Refrain :
« Sûr, que j’avais trop bu !
Vous diront les septiques,
Mais c’que j’ai vu : j’l’ai vu !
Alors, je vous explique :
Par une étrange nuit
Les statues de PARIS
En pierre ou en métal
Quittèr’nt leur piedestal !
1
Les savants, les héros,
S’agitant à leur guise,
Empereurs, Généraux,
Tous les Saints des églises
Dans leurs poses figées
Avec leurs regards vides
Se mirent à bouger
Sous la lune livide.
J’ai vu comm’ je vous vois
Ce spectacle bizarre
De Princes et de Rois
En marbre de CARRARRE,
Et des gens très connus
Dans leurs drôl’s de costumes
Avec des femmes nues,
Arpenter le bitume !
Courant tous azimuts
Voilà que les sculptures
Emportées par le rut
Sombrent dans la luxure.
La VENUS DE MILO
Tell’ une fille indigne
D’un HERCUL’ sans maillot
Arrach’ la feuill’ de vigne.
Experts en érection
Sur les places publiques
Les Satyr’s en action
Spontanément rappliquent.
Danseuses de MAILLOL,
Vierges de MICHEL ANGE,
Loin de crier au viol
Au stupre se mélangent !
(au refrain)
2
Tous les petits amours
Les Cupidons, les Grâces,
S’abandonnent à leur tour,
S’enlacent et s’embrassent.
Un espèce de GREC
Que le désir titille
Fait des Salamalecs
Au Génie d’la Bastille
J’ai vu la main d’ma sœur
Une fille bien brave,
Massant avec douceur
Au Pont d’l’Alma, le zouave.
Puis voilà qu’à leur tour
Les NIKI DE SAINT PHALLE
S’enfilent à BEAUBOURG
Et s’accoupl’nt en rafales.
J’ai vu, de mes yeux vu,
Tous leurs baisers-ventouses,
Quelle orgie imprévue,
Gigantesque partouze !…
J’ajoute, impératif,
Et c’est bien là le drame
Pas un préservatif
De prévu au programme !
Quand je raconte ça
Aux bars où je m’ abreuve,
Les gens doutent de moi
Et pourtant j’ai des preuves :
Depuis l’ étrange nuit
Non, c’est pas un mensonge
Les statues de PARIS
Ont un mal qui les ronge… !
Paroles: Christian KALUC