Créé le mardi 20 janvier 2015 | Mise à jour le mercredi 18 février 2015
Dans la galaxie du e-learning, certaines batailles se livrent. Toujours d’actualité celle des TinCan API versus SCORM, qui oppose les jeunes Padawans (les pro API) aux Jedi aguerris (les SCORM).
Tin Can API (ou Experience API, ou encore xAPI) et SCORM sont des normes qui permettent de suivre des activités de formation et le parcours des apprenants. On utilise donc ces normes dans la conception d’activités (ou d’exercices) que l’on trouve sur les plateformes de formation de type LMS ou LCMS.
La norme SCORM est plus ancienne que celle de Tin Can API et comme toute nouveauté, il est certain que Tin Can API une souplesse et des possibilités plus étendues que le SCORM. Cependant, SCORM a encore sa place dans le monde du e-Learning en dépit des avancées fulgurantes dans ce domaine.
En effet, SCORM est fortement lié aux plateformes LMS. De plus, la simplicité de SCORM permet de l’utiliser pour des formations dont la conception est très linéaire et qui proposent largement des activités limitées à des quiz ou à la consultation de pages.
Or, les formations proposant un scénario complexe, des activités diversifiées sur des supports de natures très différentes et le traitement des informations de «scoring» (évaluation) et de «tracking» (suivi) ne sont pas encore si développées.
Comme le souligne l’article de Julien Theler, paru sur le site e-teach, Ti Can API «permet de remonter de manière bien plus complète des informations sur des actions de formation telles que des serious games, des formations blended ou des actions liées à des solutions gamifiées (obtention d’un badge, amélioration de son classement, interaction avec un autre utilisateur, utilisation d’un outil,...). Tin Can étend donc considérablement le champ de ce que qu’un responsable de formation peut superviser et intégrer dans son concept de développement de compétences. De plus, il est adapté à la formation multicanal (en salle, sur un ordinateur, sur un mobile...).»
Les avantages sont donc certains mais ils nécessitent une évolution de la plateforme mais aussi du dispositif d’apprentissage en terme de scénarisation.
En ce qui concerne l’aspect technique Tin Can API fait appel au LRS (Learning Record Store), support permettant son implantation sur les plateformes LMS mais aussi l’utilisation de solutions largement plébiscitées, telles que Articulate.
Pour ce qui est des contenus, Tin Can API ouvre le champ des possibles avec le cortège de difficultés que cela entraine. Mais l'intérêt en terme de scénarisation et d’innovation pédagogiques est certain bien que le temps de conception soit plus long et donc des budgets plus conséquents. C’est justement ces aspects qui mobilisent l’engouement des concepteurs de formations e-learning et pourront assurer la mobilisation des apprenants.
Cette norme se développera dans les prochaines années et détrônera assurément SCORM. Mais ceci n’est somme toute qu’une évolution logique de toute technologie.
POUR ALLER PLUS LOIN :
http://www.elearning-standard.com/fr/scorm-en-10-questions/
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Pour de nombreux professionnels du e-Learning, SCORM reste un standard aux contours très flous, parfois une source d’inquiétude, souvent une source d’incompréhension. Je vais donc tenter d’éclaircir les idées et de dédramatiser ce standard en répondant à 10 questions courantes.
N’hésitez pas à poser vos propres questions dans les commentaires de cet article.
Jusqu’où puis-je aller dans le suivi des apprenants avec SCORM ?
SCORM favorise-t-il vraiment la réutilisation des contenus ?
Quelle plateforme LMS utiliser pour diffuser des contenus SCORM ?
SCORM est un standard qui a connu un très large succès dans l’industrie du e-Learning depuis 1999 avec une courbe d’adoption croissante tout au long des années 2000. A ce jour, plusieurs centaines d’outils l’ont adopté, plateformes LMS et outils auteurs compris.
SCORM assure une forme de « compatibilité » entre contenus pédagogiques et plateformes LMS. En utilisant SCORM, vous pouvez créer des contenus indépendamment de tout LMS. Vous pouvez ainsi utiliser les outils et techniques de votre choix, puis diffuser vos productions vers la (ou les) plateforme(s) LMS de votre choix.
