Intervenant(e)s

Margarida Romero

Directrice du Laboratoire d’Innovation et Numérique pour l’Education (LINE) de l’ESPE de Nice à l'Université Côte d’Azur
Professeure en technologie éducative à l'Université Laval (Québec, Canada)

Les enjeux de société du monde contemporain interrogent la manière dont l'école accompagne les élèves dans le développement des connaissances et des compétences pour faire face à ces enjeux. La pensée critique, la résolution créative de problèmes et la pensée informatique sont des compétences transversales qui permettent envisager d'émanciper les élèves comme des citoyen.ne.s capables de s'engager de manière créative dans les problématiques d'aujourd'hui et veiller au maintien des valeurs démocratiques de nos sociétés. Des exemples concrets d'activités technocréatives pour le développement de ces compétences seront partagées afin d'engager les participants dans la discussion.

Mariane Frenay

Professeure en sciences de l'éducation à l’Université catholique de Louvain (Belgique)

Dans le contexte du basculement en distanciel des formations universitaires, de nouvelles « routines pédagogiques ou d’études » sont nécessaires pour ajuster celles bousculées en ces temps de Covid par les conditions inédites d’enseignement et d’apprentissage. Inspirés des théories socio-constructivistes et de la recherche sur les dispositifs hybrides ou à distance (par ex. les MOOCs), certains concepts tels que ceux de conflits socio-cognitifs, d’engagement, de collaboration contradictoire, de présence à distance seront mobilisés pour questionner la manière dont on peut concevoir ces dispositifs et l’accompagnement pédagogique des étudiants. Les défis posés en retour pour l’accompagnement des enseignants sont nombreux, d’autant que cet accompagnement se réinvente également à distance.

Christelle Lison

Professeure en sciences de l'éducation à l'Université de Sherbrooke (Québec)

Depuis de nombreuses années, les technologies sont au cœur d’un vaste débat en éducation, et ce, du préscolaire à l’université du troisième âge. Diabolisées par les uns, idéalisées par les autres, à la fois objet et moyen d’enseignement, les compétences numériques ou technologiques semblent pourtant aujourd’hui considérées comme incontournables. Mais au-delà des conceptions et des croyances personnelles, il est parfois difficile de faire la part des choses entre mythe et réalité quant à leurs « effets réels ». Nous pourrions poser la question même de savoir s’il est « réellement » possible de « mesurer les effets du numérique ». Si nous acceptons ce principe, alors, comment comprendre les changements inférés par les technologies chez les enseignants et les étudiants? Tout au long de cette conférence, nous tenterons de réfléchir ensemble, à partir d’expériences pratiques et de la littérature, à comment évaluer et comprendre l’influence du numérique en termes d’enseignement et d’apprentissage.

Colin de la Higuera

Titulaire de la Chaire Unesco en Ressources Educatives Libres de l’Université de Nantes.

S’il reste de nombreux obstacles au plein succès de l’éducation ouverte, économiques, juridiques, politiques, psychologiques, sociologiques, … il en existe également des technologiques. Ainsi est-il aujourd’hui encore difficile de créer des ressources éducatives libres (REL), de les mettre en partage, mais aussi de profiter des efforts consentis par d’autres et donc de trouver des REL.

Si une partie de la solution peut provenir des efforts de la communauté, l’intelligence artificielle peut également jouer un rôle et contribuer à créer un écosystème plus accessible pour les REL.

Ainsi, transcription et traduction automatiques peuvent permettre l’exploitation de ressources son et vidéo, dans toutes les langues ; indexation et analyse sémantique assurent une connectivité entre les RELs ; et des bons outils de recherche d’information et de recommandation facilitent leur accès.

Dans cet exposé nous décrirons à la fois le fonctionnement de ces technologies et ce qu’elles sont déjà en train de permettre ou ce qu’elles pourraient permettre dans un futur proche.

Marcel Lebrun

Technopédagogue, professeur émérite en technologies de l’éducation à l’UCLouvain (Belgique)

Les écrits et témoignages sur les usages pédagogiques des TIC interrogent principalement leurs effets en termes d’accroissement de compétences, d’apprentissages de différentes natures voire de développement professionnel des enseignants. Très souvent, des études comparatives entre dispositifs « avec » et « sans » ou « avant » et « après » sont présentées ou convoquées « toutes autres choses étant égales par ailleurs » ; les mesures portent sur les notes obtenues ou les perceptions, émanant des élèves ou de leurs enseignants. On en arrive alors aux conclusions de Russell (2001) ou encore aux résultats PISA de 2015 (incluant le numérique) : « Pas de différence significative » ! Notre conférence portera sur 3 réflexions :
(1) Si on fait la même chose qu’avant avec les nouveaux outils, pas étonnant d’arriver aux mêmes résultats …
(2) Si on parle des résultats des élèves à des tests standardisés de connaissances, ce n'est peut-être pas là que se nichent les effets du numérique.
(3) Et finalement, forme-t-on vraiment les élèves à ces savoirs-là, à ces compétences-là ?
Tendue entre objectifs, méthodes, évaluations et outils (numérique oblige), c’est sur la recherche de leur alignement que la conférence, dans une perspective sociohistorique, portera.