Biographie avec indication des oeuvres

Musicien français - compositeur et organiste, professeur au Conservatoire de Strasbourg (1858-1944)

Référence principale : Un grand musicien français : Marie-Joseph Erb, sa vie et son oeuvre. - Strasbourg et Paris, Editions F.-X. Le Roux et Cie, 1948. 

Voir également la bibliographie en bas de page

Origines

Droits de reproduction et de diffusion réservés

ORIGINE

Né à Strasbourg le 23 octobre 1858 dans un des bâtiments de l'ancien cloître des chevaliers de Saint-Jean, pour l'état civil Marie Georges Joseph Erb, nom d'usage Marie Joseph ERB

Ancienne lignée alsacienne originaire de Graffenstaden (1100), En 1369, l'empereur Charles VI permettait au chevalier Jean (Walther) Erb d'acheter les trois villages d'Illkirch, de Graffenstaden et d'Illwickersheim (Ostwald); vidames de Strasbourg, et du XIIIème au XVIème, chevaliers inféodés aux Rathsamhausen, châtelains du "Waldsberg" ou "Hagelschloss" près du Mont Saint Odile, puis "Stettmeister" et sénateurs de Strasbourg

Depuis 1789, les Erb sont organistes et instituteurs de père en fils ; 

Education

Vie & oeuvres

1880 - 1884

De 1880 à 1883 il donne de nombreux récitals de piano et d'orgue en Alsace et en Suisse

Il fonde avec l'abbé Charles Hamm en 1882 à Châtenois la Société alsacienne de musique religieuse, devenue l'Association Sainte-Cécile, puis l'Union Sainte Cécile

Il devient organiste à Saint-Georges à Sélestat en 1883, jusqu'en 1890

Premières compositions publiées début 1882 à Paris chez Hamelle, et en Allemagne en 1883 Messe dédiée à Sainte-Odile, op 7 -

1883 : rencontre avec Marie Jaëll, son ainée de 12 ans avec laquelle il se lie d'amitié.

En 1884 Marie Joseph Erb participe à la création de la revue "Caecilia", revue de musique liturgique destinée aux chorales paroissiales d'Alsace pour réformer la musique religieuse en diffusant aux membres de la Société alsacienne de Musique religieuse une musique sacrée de qualité, favoriser l'interprétation du chant liturgique en Alsace, éditer des partitions dans un supplément musical : chant grégorien, polyphonie ancienne et moderne, chant de l'assemblée, orgue, musique instrumentale

Eté 1884, rencontre à Eisenach Franz Liszt qui l'invite quelques semaines à Weimar pour se perfectionner auprès de lui. 

Marie-Joseph Erb lui dédicace un recueil de pièces pour piano "Images et légendes d'Alsace" ("Bilder und Sagen aus dem Elsass"), édité par Breitkopf et Haertel à Leipzig

1884 : Marie Joseph Erb devient organiste titulaire à l'église Saint Jean de Strasbourg, succédant à son père. Il tiendra les claviers de l'orgue de 1896 à 1944. Il fait construire un orgue de la maison Rinckenbach d'Ammerschwihr (l'église a été détruite lors d'un bombardement américain le 25 septembre 1944). Il a créé dans l'église Saint Jean ses oeuvres de musique sacrée, notamment "A Saint Jean Baptiste", 1908, "Dona nobis pacem", 1916, "Salve Regina", 1931. Une plaque commémorative avec un grand médaillon de bronze signé René Hetzel de son visage de profil est posée dans l'entrée de l'Eglise, le même médaillon que celui sur la tombe familiale au cimetière Saint Gall à Strasbourg Koenigshoffen.