En utilisant SCORM, vous assurez également la pérennité de vos contenus en vous prémunissant d’un éventuel changement de plateforme LMS. Il ne s’agit pas d’une situation exceptionnelle. Je vois fréquemment des clients changer de LMS après 3 ou 5 ans de bons et loyaux services.
Quelque soit votre motivation, gardez à l’esprit que la production et la maintenance des contenus pédagogiques représentent de loin la plus grosse part des dépenses dans une solution e-Learning.
Outre la compatibilité entre plateforme LMS et contenus, SCORM permet de suivre la consultation des contenus par les apprenants et favorise la réutilisation des contenus au sein de plusieurs parcours pédagogiques.
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Les dernières évolutions de SCORM datent de 2009. Les auteurs de SCORM ont décidé de stopper son développement pour se concentrer sur la création d’un nouveau standard nommé Experience API (ou xAPI, ou TinCan). xAPI doit palier aux limites de SCORM et ouvrir de nouvelles perspectives dans les années à venir. Sa première version a été officialisée en 2013.
Il faut toutefois garder à l’esprit que l’adoption d’un nouveau standard est un processus long. Plusieurs années sont nécessaires pour recueillir des retours d’expérience et accéder à un bon niveau de maturité. S’en suit une courbe d’adoption plus ou moins rapide par les éditeurs du marché.
Dans l’attente, SCORM reste un standard opérationnel qui comporte certaines limites, mais apporte des solutions satisfaisantes dans la plupart des situations courantes. SCORM restera donc un standard très largement utilisé dans les années à venir.
Notons par ailleurs que des solutions de migration de SCORM vers xAPI seront envisageables en temps voulu. SCORM n’est donc pas nécessairement un mauvais investissement en 2015.
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Imaginons que vous ne souhaitiez pas adopter un standard comme SCORM (ou xAPI). Quelles sont alors les solutions pour produire des contenus ?
Scénario 1 – Des contenus indépendants du LMS – Vous pouvez tout d’abord utiliser des outils et formats indépendants de votre plateforme LMS : produire des documents PDF, développer des contenus HTML5 (etc.) puis les importer dans votre LMS. La plupart des plateformes le permettent. Mais alors aucun suivi précis des apprenants ne sera possible. Vous pourrez savoir quand et combien de fois ces contenus ont été ouverts, mais pas ce que l’apprenant en a fait précisément.
Scénario 2 – Des contenus développés avec votre LMS – Vous pouvez utiliser une plateforme LMS « tout-en-un », gérant à la fois la production des contenus et leur diffusion. Ce type de solution présente l’intérêt d’offrir des outils de production accessibles et de faire disparaitre la barrière entre contenus et plateforme. Vous devrez en revanche vous satisfaire de fonctions d’édition généralement limitées et admettre que vous deveniez très dépendant de votre plateforme LMS.
Si dans le cadre de votre projet, un de ces 2 scénarios vous semble acceptable, alors SCORM n’est pas un impératif.
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SCORM offre plusieurs niveaux de suivi des apprenants. Précisons avant toute chose que SCORM a été conçu pour suivre la consultation de contenus et évaluations. Le suivi d’activités collaboratives est hors sujet. La plupart des plateformes LMS le permettent en dehors du cadre de SCORM.
SCORM offre un premier niveau de suivi basique : temps passé par l’apprenant, complétude (l’apprenant a-t-il vu toutes les portions significatives du contenu ?) et éventuellement un score si le contenu inclut une évaluation.
SCORM offre un suivi avancé des évaluations permettant de récolter les réponses fournies pour chaque question d’un test, le temps mis pour répondre, la correction, une pondération, etc. 10 types de questions-réponses sont prédéfinis par SCORM, incluant des questions à correction automatique (ex. QCM, association, etc.) ainsi que des questions ouvertes (saisie de texte, appréciation).
