Date de publication : Nov 04, 2010 12:43:42 PM
Un Airbus A380 de la compagnie aérienne australienne Qantas, transportant 440 passagers et 26 membres d'équipage, a effectué ce jeudi matin un atterrissage d'urgence à l'aéroport de Singapour après avoir perdu le capotage arrière d'un de ses quatre moteurs seulement six minutes après le décollage. Il s'agit du premier incident de cette gravité pour le plus gros avion de ligne du monde pris très au sérieux par le BEA. Rolls Roys, le constructeur britannique des moteurs de l'appareil, a indiqué qu'il allait collaborer avec la compagnie Qantas pour "identifier le problème". Les quatre autres compagnies possédant des A380, dont Air France, ont indiqué qu'elles allaient continuer à faire voler normalement leurs appareils.
Après l'atterrissage d'urgence de l'un de ses six A380, ce matin à l'aéroport de Singapour, la compagnie australienne Qantas - l'une des cinq compagnies à faire voler des A380 -, a immédiatement décidé d'immobiliser au sol les six exemplaires qu'elle possède, rapporte l'AFP. Aucun des 440 passagers et des 26 membres d'équipage n'a été blessé après l'atterrissage du vol QF32 sur l'aéroport Changi de Singapour, selon les autorités singapouriennes.
Inquiétude pendant près d'une heure
"L'avion a atterri sans incident et aucun passager ou membre d'équipage n'est blessé", a confirmé le ministère australien des Affaires étrangères. Mais l'inquiétude a été forte pendant plus d'une heure.
"L'un des moteurs sous l'aile gauche semble avoir explosé"
L'Airbus a connu des problèmes six minutes après avoir décollé de Singapour en direction de Sydney en Australie, alors qu'il survolait l'île de Batam, située en Indonésie mais très proche de la ville-Etat. Sur le tarmac, de la fumée s'échappait" du quadriréacteur peu après son atterrissage. "L'un des moteurs sous l'aile gauche semble avoir explosé" et avoir disparu, a-t-il précisé.
Des débris retrouvés dans l'île indonésienne de Batam
Des morceaux de métal ont par ailleurs été "éparpillés dans Batam, essentiellement dans des zones résentielles", a indiqué à l'AFP, un responsable policier local. La chute de ces débris n'aurait pas fait de blessé, selon lui.
Un bruit d'explosion
Le témoignage d'Ulf Waschbusch, passager de nationalité allemande : "J'ai entendu un bruit d'explosion" peu après le décollage. "J'ai regardé par le hublot et j'ai vu un peu de flammes" sur l'aile gauche. L'avion a ensuite "volé en faisant des cercles pendant près de deux heures pour évacuer le fuel. A bord, tout le monde était étrangement calme. Personne ne s'est affolé", a-t-il ajouté. "L'équipage nous a beaucoup aidés. Je me suis senti entre de bonnes mains".
Des débris sur l'île de Batam, mais pas de blessé
Sur l'île de Batam, des témoins ont vu des débris de l'appareil tombés au sol. "J'étais en train de conduire lorsque j'ai entendu un bruit ressemblant au tonnerre. J'ai vu dans le ciel un avion tourner en rond et de la fumée s'échapper", a témoigné un conducteur de 35 ans, Ricky. "Il y a eu ensuite trois ou quatre pièces de métal qui sont tombées du ciel,
de moins d'un mètre de long. Elles ont atterri dans un champ".
Des morceaux de métal ont été retrouvés "éparpillés dans Batam, essentiellement dans des zones résidentielles", a indiqué à l'AFP, un responsable policier local. La chute de ces débris n'aurait pas fait de blessé, selon lui.
Décollages suspendus
Quelques heures après l'incident, le directeur général de Qantas, Alan Joyce, a décidé "de suspendre les décollages de tous nos A380 jusqu'à ce que nous ayons obtenu suffisamment d'informations concernant le vol QF32". L'appareil était équipé de quatre moteurs Trent 900 du constructeur britannique Rolls-Royce, qui a annoncé son intention de "collaborer
avec Qantas pour identifier le problème".
Pas de remise en cause des commandes d'A380
Alan Joyce a précisé que l'incident ne remettait pas en cause les commandes d'A380 passées par Qantas à Airbus. "Nous avons passé commande de plus de 20 appareils. Ces avions continueront de nous être livrés", a-t-il déclaré.
Qantas, qui n'a jamais connu de crash meurtrier depuis sa création il y a 90 ans, fait partie des cinq compagnies, avec Air France, Emirates, Lufthansa, et Singapore Airlines, qui font voler les 37 A380 actuellement en circulation, selon Airbus.
Plusieurs incidents pour le paquebot des airs
Depuis son lancement, le "paquebot des airs" a connu plusieurs incidents techniques, mais aucun de la gravité du vol Qantas. En septembre 2009, un avion de Singapore Airlines assurant la liaison Paris-Singapour avait dû rebrousser chemin en raison d'une panne moteur. Un avion d'Air France avait également été contraint à faire demi-tour après une panne informatique, qualifiée de "mineure" par la compagnie.
Chez AIR France-KLM, pas d'immobilisation prévue
Air France-KLM n'a aucun projet d'immobiliser les quatre Airbus A380 dont elle dispose, après l'avarie de moteur subie par un appareil du même type de la compagnie australienne Qantas. Ses A380 n'ont "pas du tout les mêmes
moteurs" que ceux de Qantas. Ils sont équipés de moteurs fabriqués par Engine Alliance, société regroupant Pratt and Witney, General Electric et Safran.
Les autres compagnies propriétaires d'A380 ont également indiqué qu'il n'était pas question, pour le moment, d'interrompre la circulation de leurs gros porteurs.
source : letelegramme.com 4 novembre 12h46