Lundi 21/12
Beau ciel en nous réveillant mais guère rassurant pour la suite : de toute façon je ne me fais aucune illusion, ayant consulté la météo avant de partir: il va faire moche, sans doute même très moche!
Nous prenons un solide petit-déjeuner dans une ambiance très cosmopolite : beaucoup d'anglophones à cette heure assez matinale, quelques marocains aussi. La « faute » sans doute à tripadvisor qui donne une bonne critique à cet hôtel, et c'est mérité.
Nous quittons laborieusement Casa, non sans y avoir d'abord fait quelques courses : pain, vache qui rit, pâtisseries, bananes et mandarines.
Nous prenons d'abord l'autoroute vers Marrakech (une vraie autoroute, il y a même des péages) puis la quittons à Ben Guerir car nous voulons traverser l'Atlas par la route qui va de Demnate à Skoura.
Nous quittons la plaine et nous élevons rapidement dans les montagnes. Les péages de l'autoroute sont vite oubliés. Nous entrons de plain-pied dans le Maroc rural.
Les villages se succèdent, accrochés à flanc de montagne, tous parfaitement intégrés.
Village blanc si la pierre est blanche.
Village rouge si le sol est rouge.
Géologie très colorée!
Nous sommes agréablement surpris par l'attitude des enfants : rien à voir avec le harcèlement d'il y a 10 ans. On passe tranquillement, simplement salués par quelques sourires. Pourvu que ça dure!
Il faut dire que l'isolement de certains villages est tel que l'on comprend que certains touristes aient été tentés de « faire plaisir » en offrant quelques bricoles d'Européen qui prennent ici une autre valeur. Le revers de cette générosité étant que les enfants ramenaient plus de « richesses » que leurs parents en manquant l'école pour mendier au bord des routes. Une situation malsaine qui semble s'améliorer.
La route, goudronnée « au milieu » n'offre aucune difficulté ce jour-là : les très nombreuses coulées de boue ont été déblayées et il n'y a pas de neige, bien que nous passions assez haut.
Les paysages sont splendides, très arides comme nous les aimons.
Ce doit être moins drôle pour les habitants de ces vallées : il n'y a quasiment plus d'arbres donc pas de bois.
Est-ce la conséquence du surpaturâge comme le laisse penser la vision de quelques arbres rescapés dont les branches sont réduites à l'état de moignons, là où les chèvres ne peuvent pas grimper?
Toujours est-il que l'érosion en profite comme en témoignent les nombreuses coulées de boue qui menacent la route.
On voit des paysans labourer des pentes improbables dont on se demande comment ils ont pu y accéder avec âne et soc?
Nul doute qu'à la première forte pluie tout le champ glissera en bas de la montagne...
Certains villages, mieux organisés, exploitent des cultures en terrasses, certainement mieux adaptées à la géographie locale, mais quel boulot! Certainement plus rentable sur le long terme...
La collecte des ordures est un problème dans les campagnes. Les alentours des villages sont jonchés de sacs plastiques parfois à des km à la ronde, tout dépend des vents dominants.
Toutes ces cochonneries si elles ont échappé aux buissons épineux, finissent parfois dans le lit des rivières : on ne peut pas trouver 10 m de rivière sans souillure...
Elegant sèche-linge...
Après avoir franchi un dernier col, nous plongeons vers la vallée du Dadès.
Quelques tardifs rayons de soleil nous offrent un spectacle magnifique.
On n'a jamais compris par quel phénomène physique les rayons du soleil -dans notre dos- ont l'air de diverger à partir de l'horizon?!
J'ai réservé pour 3 nuits chez Talout, une auberge idéalement située en surplomb de la palmeraie avec vue sur les montagnes de l'Atlas-du moins quand elles ne sont pas dans les nuages!
Nous avons réservé la suite Tishka, très joliment décorée. SDB et chauffage (avec un système de clim réversible) bienvenu car le fond de l'air est frais.
Très bon tajine poulet-citron au coin du feu, précédé d'un bon assortiment de crudités, puis salade de fruits frais et hop au lit! On est crevé...