Jean-Jacques DORNE

Parcours Photographique :

Jean-Jacques Dorne

Photographe de rue


Jean-Jacques Dorne est né en 1951 à Cambrai (Nord).

Il expose depuis les années 70 dans des lieux dont la vocation première est le plus souvent éloignée de l’art : entreprises, hôpitaux, prisons, lycées, collèges, restaurants, médiathèques…

Il rapporte de ses déambulations dans les rues des images insolites, équivoques où traces, mots, lettres, taches, griffures se mêlent dans tous les sens dont celui de la poésie.

Ses photos, c’est de la couleur, celle qui vous saute aux yeux, celle qui vous accroche parce qu’elle vous agresse, vous questionne, vous manque de respect, vous montre les plaies de la société.

C’est aussi le hasard, qu’il nomme sérendipité car il le provoque, celui de la rue, des murs, du macadam, celui devant lequel vous pouvez passer chaque jour sans le remarquer.


« Ambivalent sinon ambigu, Jean-Jacques Dorne joue sur la dualité : le lourd et l’aérien, le chaud et le froid, le clair et l’obscur…

C’est dire que son œuvre est singulièrement vivante et complexe » 

Denis Viart



EXPOSITION :  Les trottoirs de Sérendip

Les trottoirs de Sérendip sont des toiles vivantes, des pages d'un livre urbain où s'inscrivent les histoires éphémères de ceux qui passent. Inscriptions, traces, et peintures se fondent dans un ballet artistique sur le macadam, créant une galerie d'art à ciel ouvert.

Chaque pas laissé derrière soi devient un pinceau sur la palette de la cité. Les souliers peignent en empreintes anonymes des chemins inconnus, des destins croisés, des rencontres fugaces. Le trottoir est le miroir du voyageur, son reflet dans la ville.

Les graffitis, ces expressions d'âmes rebelles, insufflent une vie nouvelle aux rues. Couleurs vibrantes et messages cryptiques, ils éclaboussent de créativité la grisaille quotidienne. Les murs parlent, susurrant des récits secrets à ceux qui savent écouter.

Les vieux pavés, usés par le temps et le passage incessant, racontent les contes du passé. Chaque encoche, chaque fissure, est une cicatrice d'histoires oubliées. Les trottoirs sont des livres antiques, des manuscrits piétinés par le présent.

Les ombres des arbres dansent sur le sol, transformant les trottoirs en galeries d'ombres chinoises. Les feuilles dessinent des arabesques fugitives, des silhouettes mouvantes, offrant un spectacle éphémère aux passants attentifs.

Sous la pluie, les trottoirs deviennent des miroirs liquides, reflétant le ciel délavé et les visages anonymes. Chaque goutte d'eau est un coup de pinceau qui crée des tableaux abstraits, des rêveries fugaces.

À Sérendip, les trottoirs sont des archives vivantes, des fresques d'un passé récent, des pages d'un journal de rue. Chacun peut y lire, à sa manière, une histoire différente, y découvrir une émotion unique, car ces trottoirs sont le reflet de l'âme changeante de la ville, une galerie d'art constamment renouvelée, où le temps écrit en lettres de bitume et de béton les récits du quotidien.