SCORM offre un suivi avancé des objectifs pédagogiques. Un objectif est généralement associé à une thématique dont on veut s’assurer qu’elle soit bien étudiée et/ou assimilée.
A titre d’exemple, certains outils auteurs permettent la création de Quiz en constituant des groupes de questions par thématique. On peut alors suivre précisément chaque question du Quiz, mais aussi faire des statistiques sur chaque thématique.
La liste n’est pas exhaustive. SCORM offre d’autres fonctions (ex. la gestion des commentaires) que je n’aborderai pas ici car très marginales.
Précisons également qu’un outil se déclarant conforme à SCORM n’exploite pas nécessairement toutes les possibilités de SCORM. Il vous faudra donc vous assurer qu’ils répondent correctement à vos besoins.
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SCORM permet de constituer des parcours pédagogiques en agrégeant des portions de contenus dites « réutilisables », que l’on appelle généralement des « grains ». En ce sens, SCORM fixe certaines règles et capacités qui favorisent la réutilisation.
Dans la pratique, cela dépend grandement des capacités de votre LMS, mais aussi de bonnes pratiques que vous devez mettre en place pour votre projet.
Exemple – Admettons que pour favoriser la réutilisation de contenus, vous décidiez de constituer une base de « grains », indexés avec des mots clés, afin qu’un auteur puisse rechercher les contenus qui l’intéressent et les utiliser dans ses propres parcours pédagogiques. SCORM fournit plusieurs outils, dont la définition de méta-données. La plupart des LMS conformes à SCORM permettent la gestion de ces méta-données. Il vous reste cependant à définir la manière dont vous allez les utiliser, puis à prendre soin de les renseigner dans toutes vos productions.
En résumé, SCORM fournit des règles et capacités qui favorisent la réutilisation de contenus, mais cette promesse restera lettre morte si vous ne développez pas les bonnes pratiques qui vont avec.
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Vous avez 2 grandes options : utiliser un outil auteur ou développer vous-même vos contenus par programmation.
Il existe de nombreux outils auteurs respectant SCORM. Les plus simples se présentent sous la forme de plugins PowerPoint. Ils permettent un enrichissement de vos présentations puis une publication aux formats Flash et/ou HTML5, en conformité avec SCORM. Les plus connus sont Adobe Presenter, Articulate Presenter et iSpring Presenter. Aucune formation n’est nécessaire pour prendre en main ces outils. Quelques heures d’auto-apprentissage suffisent.
Pour aller plus loin, vous pouvez utiliser des outils plus complets comme Adobe Captivate, Articulate Storyline et QuizMaker, la suite e-Doceo, Inovae Publisher ou encore Lectora. La liste n’est pas exhaustive, mais ces exemples sont des références sur le marché et sont réputés fiables concernant SCORM. Ils sont aussi plus complexes que les produits de type « Presenter ». Une formation est donc recommandée.
[Edit: contribution] Enfin, si vous devez gérer de grandes quantités de contenus et industrialiser vos productions, vous pouvez opter pour une chaîne éditoriale ou un LCMS. Ces plateformes favorisent la production en masse, l’édition collaborative et la réutilisation des contenus. L’intégration avec le LMS est aussi parfois facilitée.
Si vous disposez de compétences techniques dans votre équipe (HTML5, Javascript, etc.), vous pouvez faire le choix de développer vous-même vos contenus, sans outil auteur. C’est le meilleur moyen d’obtenir exactement ce que vous souhaitez : contenus très spécifiques, scénarios pédagogiques complexes, Serious Games, etc. Bien sûr, il vous faudra développer vos propres outils et méthodes afin de structurer rigoureusement votre chaine de production. Des compétences techniques avancées sont pour cela nécessaires, de même qu’une maitrise approfondie de SCORM.
En résumé, des plus simples aux plus complexes, les solutions ne manquent pas. Il vous faudra toutefois veiller à choisir des méthodes et outils adaptés à vos objectifs et à vos compétences.
