17 - Maraude du 12 mars 2022 : organisée par ....
ð Compte rendu non disponible ( ou disparu suite à panne de messagerie ? )
Bernard
A peine arrivés sur le parking de Vintimille, un groupe d'une vingtaine de scouts italiens, d'obédiences diverses, âgés de 16 à 18 ans, nous y rejoint. Après une brève présentation par leur responsable, ils se joignent à nous pour préparer la mise en place de la distribution qu'ils vont ensuite prendre en charge, notre rôle aujourd'hui étant de les accompagner dans cette démarche.
Les migrants sont aujourd'hui peu nombreux, environ une cinquantaine. Avec la jeune scout italienne, âgée de 16 ans, qui est avec moi au poste de distribution des sachets alimentaires, et qui se montre très intéressée, nous pouvons échanger quelques mots avec un Erythréen, un Soudanais, un Algérien et un Libyen originaire du Tchad.
Comment ne pas remarquer ce migrant avec son bonnet de père Noël ? Et celui-ci, dont nous ne comprenons pas ce qu'il nous demande, avant qu'un autre migrant vienne l'aider à traduire et nous indique alors qu'il veut un cure-dents ? Avant de rajouter, dans un français remarquable, avec humour ou cynisme " il a mangé trop de viande, celui-là !à !".
Pas de file d'attente ce soir : les migrants viennent vers nous très progressivement. Il faut dire que plusieurs matchs de foot sont en cours, non seulement sur le parking de Vintimille, mais également sur les téléphones portables ! Ceux-ci pourront être ensuite rechargés, au poste dédié à cet effet, où une dizaine de téléphones peuvent être rechargés simultanément. Sur l'un d'entre eux, une musique sonne dans la nuit : est-ce un appel, ou un enregistrement dont l'arrêt a été oublié ? Non loin de là, un migrant se montre agressif, cherchant la bagarre, mais deux autres viennent l'éloigner de la scène pour y mettre un terme.
En fin de soirée, les scouts forment un cercle, pour un émouvant concert improvisé. C'est alors que nous apercevons une lumière qui s'éloigne vers le fond du parking, et il nous faut quelques instants pour réaliser que ce feu-follet n'est autre que l'un des lampadaires portables utilisé pour éclairer les stands qui, tel un fantôme ambulant, s'échappe dans la nuit. Une brève course poursuite, sous l'autoroute, nous permets d'entrevoir un autre monde : le leur, là où les migrants se terrent la nuit pour dormir. "Mais qu'est--ce qu'il va faire avec cela ?", s'exclame le migrant qui parle si bien français. Finalement, après une brève discussion et sous la pression pacifique de quelques migrants, l'auteur de cette chiperie accepte de restituer ce lampadaire fou !
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16 - Maraude du 12 février 2022 : organisée par ....
Une fois de plus, votre participation a été déterminante pour que cette maraude du 12 février soit réussie. Que vous ayez fait des courses et cuisiné, préparé du café et du thé, rassemblé et donné des vêtements, chaussures, couvertures, etc ; que vous ayez fait des courses pour fournir aux migrants la nourriture et les produits d'hygiène qui leur sont nécessaires ; que vous soyez venus apporter vos dons au Mille Club ; que vous soyez venus aider aux collectes ; que vous nous ayez aidés financièrement ; que vous soyez venus à Vintimille pour assurer la distribution , vous êtes tous participants d'une belle synergie, bien réconfortante par les temps qui courent !
Nous vous livrons deux témoignages de maraudeurs, et un petit texte sur le parcours de ce jeune migrant afghan tué par un train au début du mois. Il permet de comprendre quelles peuvent être les motivations des jeunes que nous rencontrons.
Un poème de Michel :
Poème sans poésie
Comme un air de Noël, dans le froid, sans la bise.
Des regards attendris, des yeux étincelants.
On y était pudique. C'est l'attente qu'on y brise.
On signait de la tête pour se dire content.
Apparente misère riche de tant cœurs d'or,
Quatre vingts bouches cachées chuchotent en attendant
De recevoir enfin, en guise de réconfort,
De quoi se réchauffer, au dehors, au dedans.
C'est alors qu'ils se fondent en une neige sombre,
En des flocons épars, les sans nom, les sans ombre,
Aventuriers du siècle vers un nouveau départ.
Ils sourient, ils dévorent, c'est l'heure de la pause.
Les langues se répondent, Babel qui se compose
D'êtres de chair, d'esprit, droits et pleins d'espoir.
... et en guise de coda :
"Le chant des cieux, la marche des peuples. Esclaves, ne maudissons pas la vie."
Arthur Rimbaud
Le témoignage de Bernard (qui distribuait les sacs de nourriture):
Les migrants qui portent un chapeau ne sont pas nombreux, aussi ai-je tout de suite repéré T. qui, alors que nous venons à peine d’arriver sur le parking, vient immédiatement nous aider à déployer les banderoles de sécurité. Il aperçoit dans le coffre de l’une des voitures un chapeau pointu qu’il s’empresse de mettre, puis, en rigolant, se dirige vers l’accueil où il se place le premier dans la file de distribution.
Celle-ci se met en place calmement, presque doucement, car les migrants aujourd’hui ne sont pas nombreux. Ils arrivent progressivement, seuls, ou par petits groupes, attendant patiemment que tout soit mis en place.
A la distribution des sacs, on se heurte toujours à l’obstacle de la langue, mais pas à celui des regards, et le blanc des yeux dans la nuit qui tombe semble être une lueur vacillante. J’échange quelques mots avec M., parti du Mali depuis plusieurs années, avec I. qui a quitté l’Algérie voici depuis deux ans et avec G. exilé du Maroc depuis 10 ans.
Par moments, cela bouchonne, car autant les migrants défilent le plus souvent en silence devant la table où les repas chauds sont servis, autant ils s’animent devant les stands de distribution des produits d’hygiène, de vêtements, de chaussures, de sacs, de couettes et de couvertures … Pour un peu, on y retrouverait l’ambiance d’un petit marché, car chacun peut y être actif, demander ce qu’il recherche et voir quels sont les articles disponibles.
Alors que la soirée s’achève, j’aperçois R. qui se débat avec une couverture, car il est déjà encombré avec des sacs et ne parvient pas à la mettre sur son dos. Je m’avance vers lui et lui enroule la couverture comme une écharpe autour de son cou. Surpris, il me regarde avec étonnement, puis me fait un large sourire. Nous nous donnons l’accolade dans un élan de fraternité.
Sur le départ, nous retrouvons un matelas bleu destiné à une autre association, emprunté par quelques migrants qui se préparent à l’utiliser pour installer leur campement de fortune pour la nuit.
Tout semble alors presque calme. Mais il n’y a pas, il n’y aura jamais, de maraude tranquille...
Le parcours d'Ullah :
Il avait fui Kaboul en juin, avant le retour des talibans. Son corps a été retrouvé le long de la voie ferrée. Il avait encore son sac à dos.
Quinze ans et une vie devant lui. Une vie qui s'est terminée dans le Val di Susa, le long des voies ferrées de Salbertrand. C'est ainsi que s'achève l'histoire d'Ullah, dans un long voyage depuis l'Afghanistan, son pays, jusqu'en France et à Paris, où le garçon voulait rejoindre des proches.
Son corps sans vie a été retrouvé sur les voies par du personnel affecté à des travaux d'entretien de la voie ferrée. Dans son sac à dos se trouvaient une batterie externe, un bonnet en laine et un sweat-shirt. Dans la poche de son pantalon, un mot : "Demandez-les", avec des noms et des numéros de téléphone afghans.
-« J'arrive à Paris, je trouve un travail et j'aide ma famille. Je suis ici pour cela », a-t-il dit à ceux qui l'avaient hébergé au Bosco di Museis à Cercivento, dans la province d'Udine. "Ils m'ont envoyé en Europe parce que je parle un peu anglais."
"Nous avons essayé par tous les moyens de l'en dissuader, en lui faisant comprendre qu'il ferait mieux de rester ici. Nous lui avons expliqué que les chemins du Val de Suse sont inaccessibles et dangereux, surtout ces derniers mois, mais il n'a pas voulu entendre de raisons. C'était un jeune garçon, pourtant il sentait qu'il avait l'avenir de toute sa famille entre ses mains », raconte Renato Garibaldi, responsable de la communauté Bosco di Museis.
Il faut verser 6000 dollars à un passeur pour voyager sur près de six mille kilomètres entre l'Asie et l'Europe, via l'Afghanistan, le Pakistan, l'Iran, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et l'Italie.
Ullah ne reste au Bosco di Museis qu'une semaine, puis il repart à pied le long des voies ferrées, car - sans papiers et sans pass sanitaire – le train lui est interdit.
La police judiciaire de Turin l'a identifié grâce à ses empreintes digitales.
Sa famille aimerait "venir en Italie pour le saluer une dernière fois".
Restons humains et solidaires
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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15 - Maraude du 15 janvier 2022 : organisée par ....
La semaine passée, nous apprenions avec grande tristesse la disparition soudaine du Dr Maarten Dormaar.
Maarten, qui nous avait rejoint depuis quelques années, était un membre actif pour la partie médicale de nos actions à Vintimille.
Son grand engagement face à la détresse humaine s’était probablement décuplé sur île de Nauru, dans le Pacifique, en 2002. Il y avait découvert un enfer pour les migrants qui y sont enfermés de longues années, dans des conditions terribles, par l’Etat australien. Travailleur humanitaire en tant que psychiatre, il avait dénoncé avec force les conditions inhumaines de leur détention, notamment pour les enfants.
Ici à Vintimille il comprenait parfaitement la souffrance des réfugiés, et les conséquences catastrophiques sur leur santé mentale et
particulièrement celles engendrées par la privation de ressources aussi simples qu’un point d’eau, des douches, des toilettes… Il voulait agir en conséquence, prêt à aller en justice s’il le fallait avec l’aide de juristes italiens. Mais la situation actuelle en Italie et le climat permanent de « grands cafouillages européens » au niveau de l’accueil des réfugiés n’a pas permis un tel projet.
A côté de cela, il apportait chaque mois des médicaments, produits d’hygiène et de soins à la Caritas à Vintimille, collectés auprès des plusieurs pharmacies du canton.
Nous le remercions pour son fidèle engagement, et nous adressons nos plus sincères condoléances à Marianne son épouse, qui depuis plus de 30 ans œuvrait à ses côtés. Marianne qui dans sa grande gentillesse a proposé à leurs familles et amis, et à tous ceux qui le veulent, de faire un don à Pays de Fayence Solidaire en mémoire de Maarten.
Qu’elle en soit infiniment remercié. Dag Maarten !
A propos de Vintimille, nous pouvons vous annoncer que durant l’année qui vient de s’écouler 46 890 repas ont été servis, pour une moyenne journalière de 128 .
Les 23 associations, dont Pays de Fayence Solidaire, ont été présentes 7 jours sur 7 sur place et cela malgré la pandémie.
Nous remercions bien sûr chacun d’entre vous de nous avoir aidé pour réaliser cela !! Aujourd’hui plus particulièrement un chaleureux merci à Florence et Moktar pour le café préparé avec soin durant presque deux ans !! Cela représente beaucoup de tasses de café !! Ils passent maintenant la main à quelqu’un d’autre : si vous vous sentez de reprendre cette tâche, merci de vous signaler auprès de nous.
Samedi vous étiez peut-être parmi les donateurs ou la trentaines de bénévoles à vous être déplacés, bravant le si petit - mais envahissant- omicron ; le beau temps a permis de faire la collecte de nourriture en plein air, devant le Mille Club. MERCI à tous !! Grace à vos dons (aussi financiers) nous avons pu nourrir environ 100 personnes , et les laisser choisir dans une multitude de choses utiles à soulager leurs journées et leurs nuits bien difficiles en cet hiver 2022. Les livres en anglais ou français, les cahiers et les stylos à bille ont eu, entre autres, beaucoup de succès.
Voici la parole de Félix, notre maraudeur-écrivain :
Nous avons parlé un peu avec chacun , Hugh et moi, à l'accueil. Question rituelle " de quel pays viens-tu? " pour entamer un échange souvent très bref à cause du handicap de la langue. Quelques mots suffisent à allumer les regards, on devine le sourire derrière ces foutus masques.
Beaucoup de Soudanais ce soir, Somaliens, Erythréens, un couple éthiopien, des Africains de divers pays d'Afrique occidentale, Cameroun, Mali entre autres, et quelques-uns du Maghreb, Maroc, Tunisie. Très peu de Pakistanais ou Afghans. Une centaine en tout.
Autant de routes incroyables de la misère ou de la guerre jusqu'à une paix espérée. Combien de rêves réalisés, combien de déçus au bout du chemin? Quelle foi, quelle patience folle pour alimenter l'espérance? Celui-là a quitté son pays il y a sept ans. Après la Lybie, l'Italie, la Suisse, l'Allemagne, la France, retour en Italie où il veut se fixer, il lui faut un travail, il est électricien.
Ces deux-là sont Maliens, ils se suivent, ne se lâchent pas, ils sont amis, comme frères. Leurs yeux brillent de leur amitié.
Une fille dans la file des hommes. Elle est éthiopienne, elle n'ose pas parler, un homme la suit de près, un mari, un proche? Elle semble si menue, si fragile.
Une impression de calme, ce soir. Souvent, un mot simple de gratitude à notre égard, un sourire, de la courtoisie aussi entre tous dans l'attente...Ils vivent pourtant l'enfer.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
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14 - Maraude du 18 décembre 2021 : organisée par ....
Bien que moins abondante que d'habitude, la collecte de nourriture a été amplement suffisante ce samedi, car le nombre de migrants à Vintimille avait fortement baissé. Nous y avons rencontré 80 personnes que nous avons pu largement rassasier.
En ce qui concerne la collecte de vêtements, couvertures et autres, voici le compte-rendu (enthousiaste) de Françoise :
L’équipe de collecte de vêtements a été comblée par de nombreuses pré-collectes et bien sûr par la collecte de ce samedi 18 décembre !! Vous avez été vraiment très nombreux à nous apporter un ou plusieurs sacs-caisses, collectés avec soins ou tout droit sortis de vos placards ! Un grand merci à Nigel et Tessa qui nous ont procuré des dizaines de paires de baskets, aux très nombreuses associations sportives du canton et d’ailleurs qui se sont mobilisées, à Claude du Secours Populaire de Draguignan, à l' International Women Club, fidèle comme toujours.
Merci à Félix qui nous a apporté une camionnette pleine de vêtements chauds, couvertures et nombreux ouvrages chauds tricotés-mains de Pierrevert/Manosque, collectés là-bas par la formidable Tamara Bertukat ! Et pour finir un de nos membres actifs a fédéré ses étudiants à l’université de Nice : ils nous ont généreusement offert une grande quantité de nourriture pour la collecte du matin, et une quantité incroyable de vêtements et couvertures !!
Vous faites tous un travail formidable car nous avons grâce à vous tous eu plus de 80 vestes chaudes ce matin-là (un record !!) , couvertures, une montagne de souliers et baskets, pulls et écharpes, bonnets, et quantité d’autres choses utiles aux réfugiés !!! Du fond du cœur merci pour cette formidable générosité !! On se revoit, nous l’espérons aussi nombreux, le 15 janvier, car l’hiver et son froid intense la nuit seront toujours là.
Arrivés tôt à Vintimille, nous avons pu installer tranquillement les tables et les éclairages pour ( -dans l'ordre -) : l'accueil, avec masques et gel hydro-alcoolique ; les sacs de nourriture et le plat chaud ; les produits d'hygiène ; les vêtements ; le thé et le café. De l'eau en jerricans, du sel et de l'harissa sont proposés en libre-service. Pendant que l'on s'installe, Oliver fait quelques passes au ballon de foot avec des jeunes déjà présents. Shara dispose des tapis et coussins qui rendront le repas plus confortable. La distribution se déroule ensuite dans le calme, suivie de la distribution de couvertures, vestes chaudes, sacs à dos, tout cela très recherché et apprécié. Claude soigne quelques pieds blessés. On prend le temps de parler un peu avec les uns ou les autres, on nettoie le parking et l'on repart, tandis que non loin de là, un groupe de jeunes installe par terre couvertures et coussins, pour passer à la belle étoile cette nuit hivernale...
Voici quelques témoignages de maraudeurs :
Pierre-Marie :
Plusieurs groupes de différentes origines sociales et géographiques étaient présent, dont :
- Des Afghans fuyant la prise de pouvoir des talibans : Pachtounes du Sud-ouest, Kaboulis, dépourvus de smartphones, ignorant comment joindre leurs proches restés au pays. Parmi ces derniers, deux jeunes se sont intéressés aux livres apportés et en on pris chacun un,en anglais et en français. La plupart d’entre eux parlaient anglais, à l’inverse de ceux que nous avons croisés quelques mois plus tôt. Ils nous ont remercié avec emphase.
- Des Erythréens ne parlant aucune de nos langues, sans dire un mot, aux visages très fermés.
- Des Egyptiens qui buvaient un mélange café-thé-lait,
- Des Soudanais de Khartoum ayant fui le coup d’état militaire de septembre dernier,
- Un jeune Somalien venu de Mogadiscio, dont le visage s’est soudain éclairé lorsque nous avons évoqué ensemble des années de conflit qu’il n’a pas connues.
- Un Ghanéen emmitouflé, visage fermé à l’inverse d’un autre rencontré au printemps, volubile, riant aux éclats .
- Un Indien venu de Kolkota (ex-Calcutta) rêvant de rejoindre la France comme terminus, tout sourire, parti 2 ans plus tôt, et écoutant ses news sur son téléphone.
- Une Camerounaise seule, venue de France pour trouver du travail en Italie et voulant retourner, sans papier. Signalée à KNK, message transmis au réseau de Vintimille : une camionnette de la Caritas est venue la chercher peu après, afin de la mettre à l’abri. Comme elle est arrivée en fin de distribution, et que le chauffeur partait ensuite à la rencontre d’autres femmes, il est reparti avec l’excédent de pots du plat du jour et des couverts.
