Le mot du président

Émancipation, institution, évaluation

Un triptyque pour penser une évaluation émancipatrice ?

Plaidoyer pour un colloque émancipateur

Jean-François MARCEL
Professeur, Université Toulouse Jean-Jaurès
Président du Comité scientifique du colloque


Rédiger ces quelques lignes est à la fois un honneur et un plaisir. Un honneur d’abord, que le GEvaPP m’ait proposé d’assumer la Présidence du Conseil scientifique*, je suis très sensible à cette marque de reconnaissance et les remercie sincèrement pour leur confiance. Un plaisir, ensuite (et surtout) de vous accueillir dans ce beau colloque international, un colloque ambitieux et original.

Habituellement, en effet, nos manifestations scientifiques sont thématisées pour permettre l’exposition et la confrontation de travaux déjà produits. Le pari est ici un peu différent, il oriente les réflexions et les controverses vers une notion jusque- là peu ou pas travaillée, « l’évaluation émancipatrice », en nous proposant de contribuer à sa caractérisation et à sa théorisation. Pour cela, il nous invite à cheminer au sein d’un triptyque, beaucoup plus largement pâturé par nos recherches, en nous incitant à « relier » les termes entre eux. A partir de nos travaux, il s’agit donc de mettre en jeux et en dialogues : l’ouverture, le déplacement ou le renouvellement des possibles (que promeut l’émancipation), au sein d’un cadre qui protège mais qui contraint (l’institution), en adoptant une posture pour partie distanciée, qui permette d’apprécier (des écarts, des transformations, des changements) tout en contribuant à élaborer la référence de cette appréciation (l’évaluation). Le challenge est conséquent, mais il est stimulant et passionnant. Je suis persuadé que nous allons le relever ensemble, en allant bien au-delà des prévisions du GEvaPP, bref que nous saurons doter ce colloque d’une dimension scientifique émancipatrice. N’est-ce pas pour cette principale raison que nous nous sommes, toutes et tous, engagés dans des activités de recherche ?

Pour conclure, chères participantes et chers participants, je m’autorise donc un double conseil : apprécions à sa juste valeur l’opportunité, que nous offrent le GEvaPP et son colloque, de contribuer à une formidable dynamique intellectuelle, scientifique (et conviviale ne l’oublions pas) et profitons ensemble de ces moments rares et précieux durant lesquels nous mettons nos rythmes quotidiens sur « pause », pour prendre le temps de réfléchir et d’échanger, pour penser et construire, avec sérénité et exigence, la recherche, la vie et le monde de demain.



*Honneur renforcé par la nomination de Najoua Mohib comme vice-présidente, ce qui me permet, de plus, de remercier publiquement le LISEC, et son directeur Loïc Chalmel, pour leur engagement dans cette manifestation et pour nous offrir la chaleureuse hospitalité de la ville de Strasbourg.