Conférenciers / Vortragende

Ce symposium se déroulera en français.  /  Dieses Symposium wird auf Französisch abgehalten.

Université de Strasbourg, France

Voyager entre les langues et les cultures au sein d'un album de jeunesse franco-allemand 

Résumé & Biographie courte

Résumé

Qu’il s’agisse de la médiation linguistique, du développement de compétences métalinguistiques ou encore de l’acquisition de la bilittéracie, de nombreuses thématiques de la didactique de l’enseignement bilingue peuvent être abordées de façon à la fois théorique et expérimentale à travers la littérature de jeunesse plurilingue et, plus particulièrement, à travers les albums bilingues. En effet, comme l’ont montré des recherches récentes, les albums bilingues peuvent initier un voyage entre les langues et les cultures et favoriser un apprentissage intégré en deux langues, fondé sur une expérience interculturelle. Si l’album bilingue classique oppose deux versions linguistiques complètes et parallèles – souvent le texte original et sa traduction –, l’album translingue raconte une histoire en alternant et/ou en mélangeant deux langues au sein de la narration. Cette communication se propose ainsi d’étudier le potentiel à la fois littéraire et didactique de l’album translingue franco-allemand Der Schrei. Le loup migrant, écrit et illustré par P. Seiler et traduit par S. Maurer (Kidikunst, 2019), afin d’évaluer son potentiel pédagogique pour une approche multidimensionnelle, transgressant les frontières linguistiques et culturelles.



Biographie courte

Esa Christine Hartmann est docteur ès lettres et maître de conférences d’études germaniques à l’Université de Strasbourg et spécialisée dans la didactique de l’enseignement bilingue franco-allemand et la traduction. Elle est membre de l’équipe de recherche Linguistique, Langue, Parole de l’Université de Strasbourg, et chercheure associée à l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes du Centre National de la Recherche Scientifique à Paris. Ses recherches sont consacrées aux albums plurilingues, aux œuvres de poètes-traducteurs plurilingues tels Saint-John Perse, Rainer Maria Rilke et T.S. Eliot, à la critique génétique, ainsi qu’à la traductologie et à la génétique des traductions. 

 

Université de Stockholm, Suède

La langue est la clé à la culture…ou bien ? Idéologies linguistiques et acquisition de la langue seconde parmi les Suédois en France et les Français en Suède 

Résumé & Biographie courte

Résumé

La présente étude examine l’impact possible des idéologies linguistiques sur la maîtrise d’une langue seconde. Sur la base d'entretiens et d'une analyse thématique, les idéologies linguistiques sont explorées parmi les résidents suédois de longue durée à Paris et les résidents français de longue durée à Stockholm, en Suède. Les participants avaient des niveaux de compétence contrastés dans la langue de la communauté hôte : un groupe a été classé comme peu performant en langue seconde et un autre comme très performant, sur la base de deux mesures linguistiques. Dans l’ensemble, les utilisateurs de langues peu performants et très performants de cet échantillon semblent avoir des idéologies différentes liées à la mobilité et à l’apprentissage des langues. Les moins performants en Suède ont tendance à adhérer à des idéologies liées à l'efficacité et à une vision du monde cosmopolite universaliste, où l'anglais en tant que lingua franca est le capital le plus important, tandis que les plus performants adhèrent à des idéologies plus identitaires et plus proches de l'assimilation ou des visions nationalistes, dans lesquelles les participants se considèrent comme rejoignant une culture majoritaire à laquelle ils doivent s'adapter. Une maîtrise élevée de la langue d’accueil est considérée comme un capital nécessaire à cet effet. Alors que les participants suédois peu performants en France ont également des idéologies liées à l’efficacité, les idéologies cosmopolites sont absentes et ils adhèrent davantage aux mêmes idéologies assimilationnistes que leurs co-participants très performants. En conséquence, le lien perçu entre langue et culture semble différer dans les deux contextes d'apprentissage, la France et la Suède.



