ARBRES (1996)

Sans doute l’arbre détient-il une part essentielle de la sagesse du monde. (Le minéral, lui, n’a pas d’état d’âme, il n’a que mémoire, mémoire de chose, et non d’être).

La civilisation du progrès s’est appauvrie de la forêt non maîtrisée pour planter des arbres synthétiques.

Un simple regard, même le plus distrait, suffit à révéler que la population arboricole est constituée d’individus tous différents, comme sont différents les humains.

Que dire de l’arbre, si ce n’est que chaque parole visible est une mise en scène de son cadavre (des produits dérivés de son cadavre : pinceau en bois d’arbre sur papier en pâte de cellulose) ?

Que serait le vent sans les feuilles qui bruissent ?

Que serait la lumière sans le feuillage qui le tamise ?