Beaucoup nous ont remerciés pour la nourriture chaude, l’habillement chaud, le café et le thé.
Oliver :
J'ai rencontré un jeune Ivoirien de 17 ans, assez timide. Il m’avait demandé des vêtements chauds, donc je lui ai donné une veste, un bonnet, une écharpe et un sac de couchage. Il était très reconnaissant et m'a remercié pour tout ce que nous lui avons donné. Nous avons commencé à discuter de foot, un sport auquel il avait beaucoup joué quand il était plus jeune, en Côte d’Ivoire. Comme je lui ai demandé vers quel pays il voulait aller, il m’a répondu qu’il souhaitait rejoindre sa sœur à Lyon, ou bien des amis qui se trouvent à Grenoble. Ils étaient partis plus jeunes que lui puisqu’ils n’avaient que 14-15 ans à leur départ. Un ami migrant qu’il avait rencontré un jour auparavant insistait pour qu’ils partent dormir, masi il insistait pour rester, disant qu’il voulait juste discuter avec quelqu’un qui parlait le français. D’ailleurs, il ne voulait pas rester en Italie à cause de la barrière linguistique. Il m’a brièvement parlé d’un centre dans lequel il était resté, mais il m’a dit qu’il était parti parce qu'il était le seul garçon noir et qu’il se sentait exclu. Je ne lui ai pas posé de questions sur les raisons qui l’avaient poussé à partir de son pays, parce qu’il m’avait déjà dit que c’était compliqué et je préférais parler de choses plus positives. Il m’a aussi parlé de son envie d’aller à l’école (puisqu’il n’y était pas allé depuis l’âge de sept ans) chose à laquelle je n'ai pas su quoi répondre. Au moment de notre départ, il m'a remercié encore une fois et je lui ai souhaité bonne chance dans son but d’atteindre la France.
Félix :
J'ai pu parler longuement avec Davide qui est un volontaire de l'association San Remo Solidare. Depuis deux ans, il vient chaque mois avec son équipe distribuer aux migrants un repas chaud et des vêtements, comme nous le faisons. Ce soir, il observe notre organisation. San Remo Solidare compte une vingtaine de volontaires. L'association coopère avec Caritas, Diacono Valdese... Ce soir, Davide accompagne un jeune Népalais arrêté au matin en France et reconduit en Italie. Il a été séparé de sa femme et de ses enfants qui, eux, ont pu continuer leur périple vers le nord en train. On imagine son désarroi, sa tristesse. Davide veille sur lui, il s'assure qu'il a bien un sac de couchage, une bonne veste, des gants, puis il repart sur sa bicyclette vers d'autres personnes perdues qu'il aidera autant que possible. Il connait Délia, qui a fermé définitivement, ce jour-même, le bar où elle recevait généreusement les migrants. Fin d'une belle aventure humaine au coeur de la ville. Délia a été récompensée, ainsi que Cédric Herrou, par une ONG italienne pour son action.
Claude :
Hier soir, face à nous, la migrance. Tous proviennent de la même frappe et jaillissent d'une même prédation : Soudanais, Kurdes d'Irak, Erythréens, Pakistanais, Afghans. Même cause, même palpitation, même devenir. On tend un colis, une soupe, un café, un vêtement chaud, une couverture, et on a envie de pouvoir dire : "Tu n'es pas moi, tu ne me ressembles pas, tu ne feras pas ce que j'aimerais que tu fasses ; tu es libre et opaque, comme je le suis à tes yeux, mais je t'offre tout ceci de grand coeur."
Et pour terminer,nouvelles de deux migrants rencontrés ces derniers temps :
- Ibrahima, Ivoirien, un moment menacé d'expulsion malgré sa réussite scolaire, a finalement obtenu un titre de séjour.
- Alzin, Soudanais du Darfour, a obtenu l'asile et une carte de séjour de 10 ans. Il suit actuellement une formation chez Peugeot, à Montbéliard.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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13 - Maraude du 20 novembre 2021 organisée par ....
La situation à Vintimille a été dramatique ces derniers temps : deux graves accidents, dont un mortel (chute de 340 m au Pas de la Mort) sont à déplorer au passage de la frontière.
En ce qui concerne la journée du samedi 20, les collectes de nourriture, de couvertures et de vêtements chauds sur les marches du Mille-Club ont été très abondantes. Vingt-huit bénévoles de 17 à 77 ans ont participé au bon déroulement de cette journée. Merci à tous !!
Un grand merci à l’association IWCV pour leur collecte organisée d’avance, ainsi qu’à un couple d’Anglais qui tenait une maison d’hôtes à Fayence. Grâce à eux et à Isabelle qui nous a mis en relation, nous avons pu charger cinq voitures pleines de couvertures, duvets, 300 t-shirts tout neufs, coussins de jardin, serviettes etc.. !
Enorme merci aussi à tous ceux qui nous ont apporté un ou deux sacs de pièces bien triées d’avance, et bien entendu à nos tricoteuses de bonnets et écharpes !!
Merci aussi à Shara et à Andrew qui se sont « légèrement » fait envahir par le stockage de tout cela chez eux, et à Claude de supporter nos débordements dans l’espace de rangement à Tassy !
Une pharmacie du canton nous a procuré, grâce à Maarten, une quantité importante de médicaments et d’attelles. Tout cela est livré ce jeudi à la Caritas de Vintimille avec les vêtements, ainsi que 4 vélos !!
Après l’appel à dons pour des matériaux de construction, une deuxième livraison est déjà programmée pour les Kesha Niya Kitchen (KNK). Là nous insistons pour remercier tout particulièrement Aart et Caroline Hooymeyer qui ont offert énormément, ce qui a malheureusement coûté le talon d’Achille à Aart… Nous lui souhaitons tous une guérison rapide !
Voici quelques témoignages de maraudeurs:
Angus (étudiant) :
Arman est un migrant afghan que j’ai rencontré à Vintimille. Il m’a expliqué que c’est à l’âge de 8 ans qu'il a quitté l’Afghanistan pour aller au Pakistan. C’est là qu'il a appris l’anglais et est allé à l’école. Après avoir passé deux ans au Pakistan, il a continué son voyage jusqu’en Iran où il a passé quelque mois, avant d’aller en Turquie. Il s’est retrouvé à Istanbul pendant deux ans avant de passer en Europe. Pour arriver en Italie, il est passé par la Serbie et la Croatie. Quand je lui ai parlé, cela faisait moins d’une semaine qu’il était à la frontière et qu’il attendait de passer en France. Il me disait qu’il espérait passer la frontière le soir du 24 octobre. Le seul membre de sa famille avec qui il est en contact est son oncle, qui est en France. Il n’a pas vu le reste de sa famille depuis son départ d’Afghanistan et n’est plus du tout en contact avec eux.
Gérard :
Une maraude, c’est à chaque fois une belle aventure humaine.
Le samedi matin, nous nous retrouvons pour organiser cette collecte qui est le nerf de la guerre. Nous avons le plaisir de vous recevoir, vous les donateurs, et vous remercions pour votre générosité et votre bienveillance. Pendant ce temps-là se prépare le repas chaud qui va être distribué dans la soirée. La question, combien vont-ils être, 50, 100, 200 ? Pas évident de faire un repas chaud avec des variations aussi importantes (merci d’ailleurs à nos cuistots du mois, Jean-Pierre et son équipe d’avoir été si souples !) Vers les 16h nous voilà partis pour Vintimille, l’équipe est joyeuse, organisée et impatiente. En Italie, le montage de notre installation sur un grand parking se fait rapidement, chacun ayant une tâche et un rôle définis à l’avance. Ils sont là, 80/100 passagers, Afghans, Soudanais et Africains en provenance de différents pays. Ils ont froid, ils ont faim et ils ont surtout envie de mordre la vie. Malgré leur fatigue, ils ont le sourire et nous remercient d’être là. Vintimille est un lieu de passage, peu d’entre eux y restent. Pour ceux qui parlent un peu le français ou l’anglais, les langues se délient et nous expliquent leurs parcours et leurs espoirs. Des groupes se forment, assis en cercles sur des coussins, un repas chaud, une couverture, un blouson...voilà une trêve et un peu de confort dans leurs périples parsemés d’embûches. La nuit tombe, nous rangeons le matériel et rentrons dans notre maison bien chaude... Un grand bravo à cette belle association, aux bénévoles et bien sûr un grand merci aux donateurs.
Rosie (étudiante) :
La maraude de novembre était ma deuxième fois en tant que volontaire à Vintimille. Tout comme la précédente, cette expérience m’a marquée. Les jeunes hommes étaient autour de 90, un grand nombre d’entre eux étant des Soudanais. D’autres venaient du Pakistan, en particulier un jeune homme avec lequel j’ai eu la chance d’échanger. Il était vraiment fascinant, il maitrisait l’anglais, le français et l’italien tout en parlant couramment les langues de son pays. Sa bonne humeur m’a bouleversée : comme les autres, il avait très peu, voire rien, et pourtant parvient à garder le sourire.
Tous témoins de leur reconnaissance, nous voulons vous en faire part !! Car ce samedi soir tout particulièrement il y avait vraiment énormément de sourires dernière leur masque. Tout ce que vous faites chaque mois pour eux, et tout le travail de bénévoles autour de ce projet collectif prend sens !
Surtout n’en doutez jamais !
Certains d’entre eux étaient arrivés à Vintimille deux jours avant, deux jours sans manger. Le temps que quelqu’un leur indique la distribution journalière …
Des groupes se forment, assis en cercles sur des coussins, un repas chaud, une couverture, un blouson... autour de petites bougies chauffe-plat au sol, source de chaleur, source lumineuse, qui donne à l’ensemble une certaine douceur dans la nuit noire. Pour un court moment cela nous fait peut-être oublier le destin souvent tragique de ces jeunes gens, qui se déroule là devant nos yeux…
A l’heure où ce mail se termine, un nouveau drame dans la Manche nous rappelle que ces femmes, ces enfants et ces hommes risquent leur vie sur cette route, pour cet ailleurs tant espéré…
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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12 - Maraude du 23 octobre 2021 : organisée par ....
Véronique :
Merci à ceux qui se sont déplacés pour nous apporter au Mille-Club tout ce que nous avons demandé et aider à la mise en sachets ou au tri des vêtements ; nous avons pu préparer environ 130 sacs et proposer aux migrants de nombreux produits d'hygiène ainsi que des sous-vêtements, bonnets, écharpes, etc. Les petites gourdes données par le Relais Solidarité (et les 500 oeufs !...) ont eu du succès.
A Vintimille, nous avons rencontré environ 90 migrants ; tout ce que nous avions en surplus a été donné aux trois associations présentes sur place - Kesha Niya Kitchen, Progetto, Direct Support- toutes trois animées par de jeunes Européens. La musique africaine diffusée par Progetto, avec accompagnement de spots aux lumières violettes, a rendu l'athmosphère- malgré tout- un peu magique...
La situation des migrants à Vintimille est toujours la même. Ils sont en général jeunes et semblent fatigués ; les refoulements à la frontière se poursuivent quotidiennement, renvoyant les migrants à la case "Vintimille", parfois pour la énième fois....
Depuis quelques jours, six jeunes Erythréennes sont présentes à la distribution. On ne peut s'empêcher de frémir en pensant aux dangers qui les guettent, en plus du fait qu'elles ne parlent aucune langue européenne...
Françoise :
Un couscous qui rapproche les peuples !
Nos chers cuistots avaient congé ce mois-ci, et pour cause …:
Début d’année 2021, lors d’une maraude, une très belle initiative prenait naissance. Mohamed Terzag, un jeune maraudeur, lançait l’idée d’un financement et de la préparation d’un repas par ses proches et amis de la région.
Grâce à lui et à Onsa son épouse, s’ensuivit un appel en septembre qui fut largement entendu, et au final la préparation d’un couscous géant fut programmée pour ce samedi soir 23 octobre, mais commencée bien en amont.
Au matin, au pied des oliviers centenaires, Félix et Chantal accueillaient chez eux à Fayence, l’équipe de Rafika, Zohra, Fathma et Mohamed !
Prenez ce met ancestral, préparé d’une façon traditionnelle pour 120 personnes, avec cette équipe chaleureuse de mamans courageuses, des produits faits maison cet été en Tunisie, deux agneaux, une couscoussière XXL et vous obtenez le meilleur et le plus succulent des couscous moelleux et épicé qui soit !
Merci Mohamed et Onsa, mille merci encore à Rafika, Zohra, Fathma et merci bien sûr à vos familles, amis, connaissances qui ont participé à ce repas hors du commun pour des personnes loin de chez elles !!!
C’était tout simplement formidable, vous avez non seulement nourri, mais vous avez aussi réchauffé le cœur d’une centaine de réfugiés ce soir-là à Vintimille !!
Mohamed :
Tout a commencé quand nous sommes revenus d'une maraude. On a eu une idée comme ça :" Pourquoi ne pas leur faire un plat de couscous ?"
Nous avons sollicité quelques personnes de notre entourage et chacun a répondu à l'appel. Tout le monde y a mis de sa contribution, que ce soit financièrement, ou les ingrédients donnés gratuitement pour le couscous. Chacun a donné de bon coeur et était heureux de participer à ce moment de solidarité, sans compter le travail titanesque des trois mamans venues mettre en place tout cela.
A Vintimille, certains nous ont dit que c'était la meilleure chose qu'ils avaient mangée depuis qu'ils étaient partis de chez eux. Ils avaient l'impression de ne jamais avoir quitté le domicile familial !
Mais rien n'aurait pu se faire sans notre association et le travail de chacun : l'union fait la force !
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11 - Maraude du samedi 26 septembre 2021 : organisée par ....
Shara et Francesca :
Une équipe d’entre nous est descendue à Vintimille samedi soir pour faire la distribution. Après l'abondante collecte habituelle de nourriture et de vêtements, le matin à Fayence, nous avons servi le repas chaud préparé par l’équipe de Callian (auquel beaucoup de harissa a été ajouté par les bénéficiaires !) pour les 70 migrants qui nous attendaient au parking. Des sacs de nourriture ainsi que des ponchos imperméables neufs, des sous-vêtements neufs et des produits d’hygiène (reçus en grande quantité d’une société de Fayence !!) étaient également distribués à tout le monde, grâce aux nombreux donateurs et à GoFundMe, la cagnotte en ligne.
Même si l’atmosphère était calme, un grand nombre d’entre les migrants semblait épuisé. Leur camp temporaire sous l’autoroute a été à nouveau enlevé par le nouveau maire et la police cette semaine. Ce dernier est sur le point de se faire réélire. Une fois de plus, les exilés doivent essayer de trouver un endroit sec pour dormir cet automne, et faire face aux refoulements quotidiens par la police. Certains habitants de Vintimille en ont assez des réfugiés qui dorment partout, et les tensions montent. En l’absence d’un camp, ils ne peuvent ni avancer ni reculer et on sent leur désespoir.
Félix :
Ceux que nous rencontrons ce soir viennent d’Afghanistan, Pakistan, Somalie, Erythrée, Egypte, Soudan, Lybie, Mali, Guinée, Maroc, Algérie, Tunisie, Roumanie…Combien de chemins pour fuir la guerre, les persécutions, la misère ? Combien de jours, de mois, d’années d’errance pour rejoindre une terre où renaître ? Ils sont là presque au bout de la nuit, ils attendent, ils ont toujours à l’esprit cette étincelle d’espoir qui fait avancer malgré les peurs, les humiliations, les rejets, la violence. Pour eux, anonymes et étrangers, pas de toit, pas d’eau, pas de nourriture, pas de papiers. Malgré tout, ils essaient de rester dignes.
Je suis là avec mes "consignes sanitaires", distance, masque, gel… gestes BARRIERE. Je cherche les mots pour communiquer un peu, allumer un sourire, un regard. Ils disent quelquefois leurs galères, leurs espoirs. Ce n’est pas simple. Il faut du temps pour casser les barrières, il faut les mots. On n’est pas grand-chose sur leurs chemins, juste une main qui donne un peu de chaleur, une balise infime. On est là et il le faut. Il y en aura d’autres plus loin. Ils avancent de l'une à l'autre jusqu’à la terre où ils se poseront.
Françoise :
En quittant le parking, nous voyons dans la lumière fade des lampadaires, une quinzaine d’ombres furtives autour des poubelles. Des grands cartons à la main, ils disparaissent dans la nuit noire à la recherche d’un coin pour dormir sous un ciel où brillent seulement quelques étoiles …
Un autre groupe ou association sera là demain, au même endroit, pour leur tendre une main bienveillante, et ceci grâce à des centaines de personnes solidaires comme vous ...et comme ce boulanger italien solidaire qui pendant la distribution, est venu déposer deux grands sacs d’excellents pains frais !
Bernard :
Quel calme étrange lors de notre arrivée sur le parking de Vintimille, et quel étonnement de n’y voir que quelques migrants, alors qu’une centaine de repas ont été préparés. Une voiture banalisée de la police nous y accueille, et nous devons remettre nos papiers d’identité, pour vérification… De quoi ? Cependant, les deux policiers ont la courtoisie de déplacer leur véhicule pour permettre à celui de Félix de s’installer à la place choisie pour la distribution.
Rien, c’est pourtant beaucoup … Nous apprenons que trois jours auparavant la police est venue nettoyer le parking, c’est-à-dire y retirer pour évacuation et probablement destruction tous ces petits rien qui constituent le seul confort des migrants. Rien c'est pourtant beaucoup...Ceci explique-t-il l’absence de certains d’eux ?
La distribution s’opère lentement, la petite file d’attente restant constante du fait de l’arrivée progressive de migrants. A mon grand étonnement, le repas servi est toujours très chaud, grâce aux secrets de préparation des deux marmites qui sont toujours bouillantes quatre heures après leur départ !