Biographie courte

Fanny Forsberg Lundell est professeure de français à l’université de Stockholm. Ses travaux portent en grande partie sur le langage préfabriqué et la pragmatique interculturelle. Dernièrement elle s’occupe des facteurs psychologiques, sociaux et idéologiques et leur impact sur l’acquisition d’une langue seconde.

 

Université d’Ottawa, Canada

Naviguer entre langues, cultures et technologies : les nouvelles frontières des plurilittératies numériques 

Résumé & Biographie courte

Résumé

Dans un monde où les interfaces numériques et les événements interlinguistiques se multiplient, le plurilinguisme et les plurilittératies numériques émergent comme des concepts clés dans la redéfinition des compétences scripturales (García & Kleifgen 2020, Vallejo & Dooly 2019). Cette conférence examinera l’impact de ces dynamiques sur l’écriture, en mettant en avant le rôle des éducateurs dans l’intégration de pratiques d’écriture créatives et plurilingues au sein d’environnements numériques qui transcendent les frontières linguistiques et culturelles (Payant & Kim 2022, Van Viegen & Zappa-Hollman, 2020). Nous explorerons l’évolution des cadres théoriques relatifs à la bi/plurilittératie (Hornberger 2022, Van den Avenne 2021) et leur pertinence pour soutenir les littératies numériques (Koné & Guichon, 2021, Kuteeva & Mauranen 2018). La conférence illustrera ses propos en explorant l’influence d’outils tels que la traduction automatique et l’intelligence artificielle sur les pratiques scripturales d’apprenants (Jolley & Maimone 2022, Yang & Kyun 2022). Nous soulignerons aussi l'importance d'une séquence pédagogique qui encourage la réflexion sur le potentiel créatif du rapprochement de diverses langues, cultures et littératies, afin d'aider les étudiants à exploiter pleinement leurs répertoires sémiotiques, tout en abordant les préoccupations liées à la dépendance technologique et ses effets potentiels sur l'apprentissage. Les conclusions insisteront sur la reconnaissance active des plurilittératies numériques pour promouvoir un apprentissage inclusif et transformateur.




Références

García, O., & Kleifgen, J. A. (2020). Translanguaging and literacies. Reading research quarterly, 55(4), 553-571. 

Hornberger, N. (2022). Researching and teaching (with) the continua of biliteracy. Educational Linguistics, 1(1), 108-133. https://doi.org/10.1515/eduling-2021-0004 

Jolley, J. R., & Maimone, L. (2022). Thirty Years of Machine Translation in Language Teaching and Learning: A Review of the Literature. L2 Journal, 14(1), 26-44 

Koné, S., & Guichon, N. (2021). Littératies numériques et travail scolaire en contexte socioéducatif malien. Le Français dans le Monde – Recherches et applications, 69, 68-84. (Langue et pratiques numériques : nouveaux repères, nouvelles littératies en didactique des langues. )

Kuteeva, M., & Mauranen, A. (2018). Digital academic discourse: Texts and contexts. Discourse, Context & Media, 24, 1-7. 

Payant, C., & Kim, Y. (2022). Writing Pedagogy with Linguistically Diverse Language Learners and Users: The Nexus of Multilingualism, Multiliteracies and Multimodalities. Canadian Journal of Applied Linguistics, 25(3), i-xix. 

Vallejo, C., & Dooly, M. (2019). Plurilingualism and translanguaging: emergent approaches and shared concerns. Introduction to the special issue. International Journal of Bilingual Education and Bilingualism, 23(1), 1-16. 

Van den Avenne, C. (2021). Écrit plurilingue. Langage et société(HS1), 119-122. 

Van Viegen, S., & Zappa-Hollman, S. (2020). Plurilingual pedagogies at the post-secondary level: Possibilities for intentional engagement with students’ diverse linguistic repertoires. Language, Culture and Curriculum, 33(2), 172-187. 