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SCORM n’est pas un standard intrusif puisqu’il considère les contenus comme des boites noires à l’intérieur desquelles l’auteur est libre de faire ce qu’il veut, en utilisant les technologies qu’il souhaite (ou presque).
La principale contrainte qu’impose SCORM est d’utiliser des technologies Web client (HTML + Javascript au minimum). On peut librement y ajouter des technologies faisant appel à des plugins spécifiques (Flash, 3D, réalité augmentée, etc.) ou au contraire choisir de respecter le format HTML5.
D’un point de vue scénaristique, l’auteur fait ce qu’il veut : contenu documentaire figé, scénarios interactifs, jeux de rôles, Serious Games 3D immersifs, etc.
Reste alors à définir ce que l’on veut tracer et comment le faire. Il s’agit d’un travail collaboratif entre concepteur et responsable technique. Le concepteur définit le besoin. Le technicien définit la manière d’y parvenir.
Bien sûr, si vous n’utilisez pas d’outil auteur, une bonne connaissance de SCORM est nécessaire. Mais il ne s’agit pas de demander aux concepteurs de devenir des experts en SCORM ! Ils doivent simplement acquérir les notions essentielles pour savoir ce qu’il est possible de faire. Pour les techniciens, des connaissances techniques approfondies sont nécessaires.
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Aujourd’hui, la plupart des plateformes LMS annoncent une conformité SCORM. Mais s’agit-il d’effets d’annonces ?
Bonne nouvelle : après des débuts assez chaotiques, les éditeurs ont fourni de réels efforts durant ces 10 dernières années afin d’offrir un support relativement solide de SCORM. Une règle s’impose : les éditeurs les plus fiables sont souvent ceux qui ont la plus longue expérience avec SCORM. Mais bien sûr, à toute règle ses exceptions…
Seconde bonne nouvelle : les éditeurs français (et voisins proches) se distinguent face à leurs concurrents américains. En effet, vous y trouverez des fonctionnalités plus poussées, par exemple la recomposition de parcours SCORM souvent absente des LMS outre-Atlantique.
Dans tous les cas, soyez extrêmement vigilant au moment de choisir votre plateforme LMS. Commencez par définir votre besoin… Quels types de contenus souhaitez-vous diffuser ? Comment vont-ils être produits ? Quel niveau de suivi souhaitez-vous mettre en place ? Idéalement, vous demanderez des démonstrations avec des contenus de test que vous aurez préparé au préalable.
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Je serais tenté de répondre à cette question par une métaphore : le code de la route fixe des règles collectives qui nous permettent de conduire tous ensembles dans une relative sécurité. Ces règles sont le prix à payer pour pouvoir être libres de nous déplacer.
SCORM fixe aussi des règles. Mais celles-ci vous permettent en contrepartie de produire des contenus avec les outils de votre choix, puis de les diffuser sur les plateformes de votre choix.
En résumé, pour un certain nombre de projets, les bénéfices apportés sont supérieurs aux contraintes. C’est du moins ce que semble en penser la grande communauté du e-Learning qui a plébiscité ce standard pendant une 15aine d’années, fait assez rare dans le monde très changeant du Web.
Il ne s’agit bien sûr pas d’adopter une position dogmatique. SCORM ne répond pas à tous les besoins et tous les projets ne nécessitent pas l’adoption de SCORM qui n’est qu’un « outil » parmi d’autres à utiliser à bon escient. La plupart des LMS conformes à SCORM proposent d’ailleurs des alternatives pour créer ou intégrer des contenus. Il est donc tout à fait possible de n’utiliser SCORM que pour certains contenus de votre projet.
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Voici quelques limites évidentes de SCORM.
Limite #1 – Les contenus SCORM doivent être joués dans un navigateur. Cela peut poser problème si l’on souhaite par exemple déployer un Serious Game immersif sous forme d’application de bureau. Un autre cas critique est l’utilisation d’Apps sur mobile.
