Qui est Maria Gaetana Agnesi ?
Qui est Maria Gaetana Agnesi ?
Aux côtés d’Hildegard de Bingen et Marie Curie, Maria Gaetana Agnesi est une des 40 femmes choisies par l'Union Européenne pour illustrer le rôle des femmes scientifiques européennes au cours des siècles.
Maria Gaetana Agnesi est une mathématicienne et philosophe milanaise du XVIIIe siècle, et sa vie est un magnifique exemple d'harmonie entre foi et raison. Née en 1718, elle est une enfant prodige et son père, qui est professeur, favorise son éducation : à 5 ans elle parle déjà français, et participe dès son plus jeune âge aux Conversazioni du Palazzo Agnesi. À 9 ans elle y défend notamment, en latin, le droit des femmes à l'éducation. Elle apprend aussi le grec, l'hébreux, l'allemand et l'espagnol. Un recueil de ses interventions, les Propositiones Philosophicae, est publié en 1738.
En 1740, Maria Gaetana demande à entrer au couvent. Son père refuse, et elle cède, mais à trois conditions : aller à l'église quand elle veut, s'habiller simplement, et ne plus participer à des événements mondains.
En 1748, à l'initiative du pape Benoît XIV, elle sera la deuxième femme invitée à devenir professeur d'université, à Bologne. La même année paraît son œuvre majeure, les « Instituzioni analitiche ad uso della Gioventu ́ italiana » (Institutions analytiques à l’usage de la jeunesse italienne). Traduit en français et en anglais, ce livre, qui traite notamment pour la première fois le calcul intégral et le calcul différentiel, la rend célèbre dans toute l’Europe.
À la mort de son père en 1752, enfin de libre de ses choix, Maria Gaetana Agnesi abandonne l'étude des mathématiques et se consacre aux pauvres et à la théologie. Elle écrit alors : « L'homme doit toujours agir pour une fin, le chrétien pour la gloire de Dieu ; j'espère que mes études ont eu pour but cette gloire, puisqu'elles pouvaient être utiles au prochain et qu'elles étaient conformes à l'obéissance, telles étant alors la volonté et le désir de mon père ; aujourd'hui, en cessant de m'y livrer, je trouve de meilleurs moyens pour servir Dieu ainsi que le prochain, et je dois et veux employer ces moyens ». Elle meurt en 1799 après une vie exemplaire d’abord consacrée aux sciences, puis aux pauvres et à Dieu.
Ainsi appelée à cause d’une erreur de traduction entre l’italien et l’anglais, cette courbe et son équation ont été étudiées par Maria Gaetana Agnesi.