Yang, H., & Kyun, S. (2022). The current research trend of artificial intelligence in language learning: A systematic empirical literature review from an activity theory perspective. Australasian Journal of Educational Technology, 38(5), 180-210. 




Biographie courte

Jérémie Séror est professeur titulaire à l’Institut des langues officielles et du bilinguisme à l'Université d'Ottawa spécialisé en enseignement des langues et des processus de socialisation langagière en environnements plurilingues et pluriculturels. Ses recherches se penchent sur la dynamique et l'impact des programmes d'immersion universitaires, le développement de la bi/plurilittératie et les stratégies et processus d'écriture en environnement numérique, ainsi que l’apport de l’intelligence artificielle pour la didactique des langues. Il exerce également les responsabilités de Vice-doyen à la gouvernance à la Faculté des arts.

 

Université de Lorraine (Metz), France


L’offre de formations en langues dans l’enseignement supérieur français : d’un pragmatisme simplificateur vers une politique linguistique d’ouverture ?

Résumé & Biographie courte

Résumé

La présente conférence vise à divulguer les principales données recueillies lors des enquêtes de terrain réalisées auprès de 372 structures des quatre secteurs les plus représentatifs de l’enseignement supérieur français public qui incluent des cours de langues vivantes dans leurs cursus de formation. Faute d’indicateurs officiels sur le sujet, l’objectif de ce travail est de fournir des estimations raisonnées et circonstanciées permettant de se faire une idée de la présence et de l’ampleur de ces enseignements. Pour y parvenir, l’étude s’appuie sur une analyse détaillée des effectifs estimés, principalement dans les neuf langues les plus étudiées en France (allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, français, italien, portugais et russe). Les résultats obtenus montrent que ce collectif adhère aux principes d’un plurilinguisme stratégique en proposant des cours de langues couvrant un choix très diversifié d’options mais donnant une importance particulière à deux langues intercontinentales, l’anglais et l’espagnol, et deux autres langues internationales, l’allemand et l’italien.



Biographie courte

Marcelo Tano a effectué des études en Argentine (philologie française, relations publiques et journalisme) ainsi qu’en France (master en sciences de la communication et doctorat en espagnol). Il est professeur titulaire d’espagnol et de français à l’Université de Lorraine, où il est en charge de la coopération académique avec les pays hispanophones à l'École nationale d'ingénieurs de Metz. Accrédité en sciences du langage et en études romanes, il est chercheur associé au Laboratoire Inter-universitaire de Recherche en Didactique Lansad. À noter qu'il est aussi traducteur assermenté et qu’il a été président d’une association savante, organisateur d’événements internationaux, directeur de publication, conférencier invité, auteur d’articles, conseiller pédagogique et créateur de matériel didactique. L’intégralité de sa contribution scientifique peut être consultée librement sur la plateforme HAL.

 

Université de Bordeaux, France


Pratiques de télécollaborations interculturelles : enjeux curriculaires et démocratiques

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Résumé

Depuis une vingtaine d’années, les pratiques de télécollaborations interculturelles ou d’échanges virtuels se multiplient en Europe grâce à les plateformes telles que Twinning pour l’enseignement scolaire et Unicollaboration pour l’enseignement supérieur. Elles s’inscrivent de la maternelle à l’enseignement supérieur et à la formation tout au long de la vie des adultes. Elles dépassent largement l’espace européen et reproduisent, par leur dépendance à des connexions internet stables, les inégalités numériques du monde actuel et renforcent par là même les inégalités éducatives et de formation. Dans le même temps, les potentialités linguistiques, culturelles, interculturelles et communicatives de ces dispositifs de télécollaborations interculturelles enjoignent une réflexion renouvelée de la recherche en didactique des langues sur le dialogue nécessaire entre les perspectives « techniciste » et « humaniste » (Potolia & Derivry-Plard 2023). Elles interrogent les enjeux curriculaires et démocratiques de l’enseignement / apprentissage des langues (Malet & Derivry-Plard 2023, Derivry-Plard 2020), enjeux qui seront mis en lien avec le paradigme plurilingue et pluriculturel de la construction de sens entre locuteurs, et de la construction des savoirs et des savoir-faire entre disciplines, sur les langues et les cultures et par les langues et les cultures (Liddicoat & Derivry-Plard 2024).



