Le canoë-kayak slalom pour les nuls,
Kayak vs canoë
« La première distinction fondamentale, c’est la position dans le bateau. En kayak, on est assis, les pieds devant ; en canoë, on est à genoux, assis sur ses malléoles. Ça joue principalement sur l’équilibre : le centre de gravité est plus haut en canoë donc on est plus instable. L’autre grosse différence, c’est la pagaie. En kayak, elle est double, ce qui permet de pagayer à droite et à gauche. En revanche, en canoë, c’est une pagaie simple, avec un manche d’un côté – une “olive” – et de l’autre, la pale, du coup on ne peut pagayer que d’un seul côté à la fois.
En canoë, quand on pagaie à droite, le bateau vire à gauche, il faut donc apprendre à aller tout droit en ne pagayant que d’un côté. Souvent, on commence par le kayak car l’apprentissage est plus facile. C’est plus délicat de se diriger en canoë et on tombe à l’eau plus souvent. »
Le parcours
« Un parcours de slalom fait environ 300 m et comporte de 18 à 25 portes matérialisées par des fiches [piquets] bicolores : des vertes et blanches, qu’il faut franchir dans le sens du courant, et d’autres rouges et blanches – appelées “stop” – qu’on remonte dans le sens contraire du courant.
Chaque parcours comporte obligatoirement 6 “stop” : ces portes sont souvent placées derrière les enrochements, dans une zone dite “de moindre courant”. C’est un peu comme sur l’autoroute quand on s’apprête à doubler la voiture qui nous précède. A ce moment-là, on sent qu’on est “aspiré” par elle. De la même façon, derrière les enrochements, il n’y a pas de courant qui nous fait descendre donc ça nous permet de remonter la pente.
Les portes vertes, on a plusieurs façons de les passer mais c’est toujours dans le sens du courant. On va chercher à tendre les trajectoires en pagayant le plus possible droite-gauche. Les portes rouges, on peut les franchir en pagayant à l’intérieur ou à l’extérieur de la trajectoire. Suivant les mouvements d’eau et le timing des vagues, ça va être plus efficace de le faire dans un sens ou dans l’autre, on le fait au feeling. C’est sur le passage des “stop” qu’il y a le plus de temps à perdre à ou gagner. C’est là qu’on a le moins de vitesse donc le moindre petit arrêt va vite se chiffrer en secondes. »
Les pénalités
« Le but, c’est de franchir toutes les portes en un minimum de temps. La moyenne d’une descente, c’est 1min30, 1min35 chez les hommes ; chez les femmes, ça dure 1min45, 1min50. Quand on touche une porte, on écope de deux secondes de pénalité qui s’additionnent au temps final. Si on la franchit mal ou qu’on en loupe une, on reçoit 50 secondes de pénalité, ce qui est presque fatal…Pour que le passage soit validé, il faut que toute la tête passe entre les piquets simultanément avec un bout du bateau. Pour gagner du temps, on essaie de diminuer au maximum les trajectoires, c’est pourquoi, souvent, on frôle les piquets. »
Les figures
« En slalom, on évolue dans un milieu mouvant, l’eau vive, il faut donc savoir lire les courants en temps réel, analyser les mouvements d’eau et réagir en fonction. En résumé, il faut savoir jouer avec l’eau pour qu’elle nous aide, parfois en surfant les vagues, parfois en sautant au-dessus. Ça implique d’être très réactif et de faire les bons choix au bon moment.
Parmi les figures, il y a la reprise, qui désigne la sortie d’un stop, quand on quitte une zone de contre-courant. Un bac, c’est le fait de traverser la rivière d’une rive à l’autre sans descendre. L’objectif, c’est de se retrouver sur l’autre rive au même niveau qu’au départ. Quant à la chicane de courant, ça consiste à faire un S derrière un enrochement comme en formule 1. Pour maîtriser au centimètre près ces figures, on répète nos gammes quotidiennement, parfois sur du plat. »
L’esquimautage
« Le but du kayak, c’est évidemment de rester sur l’eau mais parfois, on est déséquilibré et on se retourne. Pour éviter de sortir du bateau et de devoir nager, on a développé une technique, appelée l’esquimautage. Elle vise à faire un mouvement sous l’eau qui permet de remonter à la surface. C’est une étape importante quand on commence le kayak car ça permet de se sentir en sécurité par la suite.