De 1884 à 1890 période créatrice très féconde

Naissance de son fils ainé, Jean (1888), qui devra aller à 8 ans dans le sanatorium de Carspach (1896)

1890 à 1900

Installé à Strasbourg, 29 Grande-rue de la Course

1891:  naissance de sa fille, Marguerite Jeanne, dite Jane, le 28 novembre (1891-1979)

Marie Joseph ERB est Membre du Groupe de Saint Léonard créé en 1892 par Charles Spindler, marqueteur d'art installé à Saint Léonard, et le mécène Anselme Laugel, viticulteur, peintre et homme politique, pour promouvoir la culture alsacienne et défendre son identité en réaction à la "Kultur" allemande, avec entre autres, Paul Braunagel, caricaturiste et illustrateur, Gustave Stoskopf, peintre et poète, Pierre Bucher, écrivain, Léo Schnug, dessinateur et peintre, Joseph Sattler, illustrateur, Alfred Marzolff, sculpteur, ...

Marie Joseph ERB est aussi Membre du Kunschthâfe (ou Kunschthaafe, la Marmite des Arts, 1896-1909), créé le 26 septembre 1896 autour du mécène Auguste MICHEL, fabriquant de foie gras, par un groupe d'une douzaine d'amateurs d'art et d'artistes, dont les peintres Paul Braunagel, Emile Schneider et Emile Stahl, Albert Koerttgé, aquarelliste, Henri Tanconville, et Léon Hornecker qui fit plusieurs portraits de Marie Joseph Erb, Henri Bischoff, sculpteur, Théodore Haas, dessinateur, Alfred Lorentz, flûtiste puis chef d'orchestre à Strasbourg au théâtre municipal, puis après 1899 à Karlsruhe, Ernest Münch, organiste, chef de choeur à Saint Guillaume et professeur d'orgue au Conservatoire, Charles Spindler, marqueteur, Gustave Stoskopf, peintre et poète, Gustave Krafft, architecte et peintre. 

Par la suite d'autres membres rejoignent la Confrérie qui se réunit une fois par mois à Schiltigheim dans les restaurants "Maison rouge" ou "Schloessel" jusqu'en 1909, dont Camille Binder, conservateur du Cabinet des Estampes de Strasbourg, Pierre Bucher, écrivain, Adolphe Seyboth, historien d'art, Conservateur du Cabinet des Estampes en 1893 et directeur du musée des Arts décoratifs de Strasbourg, Léo Schnug, peintre et dessinateur, Louis Philippe Kamm, peintre, et Henri Loux, dessinateur et illustrateur.

"Cela me mènerait trop loin de faire une description de ces réunions où chacun des invités tâchait de contribuer à la bonne humeur générale par un numéro (...). La musique y jouait un rôle prépondérant. C'est là que Erb nous donnait la primeur de ses compositions : son choeur (...) était devenu le choeur du Kunschthafe. Quelquefois Michel (Auguste) et lui s'asseyaient au piano et improvisaient des morceaux à quatre mains dans lesquels Erb tirait partie des extravagantes mélodies de son partenaire pour leur donner par son accompagnement savant un ton imprévu dans une forme classique." Charles Spindler

Ainsi une de ces compositions pour chant et piano D'r 96er Win, est dédiée à Auguste Michel, mécène du Kunschtchafe (texte de G. Stoskopf), 1898, et devient le chant emblématique de ces réunions

1902 à 1938

1903 : décès de son premier fils, Jean, le 18 juillet

1905 : installation dans une maison au 7 boulevard de Schiltigheim (actuel boulevard Gambetta), près du parc des "Contades" à Strasbourg

Problèmes de santé, (décollement de la rétine), MJE ne pouvant composer, il fait des improvisations à l'orgue

Premières oeuvres sur des thèmes liturgiques :

A partir de 1908 MJE se lie d'amitié avec Albert Schweitzer, qui participe avec lui à plusieurs projets de restauration d'orgue.

A partir de 1908 :

1910 Marie Joseph Erb est nommé professeur au Conservatoire de Strasbourg par le nouveau directeur, Hans Pfitzner, direction des classes d'orgue et de composition, et plus tard en 1919, il dirige également les classes de piano supérieur et de théorie jusqu'en 1937 (4 classes).