La plupart des migrants semblent atones. Seul l’un d’entre eux, possiblement alcoolisé et peut-être malade, se montre excité, nous invectivant et hurlant sa haine de la France. Il est dommage de ne pas pouvoir communiquer avec lui, car malgré son délire certains de ses propos auraient pu donner lieu à un dialogue. Il ne peut admettre que nous sommes français et sommes venus de loin pour lui apporter quelques nourritures.
Et puis, dans le feu des lampadaires installés comme si cela était pour éclairer la scène, voilà-t-il pas qu’un binôme de deux africains, portant des T-Shirts verts fluo, tout en sourires, viennent discuter et plaisanter, parlant couramment l’italien et un français improbable. Comme s’ils étaient acteurs, ils rient ensemble et se charrient, avec un humour certain et pleins de tendresse. Ils nous indiquent qu’ils viennent ici tous les soirs et qu’ils seraient heureux de nous donner un coup de main et de nous aider. Rendez-vous est donc pris pour la prochaine maraude. Seront-ils encore là ? A suivre …
Après un tour de vélo sur le parking, François nous donne le signal du retour !
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10 - Maraude du 28 août 2021 : organisée par ....
En préambule à ce compte-rendu, une bien triste nouvelle : un jeune migrant est mort dimanche à Vintimille, en essayant de passer la frontière sur un train. Sans doute, lui avons -nous servi son dernier repas...Un autre jeune se serait aussi tué depuis, à la même frontière, dans l'indifférence quasi-générale...
En ce qui concerne la maraude de ce samedi 28, il a fallu s'adapter à un nombre soudain accru de bénéficiaires, passant de 150-180 à plus de 200. En effet, nous avons servi environ 220 portions d'une délicieuse salade de riz (végétarienne à cause de la chaleur) et autant de sacs des denrées habituelles. Saluons au passage la faculté d'adaptation des cuisiniers (Eric, et cette fois-ci deux Jean-Pierre, Dominique et Monique) qui acceptent des changements de dernière minute sans rechigner !
Malgré une collecte moins abondante que d'habitude, chacun a été servi, grâce à des achats complémentaires.
La distribution s'est bien passée, effectuée par 8 bénévoles auxquels se sont jointes sur place deux personnes de Nice (dont une médecin qui a pu soigner plusieurs migrants). Les produits d'hygiène, reçus en grand nombre, ont été très appréciés.
Malheureusement, deux ou trois migrants, pris de boisson, ont commencé à se battre, vite ceinturés par d'autres jeunes.
On se sent démunis et impuissants face à la descente aux enfers que vivent certains.
Voici deux témoignages de maraudeuses :
Anne-Marie (qui se tenait au début de la file d'attente, distribuant gel et masques) :
« Me revient à l'esprit ce jeune Afghan à l'anglais parfait, me racontant son périple : deux ans enfermé dans un camp en Bosnie, torturé. Il me montre des marques sur ses jambes qui laissent imaginer la suite...
Puis cet homme d'origine africaine, recroquevillé, attendant son tour dans la queue ; il cache son visage dans ses mains et reste muet...Il me les tendra juste pour lui mettre le gel, puis retournera à sa position.
Une rixe, un ou deux réfugiés agressifs : c'est la première maraude pour moi où je ressens de l'insécurité.
Un jeune m'a remercié pour avoir passé un moment à discuter avec lui et m'a confié que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu d'échanges avec quelqu'un...(Il faudrait pouvoir prendre le temps de discuter avec les réfugiés.)
Dans cette longue file, il y avait des Iraniens, un Irakien, un Mauritanien, beaucoup de Nord-Africains, beaucoup de Soudanais et d'Afghans. »
Notons qu'il n'y avait qu'une seule femme parmi la foule des réfugiés.
Shara et Francesca :
À l’arrivée, une grande foule de réfugiés nous attendait sur le parking. Ils se sont mis tous en rang directement devant la camionnette de Pierre-Marie. On leur a demandé de s’éloigner un peu pour nous laisser la place d’installer les tables, les rubalises, le parapluie, etc.
Pendant la distribution, nous avons parlé avec plusieurs jeunes, d'Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh, d'Iran, du Soudan, d’Éthiopie et de Tunisie, entre autres.
Un jeune Soudanais m’a répondu en maltais quand je lui ai donné son bol du riz ! Il a été très heureux de me raconter ses deux ans passés à Malte. Il m’a dit avoir quitté son pays natal à cause de la corruption, et malheureusement, il a trouvé la même chose à Malte (mon pays natal, et il a raison!) Il espère terminer son périple en Angleterre…..Il était souriant et gentil et nous a remercié pour avoir pris le temps de discuter avec lui. Il nous a quitté pour regarder le match de foot avec son équipe préférée - la Juventus.
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9 - Maraude du 31 juillet 2021 : organisée par ....
Voici un compte-rendu à plusieurs voix :
Françoise :
Très belle collecte ce samedi grâce à vos dons alimentaires et non-alimentaires très généreux en cette chaude journée de fin juillet !!
Félix a pu dédicacer durant deux heures son roman « L’homme qui vient ». Merci à lui pour le don, lui aussi très généreux, qui en découle pour l’association.
Nous avons aussi reçu ce samedi un beau chèque d’une cousine d’Amérique d’un de nos membres !
Du baume au cœur pour les réfugiés !
L’équipe d’Eric a encore fourni une excellente salade mixte.
Petit souci, un œil vigilant de l’équipe de collecte a découvert quelques œufs non-cuits (!) dans les quelques 160 œufs reçus, apportés par quelqu’un de très distrait … 😉
Véronique et Gérard :
Arrivée vers 18h30 au parking de Vintimille, l’équipe de huit bénévoles avec Claude et El Hadj qui nous ont rejoints sur le trajet, découvre une quarantaine de jeunes hommes migrants qui semblent les attendre. Assis par terre, certains autour d’une chaîne hifi qui envoie la musique fort, (apparemment un choix de Projetto 20K pour rendre les migrants visibles), d’autres en discussion autour des trois jeunes de l’association Projetto 20K, d’autres encore qui échangent des passes avec un ballon, l’ambiance est calme et semble détendue ; La misère serait moins pénible au soleil dit la chanson. Au fond du parking, un évangéliste distribue de la « nourriture spirituelle » à quelques jeunes ; il est suivi par son petit chien, un genre de Milou, mais en noir. Comme à chaque rendez-vous, deux policiers italiens observent les lieux depuis leur voiture garée à l’entrée du parking, plutôt cool eux aussi.
Le temps gris menaçant et un peu de vent nous amènent à protéger les tables d’un parasol et d’un Barnum en prévision de la pluie qui ne viendra pas, et la distribution commence : un sac de nourriture garni grâce aux dons du matin, puis une salade de riz composée, consistante et colorée par les légumes, préparée par Eric le matin, sont proposés à chaque jeune. Beaucoup de harissa et de pilipili à la demande pour épicer le tout. Les jeunes s’approchent doucement, moins nombreux ce samedi que prévu. 45 repas sont distribués au lieu de 120. Nous n’avons pas d’explication concernant la baisse du nombre de migrants. Partis travailler dans le sud de l’Italie? Passés en France
Mots de bienvenue, mercis, quelques sourires échangés. Puis les jeunes partagent leur repas assis sur les tapis de sol, et coussins que nous avons entre temps disposés sur le sol. Ils serviront ensuite la nuit pour dormir.
Les bananes en surplus en libre accès ont du succès. Les produits d’hygiène tout autant. Les quelques sacs à dos ou sacs banane sont malheureusement en nombre insuffisant.
Les jeunes (car ils ont quasiment tous moins de 25/30 ans) viennent surtout du Soudan, mais aussi d’Erytrée, d’Éthiopie, du Tchad, de Lybie... La plupart viennent d’arriver. Parmi eux, un jeune garçon de 16 ans qui parle français, sur la route depuis deux ans et cherche à rejoindre sa soeur qui vit à Lille, son père est mort. 4 refoulements déjà, toujours en douceur dit-il ; Il est tellement jeune… Le sourire aux lèvres pourtant. 16 ans, l’âge où on apprend la vie ; mais qu’apprend-il ?
Nous passons entre les jeunes hommes et distribuons pain, gâteaux, bouteilles d’eau, dernières bananes. Les repas en trop (sacs et plats du jour) sont donnés et placés dans la camionnette de Projetto 20K présente chaque soir, qui distribuera presque tout le soir même à la gare
Nous replions le matériel et les équipements, nettoyons la place avant de quitter les lieux vers 22h. La camionnette sera contrôlée sur le retour par les policiers français peu après la frontière sans problème.
Un petit mot de Véronique (la secrétaire):
Il paraît que, parmi les objets divers que nous proposons aux migrants, cahiers et stylos à bille ont eu du succès. Des livres en français ont été feuilletés, mais des livres en anglais seraient plus appréciés...
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8 - Maraude du 3 juillet 2021 : organisée par ....
Pour cette maraude du 3 juillet, nous avions une petite inquiétude : l'été venant et nos « troupes » se dispersant, aurions-nous assez de dons pour l'assurer de façon staisfaisante ? Eh bien, oui, nous avons eu assez, et même au-delà de nos espérances, puisque une fois les 120 sacs de denrées habituelles remplis, les dons ont continué à affluer. Nous les avons donc stockés « en vrac » dans des caisses, pour les donner aux associations que nous rencontrons à Vintimille et qui peuvent les distribuer dans les jours qui suivent.
On nous annonçait environ 80-90 migrants. Nous avons donc compté large et préparé 120 sacs ainsi qu'une salade de riz avec thon et légumes pour 120 personnes . Eh bien, tout a été distribué et il restait encore une cinquantaine de personnes à servir ! C'est là que les dons en vrac ont pu être distribués et chacun a reçu un sac avec banane, fromage, œufs, biscuits, conserve de thon ou de sardines, eau et lait : de quoi caler un peu les estomacs...D'autant plus qu'un couple italien est venu apporter en plus deux cartons de beaux abricots !
TOUT CECI GRACE A VOTRE INDEFECTIBLE GENEROSITE, MILLE MERCI AU NOM DES MIGRANTS !
Parmi les migrants, il y avait beaucoup d’Érythréens et de Soudanais, jeunes, quelques femmes parmi eux, et deux enfants en bas âge avec leurs parents.
Voici le témoignage d'un des maraudeurs (Bernard) :
Arrivés vers 18h30, la mise en place s'opère rapidement et la distribution peut ainsi commencer.
Lorsque celle-ci concerne des objets en quantité limitée, la concurrence entre les migrants s'opère immédiatement. Ce sera le premier, ou le plus fort, qui l'emportera. Ainsi, pour la distribution de quelques coussins et matelas. Ainsi, aussi, lorsque quatre mains s'emparent de la même bouteille d'eau d'1 litre mise sur la table de libre service...
Fin de la distribution vers 19 h 45 ... il ne reste plus rien ! Les 120 repas sont partis rapidement, et nous sommes confrontés à un nombre de migrants plus important que prévu. Grâce au "vrac", une cinquantaine de paniers supplémentaires peuvent être distribués. Parmi les derniers arrivants, trois adultes syriens, épuisés et affamés, qui nous disent ne pas avoir mangé depuis trois jours. Ils se contenteront des dernières portions de fromage qu'ils acceptent avec gratitude.
Il reste alors un peu de temps pour tenter de communiquer avec certains d'entre eux. Alors qu'un jeune soudanais de 20 ans nous demande si nous pouvons lui remplacer ses sandales usées, M. se rapproche de nous et se fait interprète pour lui expliquer où se situe l'antenne de Caritas. Quelle portée que cette belle langue arabe, qui permet à ces deux jeunes de se comprendre et de communiquer, alors qu'ils proviennent de pays distants de milliers de kilomètres.
Le mirage de la chance .. : M. est arrivé voici deux jours à Vintimille, par train, en provenance de l'Autriche. Agé de 27 ans, il a quitté son Maroc natal depuis deux ans, en espérant pouvoir rejoindre la France, où son papa a vécu quelques années, avant d'y décéder à Toulouse il y a quatre ans. Titulaire du bac, il travaillait dans une grande entreprise. Ce n'est donc pas la misère qui l'a poussé à partir sur les routes, mais un sentiment irrésistible de rejoindre la France. Très déçu et éprouvé par ce qu'il a dû surmonter pour arriver ici, il évoque ce rêve qui s'est révélé être un mirage. Mais il « n'abandonnera pas, jamais », dit-il. « Et avec un peu de chance, j'y arriverai peut-être » affirme-t-il avec détermination et un franc sourire. M. a décidé de rester se reposer deux jours à Vintimille avant de reprendre sa route.
La France s'honorerait de l'accueillir, plutôt que de le refouler !
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7 - Maraude du 12 Juin 2021 : organisée par ....
Trente litres d’excellent thé à la menthe et de café ont été distribué à cent dix réfugiés. Deux cents repas (salade de riz au thon) et cent portions de riz supplémentaires avaient été préparés par Eric, Pierre-Marie et leurs aides . Neuf maraudeurs en ont effectué la distribution à Vintimille. En une semaine le nombre de réfugiés a varié de 300 jusqu’à 90, la veille de la maraude...
Aucune nourriture n’a été gâchée, tout a été repris par les deux associations sur place pour être distribué le soir et le lendemain.
Notre soignante attitrée a soigné une vilaine plaie à la plante du pied d’une jeune Érythréen (passé par la Libye…) et soulagé un autre avec un gros problème de peau. Quelques paires de souliers ont pu être données discrètement à quatre migrants qui nous ont touchés par leur très jeune âge… 13-14 ans ?
Voici les témoignages de trois maraudeurs :
Momo et Onsa :
La maraude de samedi soir s’est très bien passée. Nous avons beaucoup parlé avec plusieurs migrants qui venaient d’arriver, d’autres étant là depuis 2 ans. Certains n’avaient pas mangé depuis plusieurs jours, ils étaient complètements affamés. Pour la plupart très respectueux. Un migrant tunisien s’est donné comme mission de balayer tout le parking, pour nous remercier de lui avoir donné à manger…
Bernard :
Ce qui frappe le plus lors d'une première maraude, c'est ce mélange de regards qui se substituent le plus souvent à la parole. Celle-ci est rare, en raison de l'obstacle de la langue, bien sûr, mais aussi parce qu'il serait de toute façon difficile de communiquer directement avec les migrants lors de ce bref contact avec eux. Alors, on dit "bonjour" à chacun d'entre eux, et ceux-ci nous répondent dans toutes les langues par un "merci", mais surtout par un bref échange du regard. " Merci d'être venu, sans vous nous ne serions plus rien ici " nous dit l'un d'entre eux en français, lorsque la maraude touchait à sa fin. Il se fait ainsi, peut-être, le messager de ces migrants qui ont franchi des milliers de kilomètres, bravé tous les interdits, pour se retrouver sur ce parking à Vintimille. Quelle ironie, face au cimetière ! Comme si leur parcours n'était qu'une longue agonie. Combien d'espoirs, de désespoir avant d'arriver ici ? Trois d'entre eux, parmi une centaine, m'intriguent par leur attitude : le "diplomate", impassible dans son costume cravate qui dénote en ce lieu ; " le troubadour ", souriant, avec ses massues de jonglage accrochées à son sac ; le "balayeur" qui apporte sa contribution, en nettoyant le parking à la fin de la distribution dans l'indifférence de ses pairs, par remerciement, prouvant ainsi que même dans son extrême pauvreté il conserve toute sa dignité.
Félix :
Quelques images particulièrement émouvantes :
· Trois amis tunisiens qui ont découvert notre distribution au terme d'un parcours infernal au long des routes, sans nourriture, sans repères humains. Ils étaient profondément heureux de se poser un peu, de se retaper avant le saut vers un nouvel inconnu...
· Deux amis, frères kurdes, assis contre le grillage. On sentait leur complicité, l'amitié qui les avait portés jusque-là.
· Deux hommes qui ont tenu à débarrasser le parking de toutes les saletés accumulées depuis des jours peut-être. L'un ramassait tout ce qui traînait au sol, l'autre balayait avec méthode et patience, il balayait la misère, les galères, les désespérances, il travaillait, indifférent à l'indifférence des autres, chaque coup de balai était un merci qui nous était adressé pour chaque gars assis sur le bitume. D'où venait-il avec son balai?
· ... Vingt gars assis autour des chargeurs de Progetto, reliés au monde, à leurs proches par une grappe de câbles...
· Les filles de KN et de Progetto, Manuela et Wahid, leurs sourires comme des soleils. Et tant de choses qui donnent du sens à notre action. Notre amitié au bout, et en plus, de tout ça!
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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6 - Maraude du 8 Mai 2021 organisée par .....
Equipe de 8 personnes, aucune embûche sur la route, pas un seul contrôle ni en France, ni en Italie…
A notre arrivée, sur le parking, déjà nombreux sont les réfugiés éparpillés en différents groupes, d’ethnies bien différentes, ainsi qu’une voiture banalisée, avec deux policiers en civil, fenêtres ouvertes et qui sont restés là, sans nous déranger.
Les migrants sont très impatients et assez indisciplinés au départ, ce que l’on peut comprendre au vu de leur situation.
Tout se met en place rapidement ; certains font le Ramadan et préfèrent des barquettes pour les emmener et manger plus tard.
Nous échangeons avec certains, d’autres sont plus fuyants.
Nous avons rencontré :
- des jeunes hommes pakistanais, entre eux souvent, assez disciplinés, chaleureux et nous remerciant.
- Quelques jeunes Afghans discrets…
- De jeunes Maliens et Sénégalais, Gambiens, Érythréens, Yéménites, Soudanais avec lesquels nous discutons un peu. Ils fuient souvent pour des raisons économiques à cause des conflits dans leurs pays.
- Des Tunisiens, Algériens, Marocains, d’âges différents, jeunes comme plus âgés.
Ils dialogues facilement avec nous.
- Deux jeunes Tchadiens* (voir ci-dessous le témoignage de l’une des maraudeuses), qui se sont retrouvés au cours de long périple… 19 ans environ, parlant très bien français et avec une grande envie de dialoguer avec nous.