Biographie courte

Martine Derivry-Plard est Professeure en études anglophones et sciences du langage à l’Université de Bordeaux, INSPÉ. Elle est directrice adjointe du Département de recherche ECOr et membre du LACES EA7437. Elle a participé à deux programmes européens sur la télécollaboration interculturelle (TILA 2013-2015 et TeCoLa 2016-2019) et participe actuellement au projet européen DIDAFE (2023-2026) sur l’écrit en français. Sa recherche concerne les idéologies de langues, les télécollaborations interculturelles ou Virtual Exchanges ainsi que les pratiques plurilingues et pluriculturelles dans le cadre d’un ReN AILA depuis 2017. Depuis 2027, elle coordonne le premier Master bilingue anglais / français en Éducation et en Langues. 

 

Université de la Colombie-Britannique, Canada

Les réalités multilingues dans l’enseignement du français au Canada : comment surmonter les idéologies coloniales du monolinguisme ?

Résumé & Biographie courte

Résumé

Un aspect intégral de la formation à l'enseignement est de faire vivres aux futurs enseignants et enseignantes des expériences éducatives qui ne ressemblent pas nécessairement à celles qu'ils ont vécues eux-mêmes ou qu'ils ont tendance à percevoir comme la norme. Traditionnellement, une exploration d’autres réalités évoque les séjours d'études à l'étranger, la traversée de frontières géographiques et politiques et le besoin de sortir du contexte professionnel quotidien afin d'éprouver l'immersion dans une langue ou culture autre que la sienne. Cette présentation remet en question cette notion de « frontière » et examine ce que signifie impliquer les futurs enseignants et enseignantes dans des réalités multilingues et interculturelles qui sont désormais si évidentes dans nos écoles. En discutant de deux projets de recherche en cours dans l'ouest du Canada, j'espère démontrer que, de nos jours, la vie quotidienne est en fait une expérience multilingue et interculturelle à laquelle nous devons faire face en tant qu'éducateurs et éducatrices dans nos propres salles de classe. La première étude examine la construction identitaire des étudiants-maîtres en français langue seconde, en particulier la manière dont cette construction s'effectue dans un processus de racialisation ou d'altérisation. Le deuxième projet vise à mieux comprendre comment soutenir les efforts de revitalisation des langues autochtones dans les programmes de français langue seconde au Canada. Dans les deux cas, la notion de frontière est reconceptualisée en tant que positionnement relationnel.



Biographie courte

Meike Wernicke est professeure agrégée à l'Université de la Colombie-Britannique. Ses recherches en éducation du français en milieu minoritaire s’inscrivent dans une perspective critique et portent sur la professionnalisation du personnel enseignant, les politiques linguistiques en éducation, ainsi que les pédagogies multilingues et le développement interculturel. 

 

Université Concordia, Montréal, Canada

Les frontières de la charité : évolution des frontières linguistiques et culturelles de la ville de Québec, de 1759 à aujourd’hui

Résumé & Biographie courte

Résumé

La ville de Québec est l'un des rares centres urbains en Amérique du Nord à être demeuré majoritairement francophone malgré son passage sous la Couronne britannique en 1759. Comment cette particularité, ainsi que les changements démographiques et les évolutions des relations de pouvoir, ont-ils influencé les frontières linguistiques et culturelles dans cette ville ? Notre étude historique sur la longue durée, centrée sur les frontières linguistiques et culturelles, utilise l'évolution du secteur de l'assistance pour illustrer les trois grandes phases de cette dynamique. De 1759 à 1835, les frontières entre groupes linguistiques restent poreuses, malgré des tensions politiques. Les autorités britanniques soutiennent l'infrastructure charitable franco-catholique, une pratique singulière dans cet empire résolument protestant. De 1835 à 1900, trois communautés distinctes aux frontières rigides se forment, chacune développant ses propres réseaux institutionnels : Francophones catholiques, Anglophones irlando-catholiques et Anglophones protestants. Au 20e siècle, la chute démographique de la population anglophone et la diminution de la pratique religieuse entraînent une convergence, favorisant un métissage culturel et une nouvelle identité davantage linguistique que religieuse. L'étude utilise le cadre théorique des frontières de Fredrik Barth pour analyser ces dynamiques complexes et leur impact sur la société québécoise.



