Lionel BENHAROUS -  racines du 93

Lionel BENHAROUS  

Son portrait dans lejournaldugrandparis 03/03/2022 :  

Le successeur de Daniel Guiraud à la mairie des Lilas (Seine-Saint-Denis), Lionel Benharous, est un socialiste pur jus, qui croit aux valeurs de justice sociale et d’humanisme, de devoir de mémoire et de transmission. Sans faux-semblant.

Le débit est rapide, posé, un rien rigide, tempéré néanmoins par un regard lumineux et souvent rieur… Lionel Benharous est un prof d’histoire, un socialiste bien dans ses bottes, clair, cohérent. Inutile de trop chercher du côté de ses origines. « Je suis profondément laïque », répond-il quand on lui demande s’il est d’origine juive et croyant. Son père, Français d’Algérie, était ascensoriste, et sa mère, née en Tunisie, a gravi les échelons hiérarchiques d’une boite de pub, où elle entra comme secrétaire et finit cadre. « Je ne me reconnais pas non plus dans l’expression de pieds-noirs pour mes parents, puisque mes grands-parents paternels ont quitté l’Algérie pour la France avant l’indépendance, tandis que les parents de ma mère sont restés en Tunisie longtemps après qu’elle quitte le giron de la France », poursuit-il.

Lionel Benharous est né à Aubervilliers, où il est resté jusqu’à l’école élémentaire, avant de déménager à La Courneuve, où il occupera son premier poste de professeur d’histoire, au collège Jean Zay, situé en face du logement où il a grandi. « J’ai toujours été un professeur heureux », confie-t-il, autant dans le 93, à La Courneuve puis à Aulnay-sous-Bois, que dans les beaux-quartiers, dans le 16e puis le 6e arrondissement de Paris. « Les adolescents rencontrent des difficultés aussi dans les familles aisées, moins sociales certes », résume ce passionné de transmission, qui doit sa vocation de professeur à sa volonté de donner leur chance à tous les élèves après avoir lui-même beaucoup reçu de l’école républicaine.

Attachement à la ville durable

En couple avec une professeure des écoles, avec laquelle il vit depuis plusieurs décennies, c’est le premier tour de la présidentielle de 2002 qui lui fait rejoindre les rangs du Parti socialiste des Lilas, où ce père de trois enfants a élu domicile après avoir débuté sa vie d’adulte entre Pyrénées et Jourdain, dans le 20e arrondissement de Paris. La défaite de Lionel Jospin et l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour le convainc de militer de nouveau. Cet amoureux du football, fan de l’AS Saint-Etienne, rencontre Daniel Guiraud, maire des Lilas de 2001 à 2020 (supporter pour sa part de Nîmes olympique), auquel il voue une réelle amitié et une profonde admiration. « Pour sa droiture, confie-t-il, sa vraie proximité et sa vision pour Les Lilas, qui concilie une approche très moderne et la préservation du patrimoine et de la mixité sociale qui caractérise la ville. »

Une approche qu’il reprend à son compte, ajoutant son attachement à la ville durable, illustrée parfaitement, assure-t-il, par le projet lauréat d’ »Inventons la métropole du Grand Paris » 1 au sein du fort de Romainville. Qui accordera une place importante à la mémoire des femmes résistantes qui y furent emprisonnées dans l’attente de leur déportation.

Pourquoi la gauche ? « Par passion pour la justice sociale, l’humanisme, le fait de ne pas transiger avec certaines valeurs. » Le score record du cumul des voix prêtées par les sondages aux candidats d’extrême droite ne surprend pas l’historien qu’il demeure, même s’il se consacre désormais à ses mandats de maire et de vice-président d’Est Ensemble. « Les Français ont toujours adhéré aux thèses simplistes et démagogiques lors de crises multiples comme celles que nous vivons actuellement », indique-t-il.

Refus du sectarisme

Refusant le sectarisme, il s’abstient de condamner en bloc le bilan du président de la République sortant, estimant qu’Emmanuel Macron a bien géré la crise sanitaire, mais continué à affaiblir les services publics. Il cite le non-remplacement des professeurs absents, la baisse des effectifs du commissariat des Lilas ou le combat mené pour sauvegarder sa maternité, gagné de haute lutte, pour étayer ses dires.

« J’estime comme Daniel Guiraud qu’il y a au moins un échelon de trop », glisse-t-il à propos de l’organisation de l’administration locale en Ile-de-France. Prudent, il ne dira pas lequel… S’il lit moins depuis qu’il est maire à plein temps, après avoir été longtemps adjoint, Lionel Benharous choisit ses lectures au gré des programmes scolaires de ses enfants, alternant des ouvrages sur le conflit israëlo-palestinien ou des romans dont raffole sa fille, passionnée de littérature. Sans oublier, par gourmandise, ses écrivains fétiches, Boris Vian en tête, qu’il relit régulièrement, Dostoïevski, qu’il admire particulièrement, ou l’Antigone d’Anouilh, qu’il place au sommet de son panthéon littéraire.

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