Novembre 1870 – mars 1871, Sougé, il y a 150 ans, exactement.
Sougé semble n’avoir gardé aucune trace de cet hiver terrible et glacial qui a vu le puissant Xème corps d’armée prussien envahir nos campagnes et affronter la seconde armée de la Loire. Ni de tous ces braves qui, après Sedan, se sont re-levés pour continuer le combat.
Pourtant, le village n’est pas resté à l’écart des combats. Situé à la confluence du Loir et de la Braye, il occupe une place stratégique, convoitée par les belligérants. De la mi-décembre 70 à la mi-janvier 71, les deux armées vont traverser le village, se pourchassant, s’affrontant, se repoussant, au cours de combats sporadiques, qui trouveront leurs conclusions au-delà des frontières de Sougé.
Cette situation particulière justifie sans doute, également, que des troupes françaises aient stationné en permanence à Sougé, dès novembre 70, le Camp de César renouant alors avec sa vocation millénaire. Ajoutons à cela l’activisme probable des sougéens, puisque les prussiens exaspérés ont projeté un temps de venir brûler le village, à titre de représailles et sans doute d’exemple.
Pourtant, de tout cela, la mémoire collective semble n’avoir rien gardé !
C’est là que naît et s’ancre le projet
Sougé 1870-1871
2020 – 2021, tisser la mémoire et parier sur le futur
Nous avons fait ce pari un peu fou de retrouver les fils égarés de cette mémoire collective malmenée et de la restaurer, de nommer de nouveau les hommes et les femmes qui ont traversé ensemble ces temps de chaos.
Mais plus qu’un travail de mémoire, nécessaire, essentiel, nous faisons le projet de réaliser une œuvre collective et de mobiliser, autour de la mémoire du village, toute une communauté, en associant toutes les générations mais aussi les descendants des acteurs d’alors et les nouveaux arrivants qui habitent aujourd’hui, leurs maisons.
Il s’agit, 150 ans après, de redonner sa place à un épisode très fort de la vie de nos villages, de notre village. Un épisode qui, ici, a été étouffé, puis supplanté, dépassé dans l’horreur par les deux conflits qui ont marqué la première moitié du XXème siècle. Pourtant, le traumatisme de la guerre de 70 n’est sans doute pas anodin, c’est celui de villages terrorisés par la rumeur des combats avant d’être envahis, occupés, pillés ; celui de communautés villageoises menacées, qui vont devoir aller chercher au plus profond de ce qu’elles sont pour s’organiser, faire front et passer le cap, sans se désunir.
Ce travail est à la fois un hommage à ces hommes, ces femmes et ces enfants, mais aussi un regard sur nos racines, celles qui nourrissent encore aujourd’hui une manière de vivre ensemble qui nous est chère. Et ce travail n’a de sens que s’il est non seulement mené de manière collective, mais aussi partagé et transmis.
2020 – 2021, partager et transmettre
Reconstruire collectivement l'histoire de Sougé et des sougéens pendant cet hiver terrible
Inviter chaque sougéen et chaque descendant de sougéen à corriger une erreur, ajouter un détail, proposer un document, etc.
Un évènement pour le dernier WE d'août 2021 !
Nous vous avons donné rendez-vous à la vieille Eglise d'Artins, du 27 au 29 août 2021, pour temps un moment festif, mais pas uniquement ...