mission surdite 2007
Mission de novembre 2007
1) Rencontre avec Edith Ochoumaré. Lundi 29/10/07
Nous avons pu échanger sur son travail, ses projets, l’organisation de son stage en France…
Edith Ochoumaré prend des enfants sourds en rééducation à Sénadé tous les mardis. La fondation Liliane et Calebassénadé aident au financement des rééducations.
Elle pratique des rééducations individuelles plusieurs demi-journées par semaine dans une clinique et un CMPP. Elle intervient aussi aux Hibiscus auprès des enfants intégrés.
Elle participe toujours au PASEB (Programme d’Appui Secteur Education Bénin) et est active au CERES.
Elle va essayer d’ouvrir un cabinet. Florence Bada a aussi ce projet. Elles ont suivi trois modules de formation en gestion d’entreprise.
2) Journée à Sénadé. Mardi 30/10/07
Il y a quelques difficultés (signalées par Caroline Gentil et Marie Goult) avec Noé qui n’a pas les compétences de directeur ce qui pose des problèmes.
Jean qui est enseignant et a le bac assume beaucoup de fonctions.
Il manque toujours deux enseignants.
J’ai assisté avec Edith Ochoumaré à une journée de rééducation à Sénadé. Un important travail a été réalisé par Caroline Gentil et Marie et Edith va le poursuivre. Les enfants sont entrés dans l’oral et l’appareillage avec le suivi orthophonique va les aider à progresser.
3) Réunion du CERES. Mercredi 31/10/07
L’ordre du jour était :
a) redéfinition de la complémentarité des rôles médicaux et para-médicaux
b) relation avec la Fondation Liliane
c) bilan des activités depuis les EGS 2006 avec les projets d’appareillage
d) point sur l’atelier d’Abomey
e) harmonisation de la langue des signes
- l’audiogramme est fixé à 10 000 FCFA
- au Burkina il y a Sensorial Handicap Coopération qui travaille avec des écoles d’enfants sourds et qui organise des formations de formateurs pour des enfants aveugles et sourds. Des séminaires sont organisés pour les aveugles d’Afrique de l’Ouest. La sœur qui représente l’Association Liliane devrait obtenir plus d’informations sur la formation proposée par la SHC : quels modules sont organisés, quel est l’inventaire des besoins réels de formation ?
La SHC est une structure belge, qui organise un programme pour aveugles et sourds pendant trois ans au Burkina, pays choisi pour leur intervention.
- Caroline Gentil et Marie Goult font le bilan de l’année passée à Sénadé. Elles ont organisé des réunions, des groupes de suivi, elles ont travaillé avec Orthogo, ont participé à la conception de plaquettes sur la surdité, sur l’appareillage, des dépliants sur ce qu’est l’orthophonie. Elles ont participé aux émissions de radio pour parler de l’orthophonie avec Edith.
- Abou soulève le problème de la pratique de l’orthophonie à EBS. Ils ont beaucoup sensibilisé les parents sur l’importance de la passation d’un audiogramme et du port d’appareils. Ils mettent en place un système de cotisation.
- A Sénadé, vingt enfants ont passé des audiogrammes pour détecter ceux qui ont des restes auditifs et bénéficieraient au mieux d’un appareillage. Trois enfants sont déjà appareillés, par Ambroise Babi, avec un soutien des associations Liliane et Calebassénadé. Edith assure les rééducations orthophoniques le mardi toute la journée.
- André Kounasso parle de Bohicon et des difficultés à faire passer des audiogrammes mais ce n’est pas impossible.
- Raymond Sekpon demande comment s’occuper des enfants qui ont des restes auditifs et comment mettre en place la rééducation des enfants ? On envoie aux parents une fiche de renseignements et un certificat de surdité. Pour les surdités sévères, on lui a dit que les enfants devaient aller dans les écoles d’entendants.
Une infirmière est en stage à Besançon chez une orthophoniste en cabinet et à l’hôpital.
- Brigitte Dossou Yovo de Parakou explique que depuis les EGS 2006, des audiogrammes ont pu être passés, soixante enfants en ont bénéficié, et huit sont appareillés. Il n’y a pas d’orthophoniste à Parakou. Trois ou quatre enfants parlent. Il serait donc essentiel de voir si une orthophoniste pourrait venir à Parakou. Des enfants sont encore en attente d’audiogrammes.