Biographie courte

Patrick Donovan, PhD, est professeur affilié en histoire à l’Université Concordia (Montréal, Québec). Il travaille comme attaché de recherche pour le Réseau de recherche sur les communautés québécoises d’expression anglaise (QUESCREN) à cette université depuis 2010. Il détient un doctorat en histoire de l’Université Laval et une maîtrise en conservation de l'environnement bâti de l’Université de Montréal, il a joué un rôle déterminant dans la restauration et l’établissement du Morrin Centre, un site patrimonial et centre culturel de langue anglaise à Québec. 

 

VUB Bruxelles, Belgique

Des routes et des fleuves : frontières et fluidités linguistiques entre le français et le néerlandais

Résumé & Biographie courte

Résumé

C’est à l’extrémité occidentale de la zone de contact romano-germanique que se rencontrent le français et le néerlandais, notamment en Belgique. Cette conférence propose une exploration des dynamiques frontalières dans cet espace de rencontre et de chevauchement linguistique. Nous nous fonderons sur le concept de language making afin de comprendre comment l’établissement de frontières politico-administratives et de limites socio-pragmatiques se reflète dans la construction du français et du néerlandais en tant que langues individuelles, juxtaposées, voire opposées. 

En observant des processus de bordering et de debordering et en appréciant les liminalités des espaces frontaliers, nous constaterons que les délimitations fixes se heurtent à une réalité bien plus flexible et fluide. Ceci deviendra d’autant plus évident dans un deuxième contexte où le français et le néerlandais se rencontrent depuis l’ère coloniale : la frontière entre le Suriname et la Guyane. Nous constaterons que la binarité franco-néerlandaise, si soigneusement construite par l’aménagement linguistique de l’Etat-nation moderne, n’est qu’une couche parmi d’autres dans un tableau complexe d’espaces et de topographies variées, de communications et mouvements fréquents et de pratiques multilingues.



Biographie courte

Philipp Krämer est professeur de linguistique française à la Vrije Universiteit Brussel en Belgique. Il détient un doctorat en philologie romane de l’Université de Potsdam (Allemagne) et le titre d’adjunct professor en linguistique romane et créole de l’Université de Turku (Finlande). Ayant grandi en Sarre, il s’intéresse aux questions de politique et de contact linguistiques dans la zone romano-germanique et notamment dans les espaces frontaliers d’Europe occidentale. Ses recherches en sociolinguistique (post)coloniale portent également sur les sociétés multilingues et créolophones de l’océan Indien et des Antilles.

 

avec Johanna Lea Korell et Maximilian Irion

Université Goethe de Francfort, Allemagne

Enseigner les langues romanes à l'aide de l'intelligence artificielle : développement et utilisation de modules numériques pour la formation continue des enseignants de français 

Résumé & Biographie courte

Résumé

La diffusion rapide et la libre disponibilité de l'intelligence artificielle (IA), y compris dans les écoles, ont augmenté le besoin de contrôler son utilisation dans les situations d'enseignement-apprentissage de manière appropriée. C’est surtout dans l'enseignement des langues étrangères qu’on constate un grand écart entre la fréquence d'utilisation des outils de traduction assistés par l'IA et des applications de génération de texte d'une part, et la réflexion ainsi que la conscience critique d'autre part. Une approche critique du numérique est donc indispensable et d'une immense importance pour une formation des enseignants durable et tournée vers l'avenir.


