Les artistes que Claude Eloi aime citer aujourd’hui et qui sont très certainement des références dans sa démarche artistique sont Cézanne, Klee, de Staël, Rothko…
A partir de 2003 c’est le retour à l’abstraction, aux petits formats, à la sculpture, à la création d’objets, sans abandonner ses recherches anciennes… Comme libéré par la destruction de son œuvre, Claude Eloi est gourmand, mélangeant les techniques, intégrant son cher textile…
Il est comme neuf.
Depuis 2003 il monologue sur la forme, la ligne, la couleur, la composition. D’un simple bâton enfantin, de répétition en répétition, de variante en variante, de jeux chromiques successifs, toujours en recherche, des séries s’imposent avec force et cohérence. De formes minimalistes, lignes colorées, bandes de couleurs, il en fait des œuvres riches complexes jouant avec les matériaux. On comprend très vite que les frontières pour cet artiste ne sont présentes que pour être violées.
Souvent les artistes dialoguent avec la vie et la mort. Claude Eloi n’échappe pas à la règle.
Son œuvre faite de signes aurait pu être des graffitis sans signification. Bien au contraire il s’agit de marques, de preuves, de traces de son existence. Certes il considère que ses peintures lui échappent une fois créées, qu’elles ne lui appartiennent plus, qu’elles ont leur propre autonomie. Néanmoins j’ai la conviction que lorsque Claude aura rejoint les étoiles, il a comme le secret espoir que les yeux candides d’un enfant pourront rêver sur quelques couleurs, quelques formes laissées, par lui : Claude Eloi. Je ne pense pas que son travail soit gratuit.
Il est humble et mesure la dimension dérisoire de l’homme face à l’éternité. Ce n’est pas pour autant que son regard d’enfant se soit terni avec les années, bien au contraire.
J’aime particulièrement ses acryliques 2006 / 2007. Son écriture y est presque expressionniste.
J’aime ses gris, sa matière légère, profonde, chargée en nuances, subtile, pénétrante.
Peut-être ces peintures récentes ne sont-t-elles qu’un passage ou le début d’une écriture moins abstraite, plus viscérale. Ne pas savoir c’est le plaisir de l’incertitude, c’est aussi l’envie de suivre l’œuvre de cet artiste. Arrivé à maturité, Claude Eloi, cherche à renouer avec son enfance. C’est un privilège d’artiste. Mais c’est aussi la preuve et la garantie qu’il est toujours en mouvement, en renouvellement. Son œuvre comme à ses débuts est toujours authentique.
Claude Eloi est un vrai plaisir de l’esprit !
Joseph Dolo 9 mai 2007