- Timothée Eriyomi considère que le projet de développer la prise en charge orthophonique se précise bien. Le ministère réfléchit sur un document de partenariat pour voir comment parvenir à la prise en charge de ces enfants avec tout le parcours : audiogramme-appareillage-orthophonie.
Pour l’instant, l’audiomètre du CNHU est toujours en panne.
- Ambroise Babi considère que le dossier traîne au Ministère. A Lomé, il n’y a toujours pas de béninois en formation d’orthophonie. Il y a un réel problème pour financer cette formation. Il faudrait sur le terrain appliquer les décisions du CERES : dépistage des enfants sourds, harmonisation des démarches et mise en place d’un suivi adéquat avec un ORL spécialisé en surdité. Il a assisté au congrès des ORL. Le coût des audiogrammes ne sera pas le même si le dépistage se fait en nombre. L’appareillage n’a pas le même coût selon le degré de surdité. Un appareil sur puissant pour une surdité profonde est plus cher.
- Le docteur Shakibo représente le docteur Adjibabi. L’audiogramme doit être bien réalisé car s’il est erroné la suite n’a pas de sens. L’audioprothésiste doit aussi faire passer un audiogramme pour bien régler les appareils. Pour le CERES, le coût de la consultation et de l’audiogramme est de 10 000 FCFA. L’impédancemétrie est à ajouter si nécessaire. Le coût de la consultation n’est pas encore harmonisé entre les docteurs Adjibabi et Shakiko. Le coût d’un appareillage complet est à établir.
- Le prix d’une rééducation d’Edith Ochoumaré est de 2500FCFA
La prochaine réunion du CERES est prévue pour le 19/12/07.
Le comité de réflexion sur la langue des signes se tiendra à la suite de la réunion du CERES.
3) Discussion avec Caroline Gentil et Marie Goult de Calebassénadé. Mercredi 31/10/07 après la réunion du CERES.
Marie Goult va travailler pour Equilibre Bénin à Calavi et Caroline Gentil pour la RBC pour aider à la formation en orthophonie dans un projet global qui est prévu jusqu’en 2010.
Leur année à Sénadé leur a permis de mieux cerner le fonctionnement de l’école. Alice pratique plutôt de l’activité manuelle que de l’enseignement. Le but serait que les enseignants aient leur BEPC et le directeur un bac ce qui n’est pas le cas de Noé.
Il y a un projet de DVD sur la langue des signes pour les parents. La Fondation Liliane travaille avec les familles les plus pauvres. Le financement de ce projet est en cours car cela pourrait revenir à 350 000 FCFA dont 40 000 FCFA de tournage plus les frais de duplication.
4) Discussion avec André. Jeudi 1/11/07.
Tous les enfants ne sont pas encore revenus à l’école. Le nouveau local coûte 50 000FCFA/mois. Il y a treize enfants répartis en cinq classes. Dix enfants sont anciens et il y a trois nouveaux. Quatre ou cinq enfants nouveaux devraient encore arriver. André Kounasso trouve que les parrainages ne lui permettent pas de payer le loyer, il aimerait une aide d’OBF car autrement s’il revient à la situation passée il y aura encore un cumul d’arriéré. Je lui ai expliqué qu’OBF n’avait pas beaucoup de moyens financiers permettant d’augmenter les parrainages. Pour OBF, il est plus facile de financer ou de co-financer un projet précis plutôt que de s’engager sur des financements continus. Le paiement du loyer et des frais de fonctionnement reviendrait plus à la ville ou à l’Etat. Mais bien sûr, André Kounasso redit que la ville ne le soutient pas et que les demandes de subventions pour les sourds n’ont pas de réponse car à la mairie ils n’ont pas de rubrique pour les sourds. Ils ne veulent même pas lui donner un terrain pour son école. Un nouveau maire vient d’arriver, André va lui demander une audience. Pour l’instant, il n’y a qu’André et sa femme comme enseignant car ils ne peuvent pas payer un enseignant supplémentaire. Sur les fonds apportés par Brigitte Viteau-Montourcy, il reste encore un peu d’argent par exemple pour fabriquer des tables et des chaises ce qui permettrait d’avoir quelque chose qui reste en souvenir de Brigitte Viteau-Montourcy ou d’utiliser cette somme pour acheter une partie de parcelle. Les audiogrammes ne sont pas encore passés car les parents n’ont pas les moyens de les financer.
