Le système de propulsion est composé :
Nous avons adopté un raisonnement de rétro-conception pour dimensionner les composants de ce système de propulsion. Nous avons d’abord déterminer la puissance utile que devait fournir l’hélice au foil pour que celui-ci crée une force de portance suffisante pour permettre à la planche de décoller.
Afin de créer une force de portance sans nécessiter une vitesse trop importante qui serait dangereuse pour le surfeur, nous avons décidé de chosiir un profil de foil NACA 64A410F avec une inclinaison de 6. L’objectif de ce foil est de créer une force de portance qui permette de soulever l’enemble de système, que nous avons évalué à une masse de 100kg. A l’aide d’un logoiciel de simulation numérique de mécanique des fluides (CFD), nous avons cherché la vitesse d’écoulement de l’eau permettant d’atteindre une force de portance de l’ordre de 1000N.
Nous avons utilisé le fichier CAO représentant les deux foils positionnées sur l’e-foil pour en extraire la section, car le problème peut être ramené en 2D compte-tenu de la géométrie. Nous avons ensuite maillé le domaine et l’obsctacle (les deux foils), de telle sorte à avoir un maillage fin autour de l’obsctacle, et plus large lorsqu’on s’en éloigne (fig. 1). Le logiciel est en fait un solveur permettant de résoudre les équations de Naviers Stockes moyennées (RANS) en ajoutant une équation de transport sur la viscosité cinématique pour tenir compte de la turbulence. Ce modèle constitue le modèle de Spalart-Allmaras, qui est très nutilisé en aérodynamique et en hydrodynamique. Les résultats sont un fichier texte donnant la force de portance et la force de traînée générées par chacun des foils et des fichiers .VTU permettant un post-processing grâce à des logiciels de visualisation tels que ParaView (fig. 2).
Différentes simulations nous ont permis de trouver une vitesse de sortie de l’eau de 3,5 m.s−1 . Les résultats pour cette simulation sont rassemblés dans le tableau ci-contre. La force de portance totale de 973N est donc donée par la somme de la portance générée par le foil avant (900N) et par le foil arrière (73N), que nous récupérons dans le fichiers textes de sortie.
Ces deux forces de portance peuvent aussi être retrouvées en intégrant la force de pression projetée selon l’axe verticale qui s’exerce sur chacun des foils (fig. 3). Ce calcul est possible grâce à ParaView et nous obtenons une résultante de 864N pour le foil avant et de 66N pour le foil arrière. Le faible écart entre les deux couples de valeur vient du fait que le calcul réalisé avec ParaView ne prend pas en compte les effets visqueux, qui rajoutent une légère contribution à la portance.
Les équations sont identiques sauf que la force d’inertie n’est plus comptabilisé car on considère que le surfeur progresse par palliers de vitesse constante et la planche n’est plus en contact avec l’eau, mais avec l’air. Ainsi, le coefficient a devient nul et le coefficient b est réduit. On obtient : b = 10, 32
Le point de départ de notre bilan des forces a été de considérer que, dans la phase de décollage, on impose une force de propulsion Fu qui permet de générer une force de portance permettant de vaincre le poids du système. Cette étude nous permet de tracer l’évolution de la puissance en fonction de la vitesse. Il ne traduit pas chronologiquement ce qui se passe lors de vol, mais il donne une bonne idée physique de ce qui se passe : la puissance fournie par le moteur et l’hélice augmentent jusqu’à atteindre la puissance nécessaire à la génération d’une force de portance permettant au système de décoller. Une fois ce pallier de puissance atteint, la vitesse atteindra quelques secondes plus tard sa valeur de sortie : 3, 5m.s−1 et permettra au système de sortir de l’eau. La puissance nécessaire pour maintenir cette vitesse de sortie va alors chuter du fait de la sortie de l’eau de la planche. Le point atteint sur la courbe bleu correspondant à la phase de vol est seulement une indication de la puissance qu’il faudrait en régime permanent
Dans les faits, le surfeur cherchera à ajuster sa position afin d’incliner la planche. Il va ainsi diminuer la force de portance et pourra donc aller plus vite en gardant une hauteur de sortie de l’eau raisonable. Il va aussi diminuer la force de traînée des foils. L’évolution de la puissance utile nécessaire en fonction de la vitesse nécessite donc une étude plus complète, notament grâce à des simulations numériques à des angles d’inclinaisons variables des foils et à vitesse plus élevée : 20km.h−1 par exemple puisque c’est la vitesse de croisière que nous nous sommes fixés.
Une autre façon plus intuitive pour comprendre le fonctionnement de l’e-foil est l’évolution de la vitesse en fonction du temps.
Une fois que la planche sort de l’eau, l’évolution de la vitesse en fonction du temps dépend du comportement du surfeur, aussi elle est représentée en pointillée sur la figure 5. On peut simplement affirmer que la vitesse va augmenter jusqu’à atteindre la vitesse de croisière de 20km.h−1 . Ensuite, on peut prédire des petites oscillations autour de cette vitesse de croisière à cause du mouvement du surfeur et de son action sur la télécommande de contrôle.
Nous avons recherché une hélice fonctionnant en régime atteint aux alentours de 1 kW et pouvant délivrer une puissance de 2,019 kW lors de la phase de décollage. Nous avons fait nos recherches parmi des spécialistes de la construction de l’e-foil et nous avons opté pour le modèle suivant :
Nous avons contacté le fabricant pour avoir les données techniques. Pour conforter notre choix, nous avons modélisé le comportement de l’hélice grâce au logiciel de mécanique des fluides Heliciel. Ci dessous sont présentées l’évolution du rendement (noir) et de la puissance délivrée (vert) en fonction du nombre de tours par minute de l’hélice.
A 5000 tours par minute, le rendement est de 0.3, comme ce qui avait été utilisé en première approximation lors du calcul de dimensionnement et la puissance délivrée est de 3 kN. Cette hélice répond donc au cahier des charges que nous avions fixé.
Pour le moteur, nous avons choisi un moteur triphasé brushless dont la puissance maximale est de 6 kW, en accord avec le dimensionnement de ce composant. Et afin d’avoir une certaine marge par rapport à la vitesse de rotation de l’hélice, nous avons choisi un moteur dont la vitesse de rotation maximale est bien supérieure à 6000 tours par minute.
Compte tenu du Kv de 100 et du fait que nous possédons des batteries de 22V, afin d’atteindre 6000 tours par minutes, nous avons besoin de 3 batteries.