Le projet de recherche collaborative ViFoNet (Videobasierte Fortbildungsmodule zum digital gestützten Unterrichten im Netzwerk bundesdeutscher Videoportale), soutenu par le Ministère fédéral de l'éducation et de la recherche (BMBF) pour la période de 2023 à 2025, réunit six universités allemandes dans le but de développer un programme de formation continue numérique pour des enseignants. Sur la base de cours vidéographiés, quatre modules de formation continue pour les enseignants de langues étrangères, dont un en français, sont développés sur le site de Francfort-sur-le-Main. Ces modules se focalisent sur l'utilisation productive, l'observation critique et la réflexion sur les outils d’IA et leur utilisation en classe. La conférence servira à présenter ce projet, offrira un aperçu de l'utilisation critique d'applications basées sur l'IA dans plusieurs contextes de l'enseignement du français et montrera ainsi dans quelle mesure ces applications permettent d’explorer de nouvelles frontières.



Biographies courtes

Roland Ißler est professeur de didactique des langues romanes et d'apprentissage transculturel, avec une spécialisation en didactique de la littérature, à l'Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main. Il a auparavant enseigné en tant qu’Akademischer Rat et Juniorprofessor à Bonn et a remplacé des chaires aux universités de Bochum et Essen. Son travail se concentre sur les littératures romanes du Moyen Âge à l'époque moderne, les théories et la réception des mythes, l'éducation culturelle et esthétique, la didactique du plurilinguisme incluant les langues anciennes et la formation des enseignants. Depuis 2023, il dirige un sous-projet du projet ViFoNet financé par le ministère fédéral de l’Éducation et Recherche (BMBF). Dans ce contexte, il participe à l’évaluation des modules de formation continue dans le sous-projet ViFoNet. Son projet de thèse porte sur des questions relatives à l’éducation au développement durable.


Johanna Lea Korell est enseignante-chercheuse à l’Institut des langues et littératures romanes de l’Université Goethe de Francfort-sur-le-Main. Dans le sous-projet ViFoNet « Développer la littératie numérique critique – l'enseignement des langues étrangères au temps de l'intelligence artificielle », elle développe des modules de formation continue basés sur les vidéos pour les enseignants de français et d'espagnol, les met en œuvre dans toute l'Allemagne et les évalue scientifiquement. Auparavant, elle a obtenu son doctorat à l'Université Justus Liebig de Giessen avec une thèse dans le domaine de la recherche empirique sur les manuels scolaires. Ses travaux et ses recherches portent principalement sur l'intelligence artificielle dans le contexte de l'enseignement et de l'apprentissage des langues étrangères ainsi que sur la formation des enseignants.


Maximilian Irion est enseignant-chercheur à l'Institut des langues et littératures romanes de l'Université Goethe de Francfort-sur-le-Main. Après avoir étudié les sciences de l’éducation et le français, il s’intéresse surtout aux méthodes empiriques de cette discipline ainsi qu’aux processus d’apprentissage dans le cadre de l’enseignement des langues romanes. Dans ce contexte, il participe à l’évaluation des modules de formation continue dans le sous-projet ViFoNet. Son projet de thèse porte sur des questions relatives à l’éducation au développement durable.

 

Université du Luxembourg, Luxembourg

La diversité linguistique des zones frontalières : 

obstacle ou chance ?

Résumé & Biographie courte

Résumé

Dans ma contribution, j’essaierai de voir dans quelles situations la diversité linguistique qui est présente dans des zones frontalières (ou, plus généralement parlant, dans des zones de contact culturel) peut être interprétée comme négative ou obstacle à la communication et dans quelles situations elle présente un défi positif ou une chance pour le partage.

Pour illustrer mes propos, je partagerai des expériences vécues dans des projets de linguistique appliquée dans différents pays, avec un accent particulier sur la Grande Région dans laquelle se déroule le symposium.


