Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l'Europe de l'entre deux guerres

Lire plus de publications sur Calaméo

I. L'URSS

En février et en octobre 1917, deux révolutions secouent l’Empire Russe mettant fin au règne des tsars. Lénine met en application les théories de Karl Marx : Il veut atteindre la justice sociale en supprimant la propriété privée. Désormais tout appartient à l’Etat. Le communisme est né. En 1922, est créée l'URSS (l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques). Il s'agit d'un Etat fédéral composé de plusieurs républiques correspondant chacune à un peuple de l'ancien empire des tsars. En 1924, Lénine meurt et laisse une guerre de succession faire rage entre Staline et Trotski. C'est Staline qui l'emporte et qui devient le maître de l'URSS (1927-1953). Il met en place un système dictatorial nommé « TOTALITARISME ».

A. Les caractéristiques du totalitarisme soviétique

Un régime totalitaire cumule : ·

· Un chef unique qui met en place autour de sa personne un culte de la personnalité ·

· Un Parti politique unique

· Une propagande lui permettant un embrigadement de la population.

· Une surveillance de la population au travers d'une police politique

· Un contrôle total sur l'économie.

Contrôle de l’économie : En 1929, Staline décide de moderniser l'économie russe. Il fixe un plan de développement nommé « plans quinquennaux » qui fixe pour 5 ans les objectifs à atteindre impérativement. L'industrie lourde et les biens d'équipement sont privilégiés. Dans l'industrie, cette planification fonctionne : En 1939, l'URSS est la troisième puissance industrielle mais la population souffre de nombreuses pénuries.

L'Etat impose la collectivisation des terres. Les paysans, les koulaks , doivent renoncer à leurs terres et les regrouper en exploitations collectives (Kolkhoses). Il y a aussi la création des fermes modèles (Sovkhoses). La résistance de la part des paysans est très forte et la répression est dure : déportation au goulag. 2 millions de paysans résistent à cette collectivisation des terres. De plus, les faibles productions sont à l'origine de famine. L'Etat refusant de reconnaître l'échec de la collectivisation condamne 7 millions d'ukrainiens à la mort en fermant les frontières de la République.

Police politique : La population est surveillée par une police politique (NKVD) qui a tous les droits. Les personnes arrêtées sont tuées, emprisonnées ou déportées en masse dans des goulags (principalement en Sibérie).

Le parti communiste lui même est soumis à des purges sanglantes qui culminent avec les grands procès de Moscou (1936-1938). Staline fait arrêter les compagnons de Lénine qu'il considère comme des rivaux possibles. On les force à avouer sous la torture. Ils sont jugés de manière « symbolique » et la plupart sont exécutés.

Propagande : La propagande vise à convaincre les soviétiques qu'ils vivent dans la société la plus heureuse au monde grâce au communisme. A l'école on enseigne le communisme comme un catéchisme. Les jeunes sont embrigadés dans l'organisation des Pionniers puis dans la ligue des jeunesses communistes.

II. La situation de la France et de l'Allemagne dans l'entre-deux-guerres

III. La France dans l'entre-deux-guerres

A. La France en crise

La France connaît de multiples crises dès les années 1920 qui culminent dans les années 1930. Dès 1919, l’inflation (augmentation des prix) provoque une vague de grèves. Des scandales politico-financiers entachent l’image des partis politiques. On pense à l’affaire d’Etat Stavisky qui aboutit à un meurtre-suicide et qui a pour conséquence la démission d’un ministre. De même, une forte instabilité ministérielle domine : 30 ministères en 17 ans (durée de vie moyenne d’un ministère = 6 mois) car il n’y a pas de majorité qui se dégage à la chambre. Toute action gouvernementale devient donc impossible. Une vague d’antiparlementarisme déferle. Le 6 février 1934, les ligues d’extrême-droite défilent dans Paris. Cela dégénère et l’on compte 17 morts et des milliers de blessés. Les partis de gauche organisent une contre-manifestation pour lutter contre ces courants fascistes. La gauche est de nouveau unie.

B. Le Front Populaire

C’est l’alliance des partis de gauche qui remporte les élections législatives de mai 1936 : PCF (Communistes), SFIO (Socialistes) et radicaux de gauche. Des grèves massives avec occupation d’usines déferlent sur la France (« Les grèves de la joie ») et se concluent par les accords Matignon de juin 1936 : les salaires sont augmentés de 7 à 15%. En outre, le Front Populaire innove en terme de réformes sociales : passage aux 40 heures de travail par semaine (« semaine des deux dimanches ») et création de 15 jours de congés payés. La vie des ouvriers s’améliore. La droite se déchaîne contre ce « ministère de la paresse », accusé de saboter l’économie française. Les partis composant le Front Populaire se désolidarisent : l’instabilité ministérielle domine de nouveau. Les fascismes en Europe et la montée des dangers issus des dictatures provoquent la fin du Front Populaire en 1938. La droite repasse au pouvoir et enterre les 40 heures. Il faut se préparer à la guerre…

III. Le régime nazi

A. L'arrivée d'Hitler au pouvoir

L’Allemagne dans l’entre deux-guerres connaît une grave crise économique et financière liée à une inflation galopante et à son incapacité à payer les réparations imposées par le traité de Versailles. Les idées d’Hitler se répandent facilement dans cette population humiliée par le Diktat de Versailles et en détresse économique. La grande dépression causée par la crise de Wall Street en 1929 entraîne le monde dans une crise économique qui permet à Hitler d’arriver au pouvoir en 1933.

Hitler impose très rapidement une dictature fondée sur la terreur au travers des SS, de la gestapo (police politique) et des camps de concentration (créés dès 1933). Ceux-ci sont utilisés dans un premier temps pour isoler les opposants à Hitler, parmi lesquels les communistes.

Hitler met en place une idéologie raciste et antisémite. Hitler croit dans la supériorité du peuple allemand, considéré comme une race pure qui ne doit pas être souillée par les races inférieures et particulièrement par les juifs. Ceux-ci sont exclus de la nationalité allemande et stigmatisés : pas de mariage ni de relations entre juifs et allemands, interdiction de pratiquer certains métiers…Cette idéologie nazie est diffusée auprès des enfants à l’école, auprès des jeunes embrigadés dans les « Jeunesses Hitlériennes », auprès des adultes au travers de la propagande. Cette idéologie s’étend aux handicapés physiques et mentaux, aux tsiganes, aux noirs…Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 a lieu la Nuit de cristal dont le bilan est terrifiant : les vitrines des magasins juifs sont brisées, 250 synagogues sont incendiées, 2500 juifs sont tués et 30 000 juifs sont déportés en camps.

B. La marche à la guerre