Limite #2 - Une connexion Web doit être active durant toute la consultation du contenu SCORM. Cela restreint les modes de déploiement, notamment pour les populations nomades qui ne disposent pas toujours d’une connexion Web active. Notons que de nombreux LMS proposent un mode déconnecté basé sur SCORM pour palier à ce problème.
Limite #3 – SCORM se limite à tracer la consultation de contenus. A l’heure du Blended Learning et du Social Learning, on peut attendre d’un standard qu’il aille plus loin en prenant en charge les aspects collaboratifs par exemple.
Limite #4 – SCORM se concentre sur le suivi d’activités individuelles et ne permet pas de rendre compte d’activités collectives. On pourrait par exemple imaginer vouloir suivre une mission en binôme dans un Serious Game.
Limite #5 – SCORM enregistre des informations de suivi assez simples. Il n’est par exemple pas possible d’enregistrer des médias, comme une captation vidéo de travaux pratiques.
On le voit bien, SCORM est perfectible. C’est pourquoi ses auteurs (ADL) ont décidé de développer un nouveau standard (Experience API ou xAPI ou TinCan) capable de combler toutes ces lacunes. Mais ce sera l’objet d’un autre article : « xAPI en 10 questions ».
Et encore plus loin :
http://www.e-teach.ch/blog/comprendre-tin-can-api-elearning-scorm/
Tin Can API (ou Experience API, ou encore xAPI, selon que l’on utilise le nom donné par ses auteurs ou par leur mandant) est une norme récemment finalisée qui s’inscrit dans un dispositif destiné à remplacer SCORM. Comme sa prédécesseure, Tin Can API sert à suivre des activités de formation et à les transmettre à une plateforme de gestion de formation.
Tin Can est né de la volonté d’ADL, déjà à l’origine de SCORM, de proposer une norme plus souple et adaptée à la multiplicité des “unités de formation” (comme SCORM 2.0 avait essayé de le faire auparavant). A l’inverse de SCORM qui nécessite une plateforme LMS centralisant l’ensemble des contenus de formations, Tin Can étend la notion d’apprentissage à n’importe quel contenu, où qu’il se trouve et quelque soit sa nature : une vidéo sur youtube, un entretien avec un collègue, la réalisation d’une tâche ou encore la lecture d’un article de blog comme celui-ci. Avec Tin Can, c’est donc la définition du mot “apprentissage” qui est revue pour s’adapter aux façons modernes de consommer de la connaissance.
L’objectif d’une norme plus souple est de permettre le suivi d’activités plus riches et pas forcément linéaires. Les données enregistrées par SCORM sont relativement limitées, à savoir : “Cet utilisateur a parcouru 80% de la matière en 20 minutes” ou “Cet utilisateur a obtenu un score de 100% sur ce quiz”. La norme Tin Can donne une liberté bien plus grande dans la nature de ce qui est enregistré, par exemple : “Cet utilisateur a réalisé la tâche “contacter un client sous la supervision de cette autre personne”. Cette souplesse était attendue depuis longtemps dans le monde du e-learning et permet de remonter de manière bien plus complète des informations sur des actions de formation telles que des serious games, des formations blended ou des actions liées à des solutions gamifiées (obtention d’un badge, amélioration de son classement, interaction avec un autre utilisateur, utilisation d’un outil,…). Tin Can étend donc considérablement le champ de ce que qu’un responsable de formation peut superviser et intégrer dans son concept de développement de compétences. De plus, il est adapté à la formation multicanal (en salle, sur un ordinateur, sur un mobile…).
Source : Rustici Software, http://tincanapi.com/overview
Assez de théorie, voyons pourquoi il y a lieu de se réjouir de l’arrivée de Tin Can. Voici deux exemples de scénarios de formation qui peuvent être “trackés” et supervisés par Tin Can :
En permettant le suivi d’activités ne figurant pas sur la plate-forme de formation, Tin Can permet de suivre et valider un programme d’accueil incluant des éléments de natures diverses. Par exemple, on peut suivre l’activité d’un collaborateur et valider sa progression au sein d’un programme d’e-welcome constitué des éléments suivants :
Regarder une vidéo d’introduction présentant l’entreprise et ses valeurs
Lire un PDF de synthèse sur les activités de l’entreprise
Se faire introduire auprès de ses nouveaux collègues par son supérieur
Avoir un entretien avec les RH pour recevoir sa carte d’accès et des consignes administratives
Se former sur un module e-learning de type rapid-learning
Passer un quiz validant l’acquisition des connaissances-clés
Contacter un premier client
Tin Can permet de suivre la réalisation de toutes ces activités et ainsi de valider l’accomplissement de l’ensemble du programme d’accueil dans les délais impartis.