Toujours passage par Libye, avec prison de 7 mois pour l’un d’entre eux : sans commentaire…beaucoup de violence et travaux forcés. Puis Lampedusa.
- Un jeune d’Abidjan en grande souffrance avec ses yeux infectés. Il faut qu’il voie un médecin ou un pharmacien ; nous le soulagerons avec du sérum physiologique et du paracétamol …
- deux femmes dont une avec son compagnon et l'autre seule avec son bébé de 7 mois dans sa poussette.
Nous avons servi environ 130-140 personnes
Nous donnons nos restes aux jeunes de Progetto présents sur place et à Maria et Joël, de Menton.
Nous avons été touchés aussi par le geste d’un habitant de la région, venu en moto, à la fin de la distribution, nous apporter au moins 5 kg de dattes que nous avons pu donner aux migrants encore présents. Ce n’est pas la première fois qu’il fait cela ; son regard est plein de bonté.
Témoignage de ...
« J ’ai parlé avec un jeune Tchadien et cela m’a peinée ! Il était très timide ; il m’a demandé s’il pouvait utiliser un gel douche pour laver ses vêtements aussi. Je lui ai demandé son âge et d’où il venait ; réponse : 17 ans, du Tchad. Il m’a expliqué qu’il était seul mais qu’il avait trouvé plusieurs Tchadiens au long de son voyage : la Libye, le bateau, l’Italie et maintenant bloqué à Vintimille. Il a tenté de franchir la frontière franco-italienne une fois, mais sans succès ; il avait très peur que la police à la frontière ne lui prenne ses papiers. Il voulait absolument passer en France pour faire sa demande de l’asile et continuer ses études.
Je compare sa situation à celle de mes enfants : c’est un gamin de 17 ans, un peu plus grand que mon fils et plus jeune que ma fille qui a choisi de passer un an au Sénégal pour enseigner dans une école primaire. Pour elle, les voyages seront faciles et sans danger, et là-bas elle trouvera un logement dans une famille d’accueil qui l’aidera à s’intégrer dans la communauté locale. Par contre ce jeune homme a traversé seul les frontières et les pays, le désert, la mer, les passeurs, la police, les complexités de la situation entre les groupes divers et de différentes ethnies … à l’âge de 17 ans ! Nous n’avons pas de solution pour lui, et c’est difficile à vivre. Nous lui avons donné 2 paires de jeans et une veste bien chaude. Il était très content et souriant : l’espoir de la jeunesse!! ».
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
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5 - Maraude du 10 Avril 2021 organisée par ....
Une trentaine de bénévoles se sont mobilisés pour cette date !!! Nous étions prêts pour nourrir 240 réfugiés. Le nombre ayant fortement diminué quelques jours avant la collecte, il fut décidé de préparer les sacs de denrées alimentaires et un repas pour 150 personnes. Pour des raisons assez floues que nous avons apprises pendant la distribution du soir, nous avons pu rencontrer seulement 50 d’entre elles. Mais rien ne fut perdu car tout redistribué aux autres associations présentes tous les jours. Cette fois pas de femmes, ni d’enfants.
Nous vous remercions pour votre incroyable générosité qui ne faiblit pas lors de la collecte et pour votre réactivité, car vous vous adaptez à nos demandes changeantes ! Vos dons en nourriture, produits d’hygiène, vêtements et couvertures, le repas chaud, les thermos de thé et café ont rempli les 3 voitures et une grande camionnette, avec lesquels 10 maraudeurs sont partis à Vintimille.
Un merci particulier au « Relais Solidarité », au « International Women’s Club du Var », à tous ceux qui font une collecte pour nous.. à l’avance – et ceux qui lavent les vêtements à donner !!
Parmi eux, pour la première fois, une infirmière et un jeune couple arabophone très précieux pour leur efficacité et les traductions sur place !
Sur place, nous avons retrouvé l’association Kesha Niya, Projetto 20K et un collectif d’Allemands, « Direct Support ». Eux venaient d’arriver ce soir-là et vont passer un mois à Vintimille. Ils sont là avec trois mini-bus ; un Info-bus avec des cartes de la région, une station wifi, un générateur pour recharger les téléphones, et la possibilité d’une aide juridique. L’autre est un bus médical, et le dernier sert à la distribution des repas. Une équipe mobile et motivée, un peu de renfort pour les équipes en place chaque jour.
Ce fut une maraude bien arrosée (de pluie !), et donc un peu moins facile pour des échanges. Pas de soins à donner pour la même raison. Vu la météo aussi quelques dégâts au barnum et parasol, et futures réparations pour l’homme aux mains d’or de l’équipe. Qu’il en soit remercié aussi ! D’ailleurs nous en profitons pour lancer un appel : si vous avez l’un ou l’autre grand parasol solide à donner, nous en cherchons un supplémentaire…
La gare de Vintimille est fermée et les réfugiés sont dans l’impossibilité de tenter un passage en train vers la France. Certains y réussissent tout de même. Par où sont-ils passés ? Restent les dangereux passages par la montagne, ou au pas de course le long des tunnels de l’autoroute…
Une minute d’arrêt sur image…. Sous une pluie battante et après le retour au calme, sitôt le rush sur les vêtements terminé, un jeune homme s’est approché et a choisi calmement quelques affaires, presque timidement. Lui proposant un vêtement chaud en extra, et touché par son regard doux et plein de gratitude, n'avait d’importance ni d’où il venait ni son parcours, juste une envie de le prendre dans les bras, calmer la tristesse qu’il y avait dans ses yeux, et lui chuchoter dans un langage universel que tout allait s’arranger pour lui…Ce fils d’une maman, d’un père, ce frère peut-être, cet ami certainement, est reparti aussitôt dans cette nuit froide et humide...
Pour les maraudeurs, retour vers le canton de Fayence toujours sous la pluie, le cœur aussi mouillé que le reste, mais sans aucun contrôle policier sur les 220 km A/R….
Merci encore à l’équipe des cuistots, l’équipe de mise en sachets, l’équipe du tri vêtements, l’équipe thé et café, les maraudeurs et tous les anonymes qui ont participé !!
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4 - Maraude du 13 Mars 2021 organisée par ....
Grâce à vous et à votre admirable générosité, près de 110 migrants ont pu bénéficier d'un repas consistant samedi soir 13 mars, à Vintimille. C'est un nombre en augmentation par rapport aux mois de janvier et février . La température était douce, des tapis étaient disposés par terre, et avec le rallongement du jour, la distribution s'est effectuée le plus agréablement possible.
Trois familles se sont présentées, dont une famille iranienne avec deux enfants de 5 et 7 ans environ. Nous avons aussi rencontré un habitant de Vintimille qui héberge à l'occasion des femmes et des familles migrantes, pour quelques jours. Il agit de son propre chef, en dehors de toute structure ou association (...mais il est le seul à Vintimille à agir ainsi, malheureusement!).
Les Afghans et Pakistanais étaient majoritaires, mais il y avait aussi des Africains, Somaliens, etc. Tous ont l'air fatigué. Trois personnes présentaient des marques de gale. Nous n'avons pu que les orienter vers la permanence médicale de la Caritas, le lundi suivant ; nous n'avions pas de pommade apaisante à leur donner.
Malgré les restrictions sanitaires, nous n'avons eu aucun contrôle, sauf deux jeunes policiers à l'entrée de Vintimille qui nous ont laissé passer lorsque nous avons dit que nous portions de la nourriture aux migrants. Les autorités sont donc conscientes de l'utilité de notre action.
Nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette maraude : Jean-Pierre et ses aides pour le bon riz bien épicé (l'harissa a du succès), Michel et trois autres personnes pour la collecte de nourriture et mise en sachets, Françoise pour les couvertures et vêtements, Florence et François pour le thé et le café, les 7 maraudeuses et maraudeurs – dont deux jeunes lycéennes- pour la distribution, et bien sûr vous tous, fidèles donateurs, sans qui rien ne serait possible.
Pour terminer, rappelons qu'Ibrahima, jeune Ivoirien menacé d'expulsion alors qu'il poursuit brillamment ses études en France, a toujours besoin du plus de soutiens possible (pétition sur Change.org/Ibrahima-Vitry-sur-Seine)
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3 - Maraude du 13 Février 2021 organisée par ....
Avant de vous livrer le compte-rendu de la dernière maraude, voici :
un appel important :
Ibrahima, jeune Ivoirien hébergé depuis deux ans dans la région parisienne chez la fille d'une de nos adhérentes, a besoin de votre soutien. En effet, après avoir traversé les terribles épreuves de la Libye, de la Méditerranée, de Vintimille, il a réussi à s'intégrer et à reprendre des études. Il doit passer son bac à la fin de l'année, mais il vient de recevoir une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), ce qui ruinerait tous ses efforts.
Ses professeurs et condisciples ont lancé une pétition pour demander l'annulation de cette OQTF ; vous pouvez vous y joindre par le lien suivant :http://chng.it/rf.N6PPLY, et trouver plus d'information sur le cas d'Ibrahima sur le site de "Le Parisien"-Ibrahima-Vitry-sur-Seine.
- une invitation à visionner une vidéo sur la situation des migrants à Vintimille et Briançon. Les images en sont très parlantes, mais si vous comprenez l'italien, c'est encore mieux ! Elle est accessible par ce lien : https://www.medicisenzafrontiere.it/news-e-storie/news/frontiere-nord-italia/
Une collecte abondante est venue à nous ! Pour cela, des remerciements à vous d’abord, membres, sympathisants ou inconnus masqués!
« L’International Women’s Club du Var ( IWCV ), a collecté de son côté auprès de ses membres et nous a apporté une camionnette pleine à ras bord de vêtements et couvertures.
Que la responsable et les participants en soient encore remerciés !
« La Croix Rouge » de Fayence a participé, ainsi que « l’Aquarium » de Seillans. Ont été livré par Aline pour cette maraude de la part de « Solidarité couturières de Fayence » 114 masques (AFNOR) et 18 tours de cou super chauds et beaux, cousus par des petites mains solidaires elles aussi !! Des écharpes et bonnets tricotés par d’autres sont venus compléter la collecte !
Deux grandes marmites contenant le repas pour 100 personnes, préparé par Eric et Hélène, ainsi que le café et le thé (Florence et Félix), 130 sacs de denrées individuelles collectés le matin, les vêtements et couvertures : le tout a été apporté dans deux véhicules bien chargés à Menton.
Là-bas sous une fine pluie, rencontre avec Maria et deux autres bénévoles. Grâce à l’ingéniosité de certain , presque tout est rentré dans leurs trois petites voitures ! Nous leur offrons 6 bâches de protection contre la pluie, qui leur serviront à eux ainsi qu’aux réfugiés, comme assise ou comme toit.
Aussitôt fait, les voilà parties pour rejoindre d’autres bénévoles de San-Remo à Vintimille, et faire la distribution à notre place. Merci à eux !! (pour rappel, la frontière nous est fermée car habitant à plus de 30 km de-là).
Dimanche deux vieux maraudeurs ont refait la route jusque-là pour récupérer les marmites et autres matériels.
Voici leur récit ..
Ce soir l'Équipe de Fayence a cuisiné un merveilleux dîner . Nous avons chargé au maximum nos voitures, et nous avons distribué 70 repas (environ 60 personnes au parking). Nous avons donné tout le reste à Kesha Niya.
Tous les vêtements et couvertures que le groupe de Fayence nous a donnés ont été remis lors de la distribution.
La police italienne a contrôlé nos documents au parking ; ils étaient très gentils, ils sont venus nous parler amicalement.
Il y avait des gens d'Afghanistan, du Bangladesh, du Pakistan et quelques-uns d'Afrique sub-saharienne, 3 mineurs.
Sur le chemin du retour, nous avons eu une mauvaise expérience à la frontière. Un policier pendant le contrôle a de façon agressive soutenu que les migrants ne sont pas des personnes vulnérables, et que notre raison de traverser la frontière après le couvre-feu n'est pas valable. Il a dit que sur l'attestation nous aurions dû marquer que la maraude nous impose de revenir après 18h (??) et qu'en tout cas la Préfecture a le pouvoir de décider si c'est valable ou non. Finalement il s'est calmé et ils nous ont laissé partir ...
Maria
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2 – Maraude du 16 Janvier 2021 : organisée par ....
Compte-rendu de Pierre-Marie :
La maraude Pays De Fayence Solidaire a distribué nourriture chaude et froide, produits d’hygiène, vêtements chauds, chaussures, sous-vêtements à une centaine de bénéficiaires sur le parking du cimetière. Beaucoup disent avoi été refoulés plusieurs fois par la France.
10 ou 15 rations supplémentaires auraient été bienvenues, certains des migrants se plaignant d’avoir faim en fin de distribution.
On a manqué de chaussures, vestes chaudes, chaussettes, bonnets, mouchoirs en papier. Demande forte (et nouvelle) de joggings et de sacs pour protéger leurs affaires, de papier hygiénique.
La police en civile, présente pendant toute la distribution, a fait démonter 2 bâches plastiques installées provisoirement sur le site. Et elle est intervenue pour réprimander plusieurs réfugiés qui ne portaient pas bien leur masque. Contrôle des papiers des maraudeurs également.
Projetto 20 K, association italienne, toujours très sympa, a également distribué quelques vêtements, après entente avec nous. Nous avons même reçu leur aide et leur avons laissé les pantalons qui nous restaient. Ils ont chargé des smartphones, comme nous. Ils n’avaient plus de couvertures à distribuer et étaient heureux que nous en ayons une voiture pleine !
Remerciements :
- pour la qualité et la quantité de la collecte, notamment beaucoup de bananes, oranges et œufs très demandés. Des donateurs des vestes et baskets demandés, même venus de Corse en direct …et les deux sœurs tricoteuses d’écharpes … et maintenant de futurs bonnets !
- le Groupement d’économie solidaire Sendra pour des gâteaux secs salés et sucrés, chocolats et confiseries ;
- à Eric et ses aides pour le plat cuisiné qui a été très apprécié.
- l’équipe de 10 maraudeurs dont 3 nouveaux. Nouvelle SUPER équipe !!
- Relais solidarité de Fayence pour la petite centaine de gants de jardin tout neufs ! Offerte à Caritas Vintille le soir même, pour qu’ils les fassent parvenir dans les vallées sinistrées via Manuela et Térésa. Remis aussi le surplus d'oranges, bananes et œufs.
- remerciements pour le thé à Félix, et pour le café à Florence !
- Paroisse du Plan de Grasse pour une voiture (via Michel) pleine de couvertures et de vestes ..etc…
Les impressions de deux nouveaux maraudeurs :
Merci Françoise pour cette ouverture qui permet de revivre et penser ces moments précieux et fugaces ; et merci à tous pour votre accueil vécu comme une promesse de ce qui peut se construire et s’inventer ; quelques mots sur nos ressentis respectifs :
Quelques impressions après ce premier rendez-vous de Vintimille.
L’installation organisée rapide et efficace sur le parking. Quelques migrants déjà présents. La nuit commence à tomber, les migrants arrivent progressivement dans la nuit, de plus en plus nombreux. Quelques mots échangés en anglais avec deux d’entre eux, et très vite pas le temps d’engager une conversation: distribuer les manteaux, la demande principale, mais en nombre insuffisant pour répondre aux besoins et du coup les yeux teintés de tristesse ou de déception, répartir toutes les couvertures, plonger dans les sacs pour trouver, parfois en vain la taille de pantalon qui convient, chercher la taille des chaussures, elles aussi trop peu nombreuses, échanger un sourire, un merci, écouter leur pays d’origine à ma question renouvelée : "d’ou venez vous? Somalie, Soudan, Erythrée, Bangladesh, Pakistan…
Beaucoup de questions me venaient dans l’action, sans réponse : pourquoi ces milliers de kilomètres pour arriver ici dans le froid, quelles horreurs ont été fuies ? Quels espoirs à l’entrée d’une Europe verrouillée ? Que sommes nous capables de leur offri r? Quelles désillusions après toutes ces épreuves ? Combien d’entre eux réussiront-ils à s’installer quelque part et à vivre en sécurité ? Où vont ils se réfugier ce soir ? Dans la rue bien sûr, mais sauront-ils se protéger du froid ? Des visages d’hommes plutôt jeunes qui se succèdent sous un éclairage très faible et deux femmes tout à coup qui expriment leur besoin d’un manteau, je ne pourrai satisfaire qu’une d’entre elles et deux enfants que prend en charge Françoise.
L’impression d’être utile oui, ponctuellement, chacun repart le ventre rempli du seul repas de la journée ; la reconnaissance aux membres de l’association et à Françoise qui nous permit de contribuer à leur action. Et un certain abattement aussi devant l’ampleur des besoins ressentis sur le chemin du retour à Fayence.
De part et d’autre de la table deux réalités d’un unique monde se rencontrent. Les regards et les gestes disent plus que les mots qui sont rares. Mais les yeux regardent en bas, et les gestes sont las ; ce n’est pas moi qui semble le plus gêné, mais c’est moi qui devrait l’être.
Un rire ou un sourire permettent de dépasser cela, et à cet instant nous sommes égaux et partageons librement nos singularités et nos forces de vie au-delà des différences, des circonstances et de la dureté du temps.
Non, vraiment : « … On ne peut pas laisser passer cela ».
Véronique et Gérard
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1 - Maraude du 19 Décembre 2020 : organisée par ....
Votre générosité ne se dément pas, et la collecte du 19 décembre a été une fois de plus abondante, tant pour la nourriture que pour les vêtements ; il s'y est ajouté un don important de l'association SANDRA de Callian.
La maraude s'est bien passée, douze maraudeurs (dont trois lycéens) ont servi 80 personnes, sous une pluie battante.
Et maintenant voici un témoignage de Francesca, à l'issue de la dernière maraude :
Alors que Françoise et moi-même étions occupées à distribuer les vêtements, je me suis mise à parler à un jeune homme de 20 ans. Il me raconta qu’il était afghan et que cela faisait 20 jours qu’il était a Vintimille. Comme un grand nombre d'autres réfugiés, ses papiers lui avaient été pris. En Afghanistan il était professeur d’anglais, mais il avait toujours peur, me dit-il. Peur de Daesh, des Talibans et d'Al-Qaida. Alors, avec deux amis, ils sont partis. C’était le début d’un voyage de deux ans effectué seulement à pied.
