PRESSE

 La "une" du journal "Midinette" du 12/10/1934

MAGAZINE "TIME" 8 février 1926 "QUEL BEAU NU":

Scores of Parisians taxied to the Concert Mayol. They all but crowded out the foreigners who have long since found that the Concert, which is just off the Grands Boulevards, is more convenient, more daring and more chic than the Folies Bergére, farther up Montmartre. Elbowing their way forward the eager Parisians were waited upon by the most insolent and rapacious hat-check girls, program boys, and tip-extracting ushers in Western Europe. Forewarned that the foreigners have accustomed the Concert's servitors to pocket a bill of any size without giving change, the Parisians placed exactly one franc 50 centimes (6c) in the hands of the program boys, and rewarded the ushers with 50 centimes per head (2c) for showing them to their seats. Then they settled down to enjoy Quel Beau Nu, successor to last year's devastatingly successful revue, Très Excitant.

The citizens of the U. S. and Argentina, who are the mainstay of the Concert, wondered idly at the number of "natives" present. The first act passed without an explanation. During the entre-acte a line of men and women in evening dress formed docilely in the lobby, purchased tickets to the single washroom for 75 centimes each (3c),* filed in and out with equanimity.

As the curtain rose again, Mlle Marcelle Parisys, blond and unhampered by modesty, appeared as "a statuet vender," and held up to view a statuet which those in the first ten rows pronounced to be an excellent likeness of herself. Mlle. Parisys announced loudly and stridently in argot that she would tell the world it was a good likeness: "Et maintenant, Messieurs! Combien pour moi (holding up the statuet)? How much for me—stiff like this?"

One of Mlle. Parisys' supporting cast rushed from the wings: "No, my dear Mademoiselle! You cannot make this sale until you have bought a sales-tax-stamp from Finance Minister Doumer! He must have money to pay our debts to the U. S.!"

Mlle. Parisys: "But I have nothing! Anyone can see that! I am like France! France cannot pay!" Amid cries of "à bas Américains" from the audience, Mlle. Parisys burst into a song in untranslatable* argot, in which she voiced her determination to sell whatever she pleased without paying a sales tax.

Wild cheering ensued. An actor in horn-rimmed glasses and huge trousers, "an American," rushed upon the stage from the audience and hinted that there might be still other ways in which "the honest girls of France" could liquidate the national debt. Mlle. Parisys slapped him in the face, amid pandemonium.

Later scare-head-seeking journalists pointed out that the French political stage-censor must have O. K.'d Mlle. Parisys' act, and drew ugly and excited conclusions from this fact. Seasoned boulevardiers of every nation merely chuckled.

*The Concert Mayol has been until very recently the only theatre in France which has had the hardihood to make this charge.

*Excerpts: "It makes my blood boil to have our Government tax honest French girls to pay the debts of France to these stubborn Americans. . . I urge that France be credited on her debt with three francs each time an American gets drunk in Paris. Then it will soon be that the United States will owe money to France."


Une masse de parisiens se sont rendus au concert Mayol. Ils sont venus s'ajouter aux étrangers qui depuis longtemps ont constaté que le concert, qui est juste derrière les Grands Boulevards, est plus commode, plus audacieux et plus chic que les Folies Bergères, plus loin vers le haut de Montmartre. Se frayant un chemin parmi les parisiens passionnés, ils étaient attendus par les ouvreuses et les vendeurs de programmes les plus insolents et rapaces d'Europe de l'ouest. Avertis que les étrangers ont pour habitude de donner aux serviteurs de concerts n'importe quel billet sans en attendre la monnaie, les parisiens ont placé exactement 1 franc 50 centimes dans les mains des vendeurs de programmes, et ont récompensé les ouvreuses avec 50 centimes par personne pour leur avoir indiqué leur place. Alors ils se sont assis pour apprécier "Quel beau Nu", successeur de la revue formidablement réussie de l'année dernière. "Très Excitant".

Les citoyens des États-Unis et d'Argentine, qui sont le soutien principal du concert, se sont étonnés du nombre d' « indigènes » présents . Le premier acte a passé sans explication. Pendant l'entr'acte une file d'hommes et de femmes en robe de soirée s'est formée docilement dans l'entrée, a acheté des billets pour les toilettes à 75 centimes , et s'est déplacée dans le calme.

