Au 20ème siècle, les enjeux de la robotique se focalisaient sur la conception de machines capables de remplacer les êtres humains afin d’améliorer la productivité dans les usines ou bien pour les remplacer lors des interventions en milieu hostile. Les robots et les êtres humains évoluaient dans des environnements différents. Au 21éme siècle, les robots et les êtres humains devront progressivement apprendre à cohabiter et à partager le même environnement, aussi bien au travail (cobotique) qu’à la maison (robotique d’assistance et de service). Or bien qu’il soit aujourd’hui possible de concevoir des robots très sophistiqués d’un point de vue mécatronique, comme c’est déjà le cas pour les robots humanoïdes (Asimo, HRP, Nao, etc..), les capacités de ces machines restent très limitées, notamment en ce qui concerne leurs capacités d’adaptation et d’interaction avec les êtres humains. Aujourd’hui, l’homme doit s’adapter au robot ; demain, c’est le robot qui s’adaptera à l’être humain. Un des enjeux de la robotique de ce siècle sera donc de développer des architectures matérielles et logicielles permettant à un robot d’assimiler progressivement, en fonction du contexte (environnement, personnalité de l’être humain, mission, etc), des connaissances et compétences nouvelles. L’idée centrale n’est donc pas de créer un robot immédiatement intelligent, mais plutôt de créer un robot qui, à partir d’un nombre réduit de connaissances initiales (innées), serait capable progressivement de s’adapter aux missions qui lui seraient confiées. C’est pour ces raisons que depuis de nombreuses années, des scientifiques tentent de concevoir des robots dotés de capacités cognitives similaires à un être humain. L’être humain est donc une source d’inspiration privilégiée, pas seulement d’un point de vue morphologique mais aussi d’un point de vue fonctionnel, afin de créer des entités robotiques intelligentes. Dans ce contexte, les sciences cognitives peuvent apporter des éléments de réponse intéressants en fournissant un cadre théorique interdisciplinaire qui regroupe « un ensemble de disciplines scientifiques dédiées à la description, l’explication, la simulation, des mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle, et plus généralement de tout système complexe de traitement de l’information capable d’acquérir, conserver, utiliser et transmettre des connaissances ».
Le fil conducteur de mes recherches s’appuie sur le principe de la robotique cognitive et plus particulièrement sur le paradigme de l’énaction issue des sciences cognitives où l’interaction avec l’environnement et l’apprentissage sont les deux éléments clés de cette approche. Les domaines qui m’intéressent plus particulièrement sont :
· La perception et l’attention
· L’interaction homme – robot
· L’apprentissage pour la robotique
· Les robots et véhicules autonomes
· Les systèmes multi-robots