Je lui ai demandé si sa vie était meilleure ici, à Vintimille qu’en Afghanistan, et il me répondit instantanément “100 times yes”. Il ouvrit alors ses bras et pointa du doigts Francois, Shara, Becky et tous ceux qui distribuaient la nourriture. J’imaginais un sourire derrière son masque quand il dit: “All of this is better than the bombs in Afghanistan” (Tout ça est mieux que les bombes qui nous tombent dessus en Afghanistan).
Contrairement à d'autres réfugiés avec qui j’avais déjà parlé auparavant, cet homme avait encore le sourire et un sens de l'humour malgré les choses affreuses qu’il me racontait. Son optimisme et son espoir étaient remarquables. Il me dit qu’il voulait gagner la Suisse où il pourrait retrouver son oncle, et qu’il avait dépensé toutes ses épargnes (10 milles euros) dans ce voyage. Admettre la défaite n’était donc pas une option. Ce qui me surpris également était son ouverture d’esprit. En effet, il me parla des caricatures de Charlie Hebdo et du fait que chaque individu avait son propre choix quand à la religion qu’il/elle voulait pratiquer.
Néanmoins, il partagea également des problèmes qu’il avait. Entre autres, comme la majorité des réfugiés à Vintimille, faire une demande d’asile est compliqué. De plus, il me dit qu’au cours de son voyage, il avait demandé qu’on lui refasse ses papiers. Or, à chaque fois la police écrivait mal son prénom, intentionnellement, pour que ses papiers n’aient pas de valeur. Sans papiers et avec très peu d’argent, le véritable problème pour lui était qu’il ne pouvait plus envoyer de l’argent à sa mère en Afghanistan: la seule personne dans sa famille encore vivante.
Vous trouverez aussi le compte rendu de Shara sur le site:
https://www.gofundme.com/pays-de-fayence-solidaire-charity-appeal
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20 avril 2024 par Shara Quartermaine, Organisateur
Last night Pays de Fayence Solidaire organised a film night at the cinema in Montauroux - the film was Io Capitano by Matteo Garrone; the story of two young Senegalese boys who decide to leave their hometown and try their luck in Europe. The film follows their voyage from Dakar across Mali and Niger into the Sahara and then Libya. It documents the horrors and dangers of this well trodden route. And then the last push across the Mediterranean to Europe. A film well worth watching. An article came out in The Guardian yesterday about a moving cinema organised by Cinemovel that is showing Io Capitano in Senegal this month. https://www.theguardian.com/global-development/2024/apr/19/moving-pictures-travelling-cinema-takes-stories-of-departures-and-dreams-to-senegal?CMP=Share_iOSApp_Other
12 mars 2024par Shara Quartermaine, Organisateur
With Orange weather warnings on both sides of the border for Saturday night, we had several discussions about our plan of action for the food distribution in Ventimiglia. As the weather front seemed to be coming from Marseille we decided to go anyway - we managed to serve all the food and bags of toiletries and socks and survival ponchos without a drop of rain falling. As we started to pack up, the rain arrived and our drive back was pretty interesting to say the least! But we had managed to hand out hot food to about 70 refugees and tried our best to explain that under no circumstances should they sleep by the river that night. The water level was due to rise at about 4 am - and many of them would have been sleeping there totally unaware of the impending danger. Once again we gave coats and blankets to a local Italian NGO to hand out once the rain had stopped - and the survival ponchos should keep them warm and partially dry on the rainy days. Thank you for continuing to support us with our aid at the border.
11 février 2024 par Shara Quartermaine, Organisateur
A wet and windy Saturday in the south of France saw us driving across the border with hot food, tea, coffee and masses of blankets, sleeping bags, scarves, hats and gloves for the refugees. It appears that the mayor of Ventimiglia is making it as difficult as possible for the refugees to find shelter over the winter - any refugees that have found a “temporary” place to stay in an abandoned house or disused building are constantly being moved on, their belongings taken and blankets thrown away. The only relatively dry place that they have now is under the motorway alongside the Roya river - not the best place to be when it is pouring with rain and the water levels are rising. All the blankets that we had were passed on to a local NGO who will distribute them over the next few days. It is so great that they are there and that we can help them too.
As we handed out warm scarves and woolly hats we talked football - the finals of the African Cup of Nations is today and there was much discussion about who would raise the trophy at the end of the game! Just as we were getting ready to leave the dark and rather damp car park a lone figure arrived and asked if there was any food - we managed to give him a few bits and pieces and some water. He spoke very good English, was Somalian and had just arrived in Ventimiglia - he was all alone and happy to chat. His story was similar to so many others - he had made it to Sweden where he had family, but his asylum claim had been turned down and he was having to go back to Sicily - his point of entry into Europe. He was resilient and resolute - trying to find a better future for himself. “One day at a time” he said. “Thank you for the food and water and Bonne Nuit - I speak a little French”. With a smile he left us, disappearing off into the dark as silently and peacefully as he had appeared.
And on we go too - one day at a time!
from all of us here at Pays de Fayence Solidaire
14 janvier 2024par Shara Quartermaine, Organisateur
We started 2024 with a bang! A last minute call up to help out with food on 1st January saw 5 of us trundling down to Ventimiglia to serve a hot meal at lunchtime on New Year’s Day!!! Our food was a success and we returned back to the Canton de Fayence empty handed, having served about 60 people. Yesterday we were back in Ventimiglia for our « normal » monthly food distribution. At the moment most of the refugees that we see seem to be Sudanese, North Africans and Afghans, many of whom have applied for asylum and are in limbo waiting for their paperwork to come through. Some of their faces are familiar now - a few know us quite well and seem genuinely pleased to see us as we come well equipped with plenty of food and other goodies (gloves, hats, scarves, socks and ponchos)! The fact that we also have a nurse is a bonus - being out in the cold means that there are coughs and colds and skin problems to deal with on a fairly regular basis. Two of the associations that operate in Ventimiglia have set up a rudimentary shower system - a cubicle placed on some pallets, and a small gas fuelled water heater - under the motorway bridge! It seems to be in huge demand - what a luxury it must be to be able to have a hot shower, when you spend your life on the streets with no access to running water! The volunteers have also taken it upon themselves to wash their clothes - these small things make a huge difference to the refugees, especially those of them that are waiting for their papers to come through and have no option but to live under the motor way while they wait (for up to two years!).
The whole team at Pays de Fayence Solidaire wishes you a happy and healthy 2024.
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18 décembre 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
A little addendum! As many of you already know all the donations that we receive are used 100% to buy things like gloves, sleeping bags, warm hats, new underwear and toiletries for the refugees at Ventimiglia. The members of Pays de Fayence Solidaire are all volunteers and do not receive a salary. Our aim is to provide food and clothing for the refugees that find themselves at the Franco-Italian border and to offer support to the other associations based in Ventimiglia.
17 décembre 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
Our last « maraude » of the year and a quiet one. There were about 70 refugees who came from Afghanistan, Eritrea, Sudan, West and North Africa. We placed rugs and cushions on the ground to provide « seating areas » and had plenty of food, candles, toiletries, gloves, socks and emergency blankets to hand out - all accepted gratefully and they flashed big smiles at us as they headed off with their hands full. Sometimes they ask quietly if they can have 2 pairs of socks or an extra tube of toothpaste - when we explain that we just have to see how many people will turn up and cannot give them any extras, they accept the news graciously and then try their luck later We now have a nurse who comes down to Ventimiglia with us and she has her work cut out for her - it is not always that easy for them to get access to any sort of medical assistance.
When we left to head back to Fayence, the car park was quiet, all the cushions and rugs had been rolled up and taken away to provide bedding for the night. This year we have been down to Ventimiglia 15 times and have also provided clothing for Caritas and a few other associations operating on the border. Together with the other volunteers and organisations, we have ensured that there has been at least one meal a day provided for the refugees in Ventimiglia. Our ability to do that is entirely due to your generosity and support. Thank you so much - very best wishes from everyone at Pays de Fayence Solidaire
19 novembre 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
It was our turn to prepare food for the refugees at Ventimiglia yesterday and we drove down in several vehicles, absolutely packed full of food, water, tea, coffee, toiletries, new socks, gloves and hats - and probably most importantly- blankets! We had been told by Friday’s group that the numbers had been stable at about 90-110 refugees for the last few days. This was great news as we had just over 100 blankets, duvets and sleeping bags that we could hand out It was already dark and quite cold when we arrived at the luxurious car park, opposite the cemetery, by the river! Small groups of people began to arrive shortly after. We decided that it was best to hand out the blankets early as many of them leave once they have received their food and little bag of toiletries etc. It was a little chaotic to begin with - there is always the fear (justifiable) that there won’t be enough to go round. So some queued for food and others queued for blankets and then, clutching their big bags, headed off to get into the food queue. Luckily we had enough - food wise and blanket wise - for everyone, and it was a delight to see so many smiling faces heading off into the night. Hopefully they will have had a better night last night - well fed and a “little” warmer than on previous nights!!
We have a small request - we would love to be able to hand out warm gloves when we go back down to Ventimiglia just before Christmas - we can buy them for about €2.00 a pair at the moment - so a donation of 20€ would buy 10 pairs of gloves and make them very happy indeed. Yesterday I had to hand out extra socks for them to put on their hands at night
Thank you from all of us at Pays de Fayence Solidaire.
22 octobre 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
At the end of September, 3 years ago the Roya valley, which is a natural border between France and Italy, was terribly damaged by Storm Alex, an early season cyclone. Luckily, in spite of the red weather warnings, the heavy rains that hit the French and Ligurian riviera on Thursday and Friday did not leave the same mark - the association that distributed food on Thursday night warned those present not to seek shelter under the viaduct along the river and to head away from potential flood zones. There was a call for warm clothing and footwear as many of them are still in summer gear and wearing sandals. Thanks to all your donations last month we bought over 100 survival ponchos which they were delighted to receive last night - they are easy to fold into a pocket and will keep the worst of the cold and the rain off over the next week or so. Footwear is a little harder to come by and will always be a problem but we do our best! We are on a mission now to try to gather as many blankets as possible for the cold winter months and will definitely buy some more ponchos as they seemed to be a great success last night As ever THANK YOU for your generosity - they are hugely appreciative of everything that we do for them in this increasingly hostile world.
24 septembre 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
Last night we drove down to Ventimiglia not quite knowing how many people would be waiting for us. All the headlines in the press have indicated that thousands would be making their way up through Italy and across the border. There were indeed many - about 300 - young, tired, and very patient young men waiting for us; sitting quietly along the wall, hoping that one of the associations would turn up to give them some food. Whilst we set up our tables and unloaded the vans, they watched on, some came over to help carry the heavy crates and jerry cans of water. Once we were all set up and ready to go, they filed up and came to get their food; lentils, chicken and rice with spices and herbs and the obligatory dollop of harissa on the top!! Then they moved on to the next table where they were given food parcels to top up their evening meal - they are all so thin! And then Veronique, Ariane and Anne gave them small bags with toiletries and new boxer shorts - they were so happy with their collection of bags. Many of them were in shorts and tshirts and discreetly asked if we had any blankets for them - but sadly we simply don’t have enough to hand out to everyone. We will do our best to get some together for our maraude in October - by then they will really need something warm to cover them at night. The political situation is terrible; France has strengthened its border patrols and requests for asylum are often rejected - so many come from Sudan and Eritrea - so many have been forced to flee Tunisia. We ask them their names and welcome them - they in turn thank us for bringing them food and taking the time to listen to them. A simple and very human exchange. Pope Francis pointed out that we share a common sea, Mare nostrum, the Mediterranean - on one shore people live in a world of wealth, consumerism and waste and on the opposite shore people live in poverty and uncertainty. Thank you for supporting us in all that we do - every donation we received goes directly towards purchasing food and toiletries for the refugees. Thank you on their behalf
30 juillet 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
This weekend Pays de Fayence Solidaire has managed to organise 2 « maraudes » to Ventimiglia as several of the groups were unable to provide food for the refugees. Last night we handed out food, tea, coffee, toiletries and new socks and underwear to about 170 people - predominantly from Sudan. We had a worrying moment as we prepared to leave because we still had 3 phones on charge and could not find their owners - but just as we made contingency plans for dropping them off with a local volunteer, the three young Sudanese guys reappeared to pick them up! They had wanted to leave them on charge for as long as possible!!!!!
A smaller group went down to Ventimiglia today to serve lunch and hand out water - apparently the water went in a flash as Ventimiglia has no water fountains accessible to the refugees so they are entirely reliant on the volunteers to provide them with drinking water. There have been wild fires all around Ventimiglia over the past week, including along the river where many of the refugees seek shelter from the heat and direct sun. If it’s not one thing it’s another! But on the whole they still seem to be amazingly resolute and hopeful that their lot will improve. We can only wish them Good Luck as they head off to find somewhere cool to rest. Thank you for supporting our work - it means so much to both us and them
2 juillet 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
Another “maraude” in Ventimiglia yesterday evening - we were helped by French scouts and a team of old and young! The atmosphere was calm; many came from Tigray, Sudan, South Sudan and Afghanistan and had spent miserable months in Libya - several asked for a doctor and we told them that on Monday morning they could go to Caritas for treatment. They have skin problems and scabies, infected wounds and old injuries - none of which are easy to treat when you have no ability to wash or to seep on a clean bed, let alone change your clothes! We patched them up, in a very temporary fashion - but they smiled broadly, were content to be cared for and whispered softly Thank you sister” as they wandered off to find a shady spot for supper. As always they were thrilled to receive shower gels, toothbrushes and toothpaste, new socks and underwear - and as always we are so grateful that we receive donations from you, thereby ensuring that we can continue to offer them these little luxuries thank you from all of us at Pays de Fayence Solidaire
4 juin 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
Yesterday evening we had the help of 15 young Italians from Torino who came down to Ventimiglia for 3 days to help various associations and try to understand the complexities of life for refugees on the border between Italy and France. It was so reassuring to meet such open minded and empathetic young people - they were incredibly helpful, interested and caring, taking the time to speak to many of the refugees. Last Monday the newly elected right wing mayor of Ventimiglia carried out a “cleaning”’operation along the banks of the Roya river where many of the refugees camp. The river banks are filthy and in desperate need of cleaning, but it would appear that this was more of a publicity stunt and a way of moving the refugees away - all their tents have gone but none of the waste has been cleared up so far. Quite a few of the refugees have applied for asylum in Italy but have to wait for approximately 2 years and are not entitled to work during that period, which in turn means that they cannot afford lodging - hence their tented homes. Nobody is quite sure how things are going to pan out in Ventimiglia with this new mayor, but it would appear that they are going to try to keep moving the refugees on; France has posted extra police brigades on their side of the border so I think the game of ping-pong will continue. We really felt that the refugees were very grateful for what we could give them - and were delighted to receive shower gels, toothbrushes, toothpaste and deodorant - these are just small things but I think in such circumstances, they mean the world to these young people.
11 mai 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
Following our latest trip down to Ventimiglia (on Saturday 6th May) we find that our funds are running low; a combination of factors are at play. Over the last two months we have noticed a significant drop in the amount of donations (foodstuffs/clothing/basic necessities) made to our association - quite probably due to inflation, reduced spending power and the holiday season kicking in! Meanwhile the French border police have increased their presence on the French/Italian border in anticipation of a "wave" of refugees fleeing Sudan and Tunisia (to date there is no evidence of this "wave" of arrivals); the French government maintains that Italy is misleading the public by claiming to stem the flow of arrivals from North Africa and so has beefed up the police presence on its own border to ensure that this tidal wave of refugees cannot enter France. This has resulted in an increased number of young refugees finding themselves stuck in Ventimiglia, reliant upon associations like ours to feed and clothe them. The Pays de Fayence team, upon arrival at Ventimiglia on Saturday evening, found an Italian television crew at the carpark, filming the refugees. This caused huge upset - Félix was told by a distressed refugee that they were terrified that their families would see them on television and would then be aware of the terrible conditions that they were living in. These young men and women have left their families and homes in the hope of a brighter future and I can assure you that the situation that they find themselves in, once they arrive in Ventimiglia, is anything but bright! The television crew agreed to stop filming and calm was restored. 200 meals were served and blankets, coats, underwear, toiletries and ponchos were handed out. Phones were charged and the hot tea and coffee went down a treat. We bought over 200 pairs of socks, boxer shorts, rain ponchos as well as all the food to feed the masses - everybody was fed that night and had a food parcel for the next day to tide them over. But this has meant that we are in need of donations - this sounds like a Red Nose Day Appeal - BUT.......€30 buys 12 pairs of boxer shorts or 45 pairs of socks or 25 tins of sardines - all of which would make the greatest difference to those who have nothing. As you know by now, and donations we receive will go DIRECTLY to feeding and clothing the refugees. Thank you on their behalf - from all the team at Pays de Fayence Solidaire
10 avril 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
On Easter Saturday we prepared a feast to take down to Ventimiglia in the evening - for many it is Ramadan and they are fasting during the day (even in these difficult circumstances), but we could give them a hot meal to enjoy for "iftar" and a food bag with lots of fresh fruit and supplies for the following morning. When we arrived in Ventimiglia a small group had already gathered and were asking for warm coats and blankets as the nights continue to be cold - especially if you are sleeping in the open by a river! Luckily we had come well prepared and, once everyone had been served some food and helped themselves to toiletries and new socks and underwear, we unloaded the coats and blankets that we had with us. This is when the African 'souk' kicks in and there is quite a lot of jostling and discussion that goes on - it is impossible to manage in a 'Western' manner - believe me we have tried so many variations on the same theme - but at the end of the day most of our coats and all of the blankets had gone and most people seemed to at least have something warm for the night!!!!! Once the initial rush of migrants had come to an end, a few women and their young children appeared for supper - the children were hungry but smiling amidst the chaos, and their mothers were protective and did not stand around to chat - they needed to feed themselves and their children and then find somewhere to sleep that night. As predicted we are starting to see sub-Saharan Africans arriving who had previously been living and working in Tunisia, but have been forced to leave in the last few weeks following the statement made by President Kais Saied in late February condemning illegal immigration. I spoke to a 21 year old from Liberia, whose 2 year work contract in Tunisia had come abruptly to an end and his only option was to leave - he has no idea where he is going to go and what he is going to do but he said that gangs of Tunisians were attacking sub-Saharan Africans on a daily basis and it was not safe to stay. As I write this 400 migrants are onboard a sinking vessel in the Search and Rescue area off the coast of Malta and the Maltese authorities have ordered passing merchant ships not to carry out a rescue operation. There are women and children aboard and many need medical assistance. Yet there is nothing unusual about this!