A la levée du rideau, Mlle Marcelle Parisys, blonde et pas gênée par la modestie, apparue comme « vendeuse de statuettes, » s'est attardée pour regarder une statuette que les spectateurs des dix premières rangées ont déclaré être parfaitement ressemblante avec elle. Mlle Parisys a annoncé d'une voix forte et stridente en argot que c'était une bonne effigie : « Et maintenant, Messieurs ! Combien pour moi ? (levant la statuette) Combien pour moi,raide comme ça ? »

Un des admirateurs de Mlle Parisys s'est précipité des coulisses «Non, chère mademoiselle ! Vous ne pouvez pas faire cette vente avant d'avoir payé la taxe d'imposition du ministre des finances Doumer ! Il a besoin d'argent pour payer nos dettes aux États-Unis ! »

Mlle Parisys : « Mais je n'ai rien ! Tout le monde peut le voir ! Je suis comme la France ! La France ne peut pas payer ! » Parmi les cris « à bas les Américains » de l'assistance, Mlle Parisys s'est mise à chanter dans un argot intraduisible*, sa détermination à vendre ce qu'elle voulait sans avoir à payer de taxe.

Un tonnerre d'applaudissements s'ensuivit. Un acteur, lunettes bordées d'écaille, immense pantalon, « un Américain, » s'est précipité sur scène et a laissé entendre qu'il pourrait encore y avoir d'autres manières dont « les filles honnêtes de la France » pourraient liquider la dette nationale. Mlle Parisys l'a giflé au visage, parmi le chahut.

Plus tard, les journalistes ont signalé que la censure théâtrale et politique française avait dû approuver l'acte de Mlle Parisys, et en ont tiré des conclusions laides et excitantes. Les boulevardiers chevronnés de chaque pays ont simplement ri sous cape.

Le concert Mayol a été jusque très récemment le seul théâtre en France à avoir la hardiesse de porter cette accusation.

*Extrait : « Cela me fait bouillir de voir notre gouvernement taxer nos honnêtes filles françaises pour payer les dettes de la France à ces têtus d'Américains … Je demande instamment que la France soit créditée sur sa dette de trois francs chaque fois qu'un Américain sera ivre à Paris. Alors ce seront bientôt les Etats-Unis qui devront de l'argent à la France. »

Réclame parue dans le journal

Ouest-Eclair du 20 septembre 1923

Revue "Paroles & Musique" - n° 3 - oct-nov. 1935 :

Page 6 - Théâtre-Michel LA REVUE DE DORIN

La revue de Dorin et de Saint-Granier, car ils sont deux a la tâche, est de "classe" avec même, de temps à autre, une vraie scène de comédie, prenante, profonde à laquelle toutes les jongleries verbales d'un Rip n'ont jamais atteint. On rencontre, chez Dorin, plus d'humanité et de caractère ; il ne se suffit pas du calembour ou de la charge caricaturale ; il lui faut la satire, aimable ou violente, réfléchie  [...].

 Parisys est très remarquablement utilisée. Sauf la scène des "Abrèves", que je trouve tristement vulgaire. mais la "pauvre" n'y est pas pour grand chose, Parisys, soit qu'elle chante, soit qu'elle joue, nous a rarement montré autant de pondération et de sincérité. Les chansons de charme, qui l'eut cru, lui vont à ravir ; et elle se montre comédienne experte dans "un tour au bois". [...] 

Et il est bien difficile d'imaginer de meilleures composition que son Mandel, son Régnier et son Blum. Et je pense de lui ce que je disais de Parisys, qu'on les a rarement vus dans des rôles si différents de leurs emplois habituels, où ils se confinaient un peu trop en "mines" et en "ricanements", et que nous sommes ravis de découvrir la diversité de leurs talents. Edmond Roze, comme d'usage, dessine quelques silhouette à l'emporte pièce et anime la revue du mouvement discipliné de ses artistes et de ses danseuses. Nous voulons signaler aussi le souci de M. Trébor jusque dans les détails de son spectacle. Et comme il mérite bien de diriger les deux théâtres à succès de ce début de saison ! Qu'il s'agisse des "utilités", On ne rencontre que de jolies femmes, bien parées, et même capables de jouer leur rôlet, comme nous le montrent Suzy Leroy, Liliane, Camille Fournier ; et nous nous excusons de ne pouvoir les citer toutes. Côté homme, même ensemble excellent qu'on voudrait détailler. Il n'est pas jusqu'à un "hors texte" qui ne se présente avec une intelligence ravissante. M. Jacques Fati, dans des impressions sportives, sortes de tableaux mimés sur nos sports essentiels, est l'un des clous de la soirée. C'est un signe des temps de voir porter à la scène - et de le voir compris - le sport qui, il. y a quelques années à peine, n'avait pas conquis droit de cité. M. Trébor s'en est le premier aperçu : il connaît décidément son public. Et bien qu'il soit l'un des plus exigeants, M. Trébor arrive parfaitement à le satisfaire. Je ne vois pas quoi dire de mieux pour lui exprimer mon admiration.

Paul Farge