Biographie courte

Sabine Ehrhart est professeure d'ethnolinguistique et enseigne dans différents programmes (Bachelor of Education, Master of Border Studies et School of Doctoral Studies) à l'Université du Luxembourg, une institution à fonctionnement trilingue (et plus). Elle est membre du laboratoire de recherche MLing à l'Université du Luxembourg et de l'équipe de recherche transfrontalière GRETI avec des partenaires de son environnement direct (Luxembourg, Lorraine et Sarre). Son intérêt pour l'écologie des langues et les stratégies de communication dans des contextes internationaux a donné lieu à des projets de coopération (Tempus, Erasmus +, AUF) avec des partenaires en Afrique (Madagascar, Cabo Verde), en Asie (Sibérie) et dans le Pacifique Sud (Nouvelle-Calédonie).


 

Université de Lorraine (Nancy), France

L’interculturel en tant que continuum pour mieux comprendre le processus d’élaboration des frontières culturelles 

Résumé & Biographie courte

Résumé

Dans son versant expérientiel au quotidien, l’interculturel relève intrinsèquement de l’expérience de l’altérité. L’interculturel est multidimensionnel, transversal dans les expériences de rencontres, au local et au global. Il est à considérer en tant que processus relationnel et relatif dans un environnement (espace géopolitique, constructions idéologiques, et aussi propositions pédagogiques), avec une dimension historique et temporelle. C’est l’analyse et la formalisation des situations, enrichies de la réflexivité des chercheurs et chercheuses qui font de l’interculturel ‘un objet de recherche’. De nombreuses conceptions différentes de l’interculturel existent, qu’elles relèvent du discours commun ou scientifique ; elles nous font penser et parfois (ré)agir. 

Cette conférence montre l’interculturel en tant que continuum que j’ai construit à partir de dix années de recherches empiriques menées avec les acteurs et actrices des terrains de l’éducation et de la formation, et de la littérature (Lemoine-Bresson, 2024). Les sept conceptions du continuum construites, ni figées ni exhaustives, allant de l’angélisme apolitique jusqu’à l’examen des logiques systémiques de domination et d’oppression (Provost 2023) peuvent être utilisées pour examiner les idéologies dominantes et ce qui fait frontière culturelle entre soi et autrui, ou non. Mes travaux de recherche, en articulation avec mes enseignements, aident les étudiants et les étudiantes ainsi que moi-même, à construire une perception plus solide et réflexive de leurs multiples positions de sujets par rapport à la géopolitique de la connaissance, comme le soutient R’boul (2023). 


Références 

Lemoine-Bresson, V. (2024). Terrains, acteurices et interculturel en éducation et en formation : de l’expérience à la conceptualisation. Métacadre – Continuum – Dispositifs de (co)formation. Habilitation à Diriger des Recherches, note de synthèse. Université Paul Valéry, Montpellier 3.


Provost, M. (2023). L’expérience de l’oppression. Une phénoménologie du sexisme et du racisme. PUF. 


R’boul, H. (2023). Intercultivism and alternative knowledges in intercultural education. Globalisation, Societies and Education, DOI: 10.1080/14767724.2023.2166018



Biographie courte

Véronique Lemoine-Bresson est Maîtresse de conférences HDR en sciences du langage et en sciences de l’éducation et de la formation, à l'Université de Lorraine (ATILF CNRS). Ses travaux se focalisent sur l'interculturel en l'éducation et en formation, dans des recherches collaboratives et par l'écriture collaborative. Elle dirige des recherches inscrites dans le réseau des Lieux d’éducation associés de l'Institut français d'éducation (ENS Lyon). Depuis 2018, elle travaille pour la Deutsch-französische Hochschule à Sarrebruck (Allemagne), à l'évaluation des programmes universitaires binationaux franco-allemands en SHS. Elle enseigne à l’INSPÉ de Lorraine en formation initiale des futurs enseignants du primaire et en design pédagogique.