Contrairement au fonctionnement SCORM/LMS, Tin Can ne nécessite pas que les contenus aient été identifiés à l’avance comme faisant partie d’un programme de formation. Il est donc possible de concevoir des programmes basés sur l’acquisition de compétences définies plutôt que sur la consultation de contenus définis, en intégrant des ressources externes dans la formation (documents présents sur un intranet, ressources disponibles en ligne, etc).
On peut ainsi, par exemple, inscrire un collaborateur au programme “développement de compétences en matière de gestion de projet”. Ce programme propose des ressources, mais invite également le collaborateur à indiquer ce qu’il a fait de son côté pour développer cette compétence. Il peut ainsi indiquer un certificat acquis sur un MOOC, indiquer un blog sur le sujet qu’il suit régulièrement, un livre qu’il a lu. Toutes ces activités sont intégrées dans son parcours de formation et son superviseur a une vue d’ensemble rassemblant à la fois les modules e-learning utilisés et les autres démarches entreprises par le collaborateur pour se former.
On le voit donc, Tin Can ne met plus de limite à ce qu’est une unité de formation et permet d’englober tout ce qui est apprentissage. Cela offre aux responsables de formation la possibilité de concevoir des parcours d’apprentissage bien plus complets et intéressants, et d’enregistrer une bien plus grande part de ce que les collaborateurs entreprennent pour améliorer leurs connaissances et compétences.
La liberté apportée par Tin Can nécessite également plus de réflexion lors de la conception. Avec SCORM, les choses étaient simples : un contenu était soit un quiz (enregistrement d’un score), soit des écrans à lire et écouter (enregistrement du % d’écrans vus). Tin Can rajoute la nécessité pour le concepteur de la formation de définir la structure du programme, la hiérarchie de son contenu, quelles sont les informations pertinentes à enregistrer, etc. Il faut prévoir un peu de temps et d’expérimentation pour dompter ce nouveau langage. Cependant, la norme est encore jeune et il y a fort à parier que des outils et méthodologies apparaîtront progressivement pour aider les formateurs.
Vous l’aurez compris, Tin Can est le futur (et commence à être le présent) de SCORM. Le minimum vital pour l’utiliser est un contenu capable de communiquer en “langage” Tin Can et une plateforme capable de comprendre ce langage, comme un LMS le fait pour SCORM.
Source : Rustici Software, http://tincanapi.com/lrs-lms/lrs-for-lmss-home
Côté plateforme, Tin Can nécessite un LRS, pour “Learning Record Store”, soit un outil capable de comprendre cette norme. De plus en plus de LMS intègrent ce support ou y travaillent.
Côté contenu, les outils auteurs modernes ont eux aussi entrepris d’intégrer le support de Tin Can. Les produits d’Articulate sont ainsi capables de communiquer avec un LRS. Des outils existent également pour rendre compatible un contenu produit avec Adobe Captivate.
Cependant, le véritable apport de Tin Can réside dans la création de contenus (ou plutôt de parcours) sur mesure, intégrant des contenus de divers types et diverses sources. En d’autres termes on réfléchit d’abord au contenu et à un parcours de formation pertinent, puis on insère ensuite du tracking aux endroits clés du scénario. Une incitation claire à créer des modules aux scénarios innovants ! C’est une réelle libération pour les concepteurs de serious games et de formations aux scénarios originaux. De notre côté, nous n’avons pas hésité un seul instant à rejoindre les Tin Can adopters !