Entre le souffle et le murmure
pour flûte, alto et harpe
(2009)
Le compositeur écrit avec son souffle, et ce souffle donne à l’œuvre son élan,
son énergie, mais aussi son chant, son émotion. C’est par le souffle qu’il peut
espérer atteindre l’éclat, la plénitude.
Mais ce serait en vain si le souffle ne restait pas relié à l’âme universelle, à
cette région secrète d’où naissent toutes choses qui ont un sens, une
nécessité. Cette réalité cachée ne dit rien qui ne s’entende qu’à peine, c’est
une voix qui murmure et qu’il faut accueillir dans le silence des pensées.
Ainsi la musique n’a de cesse de chercher son chemin “entre le souffle et le
murmure”, entre l’impulsion vitale qui lui permet de se matérialiser dans les
sons, et le dessein mystérieux qui, restant en retrait et comme sans voix, n’en
détient pas moins les clés de la joie.
(Anthony Girard)