Dans le Zou, il n’y a pas de travail rémunérateur. Les parents viennent parfois en disant qu’ils n’ont que 200FCFA à donner. André prend quand même l’enfant car autrement il resterait chez lui. Certains parents donnent 10 000FCFA+ un sac de maïs pour l’année. Les parrainages sont donc essentiels sinon le dépôt de bilan aurait eu lieu depuis longtemps.
5) Rencontre avec Madame Albertine Vignon (Directrice de la Réadaptation et de l’Intégration des Personnes Handicapées au Ministère de la Famille) et Timothée Eriyomi qui travaille avec elle. Jeudi 1/11/07.
Nous avons échangé sur les projets d’intégration des enfants handicapés et sur le projet d’intégration des enfants sourds du Zou dans le projet du Danemark. Au sud d’Abomey, il y a beaucoup de handicapés car il y a beaucoup de consanguinité. Il y a une prise de conscience du handicap au niveau régional, national et international. Il faut veiller à la ratification de la Convention des Nations Unies sur les personnes handicapées.
Mme Vignon n’a pas eu les Actes des EGS. Elle aimerait bien les avoir ainsi que les documents concernant l’intégration des sourds. Je vais m’occuper de lui faire parvenir.
Pour la première fois, il y a une ligne budgétaire pour la direction du handicap. Il y a 20 millions de FCFA dont trois journées statutaires sont obligatoires :
- les cannes blanches (15/10)
- le handicap auditif (12/10)
- la journée internationale des personnes handicapées (3/12)
Chaque journée coûte déjà 5 millions de FCFA donc madame Vignon aimerait les regrouper pour garder de l’argent pour d’autres actions.
6) Emission de radio avec Edith Ochoumaré. Vendredi 2/11/07
Nous sommes intervenues sur Océan FM pour parler de l’orthophonie, des différentes prises en charge possibles et de l’orthophonie au Bénin durant environ 3/4h.
7) Visite avec Edith Ochoumaré du cabinet d’audiologie d’Ambroise Babi. Nous avons vu ses installations et avons parlé du projet de crédit gratuit pour les appareillages. La somme de 1200 euros apportée permettra d’appareiller deux enfants. Si les parents remboursent ce prêt lors des visites de contrôle, cela permettrait d’appareiller ensuite d’autres enfants. Cela demande tout de même toute une gestion administrative pour que les parents remboursent la somme prêtée. Il faudrait que quelqu’un puisse se charger de ce suivi.
8) Réunion à EBS. Samedi 3/11/07
Lors de la précédente mission nous avions parlé d’une rencontre avec les parents. Une rencontre a donc lieu ce samedi matin mais ils se réunissent depuis plusieurs samedis et beaucoup de parents sont présents. La salle est pleine. Comme beaucoup parlent fon il y a des parents qui traduisent. Il pleut dans les salles de classe et l’accès à l’école est difficile donc le projet de changement de lieu est vraiment d’actualité.
Le jeudi 11/10, la télé Canal 3 est venue réaliser un reportage qui est passé trois fois à la télé. Les parents ont dû se cotiser car il a fallu payer 55000FCFA à la télé. Un parent a avancé la somme pour que le reportage ait lieu et soit vite diffusé. Ensuite, 31 parents ont donné 1000FCFA. Il y avait donc encore 24000FCFA à rembourser. J’ai pris l’initiative de participer à raison de 10000FCFA pour soutenir les parents au nom d’OBF (que j’ai payé sur mon argent puisque je ne pouvais pas vous demander votre avis) Je trouve que c’est bien que les parents aient pris l’initiative, qu’ils se mobilisent, qu’ils participent et il me semblait important de les soutenir même si le fait de payer les médias n’est pas un système à encourager.
Le lundi 15/10, trois hauts fonctionnaires du ministère sont venus dans l’école. EBS dépend du ministère technique et du ministère primaire. Ils sont venus s’enquérir des besoins. Il y a :
- le toit à refaire
- aménager la cour pour que les enfants puissent jouer
- envisager la réfection de la voie d’accès devant l’école
- changer les bancs qui sont cassés.
Si EBS change de lieu les travaux ne seraient pas à faire.
Le jeudi 18/10, le ministère a réagi en disant que l’émission de télé n’était pas une bonne chose, cela avait « sali le ministère ». Ils promettent de refaire le toit pendant les vacances mais il faut patienter.
