Henri Lafourcade est un béarnais, né d’une famille du Béarn en 1910, tôt attiré par la vie dans l’Église, mais espiègle, et souvent désobéissant. Son école primaire est tenue par les salésiens. Ordonné prêtre en 1934, il s’engage pour la jeunesse, avec ardeur et une personnalité entraînante. Puis en 39, à 29 ans, il commence une longue captivité, passant d’Allemagne à la Pologne, des camps de Pemberg, Olesko, Zullichau, à Buchenwald.
Fin 44, il demande lui-même à être déporté avec ses compagnons (camp de représailles, près de Lwov, Ukraine).
À 9 jours en wagons à bestiaux, c’est ensuite le camp de Rawa-Ruska, gardés par les SS ukrainiens. H. Lafourcade baptise ses amis en cachette, en grand nombre, et la messe est dite chaque jour clandestinement. Il ne parlera guère de ces périodes, qui vont jusqu’au transfert vers la citadelle de Lemberg.
À son retour de captivité, dans le Béarn, le prêtre envoie la soutane confectionnée par sa mère à un autre prêtre, qui en a plus besoin que lui.
En 1954, son ami, Bertrand Lacaste, est nommé évêque du diocèse d’Oran, et l’appelle à le rejoindre.
Il prend alors plusieurs initiatives comme aumônier en charge de lycées et de son vaste mouvement de jeunesse, par lui créé. Il ne prend qu’un repas par jour, et dort par-terre enroulé dans une couverture. L’été, il organise les voyages en Europe, Israël, et donne aux jeunes chrétiens et musulmans l’occasion de fraterniser. Il est aussi responsable des pèlerinages pour Lourdes pendant 10 ans.
Parmi ses habitudes, aller déjeuner à la Soupe populaire, chaque jour de semaine, excepté son dimanche.
En 1975, il quitte le diocèse d’Oran pour Marseille, appelé par Mgr Etcheragay, qu’il connait déjà du Béarn. Il est alors notamment exorciste à Notre-Dame de la Garde. Il soutient aussi, pendant 10 ans, 7 missions en Afrique. Il décède en 1990, à 80 ans.
« Ton de sincérité et de réserve, frémissement maîtrisé, chaleur amicale, provocation fraternelle. (…) pour ma part, c’est l’actualité vivante des commentaires d’Évangile, entendus il y a plus de 30 ans qui me touche à nouveau. (…) Ton qui assurément contribue à construire l’Église, sans éclat, sans programmes, mais « de l’intérieur ». C’est comme si le regard du Christ nous était un moment prêté.(…) » – Mgr Eyt, pour la parution des écrits du P.Lafourcade en 1984.
► Sur un chemin de sainteté : Père Henri Lafourcade – Anne-Marie Étienne , imp. Caractère, Marseille, 2000.
Texte trouvé sur le site : Peloniy.me