La reproduction en outbreeding

Contrairement à ce qu'il est possible de lire un peu partout, il n'est pas absolument nécessaire de faire de la consanguinité pour travailler sur la sélection. Faire de l'élevage en outbreeding est certes plus long, c'est un investissement dans le temps non négligeable: en termes de portées tout d'abord (il faudra plus de portées pour obtenir un résultat) mais aussi en terme de recherches (recherches de reproducteurs notamment). C'est un élevage en constante évolution et réflexion.

Rappel des termes

Linebreeding: reproduction de membres apparentés plus ou moins lointainement. Travail en consanguinité plus ou moins élevée

Inbreeding: reproduction d'animaux de parenté proche (oncle et nièce, père et fille...). Travail en consanguinité élevée

Outbreeding ou outcrossing: reproduction d'animaux n'ayant pas d'ancêtres communs.

Balance bénéfice/risques de la reproduction en consanguinité et en outcrossing

Pour résumer, chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients mais l'une n'est pas meilleure que l'autre.

Un éleveur travaillant uniquement en consanguinité devra vouloir remédier aux tares qu'il fait ressortir sinon cela ne sert véritablement à rien: et cela n'est pas gagné, surtout en considérant le risque ajouté de la dépression de consanguinité.

Un éleveur en outbreeding devra travailler avec acharnement et c'est un peu comme jouer au loto: chaque croisement peut être bon ou mauvais et apporter son lot de surprises. Travailler avec méthode sera nécessaire pour ne pas se retrouver obligé d'arrêter définitivement une famille, faute d'un simple mariage malavisé.

Pour en savoir plus, lire notre article: "Dépression de consanguinité et dépression hybride: les risques en élevage".

Comment élever efficacement en outbreeding

Cela demande de l'investissement, de la méthode et de la réflexion. Mais ce n'est pas impossible pour autant.

Pratiquée dans une population assez importante, l'homogamie (une sélection des reproductions selon leur ressemblance sur le trait qui vous intéresse) modifie les fréquences génotypiques et provoque une augmentation continuelle des traits homozygotes. Dit plus simplement: si vous souhaitez travailler sur un trait récessif, sélectionnez vos rats en homogamie. A l'inverse, si vous souhaitez travailler sur un trait dominant (hétérozygote), l'hétérogamie (sélection de rats se ressemblant le moins possible) vous sera plus indiquée.

Élever en outcrossing nécessite de travailler en accordéon: il vous faudra faire plusieurs branches à chaque nouvelle génération, donc faire reproduire au grand minimum deux individus d'une même fratrie. Le but est de pouvoir sélectionner les reproducteurs suivants, et pour cela avoir le choix. Plus il y aura de branches par génération, et plus il y aura de choix. Il faudra élaguer (et donc stopper définitivement) les branches les moins concluantes en matière de santé, caractère et type travaillé pour ne garder que les meilleures. La sélection doit avant tout se baser en premier lieu sur l'historique santé, le caractère et en dernier lieu seulement le type !

Je vous propose de lire l'article de Ratlala pour approfondir le sujet.

Dans un élevage en outbreeding, le suivi est primordial. C'est le suivi qui vous permettra de sélectionner les branches à continuer et celles à stopper: il faudra noter sur une échelle de critères chaque portée, puis chaque reproducteur potentiel pour évaluer points forts et points faibles.

Logiquement, interdire trop drastiquement la reproduction sur les portées est néfaste à la bonne marche de cette méthode.

Après avoir défini vos objectifs et analysé les portées, vous devrez sélectionner les reproducteurs de la génération suivante selon deux facteurs:

* transmettre/améliorer le type travaillé à la descendance

* corriger les défauts révélés dans la famille

Et ainsi de suite pour la génération suivante !

Merci à Manzelle pour son aide et sa réflexion sur le sujet