We will continue to do what we can to help the migrants that we meet at Ventimiglia and to also support the other associations that work in the area. It is just a drop in the ocean but at least we can make a tiny difference to their day. Thank you to everyone that helps Pays de Fayence Solidaire - it enables us to help those that need it most.
12 mars 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
The last two "maraudes" have been so different - as is often the case! February was freezing cold and the refugees arrived in small groups, looking tired and desperately in need of hot food and tea. They did not hang around to chat - it was too cold in the carpark by the river for small talk - and they took their hot food and food parcels and headed off to find somewhere to shelter for the night.
Yesterday evening it was an unseasonal 18 degrees in Ventimiglia and there was much more inclination to stay and chat. Another association were there when we arrived at the carpark and had a generator going to charge phones and were handing out hot tea and coffee. We set all of our tables up and unloaded the cars - pasta with chicken and a vegetable sauce, food parcels with milk, cheese, fruit, water and biscuits; toiletries, new underwear and socks, hand knitted scarves and beanies, gloves and blankets - all gratefully received by the stream of young refugees. Many were francophone from West Africa, Eritreans and Sudanese, and the odd Afghan or Pakistani. A young man from Pakistan showed me his paperwork - he needed to complete his application for asylum but in order to do that he needed a fiscal stamp and passport photos, for which he had to pay. Caritas in Ventimiglia generally help with asylum applications, but apparently they only take on a certain number per month, and unfortunately would not help this young man. He was so patient, terribly polite and obviously desperate. As luck (?) would have it, when we were cleaning up at the end of the distribution one of our members found a folded piece of paper with a 20€ note in it - awful for the person who had lost it, but a gift for this young man. He could hardly believe it when we explained that we had found it on the floor and would give it to him to pay for his passport photos and his fiscal stamp. The relief on his face was palpable.
We were also faced with a desperate young father from Mali, clutching his crying baby in his arms - he too was in tears. He said to me, " I have to find somewhere safe off the streets for my family tonight, please help us." Fortunately I had just phoned a lovely Italian couple who will give lodging to families for a few nights when they arrive in Ventimiglia - we had some extra food parcels to give them to help them out for the next day - when they arrived they scooped up mother, baby and husband and took them home with them. It was truly heartbreaking to see such distress in a young man; they normally control their emotions so well, one can only imagine that they had suffered some pretty bad experiences on their route up through Italy. We all breathed a sigh of relief as they climbed into the car, knowing that at least for 48 hours they would have the chance to rest and gather their strength for their ongoing journey.
So our work continues, we are extremely grateful to all of you for your support - the fact that we can buy new things for these refugees and watch their faces as they get to choose what they want - is thanks to you. Mille merci!!
15 janvier 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
15 janvier 2023par Shara Quartermaine, Organisateur
A quick update at the start of 2023 to say we are still going strong at Pays de Fayence Solidaire and will continue our monthly trips down to Ventimiglia to support the refugees and the other associations helping on the border. Nothing seems to be changing - there are rumours about a camp reopening but nobody can agree where it should be so, when in doubt, don’t change the status quo! Even the Italian police (present at the car park when we hand out food and clothing) said that a camp needs to be opened so that the minors and the sick can be taken care of. Last night we had to call an ambulance because one of the refugees had fallen and was quite badly injured - they were great and came quickly and took him to hospital - but once he is released, he will be sleeping in the streets again in unsanitary conditions - and with the nights getting colder. So many of the refugees were minors last night - but they are 17 years old - and the border police claim that they have falsified their paperwork and that they are actually adult (therefore they are under no obligation to take them in and care for them). One of the young boys we spoke to had had his phone stolen and had no way of contacting his family in the Côte d’Ivoire - he had their numbers stored in the phone but did not have any other record if their telephone numbers - something we are all guilty of these days. One just calls the contact but doesn’t actually learn the number! Awful situation for both him and his parents - we can only hope that he can get a message to his embassy and at least let them know he is alive. When we left the car park they were heading off to find somewhere to sleep - with new bed mats to lie on, clean clothes and food for the night. Just as we were leaving we remembered that we had Dynamo/solar torches that we could give them - they were over the moon!!!! And on that note, waved us goodbye, thanked us for all we had done and headed off into the dark! Fingers crossed for those resilient young boys - we can only hope that things will improve for them at some stage. I am going to track down more solar powered torches for the refugees - it saves them using their phones to see where they are going at night. We all wish you a healthy and happy 2023 and thank you for your support.
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19 décembre 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
As the year comes to an end and we head towards 2023 it seems unlikely that much will change for the refugees at Ventimiglia. They will probably still be sleeping in the dirt under the motorway - as they try to move on - fleeing persecution, war, conscription and increasingly, famine. We do the best we can in a short space of time - warm and nutritious food carefully and thoughtfully prepared by some of our volunteers, hot coffee or thé à la menthe, food bags for breakfast tomorrow morning and an array of toiletries to choose from. Warm socks and gloves, scarves and hats. A mountain of blankets to chose from as they head off into the damp world under the motorway alongside the river. We chat with some of them, treat them with humanity and respect - and they are equally respectful in return. But we get to jump into our cars and head home to our houses and families. Home for them is wherever they can find for that night - one day at a time - dreaming of a brighter future but living in the moment. Charging their phones is essential - a vital link with family - and a lifeline for most of them - Michel’s charging station is always surrounded by people as they queue to charge their phones. We wish them good luck as we pack up and get ready to leave - luckily a different association will be there tomorrow and the next day and the days after that - ensuring that at the very least they are given a hot meal on these cold winter nights. Thank you for supporting what Pays de Fayence Solidaire does - your donations to us go straight to them, whether it be to buy clothing, or sleeping bags, or backpacks - luxuries for them. So thank you very much and all the best for 2023. Pays de Fayence Solidaire
20 novembre 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
It was our turn to do the food distribution at Ventimiglia last night and we were lucky enough to have lots of blankets to hand out as winter seems to have suddenly arrived! Among the Sudanese, Eritreans, Afghans and Malians, there were some familiar faces;!others had just arrived and were so grateful for the blankets as they contemplated a night under the motorway flyover. Students from the local college had cooked a chicken and peanut curry for the refugees - a wonderful initiative that brings awareness of what is happening on the Franco-Italian border to the young people in the canton de Fayence and puts their catering skills to good use! Next month we will hopefully take lots of warm winter coats with us, gloves and hats as the cold nights set in. Thank you on their behalf for your donations - we really do use it to buy new socks and underwear, rain ponchos and sleeping bags - things that are “luxuries” for the refugees.
25 septembre 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
Luckily the torrential rain that was forecast for yesterday both in the canton de Fayence and Ventimiglia never quite materialised - which was a blessing for the refugees and to be honest for us too! When we got to Ventimiglia a group of young Afghans were playing a very animated game of cricket - with interesting wickets set up between barriers and a tennis ball instead of a cricket ball. They were all very hungry and we barely had time to unload the vans before they were queuing for food and asking how soon we would start dishing it out. I am not sure whether they had eaten at all since the night before as when it rains they tend to find shelter and are reluctant to move from there. We had masses of delicious tagine and coconut rice with spicy merguez and harissa to serve up - plus food bags and new underwear, socks and ponchos to hand out to them. They are delighted to receive their 'gifts' and their eyes light up when they can actually chose things - it's the small things that count! Last week we were lucky enough to receive a large donation of blankets from a local association - perfect timing really - we could give everyone a blanket last night and with the damp weather they will have really needed it. So as always thank you so much for your support and interest in what we do - it is very little but at least it is direct support and goes straight to the people who need it most. Elections this weekend in Italy do not bode well for those stuck at the border and we will be monitoring closely the impact that it may have on them - not that the situation can get much worse!!!!
25 septembre 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
28 août 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
This last week has been a busy one for Pays de Fayence Solidaire as we committed to distributing food twice in Ventimiglia - there were several associations who could not help this month. On Tuesday we cooked a big pasta salad with tuna, sweet corn, peppers and eggs - and a small team headed across the border in the evening heat to distribute food to about 120 refugees. Yesterday evening we left a torrential downpour (an absolute blessing!) in the Canton de FAYENCE and once again headed across the border to the rather sunnier Ventimiglia! 18 scouts were there to help us - they are spending 3 days in Ventimiglia to learn about the refugee crisis and the situation on the Franco/Italian border. We handed out food to about 90 refugees - they had huge helpings and were very well fed because we had catered for quite a few more. A young Afghan (who has been helping with the camps in Calais and Dunkerque) came to chat to us and told us that the refugees were always delighted to see Pays de Fayence Solidaire as the food was the BEST and we always took good care of them:-) our first aid kit certainly came in handy yesterday evening as many of them have minor injuries and infections due to their insalubrious living conditions and constant movement. Luckily there is a doctor on site at Caritas during the week and Médecins du Monde are present twice a week to treat them. Thank you for all of your support and help - on behalf of all of us at the Association and in memory of François.
6 août 2022 par Shara Quartermaine, Organisateur
Chers vous tous,
Notre ami et président François Piérard vient de nous quitter ce jeudi 4 août, après une longue maladie, qu’il a affronté avec tant de courage.
Nous tenons en ce jour à lui rendre hommage.
Tu es parti, ami François. On savait que tu allais nous quitter mais voilà l’évidence qui nous laisse seuls, et tristes et pauvres soudain.
On voudrait te dire simplement « Merci François. Au revoir, Bon Homme ».
Merci pour ton exemple, homme de parole, homme de confiance, homme droit, indigné par l’injustice, homme courageux,
engagé jusqu’au bout malgré la souffrance et la fatigue pour aider les plus démunis, les parias de la terre.
Nous avons appris de ta patience, de ton écoute, de ton exigence.
Tu nous as tant donné par ta présence au cœur de notre groupe.
Tu étais celui qui rassemble, celui qui apaise. Tu as montré le cap.
Nous n’oublierons jamais ton sourire, ta parole franche, ton regard curieux, ton appétit de toujours apprendre des autres, de la vie.
Amis François et Véronique, vous faisiez parmi nous un duo formidable.
Nous savons, Véronique, combien tu as été courageuse et droite au long de cette épreuve terrible.
Chacun de nous est avec toi en ces jours douloureux.
Bernard, Claude, Félix, Françoise, Michel, Pierre-Marie, Shara, Véronique M
4 juillet 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
4 juillet 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
Our maraude on Saturday 2nd July was under a hot sun and when we arrived in Ventimiglia, the first thing we did was to hand out water bottles to the refugees waiting for us. It was not until after we had served 130 meals that the sun went down behind the centro storico of Ventimiglia and the temperature dropped by a few degrees. Which meant that a ragged bunch of Eritreans and Sudanese started to play football - mostly barefoot or in socks, with the odd one or two lucky enough to be sporting a pair of battered trainers! But the lack of footwear did nothing to diminish their enthusiasm for the game! Just before we left we handed out more water and new socks to the players and their supporters!Many of them were waiting for their phones to charge and needed as much charge as possible on their phones so that t he could then call home and reassure their families that they were ok. Many of them were familiar to us as we saw them a month ago when we last went down with food and clothing. It seems as if it is becoming increasingly difficult, dangerous and expensive to crois from one country to another (certainly for these young men). We talked to a lovely young man from Chad who left his home in 2008 to travel across Africa and around the Mediterranean, documenting his travels and the encounters that he has had en route. He was absolutely thrilled because Felix gave him one of his books - a treasure he said he would carry with him at all times. No two maraude are the same - but we always leave wishing we could do more and trying to content ourselves with the fact that at least we have done something!!! 129 young men and a solitary Eritrean woman were fed and given clean clothing and toiletries to at least make them feel a bit cleaner for 24 hours. Our next trip down to Ventimiglia is at the end of July and we are hoping that the numbers won’t increase dramatically!!
5 juin 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
5 juin 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
9 of us travelled down to Ventimiglia yesterday afternoon. During the day a busy team of people had prepared food for an estimated 120/140 refugees and another team had sorted out clothing donations and prepared food bags to hand out. Some of the Ukrainian refugees came to give us a hand in Fayence in the morning - many hands make light work! When we arrived at Ventimiglia there was a long line of patient young refugees waiting for us - many had not eaten for 48 hours and they were desperate for food and water. We explained that we needed 15 minutes to set up the tables and get the food supplies unloaded and we would then start serving. They accepted that and waited patiently - no easy task when you are tired, footsore and hungry! Most seemed to be from Eritrea and Sudan - very thin and worn out, in broken sandals, often mismatching, or trainers held together with string. We had some trainers and flip flops to give them - it is unbelievably difficult to hand them out as at least 100 refugees wanted the 25 pairs of shoes that we had! We tried to give them to the most needy, but there are never enough and it is terrible having to send them away empty handed in broken sandals or flip flops. I have promised to go down next week with more shoes - some of our lovely members are keeping an eye out at the ‘vide grenier’ for shoes and we will see if we can get a good stock of shoes in to deliver to Ventimiglia next week! At least we managed to feed everyone and they had towels, t-shirts, socks and underwear to take away with them. The money we receive on GoFundMe allows us to buy socks, underwear, small backpacks, waterproof ponchos, bed rolls and, when we find them, discounted trainers and shoes. from all of us at Pays de Fayence Solidaire
8 mai 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
8 mai 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
On Saturday evening 10 of us drove down to Ventimiglia with as many blankets and sleeping bags as we could fit in the cars, as well as hot food, food parcels, torches, ponchos, jackets and toiletries. We were met by a group of about 60 refugees from Eritrea, Sudan, Afghanistan, Mali, Morocco and Albania. Some had just arrived, others have been in Ventimiglia for a short while and the odd one or two are now regular attendees! Some are still full of hope regardless of the difficulties that they have encountered en route; others are weary and traumatized and seem to be on auto-pilot. As ever, they are on the whole, grateful for what we can offer them, and many just hang around to chat, asking if they can help, or helping the newcomers find what they want. Between us we all manage to make ourselves understood one way or another! And at the end of the distribution we leave them there in the car park, working out where they will sleep for the night. Thank you for continuing to support us - we are dividing our time between helping the Ukrainians in the Canton de Fayence, and making sure that we continue to provide essential food, clothing and first aid to the refugees stuck at Ventimiglia. We could not do it without your support and that of our many volunteers. merci merci
13 mars 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
This Saturday, 12th March, our 'maraude' was slightly different - well actually so much is different this month as we deal with the war in Ukraine and the potential arrival of Ukrainian refugees in the south of France. But our priority this Saturday was the collection of food and warm clothing and bedding for the 'other' refugees, many of whom are also fleeing war, genocide, dictatorships and famine. The head of the college in Montauroux wanted his students to get involved and learn about the situation on the franco/italian border. A group of the young secondary school students prepared the meal for us to serve to 100 people in Ventimiglia. It was a great way for us to explain what we do down in Ventimiglia and talk about the refugees that we encounter whilst down there. The meal that they prepared - a spicy chili con carne - went down a treat! We are really grateful to the college of Montauroux for taking this initiative - and the refugees very much appreciated the food that was prepared for them. Once we got down to Ventimiglia we were joined by 18 Italian scouts from Lombardia who helped with the distribution of hot food, clothing (new socks, gloves, underwear, hats and scarves, dynamo powered torches and a selection of coats, duvets and sleeping bags!), first aid and good company - as there were so many of us, we were actually able to take the time to chat to many of the refugees present. They came from all over the world; Afghans, Bangladeshis, Pakistan, Chad, Mauritania, Mali, Somalia, Eritrea, Ethiopia - we communicated as best we can with a bit of English/French/Italian - the odd word in Arabic, and relied on those that spoke good English or French to help translate to those who only spoke Farsi, Pashto or Arabic. Félix, who was there to greet the refugees as they lined up for food, handed out flyers translated into various languages explaining the mortal danger of trying to cross the border by climbing onto the roof of the train - sadly several young refugees have died by being electrocuted as they have made yet another desperate attempt to cross the franco/italian border. It was a 'peaceful' maraude - everyone was well fed and most of them left with a warm blanket or sleeping bag to keep the chill out for the night. Thank you all so much for your continued support! Pays de Fayence Solidaire is working with the local mayors, associations and individuals to coordinate aid, lodging, psychological help and support for Ukrainian refugees that have started to arrive in the canton de Fayence. Parallel to this we will still be collecting food and clothing for the refugees who, through no fault of their own, do not have free passage or access to the same services. Our work is going to be cut out for us over the months to come! THANK YOU on behalf of Pays de Fayence Solidaire and all those that we can help with your help.