L’ONG qui a bâti le domaine est venue voir. Ils ont été surpris de la misère de l’école, ils veulent faire quelque chose, ils ont apporté des fournitures scolaires, des cahiers, des bics pour les enfants.
Le sujet du déménagement à Akobato, lieu où des bâtiments ont été construits pour y mettre EBS est discuté. Cela fait plusieurs années que c’est en cours car comme c’est plus loin l’équipe ne voulait pas y aller. Maintenant, les locaux d’Akobato sont à remettre en état. Marie-Pierre Fourn se mobilise beaucoup pour encourager ce déménagement.
Après la réunion générale avec les parents où j’ai répondu à un certain nombre de questions sur la surdité, l’appareillage, le rôle des parents dans l’évolution d’un enfant sourd…, il y a eu la réunion du bureau de l’Association des Parents d’Elèves qui se mobilisent aussi pour contacter le ministère et voir comment faire pour le déplacement d’EBS qui pose quand même de nombreux problèmes.
9) Rencontre avec Marie-Pierre Fourn pour coordonner les actions avec l’association Respaix. L’association Respaix soutient beaucoup EBS et serait prête à financer et à co-financer des audiogrammes et des appareillages avec OBF.
10) Visite aux Hibiscus. Lundi 5/11/07
La directrice s’occupe très bien des intégrations des enfants handicapés. J’ai échangé avec l’institutrice qui prend en charge ces enfants dans les classes.
11) Rencontre le lundi 5/11/07 avec Albertine et Jeanne deux assistantes sociales qui suivent les enfants opérés de fentes palatines. L’opération Sourire, financée et suivie par Jacques Malet de l’association ABD en liaison avec le CAEB (Conseil des Activités Educatives du Bénin) de Porto Novo créé il y a trente ans, a commencé il y a 10 ans. 120 enfants ont été opérés mais il n’y a pas de suivi orthophonique ce qui pose problème dans un certain nombre de cas. Albertine et Jeanne voudraient être formées et avoir des documents sur la rééducation pour aider les familles. Elles sont très mobilisées et il y a vraiment un travail et une mission à faire avec elle. Isabelle Eyoum suit ce projet et je pourrai donner tous les éléments que j’ai recueillis lors de cette rencontre très intéressante qui a eu lieu avec les deux assistantes sociales et Edith Ochoumaré.
12) Visite à Agla, un centre d’insertion professionnelle pour sourds dirigé par William Loko le mardi 6/11/07 au matin.
13) Rencontre le 6/11/07 avec le Vice-consul concernant le refus de visa pour Edith Ochoumaré qui voulait venir en stage en France. Il y avait Claudine Daïzo, Edith Ochoumaré et moi.
Le Vice-consul n’a donné aucune raison valable sauf que nous n’avons pas rempli une convention de stage de la Direction Départementale du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle du 92, département de lieu du stage.
Il faut absolument que nous signons la convention de partenariat entre OB et OBF car c’est aussi nécessaire mais il va être très difficile de venir en France pour les Béninois dans les conditions actuelles fixées par la France.
14) Visite à Dékanmé le mardi 6/11/07 avec Timothée Eriyomi, une personne avec qui il travaille au Ministère et Ambroise Babi. Il y a 18 enfants polyhandicapés, abandonnés et très lourdement atteints. Catherine Golovtchan va suivre ce dossier car il y a une mission à organiser pour donner des pistes de travail en orthophonie et en kiné. La sœur qui dirige ce centre est très active et demandeuse de soutien. Le lieu est idyllique et il y a possibilité d’hébergement sur place.
15) Rencontre avec Caroline Gentil de Calebassénadé le mercredi 7/11/07
Elle m’a parlé de Sénadé où elle a travaillé un an avec Marie Goult.
Nous avons parlé des possibilités de partenariat entre nos deux associations, d’une convention à signer aussi pour co-financer des projets : audiogrammes, appareillages, rééducation orthophonique… Calebassénadé finance les rééducations d’Edith à Sénadé avec l’association Liliane. J’ai souligné le fait que pour OBF nous préférions nous engager sur un projet précis dont le financement est déterminé à l’avance plutôt que sur des financements réguliers et sans limite. Elle est tout à fait d’accord pour cela.
Brigitte Aubonnet-Cabrolié