1911 Marie-Joseph ERB reçoit le titre de "Professor"

1919 : Marie Joseph Erb, professeur au Conservatoire de Strasbourg  depuis 2010 à la  direction des classes d'orgue et de composition, dirige également à partir de 2019 les classes de piano supérieur et de théorie jusqu'en 1937.

Pastel de Leon Hornecker

Droits de reproduction et de diffusion réservés

Lors de la messe Pontificale de clôture dirigée par le Chanoine Victori, la Messe "Dona nobis pacem" est chantée par tous les choeurs de la ville réunis

Séjour de Marie-Joseph Erb à Paris pour assister aux concerts Lamoureux à la présentation par Camile Chevillard d'une des "Images d'Alsace", Sainte Odile, qui reçue des critiques très élogieuses dans la presse

11 juin 1923, décès de sa première épouse, Cécile Adam, après une très longue maladie

Automne 1925, remariage avec une de ses élèves, Juliette Fey, née en juin 1899, dont ils ont un fils, Jacques Erb


1931 : voyage à Bayreuth ; puis courts déplacements de MJE à Munich et Salzbourg, Paris et Cannes, et en Suisse pour asister à la présentation de ses oeuvres

1934 : Festival Marie-Joseph Erb organisé à Strasbourg par le professeur Pautrier, président de la "Société des Amis de la musique de Strasbourg" avec des oeuvres d'orgue et de musique de chambre dont

la 3ème sonate pour violon et piano op. 100, 

la 3è sonate "Veni Creator" pour grand orgue, 

le 2ème quatuor à cordes en fa majeur op. 86, 

Prière sur le motif liturgique du Pater Noster pour violon et orgue, op 71

L'orchestre Philarmonique reprend ces oeuvres, et l'orchestre de Radio-Strasbourg sous la direction de Maurice de Villers les diffuse également, alors que certaines sont encore inédites.

1937 : MJE prend sa retraite de professeur du Conservatoire, et ses élèves prennent sa succession, Fernand Rich (né à Kayserberg en 1906, décédé le 9 septembre 1957) pour l'orgue, Alphonse Foehr pour le piano et Emile Mawet pour le contre-point et la fugue.

1939 - 1944

Janvier 1939 : MJE reçoit la Croix de la Légion d'Honneur, par décret du 29/01/1939 il est chevalier dans la Légion d'Honneur

Septembre 1939 : évacuation de la population strasbourgeoise en Dordogne ; MJE dépose ses manuscrits à Barr (Vosges) chez le Pasteur Schultz puis en octobre se rend en Dordogne rejoindre sa famille à Périgueux, son épouse Juliette et son fils Jacques. Il habite au 8 rue Paul Louis Courrier, et tient le grand orgue à la Basilique de Périgueux pour la "Messe des Alsaciens"

9 juillet 1944, décès à Andlau (Bas-Rhin)

Il décède le 9 juillet 1944 à Andlau (Bas-Rhin). Il est inhumé au cimetière Saint-Gall de Strasbourg Koenigshoffen (section 7 -7-5/6). La stèle de son monument funéraire porte une plaque avec le portrait de profil, médaillon signé par le sculpteur René Hetzel

Dans le quartier des Quinze à Strasbourg, une place porte son nom devant l'église Saint Bernard, au croisement de la rue d'Ypres et du boulevard Jean-Sébastien-Bach ("quartier des musiciens")

24 mai  1967 : Concert Marie Joseph ERB en hommage à Albert Schweitzer, organisé par l'Association des Amis de Marie-Joseph ERB, salle du Conservatoire Place de la République, Strasbourg ; Présentation par M. Louis Martin, directeur du Conservatoire de Strasbourg ; Programme : Gib uns heute täglich brot ; Hymne pour 2 harpes ; "En Alsace" suite pour le piano ; Deuxième sonate pour violon et piano, op 32 ; Premier quatuor à cordes en fa mineur, op. 33


                                                                                                       médaillon sculpté par René Hetzel  (1902-1972)                                                                                        

                                                                                                Droits de reproduction et de diffusion réservés

Bibliographie