16 janvier 2022par Shara Quartermaine, Organisateur
A few photos taken last night during the Pays de FAYENCE Solidaire food distribution at Ventimiglia - everything was gone in a flash! Hot food was served to about 100 refugees + tea and coffee and food bags to take away for breakfast this morning. We also had plenty of coats, blankets and sleeping bags to hand out - which disappeared in minutes - as did the scarves, hats, gloves and warm socks that we had bought for them. A young Ethiopian took the time to come over and thank us, not only for the hot food and warm clothing, but simply for treating him with kindness and humanity - things that we take for granted but sadly the refugees rarely witness. Andrew was responsible for charging up as many phones as he could during the 2 hours that we were there - their phones are their lifelines and the only way that they can reassure their families that they are still alive. It makes the world of difference to them if our associations can offer them charging facilities in the evenings! Thank you so much for supporting us and following what we do at Ventimiglia. Best wishes for 2022 from all of us at Pays de Fayence Solidaire
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19 décembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Lors de la maraude hier soir à Vintimille, j'ai rencontré un jeune Ivoirien de 17 ans, assez timide qui s’appelait Junior. Il m’avait demandé des vêtements chauds donc je lui ai donné une veste, un bonnet, une écharpe et un sac de couchage. Il était très reconnaissant et m'a remercié pour les vêtements et la nourriture que nous lui avons donné. Nous avons commencé à discuter du foot, un sport qu’il avait beaucoup joué quand il était jeune en Côte d’Ivoire. Après lui avoir demandé vers quel pays il voulait aller, il m’a répondu qu’il souhaitait rejoindre sa sœur à Lyon ou ses amis qui se trouvaient à Grenoble. Ils étaient partis plus jeunes que lui puisqu’ils n’avaient que 14-15 ans à leur départ. Son ami, qu’il avait rencontré un jour auparavant insistait pour qu’ils partent dormir mais junior insistait qu’il voulait juste discuter avec quelqu’un qui parlait le français. D’ailleurs il ne voulait pas rester en Italie à cause de la barrière linguistique. Il m’avait brièvement parlé d’un centre dans lequel il était resté mais il m’avait dit qu’il était parti parce que c’était le seul garçon noir et qu’il se sentait exclu du reste des personnes qui résidaient dans le centre. Je ne lui ai pas posé de questions sur les raisons qui l’avaient poussées à partir de son pays parce qu’il m’avait déjà dit que c’était compliqué et je préférais parler de choses plus positives. Il m’avait aussi parlé de son envie d’aller à l’école (puisqu’il n’y était pas allé depuis l’âge de sept ans) chose à laquelle je ne savais pas quoi lui répondre. Au moment de notre retour, il m'a remercié encore une fois et je lui ai souhaité bonne chance dans son but d’atteindre la France.
Oli (17 ans)
19 décembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
19 décembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
First and foremost A VERY BIG THANK YOU to all of you for supporting Pays de FAYENCE Solidaire throughout this year - we have managed to buy hundreds of socks, waterproof jackets, warm winter gloves and sleeping bags with the funds that have come in through GoFundMe! Thank you thank you. Last night we went to Ventimiglia for the last time this year and took lovely new sleeping bags, warm gloves, masses of coats and blankets and the refugees were so grateful. Many young Afghans were there - they had only just arrived in Ventimiglia and had spent 2 years on the road. They explained that they had tried to fly to Malta initially but their paperwork was not approved and they had had to resort to travelling cross country. I asked about their families and they said that they had escaped into Pakistan a few months ago and were in camps there. One of the young men desperately wanted a SIM card as he could not contact his family - but as he had no ID with him, he was unable to get a SIM card. The boat he had been in crossing to Greece had sunk - luckily he was rescued but all his belongings had gone. In spite of all the trials and tribulations that he and his friends had lived through, they were so smiley, chatty and grateful - we wished them well and a safe onward journey and guiltily drive off in our warm cars! Wishing you all a Merry Christmas and all the very best for 2022. Pays de FAYENCE solidaire
2 décembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
I recently went down to Ventimiglia to give winter clothing to Caritas, who do an amazing job helping the refugees on the border. It was a pretty wet and cold day and so many of the young men (teenagers on the whole) shivered in the cold as they waited in line for a food bag. To make matters worse several of them were in sandals or flip flops as their own shoes had long since disintegrated or been lost en route. Pays de Fayence Solidaire will be in Ventimiglia on 18th December to hand out hot food and any warm clothes, shoes and sleeping bags that we have. Christmas is an expensive time of year but if you happen to have a "spare" €20 that you are happy to share please think of these young people - they will be spending Christmas in the cold under the motorway viaduct - hoping for a brighter future. Many many thanks!
21 novembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Over the last month we have been collecting duvets, blankets and sleeping bags to hand out at Ventimiglia as we have had several messages from other associations saying that there is a desperate need for warm bedding as the winter draws in. People have been incredibly generous and our van was FULL to the brim - we were able to give each of the 80 odd refugees a blanket, warm gloves and hand-knitted hats - they honestly couldn’t believe their luck! We only go to Ventimiglia once a month because we are about an hour and a half away from the border - but this means that we have time to collect all sorts of things to take down with us. There were lots of Sudanese, Eritreans, Malians and Afghans yesterday evening - many weary from a long journey - but always grateful for the small amount that we can do for them. Sometimes they can speak English or French, at other times it is just a smile and nod - at least we know they have had a good, nutritious meal and will be a little warmer at night. Many many thanks for supporting our small association!
24 octobre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Hard at work preparing a huge couscous feast for the refugees at Ventimiglia!
24 octobre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Yesterday the volunteers drove down to Ventimiglia with a very special meal onboard! Two of our members organisés for a huge lamb couscous to be made with spices and home made couscous brought over from their family homes this summer. The whole day was spent preparing this feast and it went down a treat last night! Nourishing, warm and spicy it filled the refugees with food and joy I think. Luckily we had more than enough so they could come back for seconds!! We handed out clean, new underwear and rain ponchos, hand knitted scarves and hats and some sleeping bags and back packs. The days are still lovely and warm but the nights are cold and they were only too happy to have a scarf and hat to keep the cold off. Many more Afghans were at Ventimiglia yesterday - Oli spoke to a young boy who was 16, travelling with his cousin and had been on the road for an eternity. He has no idea where his parents are, or where he will end up, but he simply said that he could not stay in Afghanistan. There were 4 very young women from Eritrea, sticking together tightly, in this very male world. I hope that they do not fall prey to the traffickers - if they can stay together they have a better chance of staying safe. We continue to buy sleeping bags, small backpacks, rain gear and socks and underwear with the donations that you so generously make to our association
26 septembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Une équipe d’entre nous sommes descendus à Vintimille hier soir pour faire la distribution mensuelle de nourriture. Nous avions eu notre collecte habituelle de nourriture et de vêtements le matin à Fayence. Nous avons servi des repas chauds (garnis de beaucoup de harissa!) pour les 70 migrants qui nous attendaient dans le parking. Des sacs de nourriture ainsi que des nouveaux ponchos imperméables, de nouveaux sous vêtements et des produits d’hygiène étaient également distribués à tout le monde, grâce à GoFundMe. Même si l’atmosphère était calme, un grand nombre d’entre eux semblaient épuisés. Leur camp temporaire sous l’autoroute a été enlevé par la police et le nouveau maire et ce dernier est sur le point de se faire réélire. Une fois de plus, ils doivent essayer de trouver un endroit sec pour dormir cet automne, et faire face aux refoulements quotidiens par la police. Certains habitants de Vintimille en ont assez de ces réfugiés qui dorment partout et les tensions montent. En l’absence d’un camp ils ne peuvent ni avancer ni reculer et on sent leur désespoir. Tout ce que nous pouvons faire c’est leur offrir de la nourriture et des vêtements ainsi qu’un peu de notre temps pour écouter ceux qui veulent nous parler. Merci à tous ceux qui continue de soutenir cette association!
26 septembre 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
A motley crew of us hailing from various different countries drove down to Ventimiglia yesterday evening to do the monthly food distribution. We had had our usual food and clothing collection that morning in Fayence and had more than enough for the 70 refugees waiting for us in the car park. We served up a hot meal (with lashings of harissa for many of them!) and food bags plus new rainproof ponchos, new underwear and toiletries (thanks to GoFundMe) to everyone there. We all felt that although the atmosphere was calm and peaceful, so many of them seemed worn out and fatigued - their ´temporary’ camp under the motorway had been removed by the police and an unaccommodating mayor who is up for re-election soon. Once again they must try to find somewhere dry to spend the night as autumn begins to close in - with daily pushbacks from France a recurrent theme. Some of the citizens of Ventimiglia have had enough of these refugees sleeping wherever they can - tensions are rising. In the absence of a camp they are caught between a rock and a hard place as they try to cross the border to find a safe haven. All we can do is offer them food and clothing and listen to those of them that want to talk. Thank you to all of you for continuing to support our very modest association!
29 août 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
This week the numbers have varied between 90 and 220 people at Ventimiglia and it was a little tricky to work out how much food to prepare for our 'maraude' on Saturday evening - but we decided to err on the side of caution (or in this case surplus!) and prepared hot food for about 220/230 people. Lucky we did as there was a large gathering of refugees at Ventimiglia - many from Afghanistan (although not recent arrivals), Pakistan, Bangladesh, Iran, Sudan and Eritrea, and a few Tunisians. Most of them are young - some have fled persecution, some have been tortured en route - one poor man hid his head in his hands for much of the evening as if trying to hide from someone, only taking his hands away from his face when we put food in his hands. I was delighted to come across a young Sudanese man who had spent 2 years in Malta trying to sort out his paperwork, but had repeatedly been refused asylum and had left for Italy in desperation. (When i handed him his bowl of food he said "Grazzi hanna' to me, which means Thank you very much in Maltese)We talked Malta and he was full of praise for the Maltese people that he had met and had helped him in his attempts to legalise his situation. He was happy to just be able to chat - mostly about football!
We managed to feed everyone apart from 2 refugees who turned up just as we were leaving - hopefully they will have received a meal at lunch time today. This week I will deliver clothing and bedding to Ventimiglia to be distributed by Caritas, a Catholic association providing food 6 days a week to the refugees who come to their doors. The nights are already starting to get cooler and soon we will need to hand out jumpers and jackets to give the refugees an element of warmth at night. We have no idea how and when the presumed wave of Afghan refugees will arrive, but we must hope that the border police don't give them too much of a hard time.
Thank you for taking the time to read this and for following what we do - it is a very small gesture, but we hope that by providing some good food, toiletries and clothes, and taking the time to talk and listen to these young people, we can give them a little comfort and time to relax from the constant stress and threats that they face on a day to day basis,
7 juillet 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Un mot petit mot pour féliciter Francesca Quartermaine, qui est à l’origine de ce GoFundme avec la complicité de Shara, sa maman.
Ce samedi 3 juillet 2021, à l’Institut FENELON de Grasse, le prix de l’ENGAGEMENT SOLIDAIRE lui a été remis !
Elle est depuis longtemps engagée à nos côtés lors des maraudes à Vintimille, une fois par mois.
Que sa jeunesse et son engagement soient porteurs pour bien d’autres jeunes ! MERCI encore Francesca !!
Toute l’équipe de Pays de Fayence Solidaire te félicite chaleureusement !
Françoise Boogaerts, Trésorière
A quick word to congratulate Francesca Quartermaine, who was behind the creation of this GoFundMe page, with her mother's support.
On Saturday 3rd July 2021, at the Institut FENELON in Grasse, she was awarded the prize for 'l'ENGAGEMENT SOLIDAIRE'.
For several years now Francesca has accompanied us on our monthly 'maraudes' to Ventimiglia.
Hopefully she will encourage other young people to become involved in humanitarian aid! THANK YOU Francesca!!
The entire team at PAYS DE FAYENCE SOLIDAIRE congratulates her!
Françoise Boogaerts, Treasurer
7 juillet 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Voici le témoignage d'un des maraudeurs:-
MILLE MERCI AU NOM DES MIGRANTS !
Parmi les migrants, il y avait beaucoup d’Érythréens et de Soudanais, jeunes, quelques femmes parmi eux, et deux enfants en bas âge avec leurs parents.
Voici le témoignage d'un des maraudeurs (Bernard) :
Arrivés vers 18h30, la mise en place s'opère rapidement et la distribution peut ainsi commencer.
Lorsque celle-ci concerne des objets en quantité limitée, la concurrence entre les migrants s'opère immédiatement. Ce sera le premier, ou le plus fort, qui l'emportera. Ainsi, pour la distribution de quelques coussins et matelas. Ainsi, aussi, lorsque quatre mains s'emparent de la même bouteille d'eau d'1 litre mise sur la table de libre service...
Fin de la distribution vers 19 h 45 ... il ne reste plus rien ! Les 120 repas sont partis rapidement, et nous sommes confrontés à un nombre de migrants plus important que prévu. Grâce au "vrac", une cinquantaine de paniers supplémentaires peuvent être distribués. Parmi les derniers arrivants, trois adultes syriens, épuisés et affamés, qui nous disent ne pas avoir mangé depuis trois jours. Ils se contenteront des dernières portions de fromage qu'ils acceptent avec gratitude.
Il reste alors un peu de temps pour tenter de communiquer avec certains d'entre eux. Alors qu'un jeune soudanais de 20 ans nous demande si nous pouvons lui remplacer ses sandales usées, M. se rapproche de nous et se fait interprète pour lui expliquer où se situe l'antenne de Caritas. Quelle portée que cette belle langue arabe, qui permet à ces deux jeunes de se comprendre et de communiquer, alors qu'ils proviennent de pays distants de milliers de kilomètres.
Le mirage de la chance .. : M. est arrivé voici deux jours à Vintimille, par train, en provenance de l'Autriche. Agé de 27 ans, il a quitté son Maroc natal depuis deux ans, en espérant pouvoir rejoindre la France, où son papa a vécu quelques années, avant d'y décéder à Toulouse il y a quatre ans. Titulaire du bac, il travaillait dans une grande entreprise. Ce n'est donc pas la misère qui l'a poussé à partir sur les routes, mais un sentiment irrésistible de rejoindre la France. Très déçu et éprouvé par ce qu'il a dû surmonter pour arriver ici, il évoque ce rêve qui s'est révélé être un mirage. Mais il « n'abandonnera pas, jamais », dit-il. « Et avec un peu de chance, j'y arriverai peut-être » affirme-t-il avec détermination et un franc sourire. M. a décidé de rester se reposer deux jours à Vintimille avant de reprendre sa route.
La France s'honorerait de l'accueillir, plutôt que de le refouler !
7 juillet 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
On Saturday 3rd July we were down in Ventimiglia for our monthly food distribution - we had been told to expect up to 90 refugees for an evening meal, but in actual fact it was more like 150-200!!! It is very difficult to tell as sometimes the authorities move them on from one place to another and there will suddenly be an influx at Ventimiglia. Amongst them were some women and little children:-( Luckily we have such incredibly generous and loyal members of the Association, we were able to feed everyone - we always take a surplus of tins of tuna, long-life milk, fruit, small bottles of water, hard-boiled eggs and biscuits - they all went to very grateful and hungry refugees. At the end of the food distribution 3 very tired and hungry Syrians arrived, saying that they had not eaten for 3 days and happily took all the last bits and pieces that we had to offer them. This week we will take all the clothing that we have, plus blankets, backpacks and medical supplies to Caritas, so that they have a supply to hand out on a daily basis. Once again THANK YOU for your continued support and help - please do share our GoFundMe page with anyone that you think might be interested - it is surprising how often we come across people who would love to help and get involved but have no idea how to start.
13 juin 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
A team of 9 of us headed down to Ventimiglia last night to hand out food and supplies to about 120 refugees - many from Eritrea unsurprisingly! So many of them are so young - in ill-fitting shoes, or none at all - luckily we had a few pairs of shoes in the car and could discreetly hand them out to those that really needed them. We are going to take all the sleeping bags and backpacks that we bought through GoFundMe to Caritas, an organisation in Ventimiglia, that feeds the refugees every lunch time and provides them with some basic medical assistance if they need it. Their stocks of clothing and sleeping material have been seriously depleted and so we have decided to give them everything that we have as they are meeting the refugees on a daily basis. Once again many many thanks for your generous donations - they are always thrilled to receive new sleeping bags, backpacks and clothing - and although it is not much to us, it makes a big difference to them!
11 mai 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Un petit compte rendu de notre maraude du samedi 8 mai à Vintimille - une équipe de 8 marauders/euses est arrivée vers 19h au parking habituel. Beaucoup des jeunes réfugiés étaient déjà sur place et nous avons tout de suite installé les tables, la nourriture, les boissons, et les vêtements. Grâce à vos dons on pouvait acheter 75 ponchos imperméables pour donner aux réfugiés - et ils l'ont accepté avec plaisir parce que la pluie était annoncé de nouveau cette semaine. J'ai été 'aux vêtements' avec une copine quand nous avons vu un jeune homme, mince et un peu timide, qui a cherché des jeans de petite taille. Il voulait savoir s'il pouvait laver ses vêtements avec un gel douche. Nous l'avons demandé son age et d'où il venait - réponse "17 ans. Je suis tchadien." Il nous a expliqué qu'il a quitté sons pays seul, traversant la Libye, après le bateau vers l'Italie et finalement Vintimille où il se trouvait bloqué. Il a admis qu'il a essayé de franchir la frontière franco/italien sans succès et qu'il avait très peur de perdre ses papiers aux mains de la police à la frontière. Il a voulu absolument passer en France parce qu'il est francophone et il voudrait continuer ses etudes ici en France s'il arrive à déposer sa demande de l'asile avant d'être refoulée. Ce gamin, poli, discret et trop jeune, a quitté son pays et sa famille, pour chercher une vie moins dangereuse et instable - mais la route pour y arriver n'est pas de tout simple. Il a la même âge de mes enfants mais il a déjà vécu, et vu, des choses qu'ils ne vont jamais connaître ni vivre - ma fille a décidé de passer un an au Senegal où elle sera enseignante dans une école primaire, et elle se logera avec une famille d'accueil qui l'aidera à s'intégrer dans la communauté. Ce jeune homme n'a rien de ça et il compte sur l'aide et la generosité des associations pour se nourrir et se vêtir - à Vintimille il sera obligé de trouver un pont où un bâtiment vide pour rester un peu abriter la nuit. Je lui ai souhaité bonne chance et j'espère vraiment qu'il va atteindre son but. Désolée - temoignage un peu longue! Merci à vous tous pour vos dons et votre soutien.
9 mai 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
SQ
Shara Quartermaine·14hr
I am reposting the update I wrote last night as it seems as if it didn't upload properly. Voilà Voilà!
We are just back from our ‘maraude’ in Ventimiglia and very much appreciated the fact that it was warm and sunny this time round. Thanks to your donations we bought 75 rain ponchos for the refugees and given that rain is forecast for the beginning of next week, we found good homes for all of them! As I handed out clothing and blankets to a bustling crowd of young men from Yemen, Mali, Côte d’Ivoire, Senegal, Chad, Pakistan, Nepal and Afghanistan I noticed a young boy in his teens who was desperately trying to find a small pair of jeans that would fit him - most of the trousers we had were for someone rather more substantial! As the crowd thinned he quietly came over and asked in French if we had any smaller clothes - he explained he was from Chad and when I asked his age he told me he was 17, a little older than my son. He told me that he had travelled through Libya and then taken the dreaded boat journey to get to Italy. Alive to tell the tale, he said he just wanted to get to France so that he could claim asylum and start studying again, but his attempt to cross the border had been unsuccessful and he had heard too many stories of border police taking documentation away from unaccompanied minors, to try to cross the border ‘legally’. It was heartbreaking - my daughter is about to leave home and has chosen to go to West Africa to teach English for a year. She will come and go effortlessly (well perhaps not in COVID times!) and live with a host family, who will care for her, whilst she is there. This quiet, polite young boy was alone, navigating his way across countries and borders, dealing with the obscurities of local ‘refugee’ politics, with no security whatsoever, in order to try to create a brighter future for himself. It was with a heavy heart that we drove back across the border this evening - we had provided warm food, some clothing and bedding for these young people, and they are always unbelievably grateful and appreciative, but realistically we can do little else for them. HOWEVER we would really love to be able to buy summer sleeping bags for as many young refugees as possible as they are easy to transport and 10€ will buy a lightweight one -they are in constant demand and we never seem to have enough!! THANK YOU from all the team at Pays de Fayence Solidaire on behalf of the young refugees at Ventimiglia.
8 mai 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
8 mai 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
We are just back from our ‘maraude’ in Ventimiglia and very much appreciated the fact that it was warm and sunny this time round. Thanks to your donations we bought 75 rain ponchos for the refugees and given that rain is forecast for the beginning of next week, we found good homes for all of them! As I handed out clothing and blankets to a bustling crowd of young men from Yemen, Mali, Côte d’Ivoire, Senegal, Chad, Pakistan, Nepal and Afghanistan I noticed a young boy in his teens who was desperately trying to find a small pair of jeans that would fit him - most of the trousers we had were for someone rather more substantial! As the crowd thinned he quietly came over and asked in French if we had any smaller clothes - he explained he was from Chad and when I asked his age he told me he was 17, a little older than my son. He told me that he had travelled through Libya and then taken the dreaded boat journey to get to Italy. Alive to tell the tale, he said he just wanted to get to France so that he could claim asylum and start studying again, but his attempt to cross the border had been unsuccessful and he had heard too many stories of border police taking documentation away from unaccompanied minors, to try to cross the border ‘legally’. It was heartbreaking - my daughter is about to leave home and has chosen to go to West Africa to teach English for a year. She will come and go effortlessly (well perhaps not in COVID times!) and live with a host family, who will care for her, whilst she is there. This quiet, polite young boy was alone, navigating his way across countries and borders, dealing with the obscurities of local ‘refugee’ politics, with no security whatsoever, in order to try to create a brighter future for himself. It was with a heavy heart that we drove back across the border this evening - we had provided warm food, some clothing and bedding for these young people, and they are always unbelievably grateful and appreciative, but realistically we can do little else for them.
11 avril 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
In spite of torrential rain in Ventimiglia we managed to serve hot food to about 60 people last night - tucked under our huge umbrellas! The coats, shoes, waterproofs and sleeping bags were gone in a flash and hopefully will have kept some of the young refugees warm last night. There is still no update with regard to the establishment of a new Red Cross Camp in the area, so the refugees are entirely reliant on the volunteers and various associations to provide food, clothing and basic medical care for them. As ever they express gratitude and appreciation when we have a chance to talk to them. Thank you to all of you for your donations which make it possible for us to buy new supplies for the refugees.
16 mars 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Inspite of all the border restrictions, curfews, local lockdowns and general Covid chaos we managed to get 3 vehicles and a team of 7 down to Ventimiglia on Saturday evening to take our turn providing hot food and food packages to the refugees on the border. All the clothes and bedding and blankets that we took down were gone in a flash and we think that we served about 120 hot meals! The refugees were from Afghanistan, Pakistan, Iran and Sudan predominantly - and as ever very appreciative of the little that we can do for them. There were 3 families with young children who were in the queue for food as well. It is heartbreaking to see such young children (5 or 6 years old) out on the streets with their parents, who are desperately trying to find some safe haven for them. Local associations do their best to shelter them for the night but it is always on a first come first served basis. Italy has now enforced local lockdown as the dreaded Third Wave sees numbers soaring again - we can only hope that the authorities will continue to let the assortment of local volunteer groups travel to Ventimiglia to distribute food and clothing to the refugees - there is nobody else to do it!
13 février 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Et voici un petit mot de la part de Françoise!Après super collecte nourriture et vêtements ce matin, nous voilà bien rentrés de Menton, presque pu tout transférer dans 2 micros voitures italiennes et une petite camionette ...il y avait quand même la camionnette de Félix remplie à ras bord et la voiture de Shara idem.... et sous une fine pluie, pas annoncée là-bas pour ce soir...donc les baches ont été reçus avec bonheur !! Ils n ont sinon rien pour se protéger de la pluie ! On leur a laissé les 6 baches ...qui seront bien employées pendant leurs maraudes...et distribuées en partis aux réfugiés ! Sinon tout ok Merci à tous !!
13 février 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
As you can see for the pictures we drove a very full van and a very full car down to Menton to hand over food parcels, hot food and plenty of blankets, sleeping bags, coats, hats and scarves to the Menton/San Remo team who loaded it all into their cars and drive it down to Ventimiglia to hand it out to about 70 grateful refugees on a cold and wet evening. We are really grateful to them for helping us out as there have been some tricky moments at the border now that France has tightened controls at the ´frontière’ and we may well have had a problem getting back into France as Fayence is more than 30kms from the border! Good team work!
9 février 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
We are supposed to be going down to Ventimiglia to hand out hot food and clothing this Saturday but due to Covid restrictions at the Franco-Italian border we are going to be unable to go in person. Luckily the team from Menton/San Remo are going to help us out and will do the food distribution in the evening. We will drive everything down to Menton on Saturday afternoon and hand it over to them so that the refugees still get a warm meal and some clothes in the evening! On another note, we have had news from Calais this week where the conditions are pretty appalling due to the snow and cold weather - but apparently many of the refugees currently in Calais have come through Ventimiglia at some stage and when asked if they came through Ventimiglia, they all smile and say that they are wearing warm clothes because of the associations taking care of them in Ventimiglia - good to know!
17 janvier 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Hier nous sommes partis pour Vintimille, en espérant qu'il n'y ai pas trop de problèmes avec le couvre-feu ( tout s'est bien passé). Nous avons distribués de la nourriture chaude, du thé, du café, des sacs de nourriture, beaucoup de sacs de couchages, des couvertures, des chaussures, des habits, des bâches protectrices a des migrants très reconnaissants, dont beaucoup n'avaient pas mangés le jour précédent et ne mangeraient pas jusqu'au Lundi. Cette fois la grande majorité venait de l'Afghanistan, du Bangladesh et du Pakistan et ils ont parlés de leur long trajet pour arriver ici en mélangeant le Francais, l'Anglais, l'Italien et beaucoup de langage des signes. On arrive a communiquer d'une manière ou d'une autre avec ceux qui veulent parler. Leur gratitude est visible et ce sont les petites choses qui sont les plus importantes- la nourriture, les habits et les sourires. Beaucoup sont souriants et communiquent avec nous tandis que certains sont visiblement affligés par leur experiences et d'autres sont épuisés par la vie sur la rue. La police les fonts avancer et leur disent qu'il ne peuvent pas être sur la rue après le couvre feu et pourtant ils n'ont pas de camps ou de centre de croix rouge pour se réfugier. Ils voulaient savoir comme nous quand cette épidémie se terminerait. Impossible de les rassurer sur cela. Nous y seront de nouveau dans un moment du moment que les frontières restent ouvertes. Un grand merci pour vos dons qui ont permis d'acheter des sacs de couchages, des manteaux et d'autres nécessités pour les réfugiés dans cet hiver froid. Comme vous pouvez le voir dans la photo la camionnette est retourné vers Fayence avec des caisses et des sacs vides alors que nous y sommes allés avec des voitures remplies!
17 janvier 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Yesterday we headed down to Ventimiglia, hoping that the curfew would not create too many problems for us on the way back (it didn't!). We handed out hot food, tea, coffee, food bags, endless sleeping bags, blankets, shoes, warm clothes and protective tarpaulins to extremely grateful refugees, many of whom had not eaten since the previous day and would not be eating again until Monday. This time many of them were from Afghanistan, Bangladesh and Pakistan and talked about their lengthy journey getting here - in a mixture of French, English, Italian and plenty of sign language! We somehow manage to communicate with those of them that want to talk - once they have warmed up with a hot meal and some tea! Their gratitude is visible - the simple things mean so much - warm food and clothing and friendly faces. Many are smiling and communicative, a few obviously very distressed by their experiences and some just weary of this life living on the streets and not knowing if and when their situation will ever change - none of which is helped by Covid. The police move them on and tell them they cannot be on the streets after curfew - but what does that mean to someone who doesn't have a refugee camp to go to or a Red Cross centre?? They wanted to know when Covid would be over - wouldn't we all!! Impossible to give them any sort of reassurances. We will be down there again in a month's time as long as the borders stay open. Once again - many thanks for the funds that you have donated which allow us to buy 'luxuries' like sleeping bags, coats and tarpaulins for the refugees. As you can see from the photo, our van returned to Fayence with empty crates and bags - and we went down with laden cars and vans!
4 janvier 2021par Shara Quartermaine, Organisateur
Quelques photos de notre maraude de ce samedi le 2 janvier - toujours sous la pluie - mais avec les bâches installé par Pierre-Marie, les réfugiés pouvaient s' abriter un peu du vent et la pluie. Nous avons utilisé les fonds de GoFundMe pour acheter des grands bâches pour les réfugiés - un grand merci à vous tous pour les dons! Bonne année à vous tous:-)
We were down in Ventimiglia on Saturday evening to hand out hot food, warm clothes and large tarpaulins that the refugees can shelter under. We set them up against the fence and they could eat their meal sheltered from the rain and wind. Pierre-Marie showed them what they needed to do to install them and handed out the tarpaulins that we were able to buy with the funds we have through GoFundMe - so a big thank you to you all for your donations! And Happy New Year:-)
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21 décembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
Et quelques mots de la part de Francesca -
“Alors que Francoise et moi meme nous étions occupées à distribuer les vêtements, je me suis mise à parler à un jeune homme de 20 ans. Il me raconta qu’il était Afghan et que cela faisait 20 jours qu’il était a Vintimille. Comme un grand nombre d'autres réfugiés, ses papiers lui avaient été pris. En Afghanistan il était professeur d’anglais, mais il avait toujours peur, me dit-il. Peur de Daesh, des Taliban et d'Al - Qaida. Alors, avec deux amis, ils se sont partis. C’était le debut d’un voyage de deux ans effectué seulement à pied. Je lui ai demandé si sa vie était meilleure ici, à Vintimille qu’en Afghanistan et il me répondit instantanément “100 times yes”. Il ouvrit alors ses bras et pointa du doigts Francois, Shara, Becky et tous ceux qui distribuaient la nourriture. J’ imaginais un sourire derriere son masque quand il dit: “All of this is better than the bombs in Afghanistan” (Tout ça est mieux que les bombes qui nous tombent dessus en Afghanistan). Contrairement à d'autres réfugiés avec qui j’avais déjà parlé auparavant, cet homme avait encore le sourire et un sens d’humour malgré les choses affreuses qu’il me racontait. Son optimisme et son espoir étaient remarquables. Il me dit qu’il voulait gagner la Suisse où il pourrait retrouver son oncle, et qu’il avait dépensé toute ses épargnes (10 milles euros) dans ce voyage. Admettre la défaite n’était donc pas une option. Ce qui me choqua également était son ouverture d’esprit. En effet, il me parla des caricatures de Charlie Hebdo et du fait que chaque individu avait son propre choix quand à la religion qu’il/elle voulait pratiquer. Néanmoins, il partagea également des problèmes qu’il avait. Entre autres, comme la majorité des réfugiés a Vintimille, faire une demande d’asile est compliqué. De plus, il me dit qu’au cours de son voyage il avait demandé qu’on lui refasse ses papiers. Or, à chaque fois la police écrivait mal son prénom, intentionnellement, pour que ses papiers n’aient pas de valeur. Sans papiers et avec très peu d’argent, le véritable problème pour lui était qu’il ne pouvait plus envoyer de l’argent à sa mere en Afghanistan: la seule personne dans sa famille encore vivante.”
21 décembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
21 décembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
Ce samedi, 19
Décembre, sous la pluie, une équipe de 12 maraudeurs/euses était sur place à Vintimille pour accueillir et donner un plat chaud aux réfugiés, ainsi que des vêtements chauds et des sacs de couchage et des couvertures!
17 décembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
You may notice on the Pays de Fayence Solidaire Appeal page that Francoise Boogaerts is now the beneficiary of all donations made to our appeal. She is the treasurer at PDFS and all donations that we have received have been transferred from my account to PDFS. We have just changed the settings to facilitate all accounting, whereby all donations will go directly into the PDFS account. Thank you so much for your continued support!
Avec cette mise à jour je voudrais juste confirmer que Francoise Boogaerts, trésorier pour l'Association Pays de Fayence Solidaire, est maintenant bénéficiaire des fonds reçus pour notre 'Pays de Fayence Solidaire Appeal' et que tous les fonds reçus avant aujourd'hui ont été transférés à l'Association. Merci beaucoup pour votre soutien!
14 décembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
La situation à Vintimille à l'heure d'aujourd'hui est la pire qu'auparavant. D'après ce qu'on a vu, il a plus de 200 refugiés maintenant à Vintimille dont des femmes et des enfants qui se trouvent désormais sur la rue car Caritas ne peut seulement en loger un nombre limité. Des ONG françaises et italiennes demandent alors au gouvernement italien et la Mairie de Vintimille de réouvrir La Croix Rouge ou au moins d'autres organisations qui pourraient améliorer la situation actuelle. Des organismes d'aide font de leur mieux pour fournir les réfugiés avec de la nourriture et des vêtements qui tiennent chaud. De plus, la presse locale italienne cherche à sensibiliser le plus de monde sur cette 'crise humanitaire' qui se déroule sous notre nez. La grande majorité des réfugiés arrivent d'Ethiopie, du Soudan et de l'Érythrée. Nous faisons une collecte de la nourriture, des vêtements chaud, de couvertures et sacs de couchages afin de tout emmener à Vintimille le Samedi 19 Décembre.
10 décembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
The situation at Ventimiglia is pretty horrific at the moment. Women with young children are now finding themselves on the streets and Caritas can only find lodging for some of them. Both Italian and French NGOs are petitioning the Italian Government and the local council in Ventimiglia to reopen the Red Cross Camp or something along those lines, as there are over 200 refugees there. Aid agencies are doing their best to provide food and warm clothing for them and the local Italian press is trying to raise awareness with regard to the ‘humanitarian crisis’ that is taking place on our doorstep. Most of the current refugees come from Eritrea, Ethiopia and Sudan - and are fleeing conflict zones and wars. WE WILL BE TAKING HOT FOOD, WARM
CLOTHES, BLANKETS, SLEEPING BAGS AND BASIC FIRST AID SUPPLIES DOWN TI VENTIMIGLIA ON SATURDAY 19TH DECEMBER
27 novembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
Just a few of the new sleeping bags that we managed to get into the back of the car to take down to Ventimiglia!
27 novembre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
We were down in Ventimiglia again at the weekend with food, clothing, blankets and a few sleeping bags which we handed out to about 90 refugees, who were as grateful as ever to have a hot meal, some warm clothes and friendly faces to greet them. As ever their situation is precarious, with no Red Cross camp open and the damage caused by Storm Alex still affecting the local area. The nights and days are getting colder as winter closes in and they are always desperate for warm blankets and sleeping bags so please keep our Sleeping Bag Appeal in mind if you have a few euros to spare:-) Thank you for all your generous donations - you should see the delight on their faces when they realise we have sleeping bags to hand out!!
7 octobre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
Juste pour info.......un don de €20 achète 1 sac de couchage:-)
7 octobre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
Last night PDFS distributed 100 food bags, lovely new sleeping bags, blankets and clothes to the refugees at Ventimiglia. Francoise sent these pictures of the car park that we normally use, right by the river! Apparently everyone was in amazingly good cheer, very pleased to see them and absolutely everything that they took down, went -
"Très belle maraude ce soir! Absolument tout est partie et beaucoup d'heureux parmi eux. Pas de place sur le parking donc (nous) sommes restés très proches et plus d'échanges que d'habitude!
Thank you so much for your generosity - we will be going back down to Ventimiglia at the end of the month if not before.
6 octobre 2020par Shara Quartermaine, Organisateur
Following the awful weather this weekend, a team from Pays de Fayence Solidaire is heading down to Ventimiglia today to hand out food parcels, SLEEPING BAGS and blankets! It has been difficult to get any accurate information as the whole area is a disaster zone, with most means of communication down. But people have been amazing and are rallying the troops to help where they can. Thanks to your donations and the generosity of Decathlon we were able to buy 17 new sleeping bags that should keep some of the refugees warm. Ventimiglia was under water as the flood waters and rivers arrived at the sea - there is mud everywhere and it is going to be difficult to find somewhere clean to hand out food and supplies. Thank you for your support!